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jeudi, 25 février 2021

Fable celtique... Méditation au menhir de Saint-Uzec

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Fañch an Teureug (François l’Oursin, en français)

Il se dresse là, dans son enclos sacré, à la lisière de la lande d’ajoncs et de genêts, à un jet de pierre du fameux Radome de Pleumeur-Bodou… J’y suis allé pour m’y recueillir…

Les moines irlandais, quand ils sont arrivés en Armorique pour la christianiser, ont découvert des menhirs et des dolmens, comme chez eux. Missionnaires, ils n’ont pas cherché à gommer la civilisation qui était déjà là avant eux, mais plutôt à la réorienter vers la religion chrétienne. Ils n’ont pas abattu les menhirs, ils les ont christianisés ! Le menhir de Saint-Uzec est de ceux-là, qui porte, gravés dans le granite, les "instruments de la Passion" du Christ : la croix, l’échelle, les clous, le marteau…

Et là, au pied de ce menhir, j’ai médité… Cette réalisation des hommes, d’il y a si longtemps et pourtant encore si actuelle aujourd’hui, ne représente-t-elle pas pour nous le devoir de transmettre ?

Sur la côte bretonne, chaulé en blanc, le menhir devient un amer qui permettra au navigateur de faire le point, de savoir se positionner sur la carte, d'éviter les écueils, de prendre ses alignements pour rentrer sans encombre au port…

En son sommet, allumez un feu et il deviendra un phare qui avertira les marins de la présence de récifs mortels… Pièges courants en politique !

Placez une vigie en son faîte. Il avertira le recteur de la paroisse qui sonnera le tocsin au clocher du village pour alerter les habitants de l’invasion qui se prépare… Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?

En petit modèle, le menhir peut être utilisé comme lest, allongé en fond de cale du bateau. L‘embarcation tiendra mieux la mer et gardera plus facilement le cap dans une mer tempétueuse… Ce qui arrive souvent en politique !

Au fond de la crique, le menhir servira de très sûr amarrage pour le mouillage de son esquif ! Cela lui évitera de dériver dans des courants mauvais et de s’échouer dans quelque vasière…

Et puis, en une ronde autour du menhir, les filles et les gars du village viendront danser au son nasillard de la bombarde de Matilin an Dall, le penn soner Mathurin l'Aveugle (*) ... Et dans la lande, des amours enflammeront les cœurs. Et viendront alors d’autres enfants qui continueront la longue chaîne des générations de chez nous…

Bref ! Dans la vie, en navigation comme en politique, un menhir c'est indispensable !

 … J’en étais là de ma méditation quand d’autres pensées plus rudes m’ont assailli…

Je vous vois venir… Vous allez penser : ce "Fañch" est un sacré flatteur, un courtisan bien prompt à faire des courbettes devant le Commandeur. Que nenni ! Je tente seulement de ne pas trop oublier. Ce que je raconte, c’est par pure nostalgie d’une jeunesse qui fut militante. Et parce qu'il faut rester lucide...

Dans une récente interview de Jean-Marie Le Pen, le journaliste remarquait que notre "Menhir" pardonnait souvent à ceux qui l’avaient trahi mais qu’il ne s’excusait jamais. A mon petit avis, c’est assez bien vu !

Il y a un point, au moins et capital, pour le quel nous pouvons faire des reproches à notre "Menhir" : en plaçant sa fille à la tête du mouvement pour lequel nous nous sommes tant dévoués, il nous a joué un bien mauvais tour !

Par cette décision, le Menhir a glissé un vilain petit caillou dans la chaussure des Nationaux. Dès lors, pas facile de piquer des pointes de vitesse sur le sentier des douaniers !

Depuis les débuts de l'héritière, nous étions méfiants. Quand on a abandonné son prénom de baptême pour en prendre un autre plus "maritime", c’est déjà mauvais signe. Quand le nouveau capitaine "shanghaille" un équipage douteux et qu'il change ensuite le nom du bateau et surtout de cap, là ça devient très critique. Les pêcheurs bretons vous le diront : ça porte la poisse !

Et si, en plus, l’on tente d’abattre méchamment le Menhir, alors là, ça devient grave et même impardonnable !

Mais, nous autres Celtes, nous avons la tête dure. S'avouer vaincus ? Pas question !

Dans la lande de Pleumeur, autour du menhir de Saint-Uzec, se cache sûrement un petit Korrigan qui ne va pas tarder à se dévoiler pour quelques facéties de sa composition !

Alors là, comme disent les Douarnenistes : "On aura du goût !" Kenavo !

En Trégor, février 2021

(*) Mathurin l'Aveugle ? Le bandeau sur l'oeil ? Ça ne vous dit pas quelque chose ? Bizarre, non ?

11:05 Publié dans Légendes et patrimoines identitaires | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |