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mardi, 09 juillet 2019

Les grandes impostures (4) : « Le Grand remplacement, c’est du complotisme ! »

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Franck Timmermans
Membre du Bureau politique du Parti de la France
 
Commençons par un quiz puisque les jeux d’été arrivent, mais celui-ci n’est pas un jeu…
 
Qui a dit ? : « Il faut avoir le courage de dire que le problème de l’immigration est en partie aussi celui de l’Islam. Actuellement, à cause de son réveil religieux et de son essor démographique, le monde musulman a les moyens de ne plus tolérer les autres religions. C’est à Rome que va s’élever bientôt une mosquée colossale ! En France, la plupart des nouveaux lieux de culte sont musulmans (..) C’est moins une immigration qu’un transport de peuples ! ».
 
Vous avez 5 options : JM Le Pen – JP Stirbois – Dupont-Aignan – Renaud Camus – VGE.
 
La solution remonte au 9 juillet 1986 ! Dans un discours prononcé à l’Assemblée nationale lors de l’examen de la Loi Chalandon relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France, le Secrétaire général du Front national, Jean-Pierre Stirbois évoquait pour la première fois les symptômes du Grand remplacement. Il ne s’agissait nullement d’un délire prophétique dû aux peurs millénaristes que dénoncer ait aujourd’hui Madame Le Pen, mais d’un avertissement fondé sur les faits et la logique. Et pour que les conditions d’une telle substitution progressive soient réunies en période de « paix militaire », précisons qu’il faut, entre autres :
  • Que la population étrangère soit très majoritairement jeune
  • Que sa natalité soit plus dynamique que celle de la population native
  • Que ses effectifs soient supérieurs à 10 % de la population active native
  • Que sa concentration soit géographiquement axée sur les agglomérations et organisée en communautés reliées les unes aux autres
  • Que sa population clandestine soit supérieure à 10 % de sa population recensée
  • Que la population étrangère ait accès à toutes les catégories d’emplois, déclarés ou non, et qu’elle développe parallèlement une autarcie économique
  • Que sa religion soit autorisée, ses lieux de culte favorisés et leur affluence garantie
  • Que la ou les religions autochtones soient minoritaires, divisées ou en décadence
  • Que la culture et l’information du pays soient perméables
  • Que la communauté nationale visée soit divisée, morcelée en minorités, sans cohésion
  • Que les postes militaires et fonctionnaires soient accessibles aux embauches
  • Que de nombreux natifs soutiennent aussi la mixité et que des associations de relais soient nombreuses et disposent de moyens et de subventions,
  • Que les financements de l’étranger soient autorisés dans le pays
  • Que les autres communautés étrangères soient divisées et minoritaires
  • Que la langue étrangère soit reconnue et puisse être enseignée
  • Que le recrutement et les conversions puissent être activés partout
  • Que les forces de sécurité du pays pénétré ne représentent pas plus de 20 % des effectifs de la population étrangère invasive.
  • Que le(s) pays d’origine dispose de réserves importantes en éléments jeunes de renforts.
Vous noterez qu’il est tout à fait inutile de se doter d’un parti politique spécifique pour une stratégie de conquête de ce type. Et que la plupart des paramètres sont déjà au « rouge ».
 
Il n’est donc pas besoin pour cela d’une armée ou d’un tsunami migratoire, dès lors qu’une diaspora solide existe, assistée par des autochtones collabos motivés par le « vivre ensemble ». Pour prendre Troie, Achille et Ulysse n’avaient que quelques dizaines d’hommes résolus pour se serrer dans la structure du Cheval. Mais ils pouvaient aussi compter sur la propagande locale qui ne manquerait pas de discréditer Cassandre ou éliminer Laocoon.
 
En 2019, la Présidente du RN ignore toujours l’histoire du FN, et s’enferre dans ses mensonges quand, en mars dernier, elle prétend ne pas connaître Renaud Camus. Les media ont tôt fait de prouver le contraire, photos à l’appui. Consternant.
 
Mais, bien plus graves étaient les affirmations de la Dame lorsqu’elle déclarait dès novembre 2014 « Le concept de grand remplacement suppose un plan établi. Je ne participe pas de cette vision complotiste ! ». On peut s’étonner de sa conception étroite du complot quand il s’agit du Pays alors qu’elle se lâche totalement quand il s’agit de purger son parti, mais bah !
 
Cette attitude fait surtout fi d’éléments essentiels à la compréhension même de l’immigration : la démographie, le communautarisme, l’Islam, la sécurité. Fi aussi de l’Histoire de la France et des périls qui sapent les civilisations, des leçons du passé. Madame Le Pen n’a eu de cesse de réduire dans son programme l’importance de l’immigration, comme l’a si bien démontré notre ami André Murawski dans un article paru en septembre 2018 sur Polemia. Si les scores récents du RN traduisent une stagnation certaine, c’est bien parce que militantisme et propagande ont déserté ce mouvement. Madame Le Pen se contente de surfer sur l’actualité des vagues de « migrants » et sur la planche des mesures de Salvini qui fait le « job ». Le RN vit aussi sur les acquis du FN alors que Marine Le Pen ne parle plus du tout des immigrés réguliers, installés intra-muros, régularisés ou clandestins. Pire, elle admet même que l’immigration est irréversible* ! Dès lors, on cherche ce qui la différencie d’un Pasqua ou d’un Chevènement qui jadis prétendaient régler le problème en régularisant tout le monde pour « remettre les compteurs à zéro » ? C’est le concept même d’identité que nie ou minore la Dame. Sans doute appartient-elle à la génération des attardés, totalement baignée de multiculturalisme grâce à une indigestion de pubs et de séries débilitantes où les quotas ethniques déforment chaque jour davantage la réalité française et son harmonie. La dame est dans le Système où elle joue un rôle scénarisé par les media et Macron ; elle s’y accroche, et comme une ado têtue, se représentera aux élections encore et encore. Entre-temps, la France aura changé selon les prédictions de François Hollande**, qui, lui, a compris ce qu’était le grand remplacement en cours. Grâce à Madame Le Pen, le combat national de demain pourrait donc consister à refuser aux immigrés le franchissement de la Loire, puisque son programme est lui aussi entré en décadence. Le RN est une fumisterie, un exemple de dérive incontinente. Il nous appartient au PDF de démasquer cette imposture.
 
La Le Pen n’a rien retenu du passé et rien compris de l’avenir. La dédiabolisation n’aura donc été qu’un leurre, la réalité est une standardisation aux normes du système. Le RN est incapable de défendre la France et les Français, et ce, même s’il était exonéré des fautes financières reprochées et des poursuites judiciaires en cours. Tout autre dirigeant ou directeur de campagne eût été limogé en d’autres temps. La rente dure depuis 20 ans. Nous, nous avons en charge une « extension du domaine de la lutte », pour la Vérité, comme dirait Houellebecq !
 
* Tribune libre de Gilbert Montagnol 4 juin 2018
** Livre « Un Président, ça ne devrait pas dire ça… » de G.Davet et F.Lhomme chez Stock

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mercredi, 03 juillet 2019

Les grandes impostures (3) : Les « valeurs « de la « droite » chiraquienne. 

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Franck Timmermans
Membre du Bureau politique du Parti de la France
 
Sitôt tombés les résultats des Européennes, les Médias lancèrent l’hallali, et la stratégie du duo Wauquiez – Bellamy fut vite taillée en pièces. Evidemment, et c’est à cela que se reconnaît la Droite française, ses propres caciques s’étaient rués sur la carcasse pour en découdre avec Sens Commun responsable présumé de l’horrible dérive réactionnaire. Au banquet on pouvait reconnaître le mufle écumant de Raffarin, suivi des incontournables Bachelot, Devedjian, Estrosi, tous pour la plupart déjà acquis à Macron. Mais la curée fut aussi couronnée par le revirement empressé des scélérats de la Droite forte, l’ancien fronto-mégrétiste Peltier et Geoffroy Didier. Enfin, le coup de grâce à l’aventure droitière des LR fut apporté par sa Majesté Sarkozy, qui avait pourtant oint l’initiative d’une tape dans le dos encourageante. Cet incroyable règlement de compte entre seconds couteaux d’une famille enfin agonisante illustre assez bien la veulerie de ces gens, même au sortir d’une élection sans grand enjeu pour le Pays. La peur, la haine, la trahison des idées, oui c’est à cela que se reconnaît la Droite française que l’on peut qualifier de « chiraquienne » pour ces 45 dernières années. En juin 1984, Chirac avait en effet prévenu : « J’exclus toute négociation avec M. Le Pen, tant son idéologie diffère de la nôtre ! ».
 
De quelle idéologie s’agissait-il ? Philippe Tesson répondait d’ailleurs à Chirac dans le Quotidien de Paris du 9 juin : « si Le Pen réalise de bons scores c’est parce qu’il voit venir vers lui de la gauche comme de la droite des électeurs frustrés dont le dépit confine à la rage (...) des votes d’humeur sans portée idéologique profonde et auxquels Le Pen est lui-même incapable de donner une portée idéologique profonde. ». Peut-être que Tesson venait de trouver la définition du Populisme…
 
Par la suite, Chirac n’en resta pas là et déclara à plusieurs reprises que son Mouvement (le RPR) « et le FN n’avaient pas les mêmes valeurs ». Lesquelles ??? Il les précisa en avril 2002 pour justifier son refus de débattre au 2e tour de la présidentielle avec le Président du FN : « C’est le combat de toute ma vie, un combat au nom de la morale et d’une certaine idée de la France (...) Tous nous sommes réunis par le refus de l’extrémisme, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie »… Ah ! Enfin un semblant d’argument qui tente de différencier la Droite nationale de la Droite parlementaire aux affaires depuis 1958.
 
Le combat de toute une vie pour Chirac sera passé par bien des virages et sinuosités fort éloignées d’une ligne de rectitude : vente de l’Huma à 18 ans, RPF par « hasard », ministre « bulldozer » de Pompidou, il trahit ensuite le parti gaulliste mené par Chaban pour soutenir Giscard en 1974 ; il rompt avec celui-ci ensuite et fonde le RPR ; il publie en 1978 le discours de Cochin aux accents résolument nationaux ; mais il trahit ensuite Giscard en 1981 et fait élire en sous-main Mitterrand ; et de celui-ci devient en 1986 le 1er Premier Ministre de la 1re cohabitation, ce qui ne manqua pas de créer une collusion au grand dam des militants RPR !
 
Sur le plan législatif, Premier ministre de Giscard, il chapeauta la Loi Veil et instaura aussi la Loi du funeste regroupement familial des immigrés, Loi que Giscard considérera plus tard dans ses mémoires comme une grave erreur. Redevenu député en 1981, Chirac ne manqua pas de voter l’abolition de la peine de mort créant l’incompréhension dans son propre camp.
 
Si Le Pen n’a jamais été un idéologue (heureusement), on peut affirmer que Chirac eût pour ligne de conduite un constant et sans scrupule opportunisme. Il fut aussi un menteur patenté car ses accusations d’extrémisme, de racisme et d’antisémitisme défient la raison. D’abord, si elles avaient été fondées, il aurait eu maintes fois avant 2002 l’occasion de le prouver et de prononcer la dissolution du FN, soit depuis Matignon (1974 et 1986), soit depuis l’Elysée (95). Ensuite, prétextant ses « valeurs » incompatibles, il nia avoir rencontré JMLP. Or, il l’a fait au moins deux fois, dont une attestée par une poignée de main estivale sur une photo de l’évènement, et l’autre attestée par Charles Pasqua dans ses mémoires, et confirmée par JMLP. Celle-ci eut lieu entre les deux tours de la présidentielle, afin de tenter de trouver un modus operandi pour faciliter le vote des électeurs du FN en faveur de Chirac. JMLP le fit et appela lors du rassemblement du 1er mai 1988 les Français à un choix assez clair, qui fit la une du Figaro chiraquien : « Non, non, non, Pas une voix pour Mitterrand ! ». Cette réunion est capitale car d’abord à aucun moment Chirac ne refusa les voix du FN, même aux motifs qu’il invoquera en 2002 ! Ensuite, cette réunion eut lieu fin avril 1988, soit seulement 7 mois après l’affaire du « Détail » de septembre 1987 ! Sept petits mois. C’est dire si la diabolisation était et est toujours à géométrie variable, et qu’elle est sans rapport aucun avec de prétendues valeurs ! Enfin, celles de la morale républicaine furent bafouées par ce même Chirac quand il devint lui-même le 1er Président de la Ve République condamné pour des faits d’emplois fictifs, institutionnalisant de fait la corruption au plus haut sommet de l’État. Une honte !
 
Entre 1980 et 2005, le RPR fut le parti qui eut le plus d’élus et de responsables condamnés pour des faits aggravés de corruption, certains qui avaient pourtant voté à l’unisson pour la clarification des financements politiques et électoraux en 1990-92 ! Et je n’aborde pas là les affaires de meurtres qui ont défrayé la chronique dans les années 70 (Boulin, de Broglie etc).
 
Aujourd’hui, que deviennent les Chiraquiens en dehors de leur sport préféré de savonner la planche de leurs amis ? Nous avons Balladur et Léotard toujours fort gênés par l’affaire Karachi ; nous avons le chant du cygne pour le couple insatiable de Levallois Perret, les Balkany ; et pour Sarkozy, allaité politiquement aux mamelles de Chirac et Pasqua, il y a encore des épées de Damoclès : les affaires Bismuth, Bygmalion et Khaddafi… Une paille !
 
Mais l’ancien Président est digne de Chirac et il continue via ses mémoires à distribuer les bons et mauvais points comme si son avis et sa personne avaient encore la moindre importance !
 
Quelles « valeurs » partager aujourd’hui avec une maffia qui a conclu jadis un véritable Yalta politique avec le PC dans nos villes, et fut souvent mêlée à la corruption ?
 
Si Marion Maréchal souhaite raviver l’union des Droites, je lui conseillerai de trier le bon grain de l’ivraie car le bon grain est très rare ! Elle a raison de préparer l’avenir du Pays, là où sa tante n’essaye que de sauver le sien. Mais qu’elle ne brade jamais nos vraies valeurs pour cela, celles de la France éternelle, celles des vrais Français fiers de leurs racines. Cela passe par une rupture totale avec les émules du chiraquisme et du sarkozysme, dont le slogan pitoyable « Nous n’avons pas les mêmes valeurs ! » doit être relégué aux seules rillettes !
 

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vendredi, 28 juin 2019

Les grandes impostures (2) : « Grâce à l’Europe, c’est la paix depuis 70 ans »

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Franck Timmermans

Membre du Bureau politique du Parti de la France

Puisque, selon Mitterrand - Juppé et Macron, ce sont les Nationalismes qui créent les grandes impostures, il est logique que leur antidote miraculeux soit l’Europe unie de Bruxelles.
 
L’argument de la Paix asséné durant la campagne européenne n’est pas nouveau et ils le ressortent à chaque fois ; les gogos et les jeunes partisans du fédéralisme y croient dur comme fer. Examinons les faits réels et non la seule portée du slogan. Certes, depuis 1949 il n’y a heureusement pas eu de 3e Guerre mondiale, il n’y a pas eu non plus de conflit armé entre deux membres (ou plus) de la Communauté eurocrate, soit ! Mais est-ce dû à l’action de l’Europe unie ? La menace d’une 3e Guerre mondiale a été latente durant toute la Guerre froide pendant laquelle les deux blocs rivalisaient par services d’espionnages et guerres civiles sporadiques interposés. Mais il y eu deux moments très critiques : l’un en 1951 lors de la guerre de Corée, et l’autre fin 1962 lors de l’affaire des missiles soviétiques à Cuba.
 
En 1951, Truman et Mac Arthur envisage d’utiliser 9 bombes atomiques contre la Chine et même éventuellement l’URSS si la victoire militaire classique est impossible. Finalement, Mac Arthur fut désavoué et les USA renoncèrent à la guerre atomique. Dans le second cas, la tension sera encore plus forte : lors du bras de fer entre Kennedy et Khrouchtchev à propos des livraisons de missiles nucléaires à Castro. L’Otan manifesta évidemment sa solidarité avec les USA ( et même De Gaulle la rendit publique, sans jamais recevoir de retour d’ascenseur). Le pire fut évité et Kennedy apparut comme le grand vainqueur du duel mais ce fut aux dépens de l’Europe puisque les USA y retirèrent tous leurs missiles de protection, plus pour ménager un Khrouchtchev fragilisé que pour honorer un accord qui n’était qu’un « chiffon de papier ». Dans ces deux cas historiques, à aucun moment une autorité mandatée par l’Europe naissante de l’époque ne fut envisagée afin de peser dans la balance pour garantir la paix. Cela valut peut-être mieux… Dans le cadre strictement européen, les Eurocrates ânonnent que la Paix règne entre tous les états depuis 70 ans. C’est évidemment faux puisque l’Europe continentale a connu plusieurs conflits, certes non mondiaux mais meurtriers.
 
Une première catégorie de conflits, de 1949 à 1991, concerne essentiellement des affrontements en Europe dans les pays communistes ou à cause des menées du Pacte de Varsovie : les Pays baltes (56), la RDA (53) Poznan (56), Budapest (56), Prague (68), le Karabagh (88), les soulèvements et libérations (89), la révolution roumaine (89). À côté existent aussi des guerres civiles (Grèce 1949), Chypre (63), ou religieuses (Irlande, IRA), ou régionalistes (pays Basque), ou même de conquêtes (invasion turque à Chypre 1973). Seules les Nations ont joué un rôle individuel, bilatéral ou multilatéral mais jamais l’Europe en tant que structure confédérale. La fin de l’URSS et du Pacte de Varsovie ne doivent rien à la CEE de jadis, et les risques d’alors ont disparu grâce aux efforts conjoints de Ronald Reagan, de Jean-Paul II, de Lech Walesa, de la pression de tous les militants de la liberté et des nationalistes anti-communistes, sans oublier l’influence de Soljenitsyne et les martyrs des goulags ou du KGB (Père Popieluszko) qui ont finalement triomphé de l’omerta scandaleuse des gauches intellectuelles, surtout en France.
 
Une seconde catégorie commence à partir de 1992, date à laquelle l’union européenne se dote, grâce au Traité de Mastricht, d’un début de diplomatie commune. Ces premiers roucoulements de blanche colombe amènent la guerre des Balkans de 1991 à 2001, à laquelle près de 20 nations d’Europe vont participer, soit au sein de l’OTAN soit à titre individuel. USA, France, GB pilonneront les positions serbes. Le bilan minimal est de 175 000 morts. Beaux débuts, vive Maastricht ! Mais d’autres conflits ont eu lieu, principalement dans les territoires de l’ex-URSS, le Caucase où l’Europe se joint aux USA pour mettre de l’huile sur le feu comme s’il fallait réactiver une guerre froide contre Poutine ! Par exemple, dans la guerre qui dure depuis 1994 en Tchétchénie (140 000 morts), l’Europe a pris la défense des réfugiés Tchétchènes et la France en accueille depuis plus de 50 000 ! 50 000 qui ont fui le régime anti-islamiste mis en place par Moscou à Grozny, donc 50 000 pro-islamistes qui forme désormais une diaspora en France ! On marche sur la tête, merci à L’Élysée (de 1994 à nos jours) et à l’Europe vassale de l’OTAN. Oser prétendre que l’Europe favorise la Paix alors que tous les efforts (avec notre argent) sont employés à constituer des communautés de réfugiés aptes à devenir autant de « 5e colonnes » est de la démence ou de la trahison ! Cette propagande pacifiste est indigne car elle jette aussi un voile commode sur les près de 900 000 morts qui ont eu lieu sur notre sol européen de 1950 à ce jour. Et dans ce chiffre (894 000) nous ne comptons pas les guerres hors d’Europe où nos pays sont allés combattre (Corée, Vietnam, Irak, Afghanistan, Syrie etc), ni les guerres liées à la décolonisation (Indo, Algérie, etc), ni les victimes actuelles du terrorisme et les guerres où l’islamisme progresse.
 
Ainsi, si l’Europe était un havre de paix, il n’y aurait pas de contingents de 26 pays de l’UE actuellement répartis au Kosovo, en Bosnie, au Liban, en Géorgie, à Chypre, ile qui est en plus menacée par la Turquie, candidate effective à l’UE et membre de l’OTAN, ou des « observateurs militaires » en Ukraine depuis que la Crimée est redevenue russe ! On croit rêver devant tant d’hypocrisies ! Notre « diplomatie » consiste donc à ménager les communautés islamistes, les enclaves de l’Islam en Europe, à réduire les Serbes, à cautionner les erreurs des USA et à contrer Poutine par tous les moyens. Tel est le bilan depuis 1992 !
 
Enfin, ce slogan « L’Europe, c’est la Paix depuis 70 ans » est particulièrement rendu obscène par le seul fait que le cumul des exportations d’armes des états membres de l’UE vers des états non-membres fait aujourd’hui de l’UE le 3e exportateur d’armes du monde avec plus du quart du marché mondial. Airbus, société leader du secteur de l’armement européen, est dans le peloton des 10 principales sociétés mondiales. Rassurez-vous, je ne suis pas un pacifiste bêlant issu des babas cool trotskards d’Amnesty international, mais je pense que par respect pour les familles de nos soldats tombés sur les divers théâtres d’opérations, par décence pour tous ceux qui voient nos frontières violées par une immigration sans cesse grandissante et par conscience eu égard à la réalité économique et financière des ventes d’armes que l’Europe se vante d’exporter en Algérie (!), au Qatar, ou ailleurs, ou se vante d’envoyer à des belligérants extérieurs (la guerre par délégation !).
 
Un Président de la République devrait au moins avoir la pudeur d’éviter pareil slogan. Car l'Europe EST en guerre !

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vendredi, 21 juin 2019

Les grandes impostures (1) : « Le nationalisme, c’est la guerre »

113037650.jpgFranck Timmermans  

Membre du Bureau politique

du Parti de la France

« Le nationalisme, c’est la guerre » (François Mitterrand en janvier 1995, repris par Juppé en 2016 et Macron en mai 2019).

Il y a comme une filiation entre ces trois-là et nul doute que vous l’aurez établie par la simple chronologie, l’étude des faits qui explique souvent tout. En 1995, c’était le dernier discours de Mitterrand, c’était au Parlement européen et ce n’était pas un hasard. Après l’ovation des eurodéputés énamourés, le Président rencontra à la préfecture de Strasbourg Le Pen et Hersant en grande conversation et dit à JMLP « Bonjour M. Le Pen, je vous ai bien eu tout à l’heure. (...) vous ne vous êtes pas senti visé ? » lequel répond : « Non, M. le Président ! Vous savez très bien que beaucoup de guerres n’ont rien à voir avec le nationalisme ; il y a des guerres de religion, des guerres pour le pétrole, etc ». Mitterrand l’admet à mi-mots : « Ah, c’est un grand sujet que la cause des guerres ; on n’a pas le temps d’en parler maintenant dans ce salon (...) Je le regrette d’ailleurs mais on va se revoir bientôt ? Je l’espère. À vous d’en décider. » Plus qu’une invitation, une invite ! Reste à savoir si les mémoires du sollicité en diront plus. Quoi qu’il en soit, Le Pen avait fort bien répondu (on dit « taclé » en novlangue…) mais c’est Carl Lang qui le fit dans le numéro du 1er février 95 de la Lettre de JMLP, avec d’excellents arguments. Sans doute, le Président du FN avait-il eu entre-temps l’occasion d’en débattre et il se dispensa donc élégamment d’un épilogue de trop dans son journal.

Resituons le contexte de 95 : nous sommes à 5 mois des élections présidentielles ; le Premier Ministre Balladur est en disgrâce pour avoir usurpé en août 1994 des prérogatives réservées à l’Élysée en l’absence de Mitterrand malade. La réaction prostatataire dudit est sans appel et son soutien discret à Chirac est dès lors acquis puisqu’il est hors de question d’adouber Jospin comme successeur du Pharaon. Le PS peut sombrer, après lui le déluge ! Ce discours dès le début janvier résonne comme une charge. J’aurais tendance à la considérer comme celle du chef autoproclamé du Front républicain d’alors, comme également un message de soutien indirect à Chirac, le candidat le plus viscéralement antilepéniste qui soit. Aucune équivoque ne doit profiter à Balladur qui a eu l’audace d’être conciliant avec le FN et qui pourrait même être tenté par un rapprochement, qui sait ? La chronologie parle encore : c’est le lendemain précisément, le 18 janvier, que Balladur a choisi depuis longtemps pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Et ce n’est pas un hasard si Mitterrand essaye dès la veille de lui voler la vedette et de cadrer le vrai débat. Voilà pour la forme florentine des tactiques. Sur le fond, ses divers successeurs ou disciples aiment donc à reprendre la formule. Pourtant, le Président jarnacais fit preuve d’un abus d’amalgame et sa grande culture d’essence maurrassienne n’en dévoile que davantage encore la manœuvre ! Mitterrand, pour la circonstance et les besoins de sa cause, se plut donc à confondre « nationalisme » et « impérialismes expansionnistes ». La diatribe est trop forte et générale pour se limiter à la seule 2e guerre mondiale, et il y aurait beaucoup à dire sur ses origines ainsi que sur les idéologies et protagonistes réellement en cause. Et il ne faut pas oublier ces pays de gouvernements « nationalistes » qui préservèrent leurs populations des affres de la guerre (Argentine, Portugal, Espagne, Turquie, etc). Au sujet de la 1ère Guerre mondiale, à qui donc faisait-il le reproche du « nationalisme », à l’assassin de l’Archiduc présenté comme tel, puis plus tard déifié par Tito ? À celui de Jaurès qui était un cinglé manipulé ? Ou aux Habsbourg, aux familles impériales toutes confondues et tant honnies par les loges et les Gauches réunies ? En France, ce sont bien des Radsocs comme Poincaré, Briand et Clémenceau qui étaient au pouvoir, ce n’est pas l’Action française, et ce fut bien Poincaré qui poussa la Russie à la guerre pour mieux encercler les empires centraux. Pour Mitterrand, qui sont les nationalistes fauteurs de guerre en 1870 ? Napoléon le « petit » comme disait Hugo ? Les Versaillais et Adolphe Thiers qui rétablirent la République ? Ou les communards avec parmi eux le Colonel Louis Rossel ? Le Nationalisme a trop bon dos, celui d’un fusible.

Mitterrand le savait pourtant bien, utiliser le manichéisme dans l’analyse des guerres c’est autant la réserver à la seule propagande du vainqueur ! Notre Nationalisme a trop à cœur l’économie du sang des Français pour être belliciste ! Le Nationalisme politique réagit toutes les fois où le peuple et la Nation sont en danger, qu’il soit économique, social, identitaire ou militaire, et aujourd’hui culturel, religieux et démographique. Son action est celle de défenses immunitaires. Si nous étions des provocateurs, nous aurions eu depuis longtemps l’occasion de mettre le feu aux poudres. Je dirais même que si le combat national avait été tout autre, les risques de guerre civile dès 1985 auraient pu conduire notre Pays au chaos et dans les bras du communisme. Le Pen a eu raison de répondre à Mitterrand. Aux religions et au pétrole, nous pourrions ajouter les guerres provoquées par les officines de pays qui n’avaient à l’époque rien de nationalistes, la CIA et le KGB, responsables de guerres civiles en Afrique et en Asie pour leurs besoins respectifs ; celles provoquées dès 1918 par le Communisme qui aura semé la mort de 85 millions d’hommes partout où il s’est installé ! Les guerres civiles aussi, comme en France et en Amérique, et dont les causes ne doivent rien au nationalisme, nous le savons bien. Les guerres de succession, les guerres économiques par FMI interposé, les blocus affameurs, les guerres ethniques et tribales, les guerres sporadiques dues au terrorisme, et même en 1969 une guerre du football qui opposa le Salvador au Honduras ! Demain, ce sera peut-être la guerre de l’eau, la guerre de l’air, la guerre du Dollar, celle des Réseaux internet ou celle des USA contre la Chine. Notre monde est fou. Et Mitterrand avait un sacré culot pour viser le FN en 1995, le premier parti politique à dire NON à la guerre en Irak dès 1990 !

Mais il avait ses raisons, toutes politiciennes. Et c’est là une circonstance aggravante pour un Président que d’utiliser un subterfuge pour ostraciser cyniquement une partie de l’électorat !

En 1995, Mitterrand avait l’excuse de l’âge, de la maladie et de l’orgueil pour scénariser sa sortie. En 2019, il n’y a pas d’excuses, il n’y a qu’un misérable spéculateur qui exacerbe les tensions d’un pays acculé au désastre par la faute du même Front républicain depuis 40 ans.

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