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jeudi, 20 juillet 2017

Nécessité d'une rupture avec Bercy

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Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez là

Si j'en crois Le Figaro, pourtant relativement complaisant avec le pouvoir macronien, "avec la démission du général Pierre de Villiers, Macron fait l'unanimité contre lui dans la classe politique". Pas besoin d'appartenir à cette fameuse "classe" pour partager ce sentiment : cette chronique épargnera donc, quant à elle, à ses lecteurs et amis les considérations critiques fort bien développées par d'autres, notamment par les chroniqueurs spécialistes des questions militaires, et que l'on peut se contenter de résumer.

Oui c'est bien une erreur que de prétendre se rapprocher du fameux taux de 2 % de dépenses militaires, ce qui supposerait d'augmenter, chaque année, le budget militaire français de 2 milliards par an, et de commencer par le réduire.

Oui c'est une erreur de couper dans les dépenses régaliennes, celles qui sont destinées à protéger la France et les Français, alors que l'on ronge le frein de la nécessaire diminution des dépenses faussement sociales, démagogiques, pseudo-culturelles ou contre-éducatives.

Ah certes les syndicats de militaires, qui n'existent pas, ou ceux de la police, tenus en suspicion par la CGT, n'ont évidemment pas la force de résistance, force d'inertie ou force de désordre, des corporations organisées au sein des fonctions publiques. Entre une institution dont les dirigeants n'ont même pas le droit de s'exprimer à huis clos et celles qui monopolisent encore le droit de bloquer, à n'importe quel propos, la vie nationale, ce sont toujours ces dernières qui imposent la priorité de leurs intérêts.

Mais quelles que soient les critiques qu'appelle bien à l'évidence la dernière version des caprices de Marianne, il serait réducteur d'en ramener la cause au seul caprice d'un personnage dont la fragilité se dévoile jour après jour derrière un vernis d'arrogance.

C'est en effet une administration qui s'est emparée du pouvoir, sous prétexte d'en écarter la classe politique, et cette administration est bien celle des Finances, ce qu'on appelle Bercy. Et Bercy ne veut pas entendre parler d'une quelconque spécificité des dépenses régaliennes. Ce qu'on appelle le modèle social français c'est au moins aussi important aux yeux de ces vieux technocrates issus de l'ère rocardienne, ou formatés par elle, que la défense nationale ou la sécurité intérieure. Pour eux la cause est entendue et les partisans d'un renforcement de l'effort de défense ne sont rien d’autre que des défenseurs du complexe militaro-industriel.

La pire faute de M. Macron n'est donc pas tant d'avoir humilié l'armée à travers l'un de ses chefs les plus respectés. Cette erreur-là se révèle déjà considérable et il payera probablement bientôt les conséquences en termes d'érosion de son fragile état de grâce. Mais le faux pas dont les dommages induits risquent de se montrer les plus durables porte sur l'engagement très clair dans le sens d'un pouvoir technocratique, enfermé dans ses certitudes d'inspecteurs des Finances aux vues finalement très courtes.

N'oublions pas que cette caste se gargarise de représenter un Etat stratège mais que la seule recapitalisation d'Areva et d'EDF coûtera nettement plus cher que les économies imposées aux armées et aux moyens d'action de la police.

L'incompétence des technocrates fait autant problème que le court-termisme de leurs décisions. Il est urgent de rompre avec la toute puissance de leurs réseaux de pouvoir que la Macronie tend trop clairement à renforcer.

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Le Journal de bord de Jean-Marie Le Pen de cette semaine

12:22 Publié dans TV SYNTHESE | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

LES CAPRICES D’UN ENFANT GÂTÉ

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Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

Emmanuel est brillant. Fils de bonne famille, un profil de premier de la classe, collectionneur de diplômes, crâne d’œuf et énarque pour tout dire, - pléonasme ? - , il a également accompli l’exploit très original d’épouser sa maitresse… d’école ! Parvenu au fait des honneurs, il compose avec elle un couple atypique mais très, disons, très « glamour », tout à la fois « chic » et décontracté, celui qui plait aux revues en papier glacé et stupéfie les capitales étrangères : Paris, décidément, sera toujours Paris !

Un horizon dégagé

Depuis son étonnante élection à la magistrature suprême, tout semblait marcher sur des roulettes pour le jeune Emmanuel : pas de troubles à l’horizon, pas d’attentat majeur, des banlieues calmes en apparence, une majorité parlementaire pléthorique, une opposition anéantie et un Front national déconsidéré. Et puis, l’horizon des vacances anesthésie toute velléité de rébellion… Merkel, Poutine, Trump, Netanyahou, tous dans la poche à grands coups de claques amicales dans le dos et de grands sourires enjôleurs, le tout maquillant les désaccords comme la balayette cache la poussière sous le tapis.

Le grain de sable

Mais voilà, un grain de sable dans les roulements à billes, un couac dans les roulements de tambours, un mensonge à assumer par rapport à une promesse faite aux armées que l’on ne semble cajoler qu’à l’occasion des revues et autres défilés, vient de ternir cette image d’Epinal du beau jeune homme à qui tout réussit.

De quoi s’agit-il ? Un « détail » comme dirait notre « grand blond », il y a 850 millions d’Euros qui disparaissent du budget de la défense ! Dans ces conditions, comment atteindre l’objectif des 2 % du PIB ? Evidemment, là ça coince et ça ne passe pas du tout pour le chef d’état-major des armées, le général cinq étoiles Pierre de Villiers, le frère de Philippe. Auditionné au Palais Bourbon, le CEMA fait part de son étonnement et de son mécontentement devant la commission de la défense de l’Assemblée Nationale. Rien de plus normal pour un cadre militaire de ce niveau. L’homme, brillant lui aussi, est dans son rôle d’avertisseur, d’éveilleur : il informe le législateur que les limites du supportable sont dépassées et que l’armée ne pourra pas remplir toutes les missions que l’exécutif lui confie : matériel souvent obsolète ou soldats trop sollicités. Alors, trop c’est trop et le général le dit franchement.

Il s’est sans doute trouvé une balance pour faire le petit rapporteur auprès du locataire du faubourg Saint-Honoré, lequel a recadré publiquement et sèchement Villiers, rappelant à tous les galonnés et étoilés de France et de Navarre qu’il est le chef ! C’est qui le chef ? « C’est moi », s’est sans doute écrié le Président Emmanuel Macron dans sa stupéfiante « remontée de bretelles » proférée la veille du 14 juillet. Lui, Il n’a pas connu les joies et servitudes du service militaire, les blagues de bidasses, l’odeur prégnante des rangers dans une chambrée, la délivrance d’une bonne douche après une marche harassante ou le staccato des armes automatiques que l’on tient dans ses mains. Contrairement à tous ses prédécesseurs qui, eux, savaient de quoi ils parlaient lorsqu’ils évoquaient la chose militaire, il n’a jamais mis les pieds dans une caserne avant d’être promu par le hasard du suffrage universel Chef de l’Etat.

Par ailleurs, Madame Parly qui a été nommée ministre des Armées, est-elle plus compétente que son marcheur de Président, pour occuper une telle fonction à l’hôtel de Brienne ? A moins que, ex de Bercy, elle ne soit là que pour couper dans le budget de la « grande muette » ?

Caprice de Prince

Il n’aime pas, Emmanuel, que son jouet se rebiffe, sinon il le casse, car il n’a jamais été habitué à ce qu’on lui résiste. Jusqu’à présent, tout lui a réussi, toutes les portes se sont ouvertes, la bonne étoile qui planait sur son berceau continue de veiller sur lui. Des hommes de l’ombre sont là pour lui. Mais, en humiliant quasiment le chef des armées, il a commis sa première gaffe d’enfant gâté. Avec lui, c’est « En marche ou crève » ! Pierre de Villiers ne s’est pas écrasé, il a courageusement démissionné : bravo mon général, la France, la France du pays réel, cette France-là est derrière vous. Les applaudissements de vos subordonnés qui vous ont accompagné jusqu’à la sortie du ministère, ont dû siffler aux oreilles du Président ! Dommage qu’il ne se soit pas trouvé un seul hiérarque militaire pour refuser de vous succéder. Il est vrai que depuis la fin dramatique de l’affaire algérienne, les soldats ne sont plus que des militaires ayant le petit doigt sur la couture du pantalon et l’œil fixé sur le tableau d’avancement.

Et demain, en « Macronie » triomphante, ne seront-ils plus que de simples fonctionnaires ?

09:48 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |