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jeudi, 01 juillet 2021

LES MOTS COMME VICTOIRE

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Franck Buleux 

On présente souvent l’époque comme l’expression d’une victoire culturelle de la droite, qui aurait réussi à imposer les 3 « I » dans la campagne présidentielle incessante que nous vaut le « quinquennat à la française » (je n’y reviendrai pas dans ce billet) : insécurité, immigration et identité.

Pourtant, nous sommes encore bien loin de ce « gramscisme de droite » tant réclamé par les hérauts de la Nouvelle Droite dès la fin des années 1970.

Cette difficulté provient, selon moi, de la tendance journalistique à privilégier le « mainstream », c’est-à-dire « le prêt-à-penser », le conformisme visant à la préservation du système politico-idéologique. Le journaliste doit s’émouvoir à l’évocation des migrants, il doit pouffer au programme du Rassemblement national (RN), il doit s’émerveiller à la deuxième dose vaccinale pour tous, il doit clamer l’héroïsme gouvernemental à rouvrir les terrasses. Si vous n’allumez plus votre lucarne, le son suffit : écoutez-les ! Le son vaut l’image : les chuintements, les soufflements ou l’air enjoué, tout s’entend. La voix est l’expression de l’humeur, du tempérament, de l’appétence ou de l’aversion à l’égard d’une situation : on l’apprend dans les écoles, de commerce comme de journalisme. Le journalisme est devenu l’emblème de ce commerce de la pensée « normalisée », « normative ». Je parle, j’appuie sur le début d’un mot important donc je pense et surtout, j’apprends à penser ceux et celles qui m’écoutent.

Quelques exemples : « l’extrême droite » ou pire (si j’ai bien compris), l’ultra droite évoque des personnes (enfin, pas tout à fait) monstrueuses, dignes du « trou noir » de l’histoire ; être « ancien militaire » ou « ancien policier » est la marque d’une identité extrémiste par nature, un « policier », « gendarme » ou « militaire » représente l’identité d’une personne qui n’a pas eu d’autre opportunité professionnelle, est payé pour « ça » et vote à l’extrême droite, forcément. D’ailleurs, le journaliste politique, celui qui émarge à Science-Po Paris, adore cibler les bureaux de vote où il y a des casernes de gendarmes ou de policiers pour prouver qu’ils sont presque tous électeurs du RN. Presque tous, car il y en a « d’origine étrangère ». Là, on passe dans l’expression positive car il a choisi la France (lui ou ses parents), il représente la France qui évolue, qui bouge, pas la France rance (slogan longtemps porté par la gauche contre le FN).

En cas de présence d’un meurtrier, l’affaire est entendue : « schizophrène » pour un tueur étranger ou d’origine étrangère, parfois victime de « bouffées délirantes ». En revanche, un Français de souche (un « souchien » comme le proclame les indigénistes et autres islamo-gauchistes militants pour souligner la hiérarchie raciale naturelle qui doit s’appliquer entre « remplacés » et « remplaçants »), « ancien militaire » ou « solitaire qui détestait la société », mieux encore « survivaliste » (sous-entendu, d’extrême droite).

En écoutant les médias, comment peut-on croire que la droite a gagné « la bataille des idées » ? Vaste chimère de ceux qui pensent que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse est le futur leader incontesté des « territoires oubliés ».

Leurre et illusion qui ne prend pas en compte la vision du Pays réel, celui qui ne sent plus représenté.

Comment dans les albums d’ « Astérix et Obélix », un village médiatique résiste face à la mainmise culturelle des journalistes mainstream. La chaîne d’informations CNews est ce « village » non mondialiste qui permet d’écouter un son différent, un « ton français » qui ne rejette pas les « traditions ancestrales ». Déjà, les « bien-pensants » sont horrifiés à l’idée de l’achat par Bolloré, le patron de Canal, d’Europe 1. On est pourtant encore loin d’un rééquilibrage…

Effectivement, l’habitude veut que d’entendre les propos soutenus par Éric Zemmour (et d’autres) ne paraît pas habituel : où est la société cosmopolite dont tous les autres médias se doivent d’honorer ?

La victoire politique passe par le combat culturel mais cela ne sera pas possible tant que la diversité intellectuelle n’est pas de mise. Ce n’est pas parce qu’un journaliste parle d’ « insécurité » que la culture de droite progresse car ce mot est aussitôt battu en brèche par l’obligation d’indiquer l’absence d’amalgame, la limite de l’augmentation de la criminalité…

Alors, tous sur CNews tant que le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) ne réclame pas la limitation du temps de parole de Zemmour, pour cause de candidature à la présidentielle…

Qui sait ?

Source Metainfos.com cliquez ici

Il y a peu, Franck Buleux était l'invité de l'émission "Synthèse" sur TV Libertés pour présenter ses deux derniers livres :

Le cahier sur Pierre Poujade cliquez ici

La Guerre civile qui vient cliquez là

téléchargement.pngRegardez cette émission et n'oubliez pas

de "liker" et de la diffuser.

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samedi, 20 février 2021

Génération identitaire : message en défense

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Franck Buleux

Génération identitaire (GI), mouvement de communauté de jeunesse a été fondé en 2012 et s’est fait connaître médiatiquement initialement par une occupation d’un chantier de construction de mosquée à Poitiers, avant de participer activement, dans le cadre de La Manif pour tous, aux manifestations de protestations contre le démantèlement de la famille traditionnelle organisé par la majorité représentée par François Hollande. Loin d’être un simple mouvement politique, GI est un éveilleur de consciences, un lanceur d’alertes, d’ailleurs souvent reprises par les partis politiques de droite (RN, DLF, CNIP mais aussi l’aile droite de LR). Sans ambigüités mais sans exclusive. 

Cette fondation qui n’a rien à voir avec un supposé « Bloc radical » comme le répète à l’envi sur les médias complaisants le guide du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) ou l’ancien fondateur de SOS Racisme, Julien Dray, toujours cadre du puissant (sic) Parti socialiste (PS) qui parle, sur CNews, de la proximité idéologique du mouvement de jeunesse identitaire avec le polémiste Alain Soral. Quand on sait que c’est l’avocat de GI, maître Gilles-William Goldnadel, au demeurant cadre du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) qui a fait condamner ce même Soral, on pouffe de rire. Ces gens de gauche pratiquent systématiquement l’amalgame sans se préoccuper des réalités politiques. Est-ce de l’inculture ou de la mauvaise foi ? Probablement, un peu des deux.

Le combat de GI s’inscrit dans la défense in situ des valeurs et des traditions européennes, indiquant un ordre naturel de préférence à l’égard des populations : « les nôtres avant les autres ». Le terme « avant » signifie l’application du principe de subsidiarité, bien connu dans le cadre des règles européennes. Le principe de subsidiarité dans un cadre national n’a rien d’offensant, ni d’affligeant et encore moins de stigmatisant. Si, dans une famille, un invité est présent (parce qu’il est convié, rappelons-le tout de même), c’est parce que tout le monde a déjà le nécessaire. Pourquoi le critère familial ne s’appliquerait-il pas au national. Idéologie nauséabonde (sic) ou simple bon sens de la part de GI ?

Au-delà de cette défense de la proximité face au mondialisme, GI défend aussi - et surtout - une conception enracinée de l’histoire. Son combat a commencé en 2012 dans le cadre de la défense de notre territoire face aux intrusions et autres invasions culturelles et humaines. Poitiers est un emblème bien entendu. Sans haine, ni violence (ni condamnation pénale), des jeunes de GI ont « occupé » le toit d’une mosquée en construction. Dans la France de Hollande (ou de Macron : « blanc bonnet et bonnet blanc » aurait dit, à juste raison, le communiste Duclos, évoquant ainsi le duel Pompidou-Poher du second tour de la présidentielle de 1969), ces gens ont mis en danger leur avenir. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu des poursuites pénales et que l’inscription d’un délit sur un casier judiciaire vaut interdiction pour certaines professions. Réfléchissons-y et reconnaissons-leur ce courage. Tout le monde ne peut pas se vanter, par écrit, d’avoir eu des rapports intimes avec de jeunes enfants et devenir député européen, profitant d’absence de toute poursuite. Heureux, les (nombreux) bénéficiaires de la prescription judiciaire…

L’hystérie judiciaire déclenchée dès 2012 par la ministre Taubira, qui a fait long feu, a laissé place à l’hystérie politique. Darmanin, c’est Taubira en pire. Il ne s’agit plus de faire condamner tel ou tel individu en détruisant sa réputation, le livrant à l’opprobre professionnel et social, mais de mettre au ban toute une communauté d’idées, de débats et de combats. Le retour du bannissement.

Pourquoi ? Voilà le nœud gordien, parce que ces jeunes ont voulu suppléer l’autorité légitime, celles des forces de l’ordre. Présents partout, utiles nulle part, sauf après 18h pour faire respecter le couvre-feu. En effet, les opérations de défense du territoire mises en place par GI, dans les Alpes, au printemps 2018, puis dans les Pyrénées récemment, se fondent sur le principe (légal) d’interdire à des clandestins (je sais, on doit dire « migrants » pour ne pas stigmatiser le délit de traverser une frontière sans visa) d’entrer illégalement sur notre territoire national. Pour une fois que des jeunes gens aident à faire appliquer des lois. C’est un peu comme si nos « racailles » allaient de barre d’immeubles en barre d’immeubles dénoncer les dangers de la drogue, mais cela n’arrivera pas puisqu’ils en vivent.

Le lecteur n’a pas besoin d’être convaincu sur la forme, la défense de l’intégrité d’un pays est essentielle à sa pérennité sauf s’il l’on souhaite sa dissolution. Dissolution, dissolution, vous avez dit « dissolution ». Oui, mais je parle, pour ce qui me concerne, de dissolution nationale, ce qui est hautement plus grave en matière de trahison que les faits soulignés par le ministère de l’Intérieur dans sa missive à GI.

Passons donc au fond, c’est-à-dire au juridique même si, dans cette affaire, nous avons compris que les incantations de Castaner (aile gauche de la macronie) et Darmanin (aile droite de la macronie) ont plus de poids que le droit seul. Le terme « milice » employé à tort et à travers vaut toutes les condamnations du monde.

Le problème purique est posé par l’article 73 du Code de procédure pénale : cette norme légale indique clairement que dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne physique a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche. Or, En France, la loi prévoit que le fait de séjourner de manière irrégulière sur le territoire constitue un délit passible d'un an de prison, de 3 750 € d'amende et de 3 ans d'interdiction du territoire. Certes elle est peu, voire pas appliquée du fait de la directive européenne retour qui tend à l’évitement de l’emprisonnement mais ce fait n’en constitue pas moins un délit. Et je ne reviens pas sur le sujet des « passeurs » ou des «aidants » qui contreviennent aussi à la loi et sont passibles de correctionnelle.

La loi est appliquée de cette façon : si un citoyen interpelle une personne en flagrant délit et si cette dernière coopère de son plein gré, en acceptant de le suivre et reste libre de ses mouvements, il n’y a pas application de l'article 73 du CPP. Donc il n'est pas obligatoire de faire appel aux forces de l'ordre "immédiatement". Dans ce cas-là, on voit bien l'importance d'avoir une caméra et un micro pour prouver que la personne interpellée était libre de ses mouvements et coopérait de manière volontaire. On peut penser ce cas rare mais il me semblait utile de l’évoquer.

Si Vous interpellez une personne en flagrant délit qui ne coopère pas et que vous la retenez contre son gré, voire même avec force (ou avec un moyen coercitif : menottes...)- vous appliquez dans cette situation l'article 73 du CPP : le militant est donc dans la stricte obligation de faire appel sans délai aux forces de l'ordre (cf. article 73 du CPP et code de déontologie de la sécurité privée).

Dans les cas qui nous intéressent, il n’apparait pas que les membres ou les sympathisants opérationnels de GI aient fait autrement que la stricte application de cet article.

Tout le reste n’est que politique. Notre gouvernement penche à droite et tend à perdre des électeurs sur son aile gauche, la dissolution de GI est une opportunité pour permettre aux bonnes volontés de se mobiliser, dès le premier tour de la présidentielle ou, à défaut, au second, en faveur de l’homme du « en même temps ».

Lorsque que François Hollande avait, entre deux défilés de La Manif pour tous, un peu de temps, son aspiration personnelle l’entraînait, casqué et botté, chez Julie Gayet. Quant à Emmanuel Macron, son passe-temps est de mobiliser les services des préfectures pour recenser et analyser tous les faits et gestes des militants et proches de GI. C’est un fait avéré en Seine-Maritime comme l’atteste le courrier du ministère de l’Intérieur au président de GI, visant à sa dissolution. Il faut le savoir, cette dissolution est prévue de longue date. L’approche de la présidentielle la rend urgente, quasiment indispensable. Il faut s’y opposer.

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vendredi, 22 janvier 2021

L’uniformisation comme modèle suprême

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Franck Buleux

L’exécutif nous impose des conditions de vie sanitaires de plus en plus drastiques : les libertés de se réunir, de circuler mais aussi les libertés d’opinion et d’expression ne sont plus garanties. Ainsi, il n’est plus possible de critiquer le régime politico-sanitaire (une « fake news » supposée vous interdit de toute présence sur les réseaux sociaux et vous montre du doigt à la manière d’un vulgaire Trump), voire de la mettre en cause (la question électorale ne fait même plus partie du débat, exit sine die les élections départementales et régionales prévues en mars prochain).

Le législatif n’a strictement aucun pouvoir dans la France de la Ve République, Constitution faite par et pour un seul homme en 1958 et modifiée par Chirac qui a mis en place, via un référendum, le quinquennat qui a, ainsi, réinitialisé la présidentialisation totale du régime. La crainte du retour à la IVe République a dû et su figer notre personnel politique… (si ce n’est que personne ne se souvient de cette période sauf pour en rappeler la fondation de l’Europe économique en 1957).

Et le judiciaire ? Le « troisième pouvoir » deviendrait le garde-fou des libertés individuelles face à l’hydre exécutif. Les juges, même ceux du très à gauche Syndicat de la magistrature (SM), deviendraient-ils les hérauts de nos libertés « de base » ? Un indice vient de se produire en matière de liberté d’arborer un autocollant marquant sa spécificité régionale sur sa plaque d’immatriculation automobile : en effet, si vous aviez pensé à coller un autocollant à la place du département actuel, c’est désormais interdit, a tranché récemment la Cour de cassation à la suite de la plainte des fabricants de plaques qui ont eu gain de cause. Ainsi, pour « circulation d’un véhicule à moteur avec une plaque d’immatriculation non conforme », l’amende est fixée à 135 euros, majorée jusqu’à 750 euros en cas de non-régularisation de la situation.

La Cour suprême en matière judiciaire nous interdit donc de mettre en valeur les léopards normands, la croix de saint Olaf, l’hermine bretonne, le cœur sacré vendéen, la croix occitane… Toutes ces représentations régionales dont les Français sont friands sur leurs plaques sont désormais interdites. Une simple disposition fiscale de plus ou un rejet de toute représentation identitaire ?

Interdits de sortir au-delà de 18 heures, ne plus pouvoir partager « un petit noir » ou « une mousse » au zinc, ne plus pouvoir arborer sa propre identité territoriale et ne parlons même pas de notre jeunesse estudiantine, obligée de se cantonner aux joies de l’écran (le distanciel vous dis-je…) plutôt que de partager, in vivo, soirées, cours et culture, notre vie sociale quotidienne est totalement réglementée.

Pour l’autocollant représentant une caractéristique régionale, le virus ne peut pas être mis en cause. Il ne servira donc pas, pour cette fois, de justificatif sanitaire. Le jacobinisme national, motivé par un autoritarisme politique au pouvoir depuis 2017, semble être la cause de cette nouvelle mesure. La France exprime donc son identité grâce aux plaques d’immatriculation normalisées des automobiles, véritables symboles de l’unité nationale, de l’égalité exprimée sous la forme d’un égalitarisme liberticide.

Il ne vous reste plus, avant 18 heures, qu’à retirer cette expression régionale que vous arboriez à l’avant et à l’arrière de votre véhicule. En France, beaucoup s’identifient en accrochant des « pendentifs de voiture » propres à telle ou telle communauté religieuse. Il paraît que ce type de décoration protège, non du Malin mais d’éventuelles détériorations matérielles du véhicule subies dans des quartiers dits sensibles (quartiers où le « petit Blanc » n’est assuré qu’en responsabilité civile, c’est-à-dire uniquement pour des dommages causés et non subis). Ce type d’identification du chauffeur du véhicule reste tout à fait légal, voire conseillé mais la représentation régionale sur une plaque ne l’est plus.

Ainsi, nos « trois pouvoirs » (je ne parlerai pas du « quatrième » représenté par les médias, soutien exacerbé et indéfectible du premier) rivalisent d’interdictions et de limitations de libertés individuelles.

Ce temps du renoncement porte-t-il en lui des germes de « résistance » ? On n’ose le croire tant la propagande (le fameux « quatrième pouvoir ») permet de diffuser aux « citoyens » la bienfaisance des normes adoptées par les élites.

Les élites, parlons-en. Je n’entends plus le politologue écrasant de supériorité Olivier Duhamel. Il est probablement parti en retraite, à 70 ans passés ? Non, il aurait commis des actes que la loi (et certaines morales, mais pas la sienne) réprouve. Il s’est démis (lui-même) de toutes ses fonctions. Il était « survolté » écrit Camille Kouchner, sa propre belle-fille, dans son livre « La familia grande ». Survolté à quoi ? À la défense des intérêts des Français ? Probablement…

L’observation de nos élites et la concentration des pouvoirs nous laissent à penser que le temps du renoncement ne peut pas être éternel et qu’un réveil national et populaire (pas seulement en France) ne peut être que la conséquence, in fine, de ce carcan politico-sanitaire encadré par l’expression médiatique. Deo gratias, comme on ne dit plus dans les cours de récréation. Acceptons-en l’augure.

Source EuroLibertés cliquez ici

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dimanche, 17 janvier 2021

Le temps du renoncement

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Franck BULEUX

Avec un couvre-feu qui partage la journée en deux parties, la première étant consacrée au travail ou à l’oisiveté due à l’âge ou au statut social et la seconde, aux activités intérieures. Le confinement dure 12 heures, partout en France. Cela évite aux Marseillais de se considérer discriminés et on n’entend déjà plus leurs élus. C’est si simple, dans la France de 2021, d’éteindre une « révolte ».

Hier, sur les réseaux sociaux, j’ai vu huit (deux fois quatre) personnes courageuses refuser les contraintes sanitaires, à Caen, devant la préfecture normande. L’exécutif tremble. Du sud au nord de la France, chacun, consciencieusement, met son masque et rentre à son domicile avant 18h. La crainte de la maréchaussée mais aussi de froisser son voisin.

Cela n’a rien à voir, mais j’ai lu que les plaques d’immatriculation des véhicules automobiles ne pouvaient plus arborer des autocollants régionaux : le cœur sacré vendéen, les léopards normands, l’hermine bretonne… Ainsi, pour  « circulation d’un véhicule à moteur avec une plaque d’immatriculation non conforme », l’amende est fixée à 135 euros, majorée jusqu’à 750 euros en cas de non-régularisation de la situation. Concrètement, si vous avez apposé un autocollant sur le rectangle à droite de votre plaque d’immatriculation, il vous faut le décoller dès aujourd’hui, sous peine d’une amende. C’est la Cour de cassation qui ne veut plus que l’on dénature la plaque d’immatriculation. Si le judiciaire s’y met aussi, nos libertés risquent de s’amenuiser encore. Peut-être pour remplir les caisses ? Surtout pour déshumaniser un peu plus nos différences territoriales.

Heureux, les confinés chez eux, peut-être…

Je lisais le compte-rendu de jeunesse de Camille Kouchner, « La familia grande », paru au Seuil il y a quelques semaines et qui est à l’origine de la démission d’Olivier Duhamel, ancien député européen PS, de toutes ses fonctions (il a 70 ans et a très bien vécu, merci…). Une espèce de peinture des mœurs d’une famille décomposée et confinée dans une belle villa du sud de la France dans les années 1980. Une espèce de confinement voulu (ou pas), une bourgeoisie intellectuelle (de gauche, « forcément de gauche », aurait dit Marguerite Duras) qui se laisse aller à des jeux avec des enfants mélangeant rapports sociaux, nudité (beaucoup) et obscénités (parfois). Mais « tout est pardonné », aurait clamé Charlie Hebdo, chantre de la liberté sexuelle dans les années 1970, car l’auteur des faits les plus ignobles est « brillant » d’intelligence, de réparties, d’ouverture d’esprit. C’est l’époque de la poussée du Front national de Le Pen, là voilà l’horreur absolue, la vraie, la seule. Il faut la combattre sur les plateaux médiatiques et prouver, chez soi, qu’il a tort en ouvrant la liberté à tous les pores du corps et les neurones de l’esprit. L’auteure du livre devait « rigoler », c’est elle qui l’écrit. À tout. Rire aux actes d’un beau-père « survolté ». « Survolté » à quoi ? Entre Sanary, dans le Var, et Saint-Germain-des-Prés, le spectacle est permanent, une espèce de « double confinement ». Il y a, en effet, des libertés qui ne sont plus que des confinements. Souvent, le coucher du soleil est propre à toutes ces dérives.

La plupart d’entre nous ne liront pas les aventures de cette « familia grande » et ne partageront pas ce confinement sans couvre-feu, car chez ces gens-là, le coucher du soleil n’entraîne pas, loin de là, la fin des activités. Le diurne laisse place au nocturne.

La France de 2021 semble renoncer. Il y a dans cette société ce sens du repli, repli sur les GAFAM (l’élection enfin validée du couple Biden-Harris va – enfin – nous permettre de saluer les qualités du modèle américain après quatre années de détestation obligatoire) et les plaisirs du quotidien, ceux-là éloignés des principes (sic) des familles Duhamel-Kouchner-Pisier.

Le temps du renoncement est peut-être, qui sait ? celui qui précède le retour de celui de la volonté. Le carcan sanitaire organisé et imposé, dont la plupart d‘entre nous se satisfont, n’est guère opportun à cette riposte sociale.

D’ici la restauration des libertés primaires (celles de circuler, de se réunir mais aussi d’opinion et d’expression via la possibilité de critiquer le système ou, tout simplement, de voter…), il ne reste à fourbir nos armes intellectuelles. Dénoncer le pourrissement des élites (voir plus haut), les mêmes qui nous donnent des ordres, pour pouvoir réagir et sortir de ces temps d’enfermement mental et physique.

Notre média, Métainfos, essaie, modestement mais clairement et obstinément, de participer à la fin de ce…  « grand renoncement ».

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mardi, 29 septembre 2020

Jean Raspail ou l'éternité contre la modernité

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Franck Buleux

Jean Raspail nous a quittés le 13 juin alors qu’il abordait ses 95 ans. Pourtant, il en avait traversé des mers, atteint de nombreux rivages, il n’atteindra pas celui-là. Il a changé de rive.

Contre la modernité

C’est en 1986, dans Les yeux d’Irène, roman de Jean Raspail, pour qui j’ai vécu une passion personnelle, paru en 1984, que j’ai découvert l’existence des Alakalufs, un des peuples les plus vieux de la terre, natif de l’extrême sud du continent américain, un peuple indien d’Amérique du Sud vivant au Chili dans le détroit de Magellan. Comme d’autres explorateurs, comme tant de voyageurs, Jean Raspail avait rencontré ce peuple, en 1951, sous la neige et dans le vent qui l’avait emmené sur cette terre extrême. La rencontre entre deux civilisations. De cette courte rencontre qui l’avait marqué, il avait souhaité écrire leur histoire.

Qui se souvient des Hommes ? était le titre de ce « roman » consacré aux Alakalufs. Ce livre aurait pu être présenté comme une « épopée » ou une « tragédie » humaine, recréant le destin de ces êtres, nos frères, que les hommes qui les virent hésitèrent à reconnaître comme des Hommes.

Déjà, en l’an Mil, l’Islandais Leif Erikson avait découvert le Nord du continent américain, faisant des hommes du Nord, les Northmen, les premiers Européens présents sur le territoire outre-Atlantique. Presque mille ans après, le jeune explorateur français, Jean Raspail croisait un canot sur lequel des hommes et des femmes, présents ethniquement probablement depuis des milliers d’années, pêchaient. Comme les Indiens s’étaient méfiés des Européens de l’an Mil, ils ne pouvaient que se méfier de ceux de l’an Deux mille. Leif Erikson n’avait même pas utilisé les cartes de l’explorateur Pythéas, qui, au IVe siècle avant notre ère, avait sillonné l’Atlantique et atteint le cercle polaire septentrional. Comme Leif Erikson, mais au sud de ce continent, Jean Raspail s’y était laissé égaré. Après avoir traversé l’Amérique, à partir de l’Alaska, il avait rencontré l’homme éternel, celui qui avait refusé tout mélange. Celui qui se méfiait du « dieu blanc ».

« Là-bas, au loin, si loin… » comme le sous-titre le livre, qui reprend l’intégralité de sept romans de Jean Raspail, édité dans la collection Bouquins par Robert Laffont en 2015 avec une superbe préface de Sylvain Tesson. Jean Raspail faisait partie de ces conquérants pacifistes, ceux pour qui la terre, patrie charnelle, crée et pérennise la différence.

Tous ces explorateurs, Pythéas, Leif Erikson, Jean Raspail avaient probablement cherché le lieu où disparaissait le Soleil, à l’Ouest du monde, avant de renaître.

Ce Grand Sud, appelée souvent Patagonie, partie méridionale de l’Amérique du Sud, était à l’origine, selon les légendes et certaines statues découvertes, la regio gigantum (« région des géants » en latin). Et les hommes qui y vivaient encore étaient appelés à disparaître car leur nombre se réduisait, peu à peu.

Ils n’ont jamais été très nombreux. La population totale n’a jamais dépassé les 5 000 individus. Dans les années 1930, les Alakalufs se sont sédentarisés sur l’île Wellington, dans la ville de Puerto Eden, port chilien. Ils représentaient l’histoire du monde. Jean Raspail l’avait compris.

Roi sur sa terre

Déjà, en 1981, Jean Raspail avait publié Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie ou le destin vécu d’un aventurier français qui débarqua en Argentine en 1860 et se fit proclamer roi d’Araucanie et de Patagonie par les populations indigènes locales. Ce livre avait obtenu le prix du roman de l’Académie française. Cet ouvrage relate l’histoire d’un aventurier venu du « Périgord vert » qui s’autoproclame roi, le 18 novembre 1860, par les tribus de cavaliers qui menaient contre l’Argentine et le Chili les derniers combats de la liberté et de l’identité. Il régna quelques mois, sous le nom d’Orllie-Antoine Ier (écrit parfois Orélie-Antoine Ier) galopant à leur tête en uniforme chamarré, sous les plis de son drapeau bleu, blanc, vert. Et puis, la chance l’abandonna. Trahi, jeté en prison, jugé, il parvint à regagner la France où un autre destin l’attendait, celui d’un roi de dérision en butte à tous les sarcasmes, mais jamais il ne céda. En effet, bien que le royaume n’existât plus, il créa autour de lui une petite cour, attribuant ainsi décorations et titres. Roi il resta, mais solitaire et abandonné, il mourut dans la misère le 17 septembre 1878, à Tourtoirac, en Dordogne, où il était né.

Les Indiens ont disparu, mais la symbolique du livre tient au fait que ses sujets se comptent aujourd’hui par milliers, en France et à travers le monde, car son royaume est éternel. Il symbolise ce peuple identifié à sa terre, comme les Alakalufs.

Symboliquement, en 1989, puis en 1998, Jean Raspail avait « occupé » brièvement l’archipel des Minquiers, archipel normand situé au sud des îles Anglo-Normandes et qui fait partie du bailliage de Jersey : un éparpillement de granit peuplé de lapins, au sud de l’île. Jean Raspail réagissait en représailles à l’occupation des Malouines argentines, territoire purement patagon, par les Britanniques. Toujours ce choix de l’identité charnelle des hommes.

Qui se souviendra de nous ?

En 1973, l’écrivain publie ce qui deviendra un livre emblématique, toujours sous l’épitaphe de « roman » : Le Camp des Saints, chez l’éditeur Robert Laffont. Roman apocalyptique qui se situe dans la France de 2050, confrontée à l’arrivée massive de migrants sur ses côtes azuréennes comme si le paradis bleu, de la couleur des yeux de Jean Raspail, devait affronter une invasion d’individus représentant une véritable subversion. Lorsque l’Azur s’assombrit.

Le Camp des Saints, dès 1973, fut un succès de librairie. Il fut édité, en langue anglaise, à l’étranger et réédité, en français, à de nombreuses reprises.

Jean Raspail, dès 1973, met l’accent sur un discours démographique entre le Nord et le Sud. Il a constaté, de visu, la disparition de peuples qui se pensaient éternels. Ces romans ne sont que la modélisation de ses expériences humaines. Il a constaté que la modernité absorbait la vie des peuples et que la faiblesse de la démographie traduisait la fin des peuples.

En 1970, l’Académie française lui avait remis le prix Jean-Walter pour l’ensemble de son œuvre mais lorsqu’il postulat à l’Académie française le 22 juin 2000, il ne réussit pas à être élu au siège vacant de Jean Guitton. Pourtant, il recueillit 11 voix contre 6 pour Max Gallo et 4 pour Charles Dédéyan, sans toutefois obtenir la majorité requise. Sans doute Le Camp des Saints l’empêcha-t-il de devenir Immortel.

Lui, le chasseur d’éternité, l’explorateur de peuples enracinés, est parti à une époque où le nomadisme imposé est l’essence de notre civilisation déclinante. Il était alors chercher, à l’Ouest, l’origine de l’humanité. Il pensait les civilisations mortelles, non par idéologie, mais par expérience, par souci d’observation. Il avait vu disparaître les Alakalufs, il ne souhaitait pas la disparition d’autres civilisations.

Il ne se pensait pas prophète. Comme on dit aujourd’hui, probablement un simple lanceur d’alerte.

Emmené par les oies sauvages, il a dû traverser la rive de l’ailleurs. Celle au-delà de laquelle tout retour est improbable. C’est effectivement la seule rive d’où il est impossible de revenir. La seule.

Source Euro-synergies cliquez ici

Quand Jean Raspail répondait aux questions de Synthèse nationale :

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Dans le 51 (été 2019) de

la revue Synthèse nationale cliquez ici

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samedi, 30 mai 2020

MINNEAPOLIS : L’AMALGAME BAT SON PLEIN

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Franck Buleux Metainfos cliquez là

Après trois jours de manifestation à Minneapolis, dans le Minnesota, et dans plusieurs villes à travers les États-Unis, le policier blanc mis en cause dans la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, a été inculpé d’homicide involontaire, ont annoncé les autorités fédérées vendredi 29 mai. « Le policier impliqué, qui a été identifié comme Derek Chauvin, a été placé en détention » par la police criminelle, a déclaré le commissaire John Harrington, du département de la sécurité civile de l’Etat du Minnesota.

Le procureur du comté de Hennepin, où se trouve la ville de Minneapolis, a annoncé que ses services l’inculpaient d’acte cruel et dangereux ayant causé la mort et d’homicide involontaire. Des poursuites devraient être engagées contre les trois autres policiers.

L’affaire est donc close. La justice fédérée (donc, décentralisée) suit son cours dans un État de droit où l’ancien Président donne des leçons de démocratie et de morale fréquemment. Imaginez en France, si Hollande et Sarkozy commentaient les actes de Macron, comment la presse mainstream les raillerait. Donc, en cas de dérive, le sage Obama intervient, précisant sa pensée selon laquelle « Trump, ce n’est pas bien ! ». Cela permet de simplifier les clivages entre le bien et le mal, véritable source de l’amalgame à l’américaine.

Car l’affaire n’est pas close car il y a le principe de l’amalgame. L’amalgame se veut plus fort que la justice car il s’y substitue.

Oui, je vous explique : lorsqu’un Européen, dans nos contrées, est tué par un extra-européen d’origine ou de papiers, c’est un fait unique, un fait divers, à qui un juge va donner une réponse unique, ce qui est, somme toute, logique. De toute façon, les journalistes veillent pour éviter, ce qu’ils appellent eux-mêmes l’amalgame. Donc, on ne bouge pas, pas une oreille. Dans ce sens, l’amalgame est ridicule, voire interdit, même criminel de l’invoquer.

D’une autre façon, a contrario, si un individu extra-européen d’origine, Afro-Américain comme l’on dit aux États-Unis (même si cette population n’a jamais mis les pieds en Afrique et n’y tiens, pour la plupart, probablement pas) est tué, comme il est indiqué ci-dessus, l’amalgame est de rigueur, il devient même le principe : le policier est blanc, tous les policiers (blancs ?) sont des tueurs de citoyens afro-américains en puissance. C’est un syllogisme absolu, sans retour. Pour s’exonérer de toute responsabilité a priori, il faut (peut-être) être un policier afro-américain (et encore…) ou surtout un policier blanc progressiste (du style, je reconnais que mes collègues de couleur blanche sont désagréables avec la pullulation afro-américaine).

Mais pourquoi en rester là ? Vous avez vu les images, elles sont forcément à la une des journaux télévisés nationaux français (pour dénoncer le « racisme » des États-Unis (pas « aux États-Unis » mais « des États-Unis »), racisme intrinsèque de la population blanche unilatéral, forcément unilatéral). Les images montrent une expression singulière de haine… raciale contre toutes les structures : police, commerces, mobilier urbain, automobiles… et il ne m’apparaît pas que les Blancs soient en sécurité dans ce concert de feux, de violence et de saccages. Tout ce qui provient, en quelque sorte, de l’Amérique des origines, celle née de l’immigration européenne, a mauvaise presse et se doit d’avoir mauvaise conscience. L’ethno-masochisme à l’européenne doit aussi s’appliquer aux États-Unis, n’est-ce pas pour cela qu’ils avaient élu Obama ? Toujours ce principe bi-millénaire de rédemption. Parce qu’un Blanc est inculpé (on dit toujours « inculpé » outre-Atlantique, cela vient du latin « culpa » tout simplement. La France, pays de l’absence de toute pensée, on dit « mis en examen »).

Alors, nous, les Européens, nous regardons cela dubitativement, de Gaulle nous a appris à nous méfier des États-Unis, depuis quatre ans, les médias et les politiques nous conditionnent à détester le président américain, Trump, parce qu’il n’est pas Obama. Il n’y a pas d’autre raison, il n’a pas (encore) bombardé la Normandie, il n’a pas utilisé la bombe atomique, il n’a pas envoyé de napalm sur le Viêt-Nam, il n’a pas été destitué malgré les efforts du Parti démocrate obamesque. Bref, en matière de politique extérieure, il n’est pas un ennemi  bien au contraire.

Ah, oui mais il est gros, grand, blanc, blond, son épouse est d’origine est-européenne… Ah oui, évidemment. En France, pour être président américain, il faut être mince, brun, noir, né à Hawaï… Les Français seraient appelés à voter aux États-Unis, il y aurait moins d’abstention que pour nos propres élections ! C’est logique, puisqu’on ne connaît pas son député mais on connaît Trump ! Et monsieur Obama.

Une dernière remarque qui me paraît essentielle, quand les banlieues françaises s’embrasent (cela arrive régulièrement, à Argenteuil par exemple, il me semble), il s’agit de crises sociales. Oui car il y a moins d’argent à St-Denis, en Seine-Saint-Denis, qu’à Aubusson, dans la Creuse… Si un journaliste le dit, il faut le croire, nonobstant la puissance de l’économie souterraine (non déclarée) qui pullule en Île-de-France. Donc, de temps en temps, il y a des émeutes sociales. Aux États-Unis, ce sont des émeutes raciales, la notion de « race » interdite en France étant toujours en vigueur outre-Atlantique.

On le voit, la dénomination journalistique est essentielle, amalgame des blancs racistes contre l’interdiction d’amalgame pour les autres, émeute sociale contre émeute raciale. C’est ainsi, la puissance des mots n’a jamais été aussi puissante et prégnante sur nos concitoyens qui, d’ailleurs, pour la plupart, s’y complaisent par facilité, plus que par conviction.

Aux États-Unis, les émeutes raciales battent leur plein, dans la logique de l’amalgame prenant naissance dans l’élection de Trump. Voilà ce qu’il faut penser et clamer.

Pour les États-Unis, le but à l’intérieur est la défaite de Trump et à l’extérieur, la décrédibilisation des États-Unis comme première puissance mondiale incontestée et incontestable. Certains peuvent s’y laisser prendre.

La France, passionnée par le confinement et le déconfinement, n’est pas à l’abri d’une « racialisation » des émeutes sociales. La mèche est inflammable à tout moment et si jamais, une brigade (oui, il y a bien des brigades contre le Covid-19) contre la police dénichait un « Chauvin », l’amalgame serait de mise.

D’ailleurs, un policier américain qui s’appelle « Chauvin » ne serait-il pas d’origine française ?

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dimanche, 24 mai 2020

ÉLOGE DES FRONTIÈRES...

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Franck Buleux Meta infos 

Dans les débats qui ont précédé à la période de confinement que nous vivons, la rhétorique politiquement correcte était assez simple, voire simpliste et répétée à l’envi sur tous les médias, en substance le virus n’a pas de frontières, alors il est inutile de fermer celles-ci.

Argument imparable car totalement absurde, comme si le virus avait une quelconque autonomie de déplacement.

Mais revenons-en aux frontières, au Limes, aux limites territoriales des pays. D’abord, à quoi servent-elles s’il n’y en a plus ? L’Union européenne (UE) a mis en place l’espace Schengen. Cet espace européen, qui inclut 22 États de l’Union et les 4 États de l’AELE (la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l’Islande). On peut noter que parmi les micro-États européens dotés de souveraineté nationale, le Vatican, la République de Saint-Marin et Monaco ont mis en place cet accord, en raison des accords passés respectivement avec leurs voisins, l’Italie et la France, au sein desquels ils sont enclavés.

Cinq pays de l’UE n’ont donc pas ratifié cet accord : l’Irlande, la Bulgarie, Chypre, la Croatie et la Roumanie mais à court terme, seule l’Irlande n’a pas prévu d’intégrer ce marché de près de 500 millions d’habitants. Donc, l’avenir est à la disparition des frontières. C’est ainsi… [et l’on discutait déjà dans les couloirs moribonds de Bruxelles de l’élargissement de l’État mafieux albanais – note de la rédaction de Méta Infos]

Admettons-le et revenons-en à notre ennemi. Ainsi, nos médias assimilent la pollution radioactive de Tchernobyl au virus Covid-19. Et chacun de répéter, inlassablement, son refrain : il n’y a pas de frontières pour la pollution atmosphérique, donc il n’y a pas de frontière pour les virus…

Mais quelle ineptie à laquelle personne n’ose, ou ne daigne, répondre. Admettions que la pollution se propageant dans l’air ne subit pas les frontières territoriales. C’est un fait, mais personne ne remet en cause cette vérité, même si personne n’en a tenu compte en 1985. Cependant, les virus ne s’infiltrent pas dans l’atmosphère, ils ne voyagent pas de manière autonome, il leur faut un porteur, une espèce de cheval de Troie.

Car il n’est pas nécessaire d’être un savant pour comprendre qu’un virus doit avoir un média, si vous préférez. Une fake news ne se déplace pas seule, un média lui est nécessaire, comme toute information d’ailleurs, même vraie. Aussi, le virus doit se déplacer grâce à un être vivant, être humain ou animal.

Ici, les gouvernements mondialistes ont poussé des cris d’orfraie, des hourvaris à l’idée de contrôler, voire de fermer les frontières. Comprenons-nous, ce n’est pas parce que ces gens ne savent pas, c’est parce que ces gens ne veulent pas. Pour un Bobo progressiste, il est inconcevable qu’un individu ne puisse pas se déplacer, non pas à travers un canton ou un département, mais via le monde. Pour ces progressistes dont le monde est un terrain de jeux, Orly est comme un arrêt de bus pour un habitant de notre monde rural ou péri-urbain. Pour ces progressistes mondialisés, Charles-de-Gaulle est avant tout un aéroport. À ce sujet, testez d’ailleurs nos nouveaux arrivants, vous verrez la popularité aérienne de « Mon Général ». L’aéroport est plus connu que l’apport du gaullisme à la société française, à moins de penser à la négligence de cet apport… mais c’est un autre débat !

Les frontières sont faites pour définir, pour délimiter, pour distinguer. Quoi de mal à cela ? Le Covid-19 nous réapprend, pour ceux qui ouvrent les yeux, l’utilité des frontières.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Les frontières sont fermées, Orly et Roissy – Charles-de-Gaulle ne jouent plus leur rôle d’« arrêts de bus » mondialisés. Et alors ?

« Nous sommes en guerre », nous a déclamé le Président. Mais être en guerre, c’est se protéger, c’est précisément la fermeture des frontières.

Hier encore, le 4 avril, un ennemi bien réel celui-là, migrant soudanais, abreuvé à l’islamisme militant et au fanatisme sacré, assassinait deux personnes et en blessait plusieurs autres à Romans-sur-Isère, dans la Drôme confinée. Ce Soudanais avait donc passé au moins une frontière, sans doute beaucoup plus pour rejoindre les bords de l’Isère.

Nos ancêtres délimitaient leur territoire, le plus souvent en fonction de la langue parlée ou des reliefs territoriaux.

Il serait temps de restaurer la réalité et l’identité de nos frontières nationales, seules protections face aux ennemis. Certains me répondront qu’il y a des ennemis intérieurs. Oui, c’est probable mais l’ennemi intérieur puisse sa force, sa haine à l’extérieur.

D’une Chine complètement étrangère à l’hygiène à un monde musulman qui convertit, hélas, nombre de nos jeunes pour les rendre ennemis de leur propre nation, l’origine de nos malheurs vient d’au-delà de nos frontières.

Sans doute le libéralisme politique et le progressisme ont le même but, la destruction des frontière, utile aux marchands et aux propagateurs de sociétés sans âme.

Si l’acte de Romans-sur-Isère n’émeut plus grand monde, si ce n’est les familles des victimes, Ciovid-19 arrive encore à le faire. Cette pandémie, du fait de la rapidité de la contagiosité du virus, peut nous permettre d’ouvrir les yeux.

Alors si on nous impose le masque, de grâce, pas sur les yeux !

Note complémentaire de la rédaction de Méta Infos :

À propos de Romans-sur-Isère, on aura remarqué deux choses : la célérité avec laquelle la nationalité du fanatique musulman et de son statut de « réfugié en attente » aura été déclarée dans les merdias qui pour une fois n’ont ps sorti l’excuse habituelle des « troubles psychiatriques » comme une sorte de changement de fusil d’épaule ? Et, quant à la situation épidémique en Seine – Saint-Denis et dans les quartiers dits « sensibles » comprenez « ethniques », l’absence en particulier de mise en application du couvre-feu ne traduirait-elle pas le refoulé d’un gouvernement nouvellement « raciste » dont certains membres souvent transfuges républicains auraient déclaré dans certains couloirs « bon débarras »? Enfin, quid de la couverture des 5 000 libérations dans les prisons ? Quid de la situation déjà catastrophique et inhumaine des hôpitaux psychiatriques ?

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lundi, 04 mai 2020

UCHRONIE A LA FRANÇAISE

71371.jpgFranck Buleux 

L’heure est à la préparation du déconfinement, pas au déconfinement lui-même mais à sa préparation. Le pouvoir avance masqué, sans réelle ligne politique.

Si les masques sont en nombre insuffisant, ils sont facultatifs, s’ils sont en nombre suffisant, ils deviennent obligatoires. Tant que les tests seront en nombre insuffisant par rapport au nombre de nos concitoyens, ceux-ci seront facultatifs. C’est la politique de Gribouille mise en place par le président de la République et le premier ministre, assisté du ministre Olivier Véran et du scientifique Jérôme Salomon, l’homme du décompte morbide. La gouvernance n’est donc plus l’art de prévoir, comme l’indiquait Émile de Girardin en 1852, mais de l’empirisme pur et simple. Pour cela, il n’est nul besoin d’élus, il suffit de gestionnaires de stocks, une bonne formation de manager commercial et vous voilà promu ministre de la Santé. Rien de péjoratif ici, bien au contraire, un bon gestionnaire de stocks saura commander (et à qui surtout… et dans quels délais !) lorsque les stocks vont baisser. Un rapport d’équilibre entre les acquis et les besoins, se fondant sur un éventuel déficit sera mis en place.

Avions-nous besoin d’élections pour cela ? Non, d’ailleurs le gouvernement a supprimé (ou reporté) le second tour des élections municipales et les anciennes équipes, même battues dès le premier tour, sont toujours en place. Cela ne gêne personne, même les électeurs. Ce doit être la post-démocratie. Le virus ne serait donc que l’expression post-démocratique de la société. L’élu c’est celui qui passe au « 20 heures » avec Gilles Bouleau.

Je suis dubitatif quant à cette période que nous vivons comme des souris de laboratoire et je me livrerai volontiers à une uchronie très rapide.

Imaginez, politique-fiction, l’espace d’un court instant, la victoire de Marine Le Pen en 2017, pensez-vous sérieusement, ne serait-ce que quelques secondes, que son gouvernement aurait pu mettre en place cette politique privative de libertés (liberté de circulation, liberté de se réunir, liberté d’entreprendre, liberté de travailler, droit de vote…). Si vous répondez par l’affirmative, je pense que vous avez le sens aigu, et inné, de la plaisanterie. Vous m’objecterez, la crise sanitaire est internationale et non circonscrite au territoire national. Certes, mais il aurait suffi à nos penseurs progressistes (qui auraient été dans l’opposition médiatique, soutenus par les journalistes et les organes essentiels de presse, écrite ou numérique), de marteler que la France, du fait de l’élection de Marine Le Pen, a totalement négligé la santé des Français et n’a absolument pas préparé la nation à ce type de crise. De toute façon, c’est un postulat, Marine Le Pen ne prépare jamais rien. Donc, les Français progressistes ne se sentiraient pas dans l’obligation de respecter ce type de restriction de libertés, digne d’un pays totalitaire. Bien entendu, cette dénonciation du pouvoir mariniste aurait contribué au soutien, affiché, aux desperados de banlieues, qui sortent pour contrarier (ou plus…) le régime. Nous aurions eu des défilés dans toutes les grandes villes, Paris aurait pris le leadership de la résistance. Paris en colère, libéré. Nous aurions même eu des embrassades en public sur le thème bien connu : « Le virus ce n’est pas le Covid-19, c’est le pouvoir ! ». Ah, cette liberté à la Clémentine Célarié qui embrassait un homme atteint par le SIDA, en 1994, devant les écrans. Embrassons-nous, Folleville ! Le « vivre ensemble » est supérieur au Covid-19, instrument du pouvoir. Quel message de liberté régnait sur un Paris universel en cette journée printanière.

Enfermer les Français, vous n’y pensez pas ! Oui, j’oubliais, les médias utilisaient, chaque jour, l’expression « enfermement » laissant le porte-parole du gouvernement, Jean Messiha, utiliser celui de confinement. Nous aurions vécu une époque formidable, aurait relevé Reiser, si nous avions vécu ce temps.

Sans doute le nombre de décès liés au Covid-19 aurait-il été plus élevé mais cela aurait été l’unique faute de la majorité, incapable de prévoir. Bref, la continuité du pouvoir aurait été mis à mal par cette crise sanitaire et d’abord, politique.

Cette double crise, au moins car les aspects économiques et sociaux n’auraient pas été absents, aurait forcément déboucher sur la dissolution de l’Assemblée nationale et la victoire des partisans d’Emmanuel Macron. En effet, compte-tenu de son parcours, il apparaît évident que ce potentiel président, battu sur le fil en 2017 (nous sommes en uchronie, rappelez-vous !) aurait bien gérer la crise. Un homme d’affaires, un « banquier » et tellement bien entouré, de Jacques Attali à [l’ancien voyou de casino] Christophe Castaner. Ah, il y eut une belle campagne législative de libération populaire avec ce jeune Alexandre B. qui dirigeait le service d’ordre, jeune Normand (il était « videur » au France, boîte de nuit située à Bernay, au cœur de la Normandie, lorsqu’il était lycéen), promis au ministère de la Jeunesse et des Sports. Une belle équipe de « chamailleurs » !

Le peuple français, lors de ses élections, au milieu du printemps 2020, n’avait qu’une motivation : recouvrer sa liberté d’aller, de venir, de partager entre amis, de voir sa propre famille. Vous vous rendez compte, le gouvernement avait interdit aux enfants de voir leurs vieux parents, enfermés dans les EHPAD. Quelle honte ! Shame on you, criaient, unanimement, les militants opposés au gouvernement. De surcroît, le ministre de l’Intérieur de Marine Le Pen, un certain Nicolas Bay, avait osé mettre en cause les vacances estivales, limitant le périmètre de circulation à une périphérie de 100 kilomètres… Inutile de vous dire qu’une semaine avant l’élection législative anticipée, nous avions un défilé qui hurlant, tous bras ouverts, « Non aux Ausweis ! ». Ah cette liberté perdue… Cela étant, les Français avaient été prévenus, la droite extrême, cela commence toujours par des élections et cela se termine inexorablement vers un enfermement, en attendant l’internement (oui, oui, le ministre de la Santé en parlait, juste avant les élections de libération nationale, pour les malades que l’on aurait pu repérer grâce à leurs téléphones mobiles …). Vous vous rendez compte ? Non, bien évidemment.

Les élections eurent lieu, le chef de l’opposition Emmanuel Macron préférant se réserver à l’élection présidentielle déclina le poste de Premier ministre. Son parti suggéra à la présidente Le Pen de choisir un homme venu de la société civile, professionnel de la médecine, un homme qui aurait à cœur de concilier liberté et sécurité sanitaire. Le professeur Jérôme Salomon fut nommé Premier ministre. Les Français étaient, on les comprend, soulagés.

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lundi, 20 janvier 2020

RETRAITE : LE FAUX DÉBAT DE L’AGE-PIVOT

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La réforme des retraites a prévu un âge pivot modulable mais général, c’est-à-dire qu’il serait lié à l’équilibre financier du système national de répartition mais général, c’est-à-dire appliqué à toutes et à tous. L’âge-pivot, c’est celui auquel on peut prétendre à une retraite à taux plein, taux plein qui n’est en rien le montant de votre revenu d’activité, bien évidemment, mais un revenu dit de remplacement (le terme « remplacement » étant connoté, on parlera de substitution). On utilise le terme de « pivot » parce que l’on perçoit moins si on liquide sa retraite plus tôt que cet âge défini par décret (ce qui évite le vote annuel d’une loi par le Parlement en laissant la main au Premier ministre).

Quelques repères sur cette réforme pour nos lecteurs, d’abord la forme, le projet introduisant cette réforme préparée par le démissionnaire Jean-Paul Delevoye indiquait un article « bis ». Le supprimer n’induit donc même pas une nouvelle numérotation du projet mais la pure et simple suppression de cet article « bis ». Ce simple constat de forme pourrait nous laisser penser qu’il était prévu de supprimer l’éventuel blocage actuel et permettre aux syndicats dits réformistes CFDT et UNSA de se rapprocher du gouvernement.

Mais allons plus loin, l’âge-pivot tant décrié est déjà en place en matière de retraite complémentaire (ARRCO-AGIRC) puisqu’il existe actuellement un malus de 10 % (sur le montant de liquidation de la retraite obligatoire complémentaire des salariés de droit privé) lorsque l’assuré social souhaite se retirer définitivement de l’activité professionnelle avant 63 ans. En revanche, à partir de 64 ans d’âge de départ à la retraite, un bonus financier est appliqué via une majoration de la pension de retraite complémentaire. Or, cette réforme n’a pas fait l’objet, à ma connaissance, d’un tollé général, voire même particulier. Peut-être me direz-vous parce qu’elle ne concerne que les salariés de droit privé ? Quoi qu’il en soit, il est clair et plus honnête de rappeler qu’il est plus sage de demander la liquidation de sa retraite à 63 ans, même si l’âge légal reste fixé à 62 ans. Un simple conseil aux salariés de droit privé, si cela leur est possible, notamment physiquement, bien entendu.

Outre cette règle de bonus-malus destiné aux salariés de droit privé, il existe aussi un âge-pivot, non pas généralisé, mais individualisé dans le calcul de la retraite de base obligatoire. En effet, chaque assuré social bénéficie du taux plein de sa retraite (soit 50 % de la moyenne de son salaire plafonné et calculé sur les 25 meilleurs années) à condition d’avoir validé un certain nombre de trimestres d’activité, en fonction de son année de naissance. À partir de 62 ans, sauf exceptions (carrières longues, invalidité ou critères reconnus de pénibilité), il est donc possible de liquider le montant de son régime obligatoire (celui de l’assurance vieillesse de la Sécurité sociale) mais pour obtenir une optimisation sociale (sans doute un oxymore) il faut patienter un certain nombre de trimestres. Donc, nous sommes bel et bien en présence d’un système pivot individualisé qui s’applique à toutes les personnes concernées par le régime de droit commun (c’est-à-dire hors des régimes spéciaux, qui sont de l’ordre de 42).

Pour conclure et rester synthétique sur ce domaine complexe : il existe un âge-pivot de 63 ans pour liquider sa retraite complémentaire obligatoire et il existe aussi un âge-pivot individuel pour le régime de base obligatoire qui ne permet d’obtenir une pension complète qu’à partir d’un certain nombre de trimestres travaillés ou validés (maternité, chômage, stage, incapacité, invalidité…).

La question de l’âge-pivot reste donc assez trouble car le projet de l’exécutif ne propose qu’une universalisation d’un système déjà général pour les salariés de droit privé, c’est-à-dire environ 20 millions de personnes en France. Aussi, retirer ce « passage » sur l’âge-pivot ne modifie rien pour la plupart des travailleurs. La suppression de l’âge-pivot ne concerne donc pas celles et ceux qui en « profitent » (sic) déjà mais uniquement et spécifiquement, les personnes qui ne sont pas concernés, c’est-à-dire les bénéficiaires des régimes spéciaux.

Pour ce qui concerne les salariés de droit privé, l’âge-pivot existe déjà et pour certains d’entre eux, pour bénéficier d’un taux « plein » à 50 % (plafonné), il faudra attendre 67 ans, considéré comme l’âge de l’automaticité du taux plein. Et encore le calcul comprend-il aussi le nombre de trimestres réellement validés et le nombre de trimestres de référence en fonction de votre année de naissance.

Alors, si certains estiment avoir « gagné » avec la suppression du fameux « âge-pivot », grand bien leur fasse mais ce n’est en aucun cas la perception des salariés de droit privé, véritable armée de la classe moyenne française, celle qui paie toujours et qui vote parfois. Quant à ceux qui « luttent » en refusant toute réforme, y compris l’âge-pivot, ils ne revendiquent aucunement la fin de l’âge-pivot préexistant pour les régimes complémentaires, âge qui permet donc, d’ores-et-déjà, de repousser d’un an, l’âge de la retraite.

Enfin, un mot sur l’âge légal toujours fixé à 62 ans. Mais un droit n’est pas synonyme de pouvoir d’achat. Avoir le droit de vivre pauvrement ou avec moins de revenus est un « droit » de bien piètre qualité. La France qui se vante d’être un État de droit (droits ?) confond la notion très subjective de droit et la réalité, objective, de vivre décemment.

On a le droit d’être en retraite à 62 ans. Le droit de survivre, pas celui de vivre.

Il serait temps que les journalistes et les politiques se plongent dans l’organisation et la gestion des régimes actuels pour pouvoir critiquer le système qui se met en place, qui je le répète est, pour la plupart d’entre nous, déjà bel et bien existant. Dans le silence de la rue et le mépris des syndicats.

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mardi, 07 janvier 2020

LA VOIE DU CORPORATISME

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Dans la réforme des retraites, il est question d’universalité.

Bien entendu, l’universalité en France ne concerne que les personnes résidentes en France, ce qui n’est déjà pas si mal. On se demande parfois à quoi sert le critère de nationalité, mais c’est un autre débat.

Le critère d’universalité implique l’ensemble des personnes, comme le système d’indemnisation des frais de santé, mis à part, il est vrai, le système dit de droit local, qui concerne l’Alsace et la Moselle, soit trois départements du Grand Est.

Ce système universel permet à toute personne de bénéficier de la prise en charge de leurs frais de santé au seul titre de leur résidence stable et régulière en France.

En matière d’assurance vieillesse (lire « retraite »), il a été mis en place des systèmes différents au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. On peut s’interroger sur les deux systèmes de répartition et de capitalisation. Il est simplement nécessaire de rappeler, contrairement à ce qui se dit ou s’écrit ici et là, que la répartition n’offre aucun droit puisque les cotisations sociales de l’année en cours permettent de régler les prestations de cette même année. Il s’agit, purement et simplement, d’un système de solidarité intergénérationnel, sans pérennité garantie. Il n’y a donc aucun « droit acquis » en la matière.

À partir de ce système, inauguré le 14 mars 1941 par le régime de Vichy et repris par le Conseil national de la Résistance (CNR), l’après-guerre a vu l’éclatement des régimes. Chaque régime (quarante-deux) gère ses propres cotisations et verse les prestations dues aux personnes concernées.

La dérive apparaît, non pas dans la différenciation des régimes, mais dans leurs choix subjectifs. On peut, en effet, s’étonner du choix de certains régimes spécifiques. Le régime de la SNCF existait déjà avant 1945, sans doute existait-il un certain corporatisme dès 1909, date de l’entrée en vigueur du régime dit « spécial ». On le voit, rien n’est simple, et le plus souvent la date de 1945 ne sert qu’à sacraliser, qu’à sanctuariser des règles antérieures, du moins pour leurs principes. Il est nécessaire de le rappeler, les prestations sociales, même si elles ont été généralisées, ne sont pas nées à la Libération.

Le mot « corporatisme » employé il y a quelques lignes semble être un « gros mot », c’est-à-dire un mot qui ne doit pas être utilisé. Une corporation est un ensemble de personnes qui exercent la même profession, généralement regroupées dans une association et bénéficiant, comme ce fut le cas aussi bien dans l’Antiquité romaine que sous l’Ancien Régime, d’un ensemble de monopoles et de privilèges. Nous y voilà… « privilèges », c’est-à-dire un droit collectif reconnu par la loi en échange de services : protection d’une profession (numerus clausus) contre la concurrence abusive, voire déloyale, obligation à l’engagement militaire des nobles sous l’Ancien Régime en contrepartie du non-paiement de l’impôt… Un privilège peut donc être octroyé en contrepartie d’une obligation liée à la solidarité nationale comme l’ouverture de services publics tous les jours calendaires.

Vouloir à tout prix l’universalité des systèmes, c’est méconnaître les particularités, nier les particularismes. Que représente l’universalité face aux métiers ? En 1884, les syndicats professionnels ont obtenu l’abrogation de la loi Le Chapelier de 1791 visant à l’interdiction du régime général d’exercice collectif des métiers ouvriers, c’est-à-dire des corporations.

Les syndicats sont, pour la plupart d’entre eux, des confédérations, c’est-à-dire qu’ils représentent des fédérations représentant de nombreux métiers. Pourquoi ? Parce que les exigences des métiers sont différentes, les besoins des salariés aussi. Pourquoi ne pas les prendre clairement en compte ?

Deux systèmes me semblent abusifs : l’universalisme qui ne correspond en rien aux particularismes et l’individualisme qui ne revêt un intérêt qu’en cas de reconnaissance d’un préjudice direct et personnel par un tribunal compétent. Au-delà de l’universalisme et de l’individualisme, il existe le corporatisme, qui peut préserver des droits issus des particularités des métiers. Un « privilège », du latin privilegium (« loi concernant un particulier »), est à l’origine une disposition juridique conférant un statut particulier, statut lié à une situation.

La réforme des retraites nous est présentée comme une ode à l’égalité absolue, pour ne pas dire l’égalitarisme. La République en marche (LREM) comme la plupart des mouvements de droite libérale (la majorité des Républicains) se servent de ce concept pour s’appuyer sur cette réforme libérale. Mais ce n’est pas de libéralisme (système universel et impersonnel) dont nous avons besoin mais de conservatisme, au sens premier du terme. La conservation de notre identité, c’est aussi la préservation de nos métiers, le respect de nos spécificités face à un universalisme niveleur.

Non, il n’y a pas trop de régimes spéciaux, mais il n’y en a pas assez. Le statut des cheminots, longtemps profession réservoir des forces de gauche (voir les liens entre le PCF et la SNCF en 1947 lorsque les communistes ont quitté le gouvernement et l’explosion concomitante des émeutes sociales), est l’arbre qui cache la forêt. Qu’il faille refonder les règles concernant les cheminots, pourquoi pas ? Mais la question essentielle, globale est la mise en place de systèmes liés aux métiers, bref un système corporatiste. Recentrer les métiers (réserver la vente de pain aux artisans boulangers), octroyer des privilèges à certaines professions (le droit de stationner gratuitement en faveur des commerçants ayant pignon sur rue), conserver les trimestres sans cotisations aux mères de famille dans le cadre de la promotion de la natalité (qu’en sera-t-il dans un système dit « à points » puisque, par définition, s’il n’y a pas de revenus, il n’y a pas de points…) Qui évoque cette carence liée au nombre d’enfants ? (https://metainfos.fr/2019/12/24/noel-maternite-le-combat-oublie/ ) moins que nos dirigeants aient déjà décidé que l’immigration et la robotisation ne remplaceront, à court terme, les travailleurs nationaux ? C’est une optique, mais les députés LREM devraient nous le confirmer.

Confier l’expression populaire au législatif est une hérésie, compte-tenu de l’augmentation de l’expression du pouvoir exécutif avec, notamment, la mise en place par le président Chirac du quinquennat. Nous y reviendrons lors d’une prochaine chronique. Hérésie aussi quand on voit le nombre de Français qui ne s’expriment pas lors des élections législatives, dont l’existence ne sert qu’à valider le choix présidentiel du mois précédent : sans compter les bulletins blancs et nuls, plus de 51 % des Français inscrits ne se sont pas déplacés en juin 2017 pour participer à l’éclatante victoire sans appel (sic) des inconnus ou des recyclés (le plus souvent du PS) d’En marche ! Face à cette désaffection, un Conseil national des métiers serait le bienvenu qui permettrait de mobiliser les branches d’activités et le monde du travail.

Il est temps de revenir à une société utilitariste. La notion de corporatisme n’est pas surannée, elle représente l’essence de la nation, celle des intérêts (au sens positif) professionnels, intérêts qui permettent aussi de lier les employeurs et les salariés, hors lutte de classes.

Oui, le corporatisme est une option d’avenir. Il serait temps d’y réfléchir.

Lire sur le corporatisme :

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L'Etat corporatif

de Bénito Mussolini

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lundi, 04 novembre 2019

FRANÇAISE DES JEUX VERSUS PMA : CONTRE LE LIBERTARISME

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Franck BULEUX

Un an après, qu’est devenue la dynamique des Gilets jaunes du 17 novembre 2018 ?

Fruit des réseaux sociaux, du spontanéisme apolitique, d’une espèce de révolte fiscale de ceux qui n’ont rien face aux élites, ce mouvement avait commencé, fort opportunément, en mettant en cause le système dirigeant incarné par Emmanuel Macron, élu par la conjonction des puissants, c’est-à-dire par celles et ceux qui estiment que la société leur apporte consumérisme économique et joie (s) sociétale (s). Une économie libérale dans une société de droits individuels illimités, double fondement de notre pouvoir actuel, qui doit nous apparaître comme l’élément structurant du système à combattre.

Le libéral libertarisme est l’idéologie du système, une forme d’aile libérale du Parti démocrate américain, où il est de bon ton d’organiser le « laissez faire ».

Illustrons cette politique par des actes, a priori sans lien. D’un côté, la vente des aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ) mêlés, d’un autre côté, à la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes, c’est-à-dire sans pères, illustrent bien la cohésion de cette politique : le libéralisme libertaire. Vendre des sociétés nationales qui fonctionnent bien au profit d’actionnaires et rendre les droits individuels supérieurs à toute notion d’intérêt général, c’est la double structure idéologique de notre Président.

La politique menée est amorale. Vendre la FDJ, c’est laisser à l’entreprise privée le soin de gérer des jeux d’argent. Dans quelques années, il n’est pas très compliqué de penser qu’il y aura des dérives. Les jeux de hasard (sic) ne le restent pas souvent lorsqu’ils sont dans les mains de personnes peu scrupuleuses. Un vieux fond de moralisme, français notamment, a toujours condamné les jeux d’argent, à telle enseigne qu’il a fallu attendre la captivité du roi François 1eraprès la défaite de Pavie, pour que l’État se décide de créer une loterie nationale dans le but de payer l’exorbitante rançon imposée. Plus près de nous, après la Grande Guerre, l’association des Gueules cassées et la Fédération Maginot prenant en charge des anciens combattants furent les bénéficiaires de la Loterie nationale. Ces deux associations sont d’ailleurs toujours actionnaires de la FDJ, qui a succédé à la Loterie nationale. Avec la FDJ, l’État exerce une tutelle morale sur le monde des jeux d’argent, évitant la politique des bookmakers véreux torpillant les sports avec des paris truqués. Or, voilà que l’État macroniste, selon la logique libérale qui l’inspire, décide de privatiser, donc de vendre la FDJ.

Nous ne doutons pas que des investisseurs seront intéressés mais ces investisseurs protégeront-ils les intérêts des anciens combattants et des blessés de guerre ?

FDJ, ADP… L’État se désengage économiquement tout en s’engageant pleinement dans notre vie privée, en permettant la PMA pour toutes, PMA qui n’est, probablement, qu’une marche vers la gestation pour autrui (GPA). Une loi pour les époux Fogiel, en quelque sorte ? Il s’agit, ici, d’orienter notre futur, l’enfant sur catalogue, en fonction de critères imposés, bien entendu. On le voit clairement, l’État ne veut plus contrôler l’économie (la Seine-Saint-Denis, nouvelle « Californie » dixit Macron, s’auto-gère d’ailleurs via l’économie parallèle) mais se place clairement sur la case « vie privée ».

Le pouvoir semble attendre ses limites économiques mais perçoit un intérêt à devenir un guide sociétal.

C’est ce système, libéral-libertaire, contre lequel il faut s’opposer. Les Gilets jaunes n’ont été qu’un espace de furtivité médiatique limité au samedi et à des considérations liées au pouvoir d’achat.

L’esprit « gilet jaune » ne peut se concevoir que s’il définit un ennemi principal, cette politique libérale-libertaire qui se conçoit sans la volonté populaire.

Seules les notions de conservatisme (protéger ce qui est, par essence, de la tradition) et de populisme (comprendre les exigences du peuple) réunies peuvent lutter contre cet esprit progressiste, qui met en place un panurgisme systémique.

Un an après, que reste-t-il d’un mouvement qui, en se focalisant sur l’attitude provocante d’un homme, en a oublié de s’en prendre à son idéologie.

Que l’État s’occupe de la FDJ et non de la PMA, et pas l’inverse ! Mais l’inversion des valeurs semble être dans la nature du nouveau pigiste de Valeurs actuelles

Source Métainfos.fr cliquez ici

23:15 Publié dans Franck Buleux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

vendredi, 28 juin 2019

L’ECOLOGIE POLITIQUE EN FRANCE

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Franck Buleux, Métainfos cliquez là

Le score de la liste emmenée par Yannick Jadot, près de 14 % des suffrages exprimés, lors des dernières élections européennes, a donné des ailes au « parti Vert » français, Europe-Écologie-Les Verts (EELV). Outre le fait que ce score n’ait rien d’exceptionnel comparé aux précédents, le mouvement écologiste français n’a jamais particulièrement brillé par son autonomie, se plaçant rigoureusement et de manière exhaustive au cœur de l’union de la gauche, de la gauche plurielle comme la surnommait l’ancien Premier ministre de 1997 à 2002, Lionel Jospin.

Ce score n’a rien d’exceptionnel, si Daniel Cohn-Bendit rassemblait 16 % des suffrages en 2009, déjà Antoine Waechter récoltait 11 % en 1989, dépassant largement la liste emmenée par l’icône Simone Veil, candidate des centristes et approchant, à un point près, celle de Jean-Marie Le Pen. L’environnementaliste Antoine Waechter, désormais président du Mouvement écologique indépendant (MEI), ancien allié d’EELV, fut, en effet, le premier Vert à dépasser les 10 %. Mais déjà, en 1977, lors des élections municipales, de nombreuses listes d’obédience écologique ont obtenu de bons scores et ont permis, en se reportant massivement sur les listes emmenées par l’Union de la gauche, la défaite de nombreux maires de la majorité giscardienne de l’époque.

Mais ces scores, pour élevés qu’ils soient, ne sont en rien pérennes. En effet, les électorats socialiste et écologiste sont d’une telle proximité (idéologique, socio-professionnelle…) qu’il apparaît très difficile de les dissocier, c’est la raison pour laquelle il apparaît difficile de mesure le score vert avant les élections. L’électeur moyen vert peut être un électeur socialiste, et inversement. L’électorat urbain, « boboïsée » ne connaît pas de frontières nationales (ça, nous le savons !) mais il ne connaît pas, non plus, de réelles frontières entre social-démocratie et écologie politique.

Cette proximité s’est encore développée avec l’arrivée de La République en marche (LREM), dont les premiers bons résultats (lors de la présidentielle et des législatives de 2017) sont dus à une masse d’électeurs venus du PS et d’EELV, laissant Benoît Hamon à un niveau électoral résiduel, 6 %.

Mais cette proximité, cette masse électorale (à laquelle semblent se joindre de nombreux électeurs classés à droite, depuis les élections européennes de mai dernier) n’a jamais permis de réelle victoire.

Les résultats des partis Verts français n’ont jamais donné lieu à une réelle pérennité. Le vote « bobo », comme la vague sur le rivage, se retire jute après avoir monté. D’ailleurs, les experts de LREM l’ont bien compris, observant avec envie les 18 % des différents mouvements écologistes et animalistes le 26 mai dernier. Cette réserve de voix peut permettre aux mouvements centraux, pour ne pas dire centristes, de voir l’avenir… en vert.

Cette récolte devrait se limiter à deux points, essentiels.

D’abord, le vote vert, nonobstant les options environnementaliste et animaliste, est un vote visant à soutenir des mouvements extrêmement ancrés à la gauche de l’échiquier politique. Le programme des Vers ressemble plus à une société encadrée (moins d’enfants, fin de nombreuses énergies, fin de l’automobile…) qu’à un mouvement centriste mais l’électeur ne voit pas cette évidence, il faudra lui rappeler que le « Khmer vert » semble plus représentatif que le « gentil environnementaliste », pâquerette à la bouche.

Ensuite la question écologique a quitté la droite. Ce respect de la nature, ce retour à l’essentiel devrait, aussi, être porté par des mouvements conservateurs et populistes. L’écosystème est valable pour les végétaux, les animaux mais pourquoi pas, pour les êtres humains ?

Le respect des communautés organiques et le développement du localisme sont des pistes à explorer pour les mouvements de droite, qui pourraient permettre de détacher des partis de gauche, des électeurs abusés dont l’environnement est l’une des principales préoccupations.

Pour nous résumer : dénoncer le vrai visage des partisans de l’écologie politique et développer l’idéal environnementaliste et le respect des animaux sont les exigences de demain.

Il ne faut pas oublier que ces combats seront, demain, essentiels pour intéresser l’électorat jeune.

L’identité n’est jamais éloignée de l’environnement. Il est largement temps de balayer Mai 68 et tous ces concepts de gauche, dont les enfants du « Baby-Boom » se font encore les irréductibles médias.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’essayiste conservateur Denis de Rougemont essaya de lier régionalisme et écologisme, rejetant les Etats-nations. Il influença le mouvement écologiste français à la fin des années 1970. Il serait temps, pour la droite, de relire (ou de lire) de Rougemont.

L’écologie est un conservatisme. Il n’est pas une rupture. Les individus qui représentent cette mouvance ne sont que des gauchistes mutants.

L’écologie est un véritable défi pour notre mouvance. Le relever ne serait que le retour aux sources d’une pensée traditionnelle.

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jeudi, 06 juin 2019

2020 : LA FIN DE LA DROITE MUNICIPALE ?

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Franck BULEUX Metainfos.fr cliquez là

Les élections européennes ont laissé la gueule de bois au « parti de la droite et du centre », c’est-à-dire Les Républicains (LR). Ce mouvement d’union qui a succédé à l’UMP, qui lui-même reposait sur la fusion, en 2002, du RPR (Rassemblement pour la République, fondé en 1976 par Jacques Chirac, mouvement néo-gaulliste) et de Démocratie libérale (DL), mouvement dirigé par le libéral Alain Madelin, émanant de l’UDF (Union pour la démocratie française), alors maintenue par les anciens du Centre des démocrates sociaux (CDS) de François Bayrou. Cette unité proclamée n’avait rien de politique mais était purement électoraliste : le but était d’éviter d’être absent du second tour de la « mère des élections », c’est-à-dire l’élection présidentielle.

En effet, en capitalisant 17 % des suffrages exprimés en avril 2002, Jean-Marie Le Pen avait créé la surprise en se qualifiant pour le second tour face au président sortant, Jacques Chirac. Ce n’était pas le score de Le Pen qui était une surprise (il avait obtenu 15 % 7 ans plus tôt) mais l’élimination du Premier ministre d’alors, candidat socialiste, Lionel Jospin.

La droite de l’époque a su lire les résultats : certes, Lionel Jospin avait plafonné le score des socialistes à hauteur de 16 % mais en ajoutant les résultats de Jean-Pierre Chevènement (leader du Mouvement des citoyens, MDC, qui deviendra le Mouvement républicain et citoyen, MRC) et de Christiane Taubira, représentant les souverainistes progressistes et les radicaux de gauche, un candidat rassembleur à gauche aurait pu rassembler 25 % (rappelons que Lionel Jospin avait déjà obtenu 24 % en 1995 devant respectivement Jacques Chirac, Édouard Balladur et Jean-Marie Le Pen). Les calculs de la droite française étaient clairs : la désunion de la gauche a évité la présence de Lionel Jospin au second tour (plus que le score intrinsèque du Menhir) et la présence de Bruno Mégret (près de 2.5 % des suffrages exprimés) a limité le score du leader du Front national, permettant ainsi au candidat-président Chirac d’être en tête, avec moins de 20 %…

La création de l’UMP n’est donc pas un virage politique européen ou libéral (ces virages avaient déjà largement été pris par l’ensemble des droites UDF et RPR) mais la possibilité, la garantie même pour le candidat estampillé de la droite et du centre d’être présent au second tour de la présidentielle, sachant qu’en 2002 le cumul des scores de Chirac et Madelin s’élevait à 24 % (sans compter le score de Bayrou, resté à l’écart de cette fusion, à 7 %). Cette stratégie s’avéra concluante en 2007, avec les 31 % de Sarkozy ainsi qu’en 2012 avec un président sortant à 27 %, malgré sa défaite au second tour face au maire socialiste de Tulle.

Mais cette stratégie a dévoilé sa limite électorale dès 2017, les 20 % de François Fillon, retombant au score de Chirac en 2002, sauf que, en 2017, contrairement à 2002, le candidat préalablement élu par les primaires de la droite et du centre est distancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le plafond de verre existe aussi pour les gaullistes depuis 1981, seul Nicolas Sarkozy a rassemblé largement plus du quart des Français, les Chirac-Fillon n’ont jamais, ou de peu, dépassé le cinquième des Français exprimés (20 %), réduisant à la portion congrue la droite historique.

Dimanche dernier, en obtenant à peine 8.5 % des suffrages exprimés, le candidat versaillais (qui avait déjà fait perdre à la droite un siège dit « imperdable » dans les Yvelines lors des élections législatives de 2017), Bellamy a totalement mis fin à la stratégie élaborée par Jacques Chirac en 2002. François Fillon avait, à la suite de l’affaire sortie par les officines du Canard enchaîné, annoncé la fin de cette stratégie, Bellamy, lui, enterre la politique de la présence de la droite au second tour.

En effet, même lorsque Nicolas Sarkozy obtenait 12 % aux élections européennes de 1999, il était distancé par une autre liste de droite, emmenée notamment par Charles Pasqua, qui culminait à 13 % (soit un total de 25 % face à François Hollande en tête de ce scrutin avec 21 %), alors qu’il y a une semaine, Bellamy et les LR n’ont aucune réserve, si ce n’est les 6 % cumulés des listes de Debout la France (DLF) et de l’Union des démocrates et des indépendants (UDI). Et encore…

Pire encore, les élections municipales se profilent, prévues en mars 2020. Or, les élections municipales de 2014, dans la foulée des défilés de La Manif pour tous, ont été extrêmement favorables aux partis de droite, UMP et UDI. De nombreuses municipalistes sont passées de gauche à droite, malgré, parfois, le maintien de listes FN dont les résultats ont été positifs avec le gain d’un certain nombre de mairies, dont Fréjus, Beaucaire, Mantes-la-Ville et une mairie de secteur à Marseille. Le chantre de l’union des droites, Robert Ménard, soutenu par le FN et DLR (devenus respectivement RN et DLF), enlevait la mairie de Béziers, élection emblématique de la poussée nationale des droites. Par exception, Paris et Lyon restaient socialistes avec Anne Hidalgo et Gérard Collomb, passé depuis à La République en marche (LRM) et par le ministère de l’Intérieur.

Justement si Gérard Collomb symbolise le passage de socialistes municipaux vers le mouvement fondé par Emmanuel Macron, il existe aussi, à l’instar d’Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou Sébastien Lecornu, un vaste mouvement des anciens LR vers LRM. Et discrètement mais ostensiblement, de nombreuses municipalités sont passées de LR vers LRM. L’électeur avait voté pour LR ou le PS, il se retrouve avec une équipe « En marche ! », certes le mandat n’est pas impératif en France mais le respect du choix des électeurs ne semble pas poser question aux élus.

La droite municipale, largement victorieuse lors des municipales de 2014, puis des départementales de 2015, avait déjà commencé à compter ses voix lors de la présidentielle de 2017, puis des législatives qui ont suivi. Le score de François Fillon, pour faible qu’il fut, n’était pas ridicule et les législatives ont permis, mis à part les départs des ministres « traîtres », de conserver la deuxième place face à des candidats, pour la plupart inconnus, élus estampillés Macron.

Mais depuis les résultats des européennes, les calculs vont bon train. Les villes de droite, notamment en Île-de-France, ont largement mis en tête Nathalie Loiseau, reléguant à la deuxième, voire à la troisième place, le candidat LR. Déjà, des maires élus LR pensent fonder, comme le maire de Quimper, Ludovic Jolivet, un mouvement de centre droit permettant de perdre l’étiquette LR, jugée répulsive car de moins en moins mobilisatrice. D’autres initiatives sont en cours, notamment la formation d’un nouveau groupe à l’Assemblée nationale, sachant qu’il existe déjà un groupe d’élus venant de la droite et du centre macron-compatibles, le groupe Les Constructifs proche du parti politique AGIR dont le leader est le ministre de la Culture, (militant LGBT) Franck Riester… Bref, se constituent sous nos yeux une kyrielle de mouvements de centre droit prêts à soutenir Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2022. Le Modem de François Bayrou ne lui a pas suffi…

Le problème des élections municipales est leur cruelle visibilité. Seules les grandes villes ont droit au chapitre durant la campagne électorale et lors des résultats. Les scores du RN peuvent être intéressants, notamment sur la côte méditerranéenne, entre Menton et Perpignan mais au-delà ? La victoire à Beaucaire de 2014 et demain, qui sait, à St-Gilles (première municipalité d’une taille importante FN en 1989) dans le Gard mais la campagne va se focaliser sur Paris, Lyon, Lille, Nantes, Strasbourg, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Grenoble… Bon, mis à part les scores du Sud (Marseille, Perpignan, Nice, Toulon), les scores du RN sont faibles, quelles qu’en soient les causes.

Ce que les élections européennes annoncent, c’est, au-delà du maintien du RN au niveau national (23 %) et de la déroute de la droite (8 %), la force de La République en marche dans les métropoles françaises.

Certes, ces résultats vont ancrer le fossé entre populations urbaines, bourgeoises et boboïsées et les populations oubliées, celles plus rurales, celles des ronds-points des Gilets jaunes… Peut-être ces populations auront leur mot à dire lors des élections départementales et surtout régionales de 2021.

Mais d’ici là, les élections municipales vont jouer un rôle déformant en faveur du président Macron. Le jacobinisme français, les polarités urbaines de la France vont faire, a priori, apparaître des scores des listes de LRM très élevés et peu importe, pour le président Macron, s’il s’agit de colistiers venus de la droite ou de la gauche…

Lyon et Le Havre sont deux symboles. LRM s’installe, son « économisme » lui permet de rassembler la droite municipale. Que restera-t-il à la droite, LR et RN, au sortir des municipales de 2020 ?

2014 semble bien loin. Il va falloir se battre, d’un côté pour Cannes et Versailles, de l’autre, pour Fréjus et Beaucaire. Ce ne fera pas la « une » du « 20 heures ».

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lundi, 27 mai 2019

VOTEZ CONTRE LE CLIMAT : LE TOTALITARISME QUI VIENT

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Franck Buleux Métainfos cliquez ici

Lors de ces élections européennes, il est de notoriété publique que la surprise est venue des voix écologiques. Le total des voix EELV (Europe-Écologie-Les Verts), Génération écologie (GE), le Parti animaliste et Francis Lalanne, proche de l’Alliance indépendante écologique (AEI) s’élève à 18 %.

Bien entendu, les médias et l’Éducation nationale ont beaucoup œuvré à ce résultat, intégrant dans l’esprit des plus jeunes électeurs, l’ennemi principal, c’est-à-dire le climat.

Comme nos ancêtres les Gaulois (réfractaires ?) qui avaient peur que le ciel ne leur tombe sur la tête, les néo-électeurs ont peur du climat.

Cette orientation de l’opinion permet de conjurer d’autres phénomènes graves : le phénomène migratoire et les orientations de l’Union européenne. D’ailleurs, on en arrive même à dire que les phénomènes migratoires sont liés au climat, cela pour éviter de limiter les migrations aux guerres (ce qui, de facto, permettrait de rejeter la plupart des migrants), voire même de « surfer » sur cette vague dite populiste en affirmant que la limitation des migrants s’opérera quand le Soleil perdra de son rayonnement… En ce sens, le vote vert est démagogique et d’un populisme exacerbé. Il repose sur un préjugé, celui du réchauffement climatique ou plus exactement, du dérèglement climatique. En effet, si le réchauffement n’est pas avéré, il s’agit probablement de dérèglement. Et si vous n’y croyez pas, les ayatollahs verts vont feront la morale. Le danger c’est le climat vous dis-je, le climat ! Les climato-sceptiques n’ont guère droit à la parole, les médias les traitant même de « révisionnistes », renvoyant le traitement de leurs idées au néant intellectuel. Vous n’avez pas la parole car vous contestez le dérèglement climatique.

Souvenez-vous de la mise à l’écart de l’ancien ministre socialiste de l’Éducation nationale, Claude Allègre, parce qu’il avait osé remettre en cause le dogme, celui du climat déréglé.

Le vote contre le climat représente le choix électoral le plus mondialiste qui soit. Le thème de l’écologie traditionnelle, dite « de droite » est à redécouvrir avec l’expression du localisme. Mais nous en sommes loin et ce n’est pas le propos de ce billet. Aujourd’hui, les défenseurs auto-proclamés de la planète veulent totalement modifier notre système.

Les khmers verts sont près du pouvoir, d’ailleurs ils ont déjà participé au gouvernement de la gauche plurielle de Lionel Jospin, entre 1997 et 2002. En effet, ils n’hésiteront pas à servir de roue de secours de La République en marche (LRM), s’il en était besoin. Comme en Allemagne, ou au choix, ils peuvent soutenir les démocrates-chrétiens d’Angela Merkel comme les sociaux-démocrates.

Le totalitarisme qui vient, ce n’est pas le populisme qui n’a aucune structure idéologique commune si ce n’est la reconstitution des frontières, c’est ce mode de pensée du quotidien, avec des règles alimentaires strictes (les végan), l’énergie du soleil et du vent, la culture sans engrais.

Le modèle écologique est bien plus qu’un mouvement politique, c’est le mouvement qui définira, si l’on n’en prend pas garde, notre quotidien.

Nous nous émouvons, parfois et à juste titre, de modes de vie différents de notre culture européenne mais ces modes de vie ne concernent que des minorités. Ici, le danger ne vient pas de l’étranger mais d’une mouvance occidentale qui n’a qu’un seul but : transformer le quotidien de tous et de chacun.

Bien sûr, cette poussée n’est pas nouvelle, les mouvements écologiques avaient déjà fait l’objet de poussées électorales. En France, la « poussée verte » a fait tomber de nombreuses mairies de droite en 1977. Depuis 1977, les élections européennes ont vu les mouvements verts avec des scores à deux chiffres, d’Antoine Waechter avec 12 % en 1989 jusqu’à Daniel Cohn-Bendit avec 16 % il y a dix ans, mais ce qui est interpelant aujourd’hui, c’est la conjonction entre des institutions, une certaine jeunesse déconnectée des problèmes culturels et sociaux et les urnes.

Ces mouvements n’ont rien de scientifique, ils sont la réponse de l’irrationnel. Ils ne voient pas, ils estiment. Le climat a été remplacé, selon eux. Ils sont les chantres d’un certain remplacement.

Le clivage de demain s’inscrit dans les élections d’hier. Les Gilets jaunes sont loin, j’entends déjà parler d’espérance verte. Une couleur dont il faut se méfier.

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23:38 Publié dans Européennes 2019, Franck Buleux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

dimanche, 05 mai 2019

TRENTE TROIS LISTES ET LES BANQUES

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Franck Buleux

On peut penser, en constatant les trente-trois listes validées par l’Intérieur qui vont briguer nos suffrages le 26 mai prochain, à l’occasion des neuvièmes élections européennes, à une vitalité démocratique sans précédent dans notre pays.

En tout cas, c’est l’a priori qui me vient immédiatement à l’esprit. L’immédiateté supprime la réflexion. Les médias me disent, m’inoculent « 33 » et je me dis, c’est beaucoup ! Et je vois d’ores-et-déjà cette grosse enveloppe kraft marron adressée par la Préfecture de mon département comprenant 33 professions de foi et 33 bulletins de vote avec, chacun, soixante-dix-neuf candidats. Oui, 79 car la France a récupéré 5 sièges à la suite du Brexit, qui n’a pas encore eu lieu. Il y a donc 74 sortants français et 79 candidats, alors que des élections auront lieu au Royaume-Uni… Donc, il n’y aura que 74 élus si les Britanniques votent, sinon 79. Cela fait partie du rêve européen, l’incapacité à trois semaines du scrutin de connaître la répartition des élus par pays. Il y aura donc 5 battus qui atteindront, impatiemment, le Brexit, même s’ils sont opposés à la sortie de la Perfide Albion.

Bref, tel n’est pas notre propos. Je m’imaginais donc déjà attendre de longues minutes pour voter car Madame Louise (appelons-là comme cela puisque l’Alliance royale a déposé une liste), âgée de 90 ans et qui ne loupe jamais une élection, avait des difficultés compréhensibles à prendre, un à un, les grands bulletins avec tous ces patronymes. Les prendre un à un, les ranger, retrouver le « bon » (alors qu’elle a pris le bon chez elle, qu’elle a glissé dans une poche) pendant que les autres tombent… Le calvaire du vote. Du vécu, j’ai longtemps été assesseur et même présidé un bureau pendant quelques scrutins.

De longues files d’attente, des personnes qui désespèrent, ne trouvant pas sur quelle liste se trouvent Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen (en fin de listes car déjà députés nationaux français tous les deux, pour cause de non cumul des mandats), quelle belle journée que ce dimanche 26 mai. Des assesseurs débordés qui doivent vérifier l’ordre des bulletins déposés sur la table à l’entrée, le niveau des tas (qui doit être homogène) et cette masse d’hommes et de femmes qui représentent toutes les tendances, toute la diversité nationale… Des animalistes aux décroissants, des communistes aux insoumis, et toux ceux qui cherchent, en vain, le terme « parti socialiste » sur les bulletins… Mais il n’y a plus de Parti socialiste ? Ben non, mais bon on ne peut pas dire –tout haut- que le compagnon de Léa Salamé a réalisé une OPA sur ce qui reste du PS. Raphaël Glucksmann a créé le mouvement « Place publique » et a rencontré sa concubine sur le plateau de « On n’est pas couchés ». Tout doit être révélé, donc.

Mais non, mon rêve s’est évanoui, les banques, l’oligarchie financière (d’ailleurs depuis la disparition de son mentor américain, Lyndon LaRouche, le groupe Solidarités & Progrès de Jacques Cheminade, a jeté l’éponge, du moins pour cette année ; ainsi, ce terme est moins employé même s’il nous reste le gaulliste candidat pour Jean Tibéri en 2001 à Paris, Asselineau). Eh oui, car ce sont les banques qui financent via des prêts de centaines de milliers d’euros, les mouvements politiques. Pourtant, me direz-vous, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que les partis politiques concourent à la vie politique et il existe désormais un financement public lié aux résultats, en voix et en nombre de députés, des élections législatives. Oui, mais pour concourir, il faut de l’argent.

Pour une campagne électorale avec une information complète et totale, chaque liste devrait, ayant glané quelques informations à ce sujet auprès de compétiteurs, apporter 800 000 € et ces deniers seraient remboursés (il y a un plafond) à la condition de représenter 3 % du corps électoral exprimé. Environ un million de voix, enfin selon le nombre de personnes qui se déplaceront dans les isoloirs.

Je trouve 3 % un peu élevé. Même des élus importants de notre République ont parfois des difficultés à atteindre cet objectif : Jean Lassalle, homme apprécié des Français, n’a obtenu que 1,1 % des suffrages exprimés lors de la présidentielle de 2017 et l’Eurodroite avec Jean-Louis Tixier-Vignancour n’avait pesé que 1,3 % des suffrages lors des premières élections européennes en 1979 (rappelons que le Front national de Jean-Marie Le Pen en obtenait 11 % seulement cinq ans plus tard, en 1984). Toujours en 1979, le trio que l’on qualifierait aujourd’hui de populiste Malaud (qui deviendra président du CNIP), Médecin (l’ancien maire de Nice) et Poujade (du mouvement éponyme) n’obtint que 1,7 %….

Donc, une liste non connue (et même connue, parfois car une banque ne souhaite pas être associée au Rassemblement national, car dans « Rassemblement », il y a « Race », non ?) a peu de probabilités d’obtenir 3 % et donc, préalablement, d’obtenir un prêt. Alors, bien sûr, il y a les dons, les appels aux militants, aux proches, mais tout le monde n’est pas sponsorisé par les médias pour faire connaître un projet et des militants il en faut et ils doivent avoir quelques moyens. Tout le monde n’a pas le même répertoire que Macron ou Fillon.

Mon rêve s’est envolé. Il n’y aura ni 33 bulletins dans vos enveloppes, ni même 33 bulletins déposés sur les tables tenues par les employés de mairie le 26 mai.

Plutôt que de se lamenter, essayons de développer une alternative : celle du vote électronique. À l’heure de la digitalisation, il apparaît naturel d’utiliser ce type de procédé électoral pour choisir son candidat et éliminer les autres.

Alors, rêvons à nouveau : nous pourrions voter sans voir le regard courroucé du professeur des écoles, militant Insoumis sur la place publique (ou l’inverse), la dame âgée (Louise, voir plus haut) pourrait voter sans faire tomber son bulletin (LERM ou LR) ou/et sa canne, on pourrait éviter les banalités dominicales avec ses voisins (puisqu’on n’a pas le droit de parler de politique dans le bureau de vote).

Les hommes politiques ont peur des hackers ? Ah, la belle excuse, on connaît, depuis des années, les modes de fraude à petite ou à grande échelle de certains de nos édiles. Souvenez-vous, en 1983, le nombre considérable de municipalités d’union de la gauche qui avaient vu leur victoire annulée (pour fraude) et qui sont toutes, en presque, passées à droite lors de partielles organisées entre juin 1983 et les européennes de juin 1984. Parmi ces municipalités, Dreux qui vit la victoire avec plus de 55 % de l’union des droites, Front national compris.

À quand un projet de loi (ou une proposition mais un projet est plus certain quant à son résultat, puisqu’il émane du gouvernement) sur le vote électronique ?

Ce modèle électoral permettrait de sortir de l’hypocrisie : disposer d’un choix de 33 listes et de 2607 candidat(e)s serait alors une réalité et non une simple annonce médiatique.

Je sais cette proposition ne fait pas partie du Grand débat. Alors, si cela ne concerne pas le Grand débat, c’est comme l’immigration, on classe. Verticalement.

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15:28 Publié dans Européennes 2019, Franck Buleux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

mardi, 12 février 2019

MACRON VERSUS GILETS JAUNES : DE QUOI LE MACRONISME EST-IL LE NOM ?

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Franck Buleux Métainfos cliquez ici

Emmanuel Macron, issu des grands corps de l’État et proche de l’ancien président de la République François Hollande, favorable à l’Union européenne, est le prototype des élites transnationales. Son score du premier tour à l’élection présidentielle d’avril 2017, 24% des suffrages exprimés, représente le regroupement d’électeurs libéraux et sociaux-démocrates dont le but est la continuité et la pérennisation du système politique actuel, par la multiplication des réformes économiques, politiques, sociales et sociétales. L’espace politique transnational souhaité va, en effet, des libéraux aux socialistes, en passant par certains démocrates-chrétiens et écologistes (l’opération Nicolas Hulot a fait long feu mais a bel et bien existé). Un quart des Français a voté pour le candidat européen, favorable au système. Ce score flatteur pour un novice en politique (Jacques Chirac n’a jamais dépassé 21% des suffrages exprimés, au premier tour d’une élection présidentielle) ne doit pas nous leurrer, elle est largement due à la déstabilisation annoncée par l’hebdomadaire Le Canard enchaîné du candidat libéral-conservateur, François Fillon, qui a plafonné à 20%, piètre score pour une personnalité censée représenter l’ensemble des voix « de la droite et du centre », appellation de la primaire qui permit à l’ancien élu de Sablé-sur-Sarthe de battre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Rappelons tout de même que les candidats gaullistes et libéraux représentaient plus de 40 % il n’y a pas si longtemps dans les urnes, y compris après l’apparition du FN de Jean-Marie Le Pen.

Les 24% d’Emmanuel Macron sont donc issus à la fois de l’effondrement de la droite et du centre mais aussi du Parti socialiste (PS). Ce parti « attrape-tout » qui a culminé à près de 40 % en juin 1981 s’est effondré à un peu plus de 6% en avril 2017. L’échec fut tellement patent que le président sortant François Hollande ne s’est même pas représenté et le candidat Benoît Hamon a, après sa cuisante défaite, perdu son siège de député des Yvelines et quitté, aussitôt, le PS pour fonder un groupe Génération.s. Sans doute pour lier la tradition mitterrandienne (Génération Mitterrand en 1988 lancé, notamment, par le chanteur Renaud) et la modernité digitale avec le point s (.s).

La fusion électorale entre ces deux groupes d’électeurs a créé le macronisme ou les Marcheurs.

Marcheurs, mais eux ils marchent vraiment…

Face au macronime conquérant, le 17 novembre 2018 a vu la naissance et le développement d’un groupe lui-aussi informel, les Gilets jaunes. Comme En marche !, on n’adhère pas à ce mouvement. On est En marche ! comme on est Gilet jaune. Il n’y a pas de cotisation à payer mais une affirmation devant les caméras des journalistes, société médiatique oblige !

Les Gilets jaunes sont une réponse politique, et non seulement sociale, au macronisme. Les Gilets jaunes incarnent, à l’opposé des partisans d’Emmanuel Macron, une France discrète, oubliée, votant plutôt pour le Front national (FN), revenu Rassemblement national (RN) voici un an ou refusant de choisir en votant blanc ou nul (il est souvent plus ludique de voter « nul » que « blanc », s’agissant d’affirmer son mépris du système par un bulletin constitué par l’électeur lui-même ; le vote blanc n’était pas, contrairement au vote « nul » fondamentalement contre le système, nous reviendrons sur cet aspect lors d’un prochain bulletin).

Contre le système, les Gilets jaunes établissent un réel rapport de force face à l’État-En marche ! Contrairement à son appellation, La République en marche (LRM) fait du sur-place tandis que les Marcheurs sont devenus, chaque samedi, des opposants fermes et réguliers au système.

Le combat Macron/Gilets jaunes s’opère. Certains observateurs s’étonnent de la remontée d’Emmanuel Macron dans les enquêtes d’opinion mais cette « poussée » est logique.

Une nouvelle offre politique ?

Les Gilets jaunes s’opposent frontalement à la majorité politique, y compris physiquement, il semble ainsi naturel que le vote légitimiste composé de retraités, jadis majoritairement favorable à la droite classique, rejoigne les soutiens du gouvernement. Ainsi, le vote LR (Les Républicains) fond et Laurent Wauquiez aura des difficultés, via son candidat Bel-Ami (un clin d’œil à Maupassant), à maintenir le pourtant faible 20 % de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Il est ainsi clair que les Gilets jaunes représentent l’opposition, la seule, au président Macron, à son gouvernement et aux parlementaires majoritaires à l’Assemblée nationale.

Un point important reste à définir, et il n’est pas le moindre : en effet, Emmanuel Macron, par son grand débat national, sait mobiliser ses troupes, et diviser, de surcroît, le mouvement des Gilets jaunes, notamment avec Ingrid Levavasseur, dont les soutiens proviennent, eux-mêmes, d’En marche !, du PS ou de l’ancien ministre et homme d’affaires condamné, Bernard Tapie.

Il ne manque donc qu’un mouvement prompt à s’opposer, dans les rues mais aussi dans les urnes, à Emmanuel Macron.

La France s’en prend à l’Italie. Pourquoi ? Parce que certains leaders du M5S (Mouvement 5 étoiles), parti populiste qui dirige, avec la Lega, la péninsule transalpine, sont venus, à Montargis, soutenir les Gilets jaunes ! Montargis, commune modeste du Loiret, centre de la trahison française au profit de l’Italie ! La Commedia del arte arrive dans l’Hexagone.

Et alors ? Si les Gilets jaunes peuvent s’inspirer du M5S, à l’heure de l’Europe, quel serait le problème ? Au Parlement européen de Strasbourg, les partis politiques s’unissent et défendent des intérêts communs, ils créent même des partis politiques transnationaux. D’ailleurs, à ce sujet, on ne sait toujours pas avec qui vont siéger les futurs élus de LRM. Ils siégeront probablement « en même temps »…

Face à cette France du système, il est temps qu’une force populiste émerge. De la même façon qu’En marche !, un mouvement populiste doit se structurer afin de représenter la France du géographe Christophe Guilly, la France non jacobine du philosophe Onfray, la France indépendante et libre de l’essayiste Houellebecq.

Cette France ne mérite-t-elle pas, aussi, d’être représentée ? Les semaines qui viennent vont nous donner les réponses à ce besoin de nouvelle représentation nationale.

Chaque samedi, le système nous le montre, au propre comme au figuré : tous les coups sont permis.

00:29 Publié dans Franck Buleux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |