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dimanche, 08 avril 2018

Ce que les mots veulent dire...

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Claude Bourrinet

Des néologismes tels qu'islamo-fascisme, ou islamo-nazisme, outre qu'ils peuvent rendre un grand service, par amalgame avec la résistance palestinienne, à la civilisation de garde-frontière qui s'est imposée entre le Jourdain et la Méditerranée, jettent sur une partie de la survie politique de ce qui reste de notre nation, si pénible, une lumière flageolante. Il est vrai que ces vocables, comme il est normal dans le champ sémantique de la propagande, servent à empêcher de penser, et sont utilisés comme des armes d'anéantissement de l'adversaire, réduit à l'infâme, avec qui on ne discute pas – si tant est qu'il soit susceptible de dialogue.

On ne tentera pas ici de répondre à cette manipulation linguistique par une enquête sur l'histoire de l'islam, et de son face à face avec un Occident chrétien dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'eut pas toujours la main légère. La prise de Jérusalem, par exemple, en 1099, se termina par le massacre intégral de ses habitants, en comptant les femmes et les enfants, cela va sans dire. Soulignons au passage que là où les musulmans accordaient aux chrétiens un statut de dhimmi, qui est toujours mieux que celui de mort, les Européens interdisaient intégralement sur les territoires qu'ils occupaient toute autre religion que la chrétienne, à l'exception du judaïsme, que l'on tolérait à peine, pour des raisons religieuses (sauf à expulser les Juifs, comme en Espagne, où ils soutinrent jusqu'au bout le colonisateur musulman).

Nous pèserons plutôt ce que l'on entend par « fascisme » ou « nazisme », ce qui n'est pas exactement la même chose.

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mercredi, 28 mars 2018

D'où la nécessité du taon qui pique

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Claude Bourrinet

L'influence et l'action de groupes occultes dans la marche de l'Histoire est une question récurrente, qui surgit régulièrement depuis que l’État est l’État, c'est-à-dire susceptible d'être noyauté, ou « orienté ». Louis XIV avait eu fort à faire avec la Compagnie du Saint Sacrement, et avait réussi à se débarrasser aussi bien des quiétistes à la Fénelon, lesquels avaient tenté une intrusion en douceur dans son entourage immédiat, et des jansénistes, qui devaient remporter une victoire avec la révolution de 89. Nul n'ignore les débats polémiques relatifs au poids des société secrètes, franc-maçons, illuminés principalement, dans le déclenchement de ce bouleversement historique, qui ouvrit un fleuve de sang entre deux époques de notre nation. De son côté, Stendhal, à la suite des « philosophes » des Lumières, qui, eux-mêmes, reprenaient à leur compte la tradition gallicane, dénonçait le « parti » des jésuites, actif durant la Restauration. La virulence actuelle des imputations de cet ordre n'est donc pas une nouveauté, bien que l'emprise médiatique, donc propagandiste, sur la société soit infiniment plus complète que dans l'Europe de jadis, qui laissait le champ libre aux communautés de base, variées autant que la France d'Ancien Régime l'était, avec ses corporations, ses Ordres, ses villages, ses provinces, ses us et ses coutumes, société de jadis où les capacités de résistance à la main-mise de l’État était beaucoup plus vivace que dans notre siècle de diplômes abondants, passeports idoines pour le bourrage de crâne enthousiaste d'une classe moyenne indifférenciée, poreuse à l'endoctrinement et à la propagande.

Cette évocation d'un pouvoir supposé de groupes dans la direction politique de masse demanderait à être mesurée, c'est-à-dire ajustée à la réalité des faits. Il est évidemment très difficile de saisir la portée de l'action organisationnelle et du rayonnement d'un cercle, d'une secte, d'une obédience, pour une raison très simple : c'est que son existence, son succès, sont liés au moment historique qui est le soubassement sociétal et « culturel » des conditions de sa naissance et de son évolution. Il est vain alors de se demander qui est premier, de l’œuf ou de la poule. On ne saurait que constater leur lien nécessaire. Les jésuites, comme l'on sait, ont été créés en réaction à la Réforme, et ont eu pour tâche d'encadrer les classes dirigeantes des États catholiques, avec, du reste, bien des réticences, par l'éducation et la propagande, s'aidant des humanités et du culte des images. Cependant, ils n'auraient pu fleurir dans la bonne société des honnêtes gens si la société occidentale ne s'était « modernisée », c'est-à-dire, d'un côté, individualisée, et d'un autre rationalisée, jusqu'à la notion assumée de Raison d’État. Le « Siècle des moralistes » apprend l'utilitarisme aussi bien que les rudiments d'une méthode scientifique (Descartes était du collège de La Flèche) à laquelle une rhétorique séduisante apportait un ornement, une parure, une perruque. De même les Juifs ont-ils émergé de l'obscurité où la société organique chrétienne les tenait en prenant part, avec enthousiasme, à l'éclosion, puis au triomphe de la modernité. Rationalisme, droits de l'homme, humanitarisme, individualisme, scientisme, internationalisme, sous quelque boutique que ces étendards se déclinassent, libéralisme, socialisme, communisme...., étaient des armes de combat. C'est un fait que personne ne nie, car, au fond, il ne saurait être entaché de vilenie, puisqu'il n'existait que pour la bonne cause, le « Bien » n'ayant été, depuis plus de deux siècles, que dans le camp de ceux qui voulaient faire table rase du passé.

C'est pourquoi, en Européen issu des Hellènes, on se gardera bien de tomber dans des excès, qui sont toujours des erreurs intellectuelles, aussi honteuses que des fautes morales (la morale authentique, selon Pascal, consistant principalement à bien penser). Il est, en effet, aussi stupide de nier l'existence de groupes unis dans la défense d'intérêts idéologiques et matériels, cherchant à les défendre en orientant l’État dans leur sens, que de surévaluer leur action, dans une vision complotiste, qui transforme l'Histoire en roman policier.

Si la présence de groupes de pression, au sommet du pouvoir, et dans ses rouages matériels ou immatériels, dans les appareils régaliens ou dans les courroies de transmission idéologiques, ne saurait faire aucun doute, les membres de ces lobbies n'en faisant pas mystère, du reste, et même ne se cachant plus guère, il n'en demeure pas moins qu'il serait aventureux d'en faire les coupables d'une situation que les plus commentateurs de la chose publique les plus lucides et les plus honnêtes peuvent juger intolérable, à tous points de vues. Au fond, que ce qu'on a coutume d'appeler, sans trop bien regarder à la pertinence d'une telle désignation, « peuple », dont il faudrait circonscrire le concept à travers les âges et dans un monde contemporain qui se caractérise par une atomisation intégrale du corps social, accepte la « force des choses », c'est qu'il y donne son assentiment, plutôt d'ailleurs de gré que de force. L' « américanisation », sous toutes les formes qu'un tel processus civilisationnel s'effectue, y compris dans des pays hostiles à l'Amérique, est un fait d'Histoire irrépressible, auquel même les réfractaires à ses dégâts induits sont soumis, nolens volens, car elle constitue l'horizon conceptuel, au-delà duquel seuls certains visionnaires peuvent aller, et encore... Il n'est donc pas étonnant que des groupements machiavéliques, plus ou moins occultes, saisissent pour ainsi dire l'aubaine historiale qu'une telle réalité entraîne.

Si l'on désespère de ce que le monde est devenu, peut-être alors serait-il judicieux d'éviter de viser des boucs émissaires, dont l'éjection hors de la communauté ne changerait strictement rien à la nature de ce que nous sommes. C'est nous-mêmes qu'il faudrait transformer, nos sensations, nos imaginations, nos rêves, nos désirs, surtout s'ils sont médiocres et avilissants.

Et, au fond un tel programme ne jure pas avec ce que les Européens, héritiers de Socrate, de Platon, des stoïciens, des cyniques, de Jésus, des rationalistes, ont toujours été : des êtres sensibles au devoir de critique, et même d'auto-critique.

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dimanche, 25 mars 2018

Mort pour la France

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Claude Bourrinet

La stupeur a arrêté le temps, le matin s'est ouvert sur un grand vide, et l'on a peine à mettre des mots sur ce qui dépasse la médiocrité de notre imagination. C'est ce que l'on appelle le sublime.

Arnaud Beltrame est mort en martyr. Non comme ces assassins qui égorgent, massacrent, achèvent les blessés, et considèrent la vie humaine comme un résidu dont il faut se débarrasser. Non comme un fanatique qui jauge le sacrifice selon l'explosion qui anéantit des existences innocentes. Mais en homme brave, responsable, qui a jugé qu'il n'était pas vain de sauver la vie d'une femme sans défense contre la sienne, parce que, pour un soldat, donner sa vie est un honneur et un service, un contrat avec la patrie, avec soi-même, et peut-être avec ce qui est encore plus élevé.

Tout à coup, notre pauvre France, si rabaissée, si meurtrie, si humiliée, et, il faut bien le dire, si petite, si vile, parfois, a renoué avec son âme, avec l'esprit qui est son origine. Il est grand de s'immoler, sans porter tort à autrui, comme Dominique Venner, qui a renouvelé, en plein XXIe siècle, le geste antique des stoïciens ou des samouraïs. Mais Venner protestait, criait contre la mort de notre civilisation. Il y avait quelque chose de déclamatoire, de stylé, dans son acte. Un peu comme le témoignage des martyrs chrétiens jetés aux lions.

Avec le lieutenant colonel Arnaud Beltrame, on est dans une autre dimension. Peut-être pourrait-on évoquer, non le geste, mais la geste, celle des chevaliers de nos vieilles chansons médiévales, dont les exploits se voient sur les vitraux ou les chapiteaux de nos églises romanes ou de nos monastères. Mais nos guerriers francs étaient encore trop orgueilleux. Car ce n'est certes pas une prouesse belliqueuse, qui a été accomplie pour notre mémoire, mais un service, mais un office, une offrande humble, sans haine, sans ostentation vaine, sans ornement : un sacrifice chrétien, comme celui que fit Celui qui subit la croix pour l'humanité, et d'une telle simplicité que l'on ne peut que la figurer que comme une prière pure, claire et traversée de lumière.

Que nos gouvernants, de droite et de gauche, qui ont plongé notre nation dans l'une des pires décadences de notre histoire, ne s'y trompent pas. Leurs discours ronflants ne réussiront pas à récupérer un sacrifice aussi grand. Ils sont trop nains, pour cela ! Le lieutenant colonel Beltrame n'appartient qu'à son pays, par-delà les siècles. Il demeure, pour nous, un exemple.

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dimanche, 11 mars 2018

« Je n'ai dans les yeux que l'Amérique » (Joe Dassin)

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Claude Bourrinet

En politique, tout est signe. Toute action vise à créer un effet ou une connotation, de façon que l'image qu'on a de l'acteur soit, virtuellement ou ostensiblement, modifiée ou fortifiée par ce nouveau message, ou ce stimulus. Bien que le bon peuple, qui va de l'électeur grégaire au militant moyen, y voit souvent une péripétie romanesque, un remuement psychologique, un événement inter-relationnel empreint d'émotion.

Ainsi l'invitation surprise de Steve Bannon, au congrès FN de Lille, est-il plus qu'un signe, mais une appartenance de plus en plus assumée, si l'on en juge par les voyages outre-Atlantique répétés de responsables avérés ou putatifs du FN chez nos « amis américains », dont on sait qu'ils nous ont libérés en 44.

Steve Banon fut banquier d’investissement chez Goldman Sachs, il a changé la ligne éditoriale de Breitbart News, pour la rendre compatible avec le choc des civilisations promu par les Néo Cons, il a fait un film très décrié pour dénoncer le mouvement Occupy Wall Street, et pour finir il est fervent sioniste et anti iranien rabique .

Pourquoi ne pas avoir invité un représentant de poids de la Russie conservatrice de Poutine ? C'était tout à fait possible. On ne se précipite pas, du reste, à Moscou, même si, une fois, Marine s'y produisit (mais c'était bien « avant »), tandis que l'on est à New York ou ailleurs dans le Nouveau Monde, nouvelle Terre de promesse, comme chez soi.

Ce tropisme yankee correspond à l'américanophilie affichée de la plupart des partis d'extrême droite européens, alliés du FN, qui complètent d'ailleurs leur sympathie pour l'Oncle Sam par un sionisme agressif. Le FN rentre dans le rang.

L'enthousiasme délirant du mouvement « patriote » pour Trump, même si, par intermittence, quelque douche froide vient parfois tempérer ce délire, n'est pas anodin. Il montre que, comme beaucoup de Français déformés par la colonisation culturelle américaine, les frontistes adorent l'Amérique.

L'Amérique qui reste l'Amérique, une puissance anglo-saxonne conquérante, dominatrice, bien qu'un peu moins sûre d'elle, une thalassocratie dont les intérêts sont, par essence, contraires au continent européen, qui voit dans les autres nations une terre de mission, et dans leurs admirateurs... des laquais naturels. Nolens Volens !

Il serait juste que le Front national soit rebaptisé, et qu'il s'appelle désormais "Coffee Party" (café sauterie, en français).

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jeudi, 01 mars 2018

Cachez ce mâle que je ne saurais voir !

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Claude Bourrinet 

Les chiffres, quand ils sont pris dans une globalité qui arase les singularités, ce qui est le cas des statistiques, servent souvent à des fins propagandistes. La « découverte » qu'un tiers des femmes, les moins obèses (les goûts ayant évolué depuis la préhistoire) sont « victimes » de harcèlements sexuels dans le travail, visent, bien évidemment, à continuer la démolitions du mâle et de son prétendu pouvoir dans une société libérale qui cherche frénétiquement à s'éloigner des lois naturelles.

Car, au fond, dans ce qu'il est convenu d'appeler la « civilisation occidentale », dont les aspirations passent désormais par le truchement de la technoscience et de la marchandise, un lopin de jungle dans un univers bétonné, une errance de renard ou de sanglier dans une rue de mégalopole, semblent aussi incongrus qu'un poisson juché sur une bicyclette. L'être humain étant, somme toute, encore un animal, bien qu'on lui prédise des lendemains mutants, il semble en même temps normal et impensable qu'il se laisse aller à ses instincts ataviques dans un cadre, comme celui du travail, qui, par définition, a pour vocation de contredire la nature. De là le scandale.

Sans vouloir nier le phénomène, et même en s'étonnant qu'il ne soit pas plus large – mais il faut peut-être envisager l'hypothèse que certaines femmes, peut-être nombreuses, n'ont rien eu à dire d'être ainsi « harcelées », et y ont même trouvé leur compte - on notera qu'il n'est pas question, dans cette étude, des hommes harcelés par leurs vis-à-vis féminins, les premiers, par pur masochisme, sans doute, n'y voyant aucun inconvénient. Il faudra aussi nous expliquer comment draguer, à moins qu'on nous enjoigne de relire Platon, et de s'en prendre aux âmes, plutôt qu'aux corps. Mais on sait que l'homme n'est pas un philosophe né, et même qu'il est un misérable pécheur.

Toujours est-il que, face à cette exorbitante mise en relief des « dérives » sexuelles, dont l'objectif est de déconsidérer le mâle, donc la nature, les multiples violences, sociales, symboliques (le sexe est partout dans les médias, ainsi que les pulsions les plus crues), politiques, policières, judiciaires, et j'en passe, sont occultées, ou seulement évoquées de façon pudique, l'intérêt de les voiler étant probablement immense.

La vérité est que nous vivons dans un monde où les codes de conduite, les repères moraux, les contrôles familiaux, la décence élémentaire, comme aurait dit Orwell, ont éclaté sous l'action nihiliste de la marchandise, de l'exploitation capitaliste, de la pression libérale, et du dérèglement conséquent des mœurs. Face à ce vide, l'autorité, largement contrôlée par des lobbys minoritaires et variés, n'a plus que la violence des lois, et la peur qu'inspire la police, pour établir un ordre, qui risque bien d'être celui des cimetières, ou ce profond ennui mélancolique qui règne dans les quartiers puritains, le dimanche, où, du reste, se succèdent, le long des trottoirs, temples et sex shops.

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lundi, 26 décembre 2016

VIOLENCE ET MEILLEUR DES MONDES

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Claude Bourrinet

Les chafouins qui nous gouvernent, voyant qu'ils ne pouvaient légiférer sur la fessée, s'avisèrent qu'il était urgent, avant de plier bagage, d'enrober le tout, petit cul et main vindicative, dans une loi plus large, la loi « Égalité et Citoyenneté » visant à empêcher « tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles. » Cette mesure, qui cible particulièrement les parents, a l'ambition grotesque et démesurée de lutter contre la délinquance et le terrorisme, et de faire baisser le taux de suicide, la consommation d'alcool et de drogue, la violence faite aux femmes, les placements en foyers etc. Bref, on a trouvé le Graal, qui va nous propulser dans l'empyrée mortifiant du Brave New World, si bien décrit par l'un des sujets les plus perspicaces de sa Gracieuse Majesté, Aldous Huxley. Bien évidemment, un cortège de spécialistes de la chose humaine accompagne, comme des poissons pilotes, les lois sociétales qui se penchent sur la société, comme Diafoirus sur son malheureux patient. Le législateur gère, dorénavant, un hôpital peuplé de souffrants, qu'il faut guérir, malgré eux, quand bien même ils croiraient aller bien. « Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent ! », assène Knock.

Quant à savoir si les souffrances engendrées par le chômage, la solitude, si la publicité agressive, l'arraisonnement de l'humain par la marchandise, les spectacles audiovisuels abêtissants, ne sont pas plus générateurs de déséquilibres mentaux, c'est un point de vue qui n'a pas l'air d'avoir effleuré les intelligences réductrices de nos moralisateurs hystériques.

Une entreprise totalitaires

La contre-utopie de Huxley dénonçait cette dérive totalitaire. A vouloir guérir tous les maux de l'humanité, on produit un troupeaux d'être indifférenciés, mus par des stimuli régressifs, infantilisés, matérialistes et sans âme, devant lesquels le « Sauvage », héritier de la grandeur humaine, de sa complexité, n'a plus qu'à se suicider, comme un fou qu'il est.

On doit, encore et toujours, insister sur ce point, qui est peut-être plus important que les questions migratoires, les crises économiques ou l'effondrement social. Ou, plutôt, ces problèmes constituent le corollaire d'un phénomène autrement plus redoutable, clairement analysé dans l'essai fondamental de Peter Sloterdijk, paru en 2000, Règles pour le parc humain. Il y présente l'humanisme comme une tentative « érudite » de juguler, par les œuvres et la discipline sociale et culturelle, les tentations bestiales inhérentes à l'homme (sans vouloir les éliminer). Cette entreprise, comme l'avait noté Platon dans Le Politique, est une sorte de domestication de l'homme. Le chef d'Etat est donc un éleveur. Cependant, la fin de la haute culture, la mise au placard du grand art et de la littérature, livrent l'humain à la technique sans garde-fous, à la tentation faustienne de régler le problème en assainissant, dans ses fondations, la question humaine.

Or, celle-ci, comme nous le montre la tragédie, est insoluble. Oedipe se crève les yeux parce qu'il n'a pas su voir en face la cruauté des dieux, qui se rient de la fourmilière humaine, de ses affres et de ses prétentions. Dans toutes les grandes créations imaginaires du passé, la part sombre, la part maudite, a été le plus puissant catalyseur de l'énergie artistique, et, par conséquent, de la grandeur de l'homme. D'Eschyle à Shakespeare, de Homère à Dostoïevski, de Michel Ange à Van Gogh, le génie s'est débattu dans ses toiles d'araignées, et ses déchirures maculées de sang et de larmes ont ouvert nos yeux sur l'intimité de notre être. Que serait devenu Stendhal s'il n'avait été persécuté par son père ? L'ennui, la médiocrité, la bêtise, sont tapissés de bonnes intentions. Montaigne, à la suite d'Erasme, mais de façon moins ironique, disait que les passions, les instinct considérés comme glorieux ou inavoués, sont comme le souffle du vent qui gonfle les voiles du navire. Enlevez la part sauvage qui est en nous, en croyant nous rendre plus proprets, plus acceptables, plus sociables, vous briserez les ressorts qui nous font agir. Et qui sait ce qui meut un homme?

Les régimes totalitaires, en général, ont (pour parodier notre bon vieux Sully) deux mamelles : l'Egalité et la Bonté (entendez : l'absence de « méchanceté »). Or, il est bien un lieu, sur cette terre, qui a l'heur d'accoupler ces deux vertus : le cimetière.

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samedi, 06 juin 2015

Versailles humilié, Versailles souillé...

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Claude Bourrinet

Le château de Versailles aura subi toutes les avanies. Je ne parle pas uniquement du sort tragique du pauvre Louis XVI, de Marie-Antoinette, de leurs enfants, ni des hordes de touristes qui ont au moins le mérite, par leur présence, de rendre hommage à la beauté, mais de ce que lui fait subir la bande de parvenus qui s'est emparée des commandes de la Nation.

En effet, depuis 2008, des artistes dits bêtement « contemporains » ont occupé les lieux, comme des parasites tentant de tirer pathétiquement de ce cadre prestigieux une légitimité artistique qu'ils sont en peine d'avoir, au contraire de l'argent qu'ils amassent . Se sont ainsi succédé, avec plus ou moins de bon goût, et, somme toute, une prédilection pour le clinquant et le pétant, histoire d'épater le bobo, Jeff Koon, Xavier Velhan, Takashl Marakani, Bernar Venet, Joana Vasconcelos, Penone, Lee Ufan, et, le dernier, Anish Kapoor, qui veut « bousculer » Le Nôtre (on le croit sans peine), qui mettra le « souk » dans les jardins en installant une sorte de sculpture ressemblant furieusement à un vagin, «le vagin de la reine qui prend le pouvoir », sans doute pour faire écho au Plug anal monumental que Paul MacCarthy avait érigé Place Vendôme, avant qu'il ne connût la piteuse débandaison qu'on sait. Notre « artiste » n'est pas en reste, car il veut, dans la salle du Jeu de Paume, présenter une « œuvre » dont le titre romantique est « Shooting into corner », et qui serait un canon tirant de la cire rouge vif. « Nous sommes là dans une espèce d’éjaculation qui se produit », commente finement notre génie, un symbole phallique dirigé vers un tableau censé transmettre les idées de liberté, d'égalité, de fraternité : on ne pouvait mieux trouver comme emblème du libéralisme triomphant.

Et, pour couronner le tout (comme il se doit dans la demeure du grand Roi), on apprend qu'une « fête galante » est donnée, une sorte de sauterie pour bobos parisiens, à cent-vingt euros le billet d'entrée, et costumes d'époque obligatoires, histoire de dissuader le vilain, le manant (qui pouvait pénétrer dans Versailles, du temps de Louis XIV). L'oligarchie vulgaire, qui a remplacé la bourgeoisie d'antan autrement plus cultivée, ces nouveaux riches dont l'occupation favorite est de cracher sur l'Histoire de France, d'en effacer toutes les traces, s'est mise dans son petit crâne d'épicier une folie bovaresque, histoire de s'enivrer dans les ors de la monarchie, en oubliant, à travers ces froufrous, que le chômage a battu son record historique, et que les Français souffrent d'avoir perdu leurs racines.

Mais à vouloir trop singer, on risque de terminer dans un affreux laboratoire d'expérimentations plus ou moins cruelles de l'Histoire telle qu'elle est. Il n'y a guère de kilomètres entre le Palais des Glaces et la Place de la Concorde, où les ancêtres fanatiques de ces minables pataugeaient dans le fleuve du sang innocent.

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samedi, 23 mai 2015

Identité et existence enracinée

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Claude Bourrinet

« Allez donc visiter le Mont-Saint-Michel ou le château de Versailles, cela vous donnera un début d'idée », a rétorqué Marion Maréchal-Le Pen à Cambadélis, qui avançait que la France n'existait pas, et que, seule, la république, avait la chance d'être, à ses yeux.

Je serais quand même étonné que Cambadélis, même ancien trotskiste, même franc-maçon, ne l'eût faite, un jour, cette visite. Au moins celle du château de Versailles, où des sauteries ont parfois lieu, pour les bobos parisiens de luxe, qui se voient bien dans le costume de Marie-Antoinette ou de Louis XVI...

Je reprends au bond la déclaration de Marion Maréchal Le Pen car elle me paraît emblématique d'un certain tour d'esprit des patriotes du moment. Il semblerait, en effet, que l'on découvrît actuellement, face à l'anxiété suscitée par notre possible disparition en tant que nation, à une sorte de « revival », comme disent nos « amis » américains (j'invoque les Yankees, car il se peut que nous soyons-là dans un mouvement de type néoconservateur). Nous voilà donc en quête de nos racines, que l'on croyait arrachées par la pelle de la modernité. Aussi a-t-on tendance à assimiler l'"identité" à des lieux chargés d'Histoire, ou à des périodes glorieuses de notre long passé.

Or, à mon sens, c'est une erreur, et un péril.

D'abord, même s'il est fort agréable de fréquenter les hauts lieux de notre civilisation, il n'en demeure pas moins que ce sont des souvenirs momifiés, pétrifiés, transformés en musées ou en cartes postales. On se satisfait de l'écume du temps. Mais a-t-on idée de ce qu'était la vraie pâte de l'Histoire ? Ne nous faisons pas une idée erronée de sa nature ? Ne sommes-nous pas comme ces amateurs de musique classique, qui ne goûtent que le Bolero de Ravel, les Quatre saisons de Vivaldi, sans connaître la véritable substance de ce continent immense qu'est la musique ? Le cliché qu'on a de notre Histoire ne saurait remplacer la vérité historique, bien plus complexe que les stéréotypes simplificateurs.

Nietzsche, souvenons-nous, avait attaqué violemment, dans ses « Considérations inactuelles », l'historiographie allemande, lourde et méthodique, qui pesait sur l'instinct de vie, et l'empêchait de se manifester. Il louait ainsi l'oubli, qui débarrasse l'être des oripeaux du passé, et lui octroie l'innocence violente de l'animal, capable de se ruer sur sa cible. L'homme trop savant ploie sous la connaissance, sous les scrupules, sous les « leçons » de l'Histoire, et, lorsqu'il se mêle d'action, veut absolument imiter. Or, Marx ne disait-il pas que toute imitation, dans l'Histoire, n'est que bouffonnerie ?

Il ne s'agit pas de cet « oubli » suscité par le libéralisme, l'utilitarisme économique, mais d'une libération des forces, qui s'inspireront de l'esprit, sans pour autant singer. Le dénuement actuel que la postmodernité nous impose, comme si nous étions des orphelins sans lieu ni feu, nous oblige à saisir ce qui est vital en nous, la lumière qui fait le monde, et non les ombres évaporées qui sont les reliquats de ce qui fut. Laissons les morts enterrer les morts.

C'est le même constat pour les signes, les images, que l'on prétend être nos "racines". Là aussi, on est dans le mythe, c'est-à-dire le conte, le "roman". Certes, un tel imaginaire peut être efficace pour l'action. George Sorel y voyait le moyen de mobiliser. Toutefois, attention au jeu pervers des retours de manivelle, des ruses de l'Histoire, comme disait Hegel. On croit oeuvrer dans un sens, mais on travaille dans l'autre, et, finalement, on est écrasé par les forces contraires à nos aspirations. La Révolution française se réclamais de Spartes et de Rome. On a vu le résultat, le triomphe de la bourgeoisie, du commerce, de l'économisme.

Il ne faut pas procéder par la périphérie, par ce fatras de signes, d'icônes, d'images, qui sont souvent le produit de la société du spectacle, et relèvent de fantasmes issus du ressentiment du dernier homme, qui se cherche pathétiquement des raisons d'exister. Il faut cherche le centre, le divin, et, par là, retrouver une vie authentique, qui se déploiera pour retrouver un monde où l'on soit de nouveau nous-mêmes. S'il n'y a pas conversion, transformation radicale de notre être, de nos façons intimes de voir, de sentir, et même de manger, d'être avec autrui, toute revendication devient une vaine incantation. Il s'agit de retrouver notre âme, notre cœur, au-delà des traces qu'il nous faut bien garder de suivre. L'essentiel est de capter ce que nous avons perdu, une source résurgente, si l'on veut, ou une centrale énergétique enfouie sous des couches de sédimentation.  

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vendredi, 17 avril 2015

Politique : le vrai choix

AVT_Nicolas-Machiavel_9056.jpegClaude Bourrinet

Dans la nature, on se défend, ou on attaque, avec des leurres. Mais la réalité, c'est la mort. D'où naît la vie.

En politique, c'est un peu la même chose. La "démocratie", qui est une voie détournée pour atténuer les heurts de la guerre civile, cœur de toute société vivante, est, bien sûr, un mensonge : on croit résoudre, comme dans un salon de thé, des problèmes qui mettent en jeu des conflits d'intérêts et des questions identitaires qui engagent la vie et la mort de communautés. Les seuls moments où un pays a manifesté un surcroît d'énergie furent ceux où des groupes s'empoignaient violemment. Le reste est gentillesse de troupeau bêlant. Machiavel, dans ses Réflexions sur la Première Décade de Tite Live et dans Le Prince, ne dit pas autre chose, et il a raison.

Le parti communiste français, selon Guy Mollet, était plus à l'Est qu'à gauche. On pourrait dire aussi que la gauche et la droite actuelles sont à l'extrême Ouest, c'est-à-dire à Washington. La sortie de l'Histoire, pour un peuple, c'est-à-dire le refus de risquer, jusqu'au bout, sa peau, est aussi une manière – lâche – d'éluder le conflit. On trouve toujours de bonnes raisons pour s'en passer. On n'évite pas pour autant, dans ce cas, les guerres fomentées, sur le territoire du pays abdiquant sa souveraineté, par l'étranger. Le vide appelle le plein.

Le parti communiste français avait choisi l'URSS en 1939, donc, à ce moment, l'Allemagne hitlérienne, contre la France. Il est vrai que Lénine avait dit que tout révolutionnaire devait combattre son propre pays.

J'avoue que l'on pourrait disserter, à l'infini, sur la légitimité de ces décisions paradoxales, pour les patriotes, qui peuvent, selon l'identité des vainqueurs, passer pour trahisons, ou bien tomber dans l'oubli, ou, mieux, se présenter comme des choix avisés. Au fond, De Gaulle a opté pour le bon cheval, et Pétain pour le mauvais. La défaite de juin 40 ne laissait pas d'autre alternative, et le nationalistes devaient manger leur képi. Le naufrage est toujours cruel pour ceux qui se noient.

Nous en sommes encore là. Certains voient l'Amérique comme le paradis, pour d'autres, c'est la Russie de Poutine. Le problème est que l'Europe - et la France - ne prennent pas en charge leur destin.

Pour en revenir au parti communiste français, on peut, certes, a posteriori, comme dans le gaullisme, retenir un certain conservatisme plutôt sympathique : rejet de l'avortement, de l'idéologie homosexuelle, culte de la famille, de la nation, du (des?) passé(s) français etc.

Mais il ne faut jamais oublier ce qu'étaient ces « progressismes ». Le gaullisme n'a pas su se montrer critique à l'égard d'un modernisme quantitatif qui a défiguré la France, et nous a bloqués dans des impasses ; le parti communiste combattait au nom d'un prophétisme réducteur et imbécile, parce qu'égalitariste. Qui a côtoyé des responsables staliniens (et même trotskistes) connaît leur médiocrité humaine et culturelle. Le militantisme abêtit.

Le vrai choix est entre l'honneur et la honte, entre l'excellence et la médiocrité. A chacun de sonder son cœur et ses reins. L'instinct vaut mieux, parfois, que les ratiocinations. Les « idées » ne sont souvent que des colifichets. Après, on peut toujours habiller, comme l'on veut, le symbole qu'on s'est donné.

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jeudi, 02 avril 2015

De la pureté à la purée...

images.jpgClaude Bourrinet

Ainsi nos Anciens du Sénat ont-ils eu la sagesse de ne pas sanctionner les clients des prostituées. On en est tout chaviré : il resterait un lopin de bon sens dans notre pays ! On en avait perdu l'habitude.

Notre nation, pourtant, se veut cartésienne. Elle n'a pas attendu Voltaire pour faire usage de la raison. Du reste, les « Lumières » aveuglent souvent. Qui lit la littérature de cette époque, rencontre inévitablement une dose mortelle de moralisme et de mauvaise foi. De moraline, dirait-on. Au fond, n'a-t-on pas guillotiné la Reine en l'accusant d'être lesbienne, et n'a-t-on pas excommunié l'aristocratie parce qu'elle avait commis l'outrage d'être libertine ? A la suite de quoi, nos censeurs, une fois abreuvés de sang impur, se sont empressé, sous le Directoire et l'Empire, de forniquer orgiaquement, d'une chair, il faut le dire, beaucoup plus triste que celle qui avait égayé les tableaux de Fragonard et de Boucher.

Notre période est, assurément, celle de Tartufe, personnage, comme on le sait, bien vivant, qui se mêle de tout. D'un côté, on interdit d'interdire, la censure est perçue comme un péché capital, on prône une sexualité tous azimuts, pour tous les goûts, et les désirs sont des ordres, surtout s'ils sont commercialisables. D'un autre, on accumule les lois liberticides, répressives, tracassières, qui vont chercher nos vices jusque dans les chiottes. Malheur à l'homme qui pisse debout, ou à la mère qui flanque une baffe à son marmot ! Le bras vengeur de la Justice ne manque pas de s'abattre sur eux !

Qu'on ne s'y trompe pas : comme dans l'Education nationale, ou les relations entre hommes et femmes, ce qui taraude, torture, gêne, c'est la réalité. Cette dernière présente le redoutable inconvénient d'être incontournable, comme la nature, qui revient, comme on le sait, toujours au galop. Le mariage pour tous, la procréation médicalement assistée au service des homosexuels, c'est une manière de la nier. Elle est comme ces microbes, qu'aux USA, on nettoie à coups de Javel puritaine. On veut une vitrine « clean », mais on trouve, dans l'arrière-coup, les tripatouillages les plus infâmes, les affaires et la pornographie, les travailleurs de l'argent et ceux du sexe.

La vertu du catholicisme était, par la confession, d'avoir le sens de l'homme. Qui veut faire l'ange fait la bête. Qui veut la pureté morale s'embourbe dans la purée idéologique. La sagesse est de faire la part du feu. La morale, c'est d'abord d'apprendre à bien penser, écrivait Pascal. Et non de verser dans la bouillie du cœur.

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mercredi, 25 février 2015

Chronique de la France asservie et résistante

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Robert SPIELER - RIVAROL N° 3176 du 19 février 2015

L’ÉCRIVAIN et historien Frank Ferrand constate dans Le Figaro que le chef de l’Etat parle très mal le français, ce que nous savions. Il cite quelques perles recueillies lors de sa conférence de presse : « La France, elle doit toujours être à l’initiative…/ C’était quand?/ Est-ce que les crédits ont à l’être?/ … nous aurons à chercher un accord pour permettre que dans le moyen terme, il puisse être donné un cadre pour que les Grecs puissent faire des réformes…/ Et puis, tout s’est défait dans les applications, dans les détails, puis ensuite dans les mouvements de force./ Nous avons pu faire accomplir des progrès, mais ils n’ont pas résisté aux tenants des épreuves de force… » etc. Quel charabia ! On est loin du verbe de De Gaulle, Pompidou, François Mitterrand et même de Giscard d’Estaing. Sans doute Hollande a-t-il pris des leçons chez Sarkozy qui est, lui aussi, un exceptionnel massacreur de notre langue…

 

HOLLANDE, LE PRÉSIDENT DES ANALPHABÈTES

 

A la mi-temps du match de coupe de France, Red-Star contre Saint Etienne, interrogé par la chaîne eurosport qui lui pose la question suivante « avec votre agenda très chargé, vous avez encore le temps d’assister à des matchs de football? », Hollande répond : « je suis très attaché à la presse, à la presse sportive, à l’Equipe en particulier, je regarde les images ! » Ça y en a être un président proche du peuple des analphabètes !

 

HOLLANDE AVAIT-IL FUMÉ LA MOQUETTE ?

 

Le Pingouin avait accepté d’être le rédacteur en chef exceptionnel du journal pour enfants Mon Quotidien. On eut droit à un grand moment. Voici le propos tout à fait indéchiffrable qu’il tint : « Il faut… euh… laisser penser que ce que nous faisons est humain et en même temps tout doit être fait pour que les humains vivent mieux. Pas simplement qu’on les fasse rêver dans un imaginaire impossible, laisser penser que ce que nous faisons est humain. Et en même temps tout doit être fait pour que les humains vivent mieux, pas seulement qu’on les fasse rêver dans un imaginaire impossible ». Le lecteur de RIVAROL qui saura décrypter ce salmigondis aura droit à un siècle d’abonnement…

 

MAIS QUE FAISAIT CETTE MOUCHE SUR LE FRONT DE HOLLANDE ?

 

Décidément le Pingouin a la scoumoune. Lors de sa conférence de presse de septembre, une fuite d’eau s’était déclenchée en pleine salle des fêtes de l’Elysée suite à un orage monstre. Il y eut ensuite l’affaire du pigeon qui s’était lâché sur l’épaule de François Hollande lors de la sacro-sainte-marche républicaine du 11 janvier. Et voici qu’une mouche est venue perturber la dernière conférence de presse de l’improbable oiseau. Elle se mit à voleter amoureusement autour du pupitre, puis vint se poser sur l’auguste front présidentiel, histoire sans doute de lui manifester son affection. L’image passera, sans nul doute, à la postérité…

 

DÉGRADATIONS ANTISÉMITES DANS LE 16e. LES AUTEURS SONT UN COUPLE JUIF !

 

Des croix gammées peintes sur des véhicules en stationnement, dans le seizième arrondissement de Paris. Des inscriptions antisémites. L’horreur. La Ligue de Défense Juive y est allée de son indignation, sur son site. Pensez… Les heures les plus sombres de notre histoire étaient de retour. Commentaire de la Ligue : « Tracées à la peinture blanche, ces lettres sont bien entendu de sinistre mémoire, elles rappellent celles que certains dénonciateurs inscrivaient pendant l’occupation sur les magasins tenus par des juifs. » Un couple juif avait déjà porté plainte plusieurs fois pour des inscriptions antisémites. Persécution, quand tu nous tiens… Car la police a découvert que les auteurs sont ce couple juif voulant changer d’HLM ! L’analyse de l’écriture a montré qu’elles étaient des mêmes mains. Damned, encore raté…

 

CHEZ MÉNARD, LA POLICE A UN “NOUVEL AMI”

 

Depuis le 1er février, la police municipale de Béziers, dont Robert Ménard est le maire, a « un nouvel ami », partagé avec les Biterrois. La police municipale de Béziers est en effet désormais équipée d’armes létales, des 7.65 automatiques. Neuf policiers — déjà formés et en provenance d’autres polices municipales déjà armées — patrouillent avec cette arme, essentiellement la nuit. Robert Ménard a tenu à le faire savoir. La mairie a lancé une campagne sur les panneaux publicitaires de la ville. On y découvre un pistolet en gros plan avec un écusson tricolore sur la crosse et les messages suivants: « Désormais la police municipale a un nouvel ami ». Autant dire que les couineurs couinent à qui mieux mieux…

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DANS LES MOSQUÉES, AFFLUX DE DEMANDES DE CONVERSION À L’ISLAM

 

Depuis les attentats de janvier, les mosquées de Paris, Lyon et Strasbourg reçoivent un afflux de demandes de conversions à l’islam, affirme RTL. En janvier, la Grande Mosquée de Paris a enregistré un doublement des certificats de conversion, 40 contre 22 en 2014. A Strasbourg et Aubervilliers, la hausse est de 30 %, à Lyon de 20 %. « À Paris, un médecin, une directrice d’école ou encore un policier, ont franchi la porte de la Grande Mosquée pour se convertir » indique même RTL. Au fait, quel est le titre du livre de Houellebecq, qui connaît un grand succès ? Soumission !

 

A MORT, DIEUDONNÉ !

 

L’acharnement judiciaire contre Dieudonné s’intensifie. Près de 120 000 euros ont été requis contre lui en l’espace de quelques semaines au tribunal de grande instance de Paris. Le 28 janvier le procureur de la République a requis 300 jours amende à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre le comique pour provocation à la haine raciale notamment en raison d’une plaisanterie visant le journaliste Patrick Cohen. On se souvient des propos tenus par l’humoriste, dans son spectacle « Le Mur » : « Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise. Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage ». Si le tribunal suivait ces réquisitions (jugement le 19 mars), sa peine serait transformée en emprisonnement s’il ne s’acquittait pas de la totalité de l’amende. Parions que ce diable d’homme est capable de relever le défi. Dieudo en prison ! Cela aurait de l’allure et susciterait sans doute quelque émoi dans les banlieues, et pas seulement dans les banlieues. En attendant, Dieudo n’avait fait que répliquer au journaliste de France Inter qui l’avait qualifié de « cerveau malade », pour justifier son refus de l’inviter à l’antenne, ce que l’humoriste avait peu apprécié. La “procuseuse” avait affirmé, le ton grave, la bouche en cul de poule, que Dieudo avait répondu « pas en visant Patrick Cohen pour ses propos, mais parce qu’il les a tenus en tant que représentant de la communauté juive ». Mais, attention, pas d’errements. La magistrate est une démocrate. La preuve, elle a asséné : « Oui la liberté d’expression est un droit fondamental sauf que […] la loi elle est là pour fixer les limites ». En d’autres termes, la liberté d’expression pour ceux qui se vautrent dans le politiquement correct, la prison ou la guillotine pour les autres. Le 16 janvier l’humoriste avait été condamné à 6 000 euros d’amende pour avoir lancé sur internet fin 2013 un appel aux dons pour payer de précédentes amendes, ce qui est en principe interdit mais ce qui en général ne fait jamais l’objet de poursuite, encore moins de condamnation. Le 22 janvier Dieudonné a été condamné à verser 50 000 euros de dommages et intérêts à l’ayant-droit du frère de feu la chanteuse Barbara pour avoir parodié sa chanson « L’Aigle noir » et à 1 500 euros d’astreinte par jour s’il ne supprime pas immédiatement son clip-vidéo. Enfin, le 4 février, le procureur a requis contre lui 30 000 euros d’amende (200 jours amende à 150 euros) pour avoir posté le 11 janvier un message sur sa page Facebook dans lequel il écrivait « je me sens Charlie Coulibaly ». Il est poursuivi sans rire pour « apologie de terrorisme ». Jugement le 18 mars. Ce monde est complètement fou !

 

Mais, en attendant, des juges qui osent respecter la loi, ce qui est, par les temps qui courent, d’une audace inouïe, autorisent les spectacles de Dieudo. C’est ainsi que le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a ordonné la suspension de l’arrêté du maire PS de Cournon d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, qui interdisait le show « La Bête immonde ». Idem pour Metz et Strasbourg. Décision confirmée par le Conseil d’Etat qui a estimé que « l’interdiction du spectacle portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ». Une bonne nouvelle. Me Jacques Verdier, avocat de Dieudonné, avait déclaré il y a quelques jours que la décision du tribunal administratif allait « faire jurisprudence car elle est la première à débouter une demande d’interdiction de ce spectacle émanant d’une collectivité publique », en l’occurrence le Zénith d’Auvergne, qui appartient au conseil régional. Les demandes d’annulation de ses spectacles à Metz et Strasbourg émanaient alors de Vega, un exploitant de plusieurs Zénith de l’Hexagone, contrôlé par Fimalac, le fonds d’investissement de l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière (lequel fut propriétaire du très sioniste Valeurs Actuelles). En attendant, vive Dieudo !

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mardi, 24 février 2015

Soleil couchant...

les-7-samourais-05.pngClaude Bourrinet

Le film japonais, Les Sept Samouraïs, d'Akira Kurosawa, est un chef d’œuvre cinématographique, que tout être libre devrait avoir vu, égal en profondeur philosophique et historique au joyau qu'est le long métrage, paru pendant la guerre, de Kenji Mizoguchi, Les 47 Rônins. Même si l'un est emporté par la dynamique de l'action, et l'autre d'une lenteur hiératique tout à fait en harmonie avec le thème du seppuku, les deux offrent à une période obscure comme la nôtre, une parcelle de la lumière de l'Ancien Temps, de la Tradition guerrière. Il est vrai que la clarté qui nous touche est celle d'un soleil couchant. On trouverait la même sensation dans tous les films de Kurosawa. L'âge de fer renie le guerrier, comme il rejette le prêtre, le moine, le roi, l'empereur. Et pourtant, le constat désespéré que fait, à la fin des Sept Samouraïs, Kanbei Shimada, le vieux sage, le chef des guerriers, le sense, est sans colère : les perdants, ce sont eux, les aristocrates. Le peuple, dès qu'il aura accès à une société relativement apaisée, n'aura plus besoin d'eux. Ils seront jetés dans les poubelles de l'Histoire, avec tout ce qu'ils représentent, leurs valeurs de noblesse, d'honneur, de courage, de loyauté. Seule demeure la tombe des héros, surmontée de leurs emblèmes.

Le grand péché de l'homme libre est la colère, qui le livre en esclavage à sa propre passion. Stendhal usa sa vie à résoudre ce problème insoluble. Car comment être libre sans colère, devant la servitude ? Il s'en sortit par le réalisme subjectif, l'ironie suprême qu'est la monstration d'une réalité insupportable, et du plus haut comique. Une échappatoire consiste sans doute à laisser s'exprimer le grotesque, comme Molière au XVIIe siècle. Et ce rire énorme, qui sourd des pages de Lucien Leuwen, de la Chartreuse de Parme, de Lamiel, c'est le langage d'une époque qui voit le dernier homme en prise avec sa petitesse, son ridicule, dont il n'a même pas conscience.

Cependant, pour l'être libre, la lucidité est comme une loi du destin. Elle indique la conduite à tenir, parce qu'il n'existe pas d'autre issue. L' « éteignoir », comme disait Stendhal après Waterloo, reste le seul objet usuel du pouvoir politique moderne. Bernanos assurait, dans son fameux pamphlet contre les « robots », que l'on n'avait rien compris au monde contemporain si l'on n'avait pas conscience qu'il était une conspiration de tous les instants contre la vie intérieure. Stendhal appelait cette vie la « singularité ». Être singulier, c'est être libre, c'est utiliser sa liberté pour être, y compris pour se lier corps et âme, volontairement, à un seigneur, au nom des valeurs les plus hautes.

La modernité triomphante est le règne de l'idéologie, de la politique, du mot, de la rhétorique, de l'opinion, du prêt-à-penser. Autant dire que la chose est toujours cachée par les fumées du mensonge. Le guerrier avait la mort pour horizon. Là, nulle tricherie, même pour soi. Dès lors qu'on choisit la vie, ou la survie, on tentera toujours tous les stratagèmes possibles pour se voiler la face, pour ne pas voir l'inévitable. La modernité est la tentative de reculer autant que possible l'inéluctable, que les Grecs avaient accueilli, dans leur âme, avec la joie des vainqueurs. C'est pourquoi la tragédie a disparu de notre société de vaincus, pour se transformer en drame bourgeois, en tragi-comédie, ou en farce.

L'idée apocalyptique serait une tentation. Tout s'effondre, donc on peut recommencer à zéro. On prédit l'effondrement économie, démographique, le Grand Remplacement, la Révolte contre le Mal, la Guerre... L'imagination est sans limite.

Mais, tout compte fait, rien ne se passe car tout passe, et, comme dans une pièce de Beckett, Godot ne vient jamais, et la fin de partie est éternelle.

Car l'homme ne se dépasse pas, comme le prétend Nietzsche. Du moins, s'il s'est dépassé, ce fut un beau printemps, plein de fleurs épanouies, mais l'automne, puis l'hiver s'installant, ce temps béni par les dieux n'existe plus que dans le souvenir.

De moins en moins, car ceux qui ont encore la mémoire, ceux-là meurent les uns après les autres. Et avec eux la dette que l'on doit aux Anciens.

Stendal.jpgClaude Bourrinet est l'auteur d'un remarquable ouvrage dans la collection Qui suis-je ? des Editions Pardès consacré à Stendhal.

Lire l'article de Georges Feltin-Tracol sur ce livre cliquez ici

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lundi, 19 janvier 2015

Big Brother à l'ENA

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Claude Bourrinet

Les récentes manifestations d'unanimisme obligé, accompagnées de saines pulsions de haines contre les « ennemis de la liberté », à qui il ne faut accorder aucune possibilité de s'exprimer, ni même de rire (un rigolard s'est pris deux ans ferme pour avoir actionné ses zigomatiques à la nouvelle de l'attentat sanglant de la rue Nicolas Appert, que l'on rebaptisera sans doute rue Charlie), ni même de donner l'impression de mal penser, ou simplement de penser, ont montré, sinon démontré, combien la société, travaillée par un pathos envahissant doublé d'une crétinisation approfondie (si tant qu'on puisse accorder de la profondeur à la bêtise), a fait des progrès remarquable dans la voie du totalitarisme.

On a pu opposer le totalitarisme dur à un autre, qui serait mou. 1984, de George Orwell, par exemple, contraste, pas sa nature brutale, aussi féroce que l'était le régime soviétique, avec le Brave New World, d'Aldous Huxley, le « Meilleur des mondes », qui dépeint une société eugéniste, engluée dans un hédonisme aussi adhérent qu'un nougat, univers doux comme une fin de vie assistée, ou plutôt une fin de partie.

Il doit bien exister des raisons pour lesquelles ces contre-utopies ont été imaginées par une Angleterre qui, tout haïssable qu'elle passe pour un Français, semble receler des trésors de liberté dont notre pays, enclin aux emballements passagers pourvoyeurs de morts collectives, est dramatiquement dépourvu. Stendhal le notait déjà, sous l'Empire, malgré son patriotisme et son admiration pour le tyran italien qu'était Napoléon. Il redoutait que la Grande Armée envahît la perfide Albion, beaucoup plus attachée à la liberté réelle que nous, qui nous entichons d'abstractions, donc de dogmes, donc de machines perverses à broyer les singularités.

Cette digression, loin d'être vaine, sert plutôt à interroger les contemporains ébahis que nous sommes sur l'éventualité improbable qu'un Anglais eût pu avoir l'idée de doter la promotion de l'ENA 2015-2016 du nom de notre si ironique satirique, auteur du redoutable Animal Farm.

Certes, il n'existe pas d'ENA outre-Manche, le débat est donc clos. Mais il n'y a qu'en France qu'un tel cynisme puisse voir le jour, à moins que ce ne soit pure naïveté, puisqu'on apprend que ce sont les élèves de l’École qui ont, dans un débat fort long, décidé cette provocation, ce crime contre la mémoire d'un homme qui n'a cessé de dénoncer les dangers liberticides de l’État contemporain.

Les attendus de cette décision sentent, il est vrai, la novlangue à plein nez : "Fortement marqués par les attentats récents, les élèves avaient à cœur de réaffirmer leur attachement à la liberté d'expression et, de manière plus générale, aux libertés qu'il appartient avant tout aux pouvoirs publics de protéger". Il est vrai que la protection est, à Océania, une urgente obligation. Comme l'on sait que dans cet empire, la liberté, c'est l'esclavage, que la paix, c'est la guerre, etc., que tout y est inversé par le jeu de la propagande, on comprendra que la caste politique actuelle appelle de ses vœux un Patriot Act, à l'américaine, dont on sait que les libertés fondamentales ne sont pas dans le logiciel.Le communiqué commence par une des citations de l'écrivain: "Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux autres ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre". Dieudonné appréciera, et tous les « Je ne suis pas Charlistes », ainsi que tous les dissidents, qui sont loin de partager ces niaiseries dignes de cours d’Éducation à la Citoyenneté des lycées, de semblance si jacobine. La loi Gayssot, les différentes lois Taubira appartiennent aussi, probablement, à l'univers orwellien, mais pas dans le sens de ces apprentis apparatchiks de cabinets, qui doivent les considérer comme des remparts contre l'esclavage.

Mais saluons cette pirouette humoristique de l'Histoire, digne d'un Charlie Hebdo qui n'aurait pas dégénérer (car ce torchon était lui-même sa propre dérision, la négation de ses débuts). La réalité rejoint la fiction, et c'est, pour un observateur distancié, un effet d'art que l'on ne peut que saluer du chapeau.

Mais une distance est-elle encore possible ?

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lundi, 12 janvier 2015

Le Charlie Leviathan

6a00d83453bcda69e201543412fc6c970c-800wi.jpgClaude Bourrinet

Il n'était certes pas question, pour moi, de défiler avec ceux qui ont armé les islamistes en Libye, en Syrie et en Irak, et, plus généralement, qui prêchent pour des interventions contre les Nations ayant quelque velléité de rester libres, indépendantes de notre maître, l'empire américain.

Cependant, le mérite d'une telle journée de dupes aura donné l'occasion de nettoyer, en un geste de terreur transformé en gestuelle théâtrale, tout le passif d'une caste politique qui n'a cessé de trahir la patrie depuis au moins quarante ans. Oubliés le chômage, la crise, les affaires, l'Otan, la dislocation de l’État au profit d'intérêts transnationaux ! L'entourloupe n'a peut-être pas été télécommandée, comme ce fut le cas, dans les années 70, les années de plomb, en Italie, mais tout le monde sait qu'un bon politique saute toujours sur les occasions pour tourner la situation à son avantage.

Et voilà qui est fait. Lisez Le Prince, de Machiavel. Et aussi Gouverner par le chaos, aux éditions La Fabrique. Tout y est.

La première loi de l'esclavage, de la « servitude volontaire », dirait La Boëtie, c'est la règle de l'unanimité. Tous ensemble ! Qui ne voit le lien entre le délire de 1998, et celui qui s'est emparé des masses ?

Oui, des masses, c'est le mot. Qu'est-ce qu'une « masse » ? C'est un pâté compact, malléable, sans aucune singularité en lui, collant, visqueux, affalé, et destiné à gaver. C'est une foule. L'exact contraire de la liberté, de l'esprit critique. Nul doute que, comme dans le Quart Livre de notre bon Rabelais, quelque Panurge ne sacrifierait le troupeau entier, en lui faisant suivre, bêlant, la première bête qu'il jetterait à la mer !

Tel est le totalitarisme. Le totalitarisme, c'est le pâté transformé en « pensée ». Quelle différence avec les fanatiques islamistes, qui agissent aussi dans le pathos, l'affectivité outrancière, la folie idéologique ?

Or, qu'est-ce que la « pensée » d'une masse ? Sa liberté ? Sa « paix », sinon celle du cimetière ? Orwell retournait ces termes comme des gants, en dévoilant la vérité des choses.

La société française, comme celles qui ont été empoisonnées par le postmodernisme, est constituée d'éléments interchangeables, tous alignés sur les mêmes réflexes, les mêmes émotions, la même inculture crasse, le même conformisme formaté par l’École et les médias. C'est l'Amérique de Tocqueville parvenue à son stade final d'atrophie, d'ânerie, de haine bon enfant de tout ce qui est singulier. C'est le résultat d'un Grand Remplacement, celui de l'esprit français par le nihilisme universel.

Nous avons trop l'habitude de conceptualiser à partir de schémas désuets, dépassés. La lutte de classes n'existe plus. La politique s'est évaporée. La nation n'est plus qu'un souvenir. La liberté est un slogan publicitaire, comme la lessive qui lave plus blanc que blanc. Reste les affects infra-humains, la caricature... Oui, Charlie, c'est vraiment notre image ! Nous sommes devenus Charlie !

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samedi, 27 décembre 2014

Center Parcs : économie sans conscience n’est que ruine de l’âme

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Claude Bourrinet

Boulevard Voltaire cliquez ici

Hitler, paraît-il, rêvait de transformer la France en jardin. Le libéralisme mondialisé, en apparence moins ambitieux, préfère la métamorphoser en Center Parcs. Le chômage massif n’est pas pour rien dans l’avilissement du peuple français. Non seulement parce que l’être humain, socialisé, a besoin de travailler pour éprouver ses capacités, manifester sa dignité, mais aussi parce que la raréfaction de l’emploi est devenue un argument d’autorité pour imposer ce qui s’apparente de plus en plus à une dégradation de la civilisation, au sens où l’entendait Edgar Morin en 1997. Dans un entretien paru en 2008, il revient sur cette notion : « Il s’agit de solidariser les rapports humains, régénérer les campagnes, ressourcer, convivialiser, moraliser… »

La multiplication des paradis artificiels, pour ainsi dire en bulle, piètres succédanés à la misère économique, sociale et humaine, généralisée par une société sinistre, est-elle en mesure de raviver les campagnes, de créer de la convivialité, de « solidariser » la société ?

Éric Zemmour note, dans Le Suicide français, combien régnait, durant les Trente Glorieuses, tant chez les gaullistes que chez les communistes, une vision héroïque et ascétique du travailleur, pour qui certaines valeurs (le courage, la fidélité, la fierté, l’intelligence du métier) n’étaient pas encore dissoutes par l’hédonisme contemporain, ou tout simplement par l’éradication de l’industrie française.

De fait, le Grand Remplacement a commencé à cette époque, qui connaît l’exode des paysans vers la ville, phénomène civilisationnel dont l’on n’a pas mesuré toute l’importance. C’est tout un art de vivre, d’exister ensemble, de respecter la terre, la nature, les traditions, qui a été anéanti. Depuis, la campagne n’est plus qu’un espace d’exploitation et une nostalgie. De même, la désindustrialisation de notre pays, la destruction de ses grandes réalisations d’après-guerre, sous les coup de la mondialisation, ou du fait de cette pompe aspirante qu’est la délocalisation, ont provoqué sous-emploi ou bien substitution du métier par le « service ». Le prolétariat s’est transformé en masse flexible d’agents commerciaux, de nettoyeurs, de domestiques, de recrutés précaires, de petites mains corvéables, de mendiants à mi-temps. On ne reprochera pas aux habitants de petits villages d’accueillir avec espoir ces Center Parcs (l’emploi sans scrupule du Néerlandais est, en soi, tout un programme). La déréliction a des raisons que la raison doit accepter. « L’homme est un animal qui s’habitue à tout », écrit Dostoïevski dans Souvenirs de la maison des morts.

Mais nous devons bien réfléchir à ce qui est en train de se produire dans notre vieux pays. Il ne s’agit pas seulement du saccage de notre trésor naturel, mais du ravage causé dans l’esprit du peuple français, réduit à n’être plus que le serviteur du tourisme de masse.

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lundi, 03 novembre 2014

France, les années décisives, une réflexion de Laurent Ozon

BIOS-_couv_OZON_1.jpgClaude Bourrinet

« Nécessité fait loi », affirme le dicton. L'économisme se veut un destin. Donc, un fatum dont l'on ne sort que mort, ou quasiment. Car si la force des choses, des objets de consommation, l'emporte, emporte les corps, les âmes, l'humain, la vie, c'est tout ce qui est aléatoire, ou régi par la volonté, qui est noyé par le déluge réificateur. Autrement dit, la liberté est anéantie, et partant, toute politique, c'est-à-dire toute résistance aux prétendues « nécessités ».

Le dernier livre de Laurent Ozon, France, années décisives, dénonce cette « bulle » toxique, qui nous emprisonne depuis quarante ans. L'ancien conseiller de Marine Le Pen pour l'écologie, le fondateur de Maison Commune, organisation de formation pour cadres politiques, quant à lui, met l'accent sur l'avenir immédiat, qui décidera de notre survie en tant que peuple. Cette « bulle », qui tient du mirage, n'est plus qu'une baudruche qui se dégonfle sous nos yeux. La convergence des catastrophes, économique, démographique, écologique, politique, identitaire, nous ramène à ce qui avait été oublié dans la griserie des trente trompeuses, dans cette atmosphère de champagne bon marché, ce soir interminable où l'on fait la noce sans trop savoir comment le lendemain sera fait. Et voilà que le lendemain, c'est aujourd'hui, et que l'on a la gueule de bois.

Les vingt prochaines années vont donc décider du sort du peuple français, « substance historique sensible », et, plus largement, des peuples européens. Dans une saisissante analyse d'une situation qui a toute l'apparence d'être désespérée, Laurent Ozon nous livre des raisons d'espérer, malgré tout. Car, comme il le rappelle, c'est pas la volonté, l'action, la saisie lucide, pragmatique, décisive de notre destin, qu'un sursaut est possible. Il reprend la phrase de Heidegger, qui semble parfaitement résumer sa vision de l'engagement, et qui rejoint celle de Nietzsche : « Là où croit le danger, croît aussi ce qui sauve. » Pourquoi ? Tout simplement parce que « le réel revient en force ». Le réel, c'est tout ce qui nous lie au Territoire, aux Ressources, à la Reproduction. Autrement dit, à notre occupation du monde, à notre subsistance, à notre persistance vitale et identitaire.

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dimanche, 02 novembre 2014

Histoire : la chasse aux « réactionnaires »

MarcelGauchet.jpegClaude Bourrinet


Le Monde du 17 octobre publiait une pétition, signée par d'éminents universitaires, dont le titre - « Marcel Gauchet, (en médaillon - NDLR) victime d'une hargne aveugle » - ne laissait aucun doute sur ce qu'est la Police de la pensée contemporaine, inquisitoriale, expédiant au bûcher quiconque réfléchit, souvent enfermée dans des catégories idéologiques ineptes, et animée d'une acrimonie indigne d'un véritable esprit de recherche. « La stigmatisation haineuse est la marque du désespoir » souligne pertinemment le texte.

Les Rendez-vous de l'Histoire (1), brillante rencontre animée par un intellectuel qui fait honneur à notre pays, ont été l'occasion, comme malheureusement nous avons l'habitude d'en constater la réédition épisodique de la part de « rebelles autoproclamés » en mal de publicité, d'une querelle d'allemand assez désagréable, parce qu'elle fait palper de la manière la plus concrète l'absence abyssale de  pensée, la malhonnêteté, les connivences intéressées du clergé « progressiste » qui sévit en France. Nous sommes en effet accoutumés à ces réductions à Hitler, à ces accusations de passéisme, à ces reproches d'appartenir au camp maudit de la « réaction », péché mortel qui devrait valoir au possédé les affres de l'enfer. En attendant, on se contenterait d'un silence bien pesant, d'une pierre tombale épaisse, d'un silence définitif, de cette espèce de cachot que l’Église appelait in pace, lequel terminait radicalement tout débat, autrement dit la censure, sans laquelle les Messieurs perdraient tout appétit. Il faut voir en Marcel Gauchet un de ces rares intellectuels qui troublent, par sa rigueur, la digestion des assis.

Du reste, un autre talentueux chercheur, le linguiste Alain Bentolila, dans l'Observateur du 25 octobre, rappelle que notre historien est un «  esprit aussi brillant et complexe ».

Mais nous ne nous arrêterons pas à cette anecdote ridicule, qui n'a de vertu que de remuer les chairs putréfiées du royaume de France, du moins de ce qu'il en reste. Malheureusement, les hussards blettes de la pensée politiquement correcte agitent encore leurs Rossinantes, en croyant rééditer les grandes charges des années soixante. Or, ils ne sont plus que l'arrière-garde d'une armée en déroute.

L'un de ses officiers, un gradé tout alerte de cette troupe ubuesque, vient de faire entendre sa trompette guerrière dans un entretien paru dans le numéro du samedi 1er octobre de Libération. Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l'université Paris-I, reproche à Marcel Gauchet et à Éric Zemmour de faire l'apologie d'une « France éternelle ». L'histoire serait « instrumentalisée » par la « droite conservatrice ».

Les exemples qu'il invoque, d'une telle offensive « réactionnaires », ne manquent pas de sel. Il en énumère trois : la critique d'un enseignement de l'histoire, qui oublie la geste héroïque de la nation française, le projet sarkozien d'une « Maison de l'histoire de France », et la mode de l'histotainment, incarnée par Laurent Deutsch. On est en droit de s'interroger sur la pertinence d'une telle liste, sachant que Sarkozy ne projetait cette fameuse « Maison », qui est restée virtuelle, que pour des raisons de marketing politicien, et que c'est sous sa présidence que les attaques contre la mémoire nationale de la France ont été les plus virulentes. D'autre part, est-il sérieux de mettre sur le même plan des émissions télévisuelles de divertissement (même sérieux) et des travaux de recherche ? Pourquoi ne pas citer un  Jean-Claude Michéa, par exemple, homme de gauche intègre, qui, lui aussi, a eu maille à partir avec la caste des tartufes ?

On voit sur quel terrain cet universitaire représentatif de notre pauvre vie culturelle, a décidé de se placer. En gros – et du reste, comme l'ensemble de la meute – sur le terrain journalistique, autrement dit de l'agitation du bocal médiatique. Et de l'anachronisme. Comment déconsidère-t-il, par exemple, les idées qui nous viennent du XIXe siècle ? Eh bien, mon pauvre ami, les femmes n'avaient pas le droit de vote, et c'était le temps maudit des colonies. On voit la confusion. A ce compte, on peut aussi dénigrer la démocratie, pour la bonne raison que, du temps de Périclès, sévissait l'esclavage ! Ce n'est pas sérieux. Quant à l'idée nationale, on sait que, longtemps, elle fut l'argument suprême des progressistes, des républicains, des gens de gauche.

Mais ce ne sont là que des points de détail, pour ainsi dire. Comme cette phrase de Zemmour, qu'on lui reprochera sans doute toute sa vie, sur le sauvetage de Juifs par Pétain (rappelons, au demeurant, que Franco lui-même a protégé de nombreux Israélites). J'ai lu attentivement Le Suicide français, et j'ai bien trouvé des critiques du Maréchal. Zemmour ne nie pas les méfaits du régime de Vichy, et résumer les centaines de pages de son livre à une seule phrase est ce que l'on appelle un procédé stalinien.

De même, en condamnant la conception « biologique » de ceux qui croient aux racines de notre civilisation, il caricature ses adversaires. Qu'il existe une chaîne, généalogique, de causes à effets, anamnésique, qui relie la France d'aujourd'hui à ce que furent les ancêtres qui en fondèrent les murs, qui le contesterait ? Savoir comment ce lien s'est constitué est très complexe, mais il n'est pas niable que la volonté de partager le même Grand Récit, le même « mythe », si l'on veut, à condition d'appréhender ce terme dans son sens positif, d'histoire qui explique les raisons narrative d'un existant, entre pour une bonne part dans la psychologie historique de notre pays, qui s'est fait par l’État (mais pas seulement par lui), partant, d'une mémoire « culturelle » – les Grecs, les Romains, les Celtes, le le christianisme.... On voit mal pourquoi il faudrait se rabattre sur une sorte de constructivisme absolu (qui partage avec la théorie du genre et le relativisme libéral le poison nihiliste de la destruction de tout sens fondé par la tradition, voire la nature). De même, tout historien sérieux, tout politologue conséquent, sait qu'une nation se définit par rapport à autrui, à l'étranger : il y a ceux qui en sont, d'autres qui n'en sont pas. A moins que l'on vive parmi les anges, dans la contemplation éthérée du cosmos indéfini. Mais nous sommes dans l'humain, et l'homme est fait d'une pâte qui s'appelle chair, donc qui a trait à une sorte de biologie, ce sang et ces larmes, par exemple, qui ont été versés à Verdun.

Que propose notre maître Janotus en guise d'enseignement de l'histoire ?

Là est, évidemment, une question vitale pour notre avenir. Or, notre « spécialiste » « plaide » pour donner tout loisir aux... « spécialistes » de l'histoire. On connaît la chanson. Les médias sont truffés de « spécialistes » autorisés qui prêchent la bonne parole. D'autre part, il prône un enseignement de « plein air » : « Cet appui sur les lieux permet de multiples échanges entre l’histoire comme discipline et les discussions présentes, le monde habité par les gens. »

« Discussions »... Autrement dit, on aurait deux instances qui ne recouperaient : l'une serait la doxa avec laquelle on formaterait les cerveaux, une orthodoxie bienpensante, évidemment, et l'autre serait le choc des opinions, la confrontation des points de vues, une espèce de café du commerce historique.

M.  Offenstadt nous livre, du reste, la conception qui a cours actuellement dans l’Éducation Nationale, la ligne du parti, en quelque sorte : foin des « Grands Récits ! inutile de restituer, de placer dans un contexte ! Il n'est qu'à demander aux « gens » d'exprimer leur « ressenti », aussi bien devant un texte littéraire que devant des résidus de tranchées. Pourquoi ce texte a-t-il écrit ? Pourquoi ces tranchées ont-elles été creusées par des soldats qui avaient le sentiment d'appartenir à une vieille nation ? Billevesées ! Le principal est de restituer ses impressions, au risque du contresens !

(1) les Rendez-vous de l'Histoire se déroulent chaque année à Blois cliquez là

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vendredi, 31 octobre 2014

De la Servitude universelle...

98335567.jpgClaude Bourrinet

L'émergence, dans la France chloroformée par des lustres d'endoctrinement, de discours émollients, et de délires idéologiques, d'un mouvement contestataire protéiforme, qui se décline par des manifestations impressionnantes, des opérations spectaculaires de dénonciation, des actes de résistance, a encouragé la prise de parole de Français, longtemps tenus de se taire et de souffrir en silence.

George Feltin-Tracol est l'un de ceux-là. Il nous propose régulièrement des analyses pertinentes sur notre monde, passe au peigne fin, si l'on ose dire, la question du contrôle de la société par les puissances étatiques, financières, médiatiques, dont l'objectif est d'instaurer un État mondial de tonalité totalitaire. Son ouvrage, En Liberté surveillée, remarquablement documenté, se veut, en même temps, une chronique des prémisses d'une « mise au pas » de la société française par un régime qui n'a plus aucune espèce d'inhibition « démocratique ». Les résistances multiformes, que tout le monde a en mémoire, et qui témoignent de la richesse plurielle (terme adéquat, cette fois!) de la lutte populaire, par exemple les manifestations contre les spectacles blasphématoires « Piss Christ », « Golgota picnic », l'affaire de Tarnac, le « cas » Dieudonné, la « Manif pour tous », ont pour réponses  les emprisonnements politiques, la censure, la brutale répression policière, les manipulations. La sphère politique est empoisonnée par l'idéologie nihiliste, les « nouvelles sacralités », qui suscitent des « phobies », lesquelles arment le bras de la « Justice », sans compter la vidéo-survillance, qui contrôle les routes et les rues, la novlangue, qui formate les consciences, l'endoctrinement scolaire, le néo-puritanisme, expression extrême de la clitocratie triomphante, dont l’égérie est la Suède, matrice du totalitarisme postmoderne dévirilisant, infantilisant, Grande Nursery dont Big Mother est la maquerelle fouettarde. Ces liens tressés par des Lilliputiens doctrinaires, liens dont le plus puissant, en ce moment, est incarné par le communautarisme, pendant symétrique d'un individualisme consumériste, sont destinés à étouffer notre identité... Ainsi cette entreprise liberticide évoque-t-elle la mise en place d'un despotisme nouveau, plus complexe, plus subtil, plus savant que les anciennes tyrannies, qui n'étaient que des ateliers artisanaux à côté de lui.

L'analyse ne se limite pas à une recension de notre servitude organisée, mais aussi à ses causes. La description de l' « État profond » est d'un intérêt capital : il s'agit en effet d'une « structure de gouvernement à la fois invisible et continue », qui gère réellement la société, tandis que les institutions apparentes, souvent élues, « représentatives », ne sont là que pour exécuter, ou amuser la galerie.

George Feltrin-Tracol, En liberté surveillée Réquisitoire contre un système liberticide, Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale, 23€ - cliquez ici

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