Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Entretiens avec Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale

Entretiens avec Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale

Réfléchir et Agir - Hiver 2015 2016

Pour quelles raisons avez-vous créé les Cahiers d’Histoire du nationalisme ?

Depuis trop longtemps, l’histoire de ce que l’on appelle « la droite nationale » au sens large du terme est racontée par nos ennemis. Ceux-ci la falsifient volontiers afin de nous discréditer. Nous nous sommes donc dit qu’il était temps de reprendre tout cela en main et d’immortaliser nous même cette histoire qui est la nôtre. On est jamais si bien servi que par sois même.

En 2012, nous avions lancé, parallèlement à la revue Synthèse nationale, une collection intitulée Les Bouquins de Synthèse nationale. Il s’agit de livres thématiques destinés à ceux qui veulent mieux connaître nos idées. Ainsi, nous avons édité, entre autres, une biographie du Président portugais Salazar, un recueil de textes sur José-Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, et un autre encore sur Dominique Venner. De là est venue l’idée, au début de l’année 2014, « standardiser » ces publications consacrées à des personnages, ou à des événements, qui ont marqué notre famille d’idées.

Voilà, en quelque sorte, la genèse des Cahiers d’Histoire du Nationalisme. Ceux-ci ont l’ambition, à terme, de devenir une véritable encyclopédie.

Peut-on dire qu'ils répondent aussi à un besoin de formation politique pour les jeunes militants ?

Tout d’abord, il convient de préciser que ces Cahiers ne sont pas apologétiques. L’histoire des nationalistes, qu’ils soient français ou d’ailleurs, n’est pas exempte de critiques ou de remises en cause. Nous essayons de l’aborder les thèmes choisis avec le recul nécessaire tout en respectant le contexte qui était celui de l’époque. L’essentiel est de rétablir quelques vérités souvent cachées par nos détracteurs afin de rééquilibrer les choses.

Notre démarche s’adresse à tous. Mais il est bien évident qu’elle vise surtout ceux, en particulier les jeunes bien sûr, qui n’ont pas connu ces hommes ou ces événements.

Vous n'avez pas commencé la série par du "léger" puisque les trois premiers numéros sont consacrés dans l'ordre à Degrelle, Duprat et Doriot. Etait-ce une volonté de taper très fort dès le départ ?

C’est un peu le hasard qui a bien fait les choses. Il se trouve qu’avril 2014 correspondait au vingtième anniversaire de la disparition de Léon Degrelle. Nous voulions rendre hommage à ce combattant haut en couleur qui a tant marqué son époque. C’est pour cela que nous avons confié à Christophe Georgy, Président de l’Association des Amis de Léon Degrelle, le soin de concevoir ce premier numéro auquel a collaboré une douzaine de personnes qui ont connu le chef du mouvement rexiste ou étudié son histoire.

Le deuxième volume a été consacré à François Duprat et au nationalisme révolutionnaire. C’est évidemment à Alain Renault, ancien secrétaire général du FN et proche collaborateur de Duprat, que nous avons demandé de superviser ce numéro. Celui sur Doriot a été rédigé grâce aux documents inédits de Bernard-Henri Lejeune, ancien responsable du PPF qui avait publié un livre sur ce parti en 1977. Nous devons le quatrième volume sur le Parti des Forces nouvelles à Didier Lecerf, qui fut l’un de ses responsables au début des années 80. Le cinquième nous raconte la formidable épopée du Maréchal Mannerheim, sauveur de la Finlande face à l’Armée rouge. Le sixième revient sur la vie de celui qui fut le premier candidat national à une présidentielle de la cinquième République, Jean-Louis Tixier-Vignancour.

Vous présentez de grandes figures, pour autant allez-vous aussi consacrer des numéros à certains doctrinaires historiques du nationalisme tels que Barrès, Maurras ?

Pourquoi pas ?

Vous mêmes, dans quelle famille du nationalisme vous inscrivez-vous ?

Pour ma part, j’ai commencé à militer dans les années 70 au PFN et je suis toujours resté attaché à la ligne nationaliste et européenne de ce parti. Mais le contexte politique et géopolitique d’aujourd’hui n’est plus le même. Il faut en tenir compte. La fidélité en politique ce n’est pas de faire toujours la même chose mais de faire des choses qui vont toujours dans le même sens.

Un petit mot sur les numéros à venir ?

Un numéro sur la croix celtique, un autre sur l’histoire controversée du NSDAP, un sur Codréanu, un sur Georges Valois, un sur le nationalisme hongrois, un sur le péronisme… Ce ne sont pas les sujets qui manquent tant est riche notre histoire…

Les Cahiers d’Histoire du nationalisme (200 pages, 20 €, abn 6 numéros 110 €) Synthèse nationale 116 rue de Charenton 75012 Paris.

--------------------------------------

Riposte laïque 8 octobre 2015

Propos recueillis par Pierre Cassen

Riposte Laïque : Tu es le président de Synthèse nationale. Peux-tu expliquer à nos lecteurs ce qu’est cette association, et quelles sont ses activités ?

Roland Hélie : Synthèse nationale a été lancée il y a presque dix ans, en octobre 2006. Notre objectif était, et est toujours, de doter la droite nationaliste et identitaire d’une revue qui soit à la fois vigilante sur ses « fondamentaux » (lutte contre le mondialisme, préférence nationale, défense de la civilisation européenne, abrogation des lois liberticides…) et ouverte vers des milieux différents de ceux qui, traditionnellement, forment notre univers politique et idéologique.

Autour de la revue s’est très vite créée une structure militante qui mène régulièrement des campagnes thématiques, comme ce fut le cas par exemple en 2011 contre l’étau bruxellois, en 2012 contre le regroupement familial, en 2013 pour la dissolution des officines antinationales comme SOS-Racisme ou, plus récemment, celle contre le Traité transatlantique.

Mais nous ne sommes pas un parti ni un mouvement. Synthèse nationale, comme son nom l’indique, est un pôle de rassemblement. Nous cherchons toujours à associer le plus grand nombre possible de formations ou de personnalités à nos initiatives.

Riposte Laïque : Tous les ans vous organisez les Journées de Synthèse nationale à Rungis. Peux-tu nous parler de celles qui se tiendront ce dimanche, de 11 heures à 18 heures. Quel en sera le thème ?

Roland Hélie : Chaque année, depuis 2007, nous organisons au début de l’automne nos journées nationales et identitaires. Cette année, ce sera la 9e édition. Elle aura lieu dimanche prochain, 11 octobre, à l’Espace Jean Monnet (47, rue des Solets à Rungis-SILIC) et le thème sera : « Un autre monde est possible ! ». En effet, nous pensons qu’il est temps de proposer une alternative à ce Système broyeur de peuples qui veut nous transformer en consommateurs dociles, dépourvus de racines et d’identité, juste bons à enrichir les multinationales apatrides. Le Conseil d’administration de la Goldman Sachs à plus de pouvoir sur notre avenir que le Conseil des ministres.

Il y aura des tables-rondes, un meeting, un concert, des stands, des animations, un bar, un restaurant… De nombreuses personnalités, et pas seulement de la Droite nationale, interviendront.

Au fil des ans ces journées sont devenues le rendez-vous de rentrée incontournable non seulement des nationalistes mais aussi de tous ceux qui sont attachés à notre identité française et européenne.

Riposte Laïque : Cette année, tu as invité Riposte Laïque, en me proposant d’intervenir. Pourquoi cette démarche, alors que tu n’ignores pas que beaucoup de choses nous opposent, notamment certaines visions historiques sur la Révolution française ou la période de l’Occupation allemande ?

Roland Hélie : Très bonne question mon cher Pierre. Elle illustre parfaitement la démarche qui est la nôtre et que j’ai expliquée précédemment. Nous pensons que, face à la volonté des mondialistes de détruire notre indépendance et notre identité, la mobilisation de toutes les bonnes volontés est nécessaires. Voilà pourquoi nous sommes très heureux de recevoir Riposte Laïque à cette journée du 11 octobre.

Il y aura là des gens de sensibilités politiques bien différentes mais qui ont tous un point commun : leur indéfectible attachement à notre pays et à notre civilisation. Pour nous, c’est ce qui est le plus important.

Je connaissais peu Riposte Laïque. Il y a quelques années, en juin 2013, une pénible affaire, l’affaire Esteban, nous a rapprochés. Rappelez-vous, il s’agissait de l’arrestation et de l’incarcération (qui dura quinze mois) d’un jeune patriote, Esteban, à la suite d’une agression dont lui et ses camarades avaient été les victimes à Paris. L’un des agresseurs, Clément Méric, étant décédé à la suite de ce méfait. Cette regrettable affaire donna lieu à une véritable manipulation de la part du gouvernement qui était alors confronté à la colère de la rue suscitée par la loi Taubira sur « le mariage pour tous ». Elle lui donna ainsi un motif inespéré pour procéder à la dissolution de plusieurs organisations patriotiques, dont le mouvement 3e Voie de Serge Ayoub. Riposte laïque fut la seule force extérieure à notre mouvance idéologique à défendre nos camarades. Cela, nous ne l’avons pas oublié.

Finalement, cette affaire aura eu une conséquence inattendue. Des organisations venues de milieux diamétralement opposés se sont rapprochées elles ont pris l’habitude de travailler ensemble…

Riposte Laïque : Vous semblez plus proches, dans vos analyses et vos propos, de ce que j’appellerais la droite du Front national, style Carl Lang, que du FN. Ce n’est qu’une impression ?

Roland Hélie : On tombe toujours du côté où on penche. Pour ma part, j’ai toujours été un militant de la Droite nationaliste et identitaire. J’ai commencé à militer au début des années 70 au Parti des forces nouvelles qui était alors le parti concurrent du Front national. En 1984, le PFN a cessé d’exister et nous avons rejoint la FN alors au début de sa percée politique. Le FN était alors un mouvement qui se revendiquait de la même famille politique que nous. Le style était différent mais les références étaient les mêmes. Je ne suis pas sûr que ce soit toujours la même chose aujourd’hui. Pour tout dire, je ne fais pas beaucoup d’illusions sur le FN tel qu’il est actuellement.

Depuis quelques années, nous assistons à une prise de conscience par une partie croissante de notre peuple des problèmes qui n’étaient jusqu’alors dénoncés que par les nationalistes. C’est ainsi que la soumission obséquieuse au dogme mondialiste de ceux qui sont censés nous diriger et l’arrivée massive de populations extra-européennes sur notre sol poussent un grand nombre de nos compatriotes vers le vote Front national. A leurs yeux, le Front est le dernier rempart contre l’immigration alors qu’il y a un moment que celui-ci ne fait plus de ce problème son premier cheval de bataille. Ce n’est pas la « dédiabolisation » entreprise par Marine Le Pen qui fait le succès du FN, c’est la radicalisation de nos compatriotes.

Carl, lui au moins, ne revient pas sur l’essentiel.

Riposte Laïque : Que penses-tu du concept d’Union des Patriotes, contre ce que nous appelons le fascisme islamique ?

Roland Hélie : L’Union des Patriotes, ou le Front patriotique dont nous avait parlé Pierre Vial lors de la rencontre Charles Martel à Poitiers en juin dernier, ne doit pas rester au stade de concept. Il faut qu’à terme, et à court terme autant que faire ce peut, cela devienne une réalité. Il en va de l’avenir de notre pays. Et cette union doit être la plus large possible.

En revanche vous me parlez du « fascisme islamique ». Je pense qu’il s’agit là d’un non-sens contreproductif. Le fascisme, mouvement révolutionnaire reposant sur une doctrine nationaliste et sociale qui a transformé l’Italie dans la première partie du XXe siècle, n’a aucun point commun avec cette prétendue religion qui repose sur les élucubrations d’un pseudo prophète et qui a la prétention de régir le monde à sa façon. Les mots ont un sens et il ne faut pas, par facilité, tout mélanger. De plus, à force de se faire traiter de « fascistes », car celui qui ne se prosterne pas devant les volontés des tenants du Système est toujours un « fasciste », beaucoup de gens finissent par s’interroger sur le fascisme et se rendent compte que celui-ci à bien peu de point commun avec l’image caricaturale qui en est faite. Ce mot est employé à tort et à travers. Hier, les dictateurs sud américains à la solde de la CIA étaient « fascistes », aujourd’hui, le vilain fasciste c’est Poutine… Si, au moins, l’emploie du qualificatif « islamo fascisme » faisait recette. Mais ce n’est pas le cas.

Riposte Laïque : Vous paraissez parfois sous-estimer la question de l’islam, estimant que ce problème n’est que la conséquence de l’invasion migratoire. Ne penses-tu pas que cette vision réductrice, face au cancer islamique qui ronge notre modèle laïque et civilisationnel ?

Roland Hélie : Nous ne sous-estimons absolument pas l’islamisation de notre continent. Synthèse Nationale a même été le relais en France de la campagne européenne lancée par Filip Dewinter, député Vlaams Belang d’Anvers, sur le thème « Les villes contre l’islamisation ». Plusieurs numéros de notre revue ont aussi dénoncé ce fléau.

C’est bien de dénoncer les effets mais c’est mieux de s’attaquer aux causes. S’il n’y avait pas d’immigration en provenance des pays musulmans, il n’y aurait pas d’islamisation de la France.

Cependant, les véritables responsables de cette situation de plus en plus intenable ne sont pas les musulmans. Ce sont ceux qui les ont fait venir. Il y a eu dans les années 60 et 70 une concordance d’intérêts entre le grand patronat et les syndicats marxistes. Les uns espéraient avoir trouvé une main d’œuvre malléable à souhait, imperméable aux sirènes du Parti Communiste, et destinée à faire baisser les salaires. Les autres pensaient trouver un prolétariat de substitution qui, un jour ou l’autre, pourrait voter pour la gauche qui se surpassait en démagogie pour cela. Le prolétariat français de souche s’étant peu à peu tourné vers le Front National. Finalement, les immigrés coûtent une fortune à notre économie et ils sont plus sensibles aux fantasmes paradisiaques du Coran qu’aux lendemains qui chantent des socialistes. Une fois de plus, les élites françaises se sont trompées.

Riposte Laïque : Face à la catastrophe migratoire que nos gouvernants accélèrent, pour la rendre irréversible, que proposez-vous à la France ?

Roland Hélie : Il y a un certain nombre de mesures qui peuvent facilement être appliquées. Tout est une question de volonté et d’état d’esprit. Tout d’abord, il faut redéfinir le code de la nationalité et rétablir la préférence nationale. Il faut fermer les robinets et couper les pompes aspirantes. Il faut arrêter, sous des prétextes fallacieux, de créer des conflits dans le monde arabe là où il n’y en a pas. Il faut soutenir les régimes laïques tel que celui du Président Bachar dans leur lutte contre l’islamisme… Il faut, dans la mesure du possible, aider les pays du Tiers-Monde à se développer afin de fixer leurs populations sur leurs sols…

Mais ce qui est plus important, c’est de redonner à nos peuples d’Europe une conscience ethnique et une fierté nationale qu’ils n’ont plus. Etre fier de ce que l’on est ne veut pas dire qu’on méprise les autres.

Un dernier mot peut-être ?

Roland Hélie : Je profite de cet entretien pour dire l’admiration que j’ai pour des gens comme vous, Pierre, Christine, et les responsables de Riposte laïque. Dans l’enfer du « politiquement correct » dans lequel nous sommes plongés, vous avez eu le courage de vous dresser et osé vous engager à nos côtés, nous les éternels parias du Système. Cela n’a pas dû être évident. Dans cette affaire d’immigration, beaucoup de gens refusent de se remettre en cause et continuent dans l’erreur. Vous, vous avez eu une attitude différente. Vous savez placer l’intérêt national au-dessus de tout. C’est remarquable. Alors, vous comprendrez que nos différences d’appréciations sur tel ou tel fait historique n’ont pas beaucoup d’importance.

Je donne rendez-vous aux lecteurs de Riposte laïque dimanche prochain à Rugis.

-------------------------------------

Rivarol - 8 octobre 2015
Propos recueillis par Jérôme Bourbon

Rivarol n°3205 du 8 octobre 2015

Le dimanche 11 octobre prochain va se dérouler à Rungis (94) la 9e Journée nationaliste et identitaire organisée par Synthèse nationale *. Cela fera bientôt dix ans que vous avez créé cette revue. Un bilan s’impose…

Effectivement, nous fêterons l’an prochain le dixième anniversaire de Synthèse nationale. Le premier numéro de la revue date d’octobre 2006. Il en est sorti quarante et un depuis, ce à quoi il convient d’ajouter quelques numéros thématiques hors-séries.

Parallèlement à la revue, nous avons lancé en avril 2014 Les Cahiers d’Histoire du nationalisme qui rencontrent un réel succès dans nos milieux et, aussi, bien au-delà. Nous en avions assez d’entendre l’histoire de notre famille politique racontée par nos ennemis et donc falsifiée. Il était temps de remettre tout cela en bon ordre.

Le premier numéro de ces Cahiers est paru à l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Léon Degrelle, le fondateur du mouvement rexiste belge dans les années 30. Le deuxième était consacré à François Duprat, membre de la direction du Front national assassiné en 1978, et au nationalisme-révolutionnaire dont il fut l’un des théoriciens. Furent ensuite traités successivement Jacques Doriot et le PPF, le truculent maire de Saint-Denis passé du communisme au fascisme ; le Parti des Forces nouvelles, la principale formation nationaliste des années 70 et du début des années 80 ; le Maréchal Mannerheim, chef de la Finlande qui mena la vie dure à l’Armée rouge lors de la Seconde guerre mondiale ; Jean-Louis Tixier-Vignancour, premier candidat national à une élection présidentielle en 1965. Vient de sortir le numéro 7 consacré à la Croix celtique, emblème historique, depuis Jeune nation, des mouvements nationalistes.

Nous avons aussi monté début 2012 une maison d’édition, Les Bouquins de Synthèse nationale, qui a déjà publié une vingtaine d’ouvrages.

Au-delà de votre débordante activité éditoriale, votre action se place aussi sur le plan politique et militant…

Lorsque nous avons créé Synthèse nationale, nous avions comme objectif de doter l’ensemble de la Droite nationaliste et identitaire d’un outil de référence politique et culturel digne de ce nom. Ainsi, en plus de la revue, nous avons organisé, à partir de 2007, nos journées annuelles qui rassemblent un nombre croissant de participants. Ces journées sont la vitrine de Synthèse nationale. C’est pour nous l’occasion de rencontrer nos lecteurs et surtout de faire venir à nous des gens qui, jusqu’à présent, s’étaient éloignés ou, tout simplement, ne se reconnaissaient pas encore dans le mouvement nationaliste.

Nous avons aussi mené des campagnes militantes, dont Rivarol s’est toujours fait l’écho, en particulier contre l’étau bruxellois, l’escroquerie SOS-Racisme, ou encore contre le Traité transatlantique. Nous avons participé, dans la perspective des élections législatives de 2012, à l’Union de la Droite nationale qui rassemblait le Parti de la France, le MNR, la Nouvelle Droite populaire et qui présenta une centaine de candidats.

Synthèse nationale a aussi, en 2013, soutenu activement la campagne pour la libération d’Estéban, jeune militant solidariste emprisonné (quinze mois) suite à une agression dont lui, et ses camarades, avaient été victimes dans le quartier de la gare Saint-Lazare à Paris. Cela fit à l’époque grand bruit. Cette campagne nous a d’ailleurs permis de nouer des liens d’amitié avec des organisations venues du bord diamétralement opposé au nôtre comme Riposte laïque par exemple. Comme quoi il n’est pas indispensable de se « dédiaboliser » pour dialoguer et faire un bout de chemin avec des gens qui, a priori, ne sont pas forcément du même avis que nous sur tout.

Justement, vous parlez de « dédiabolisation », vous faites allusion au néo FN mariniste. Que pensez vous de la situation actuelle du FN ?

D’abord, je dois vous dire qu’il y a un moment que je ne me fais plus beaucoup d’illusions sur la capacité du FN de changer les choses. Néanmoins, force est de reconnaître que, dans l’inconscient collectif, ce mouvement apparaît aujourd’hui comme étant l’alternative au Système en faillite. L’arrivée récente et massive de pseudo-réfugiés venus d’Afrique et d’Asie mineure accentuant cet état de fait, l’image que le FN a gardée de « parti anti immigration » lui permet d’envisager sereinement les prochaines élections. Car c’est justement cette image qu’avait imposée Jean-Marie Le Pen en trente ans qui fait toujours, quoiqu’en disent les dirigeants actuels du FN, le succès de ce parti… Certes, elle lui valu d’être diabolisé par les tenants du Système et par la presse aux ordres, mais, en fait, cette diabolisation l’a rendu encore plus fort.

Aujourd’hui, nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux et adoptent souvent des positions radicales contre ce Système qui les a roulé dans la farine si longtemps. Les bons résultats actuels du Front sont beaucoup plus dus à la radicalisation d’une partie importante de l’électorat qu’à la « dédiabolisation » voulue par Marine Le Pen.

Et la crise qui secoue le Front depuis six mois ?

Rivarol a le mérite d’avoir secoué le cocotier… et de mettre en évidence les intentions profondes de Marine Le Pen et ses amis. Cette obsession à vouloir « tuer » le père est malsaine, et souvent malle perçue par les Français. Le parricide ne fait jamais recette.

Jean-Marie Le Pen, on le connaît, on sait comment il est et comment il réagit. C’est un Breton têtu qui n’a pas l’habitude de revenir sur ce qu’il a dit. C’est justement ce qui a fait son originalité et aussi, sans doute, sa réussite. Sa fille est mieux placée que quiconque pour le savoir. Elle a, ce qui est son droit le plus absolu, exprimée à maintes reprises son désaccord avec certaines positions de son père. Cela n’a échappé à personne… Etait-elle pour autant obligée d’en arriver à polluer pendant six mois l’image de son parti en s’obstinant, telle une enfant gâtée et capricieuse, à vouloir en exclure celui-ci qui en fut l’un des cofondateurs il y a plus de quarante ans. Elle savait que cela ne se passerait pas sans réactions de la part de Jean-Marie Le Pen. Elle a choisit sciemment, au moment où la France est confrontée à une immigration accentuée qui peut lui être fatale, de plonger son parti dans une crise qui le ridiculise. Cette attitude ne pouvait que répondre à des impératifs qui nous échappent. Si ce n’est pas le cas, c’est encore plus grave…

Cela dit, Jean-Marie Le Pen, aussi talentueux soit-il, n’est pas exempt de critiques et, à force d’exclure ses soutiens, il a finit par se retrouver bien seul. C’est dommage…

Revenons, si vous le voulez bien, à la 9e Journée de Synthèse nationale…

Dans le contexte actuel, cette journée prend une importance toute particulière. Il est clair que le Front, à force de ce recentrer, ne se situe plus vraiment dans la sphère politique et idéologique qui est la nôtre. Or, plus que jamais, une force nationaliste et identitaire conséquente est indispensable si on ne veut pas voir définitivement notre pays sombrer dans le magma mondialiste. Voilà pourquoi nous avons choisi comme thème : « un autre monde est possible ». Un monde débarrassé des carcans et des diktats de la haute-finance apatride, un monde dans lequel les peuples reprendraient en mains leurs destins.

Voilà pourquoi les différentes sensibilités de notre famille se retrouveront à Rungis ce dimanche 11 octobre. Interviendront successivement au cours des tables-rondes Gabriele Adinolfi, président de l’Institut Polaris (Rome), l’éditeur Philippe Randa, l’écrivain Jean-Claude Rolinat, l’identitaire méridional Richard Roudier, le solidariste Serge Ayoub, le Président de Riposte laïque Pierre Cassen, l ‘identitaire francilien Hugues Bouchu et vous même Mon cher Jérôme qui, je l’espère, nous ferez un discours aussi décapant que celui de l’an passé. Toutes ces tables-rondes seront présidées par notre Ami Robert Spieler que les lecteurs de Rivarol apprécient pour ses fameuses chroniques hebdomadaires.

L’un des moments forts de la réunion sera l’intervention d’une représentante des Communautés syriennes de France, qui soutiennent le Président Bachar dans sa lutte contre les islamistes et contre les ingérences de la coalition mondialiste dans son pays.

En milieu d’après midi, il y aura le meeting politique à proprement parlé au cours duquel prendront la parole Martin Peltier qui exposera ses vingt raisons d’être anti-américain, Roger Holeindre, Président du CNC, Pierre Vial, Président de Terre et peuple, Carl Lang, Président du Parti de la France, Luc Pécharman, délégué de Synthèse nationale à Lille et, si les gens ont encore la patience de m’écouter, je conclurait la partie politique de cette journée.

A partir de 16 h on passe à la partie festive avec un concert exceptionnel puisque cette année nous avons l’immense joie de recevoir les charmantes et talentueuses Brigandes qui, pour la première fois, se produiront en public en Région parisienne.

Toute la journée, de nombreux stands, dont celui de Rivarol et des Ecrits de Paris, seront là pour recevoir les visiteurs. Un restaurant (avec un menu français) et un bar (sans Coca) seront aussi ouverts pour le plaisir de tous…


-------------------------------------

Dans Présent du samedi 9 juin 2014 :

Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale, répond à Présent cliquez ici à l’occasion du lancement des Cahiers d’Histoire du Nationalisme. Le premier numéro de ceux-ci est consacré à Léon Degrelle.

Entretien réalisé par Catherine Robinson

- A l’occasion du 20e anniversaire de sa mort, le premier numéro des Cahiers d’histoire du nationalisme est consacré à Léon Degrelle. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

En effet, le 30 avril dernier correspondait au 20e anniversaire de la disparition de Léon Degrelle. Personnage incontournable de la Belgique des années 1930 et 1940, Léon Degrelle a marqué non seulement l’histoire de son pays, mais aussi celle des mouvements nationalistes en Europe.

Rappelons qu’après avoir créé le mouvement Rex dans les années 30, mouvement nationaliste et catholique qui eut un franc succès, Degrelle s’engagea au début de la Seconde Guerre mondiale dans ce qui fut considéré alors comme étant « la grande croisade contre le bolchevisme ». Celle-ci le mena jusqu’aux portes de Stalingrad où il se conduisit en véritable héros. Lors de la débâcle de 1945, il réussit à se réfugier en Espagne où il entreprit une carrière d’écrivain. Resté fidèle à ses engagements jusqu’à sa mort et ayant payé très cher ceux-ci, Léon Degrelle a eu une carrière plus que fascinante. Voilà pourquoi nous avons pensé que ce premier numéro des Cahiers d’Histoire du nationalisme devait lui être consacré.

- Pourquoi le terme Cahier ?

La revue Synthèse nationale existe depuis huit ans. Il y a deux ans, nous avons lancé une collection intitulée Les Bouquins de Synthèse nationale. Il s’agit de livres thématiques destinés aussi bien aux militants nationalistes qu’à ceux qui veulent mieux connaître nos idées. Ainsi, nous avons édité, entre autres, une biographie du Président portugais Salazar, des recueils de textes sur José-Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, Jacques Doriot, le chef charismatique du Parti populaire français, et un autre encore sur Dominique Venner quelques semaines après sa mort. De là est venue l’idée de dorénavant « standardiser » ces publications consacrées à des personnages, ou à des événements, qui ont fait l’Histoire de notre famille d’idées.

Voilà, en quelque sorte, la genèse des Cahiers d’Histoire du Nationalisme. Ceux-ci ont l’ambition, à terme, de devenir une véritable encyclopédie.

L’Histoire des nationalistes, que ce soit en France ou ailleurs, est constamment falsifiée par nos ennemis, cela a assez duré. Qui, mieux que nous, est capable de raconter celle-ci sans forcément tomber dans les poncifs du « politiquement correct » ? En lançant cette nouvelle collection, Synthèse nationale répond à cette question.

- En quoi ces Cahiers sont-ils un complément aux revues d’histoire de notre famille de pensée et non une concurrence ?

Il existe, et c’est une très bonne chose, quelques revues d’histoire que l’on pourrait qualifier de non conformistes. La plus connue étant La Nouvelle Revue d’Histoire qui fait un travail remarquable. Toutefois, il s’agit là de revues « généralistes » qui abordent l’Histoire dans son ensemble.

Notre ambition est toute autre. Les Cahiers d’Histoire du Nationalisme, comme leur nom l’indique, s’intéressent essentiellement à l’histoire des nationalismes français, européens et éventuellement autres. Qu’il s’agisse de celle d’un mouvement, d’un homme ou celle d’un événement marquant. Le premier numéro, consacré à Léon Degrelle et au mouvement rexiste donne un ordre d’idée de l’esprit de la collection.

L’Histoire des nationalistes est riche en événements captivants, en hommes, et en femmes, d’exceptions et en mouvements originaux. Ce ne sont donc pas les thèmes qui manquent.

Nous pensons que, tel un peuple qui ne connait pas son histoire, une famille d’idées qui ignore la sienne est une famille d’idée qui n’a pas un grand avenir. Or, nous sommes persuadés que le nationalisme sera la grande idée des siècles à venir. D’où la nécessité de faire connaitre notre histoire.

- Comment s’est passée la collecte d’articles de ce Cahier, qui en a choisit les thèmes et les auteurs ?

Le principe est simple. Chaque livraison des Cahiers explore sur environs 200 pages un thème précis. Nous confions à un spécialiste du sujet le soin de diriger la rédaction du numéro.

Ainsi, nous avons proposé au président de l’Association des Amis de Léon Degrelle, Christophe Georgy, fin connaisseur du rexisme, le soin de rassembler différentes contributions. Ont ainsi collaboré à ce premier numéro Francis Bergeron, bien connu des lecteurs de Présent, qui a publié il y a quelques années une biographie de Hergé qui fut un temps proche de Degrelle ; Camille Galic, qui nous raconte sa rencontre surprenante avec Degrelle à Madrid ; Pierre Vial, historien apprécié dans nos milieux, nous parle, pour sa part, du « mythe bourguignon » ; Edwige Thibaut, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, examine les qualités humaines de ce chef de peuple au cours de cette période tumultueuse. Nous publions un discours peu connu de Degrelle prononcé à Berlin le 7 février 1943 ainsi qu’un texte de Saint Loup. Nous interrogeons l’un des derniers témoins de l’épopée sur le Front de l’Est, Fernand Kaisergruber. D’autres, comme Henry de Fersen, Pierre Gillieth, Yvan Benedetti, Joël Laloux, Alberto Torresano, Alexandre Gabriac, Jean-Yves Dufour nous donnent aussi leurs impressions sur tel aspect de son œuvre ou telle période de sa vie. Nous avons essayé de réaliser un document le plus complet possible.

- Quels sont les prochains sujets envisagés. Comment comptez-vous diffuser ces Cahiers ?

Le deuxième numéro sortira en juin. Il sera consacré à un autre personnage qui a marqué l’histoire du mouvement national en France. Il s’agit de François Duprat qui fut, durant les années 60 et 70, le théoricien du nationalisme-révolutionnaire. François Duprat était aussi l’un des principaux dirigeants du Front national, il fut assassiné pour des raisons qui restent encore mystérieuses en mars 1978. L’enquête n’a jamais aboutie et les éléments de celle-ci sont toujours classés « secret défense ». Cependant, il laissa derrière lui une œuvre considérable qui mérite d’être plus connue. Fidèle à notre principe rédactionnel, nous avons confié à Alain Renault, ancien secrétaire général du FN et sans doute l’un des plus proches amis de François Duprat, le soin de réaliser ce numéro 2.

Le numéro suivant racontera un épisode peu connu de l’histoire des nationalistes. Au milieu des années 70, alors que la guerre sanglante opposant les chrétiens aux milices musulmanes déchirait le Liban, un groupe d’une cinquantaine de volontaires, essentiellement composé d’étudiants, se rendit sur place pour soutenir les Phalangistes de Béchir Gemayel. L’un d’entre eux, Stéphane Zanettacci, ne reviendra pas, il tomba lors d’un assaut près de Beyrouth. Cette aventure ne doit pas tomber dans l’oublie, elle mérite d’être écrite.

Puis suivront d’autres numéros qui aborderont des thèmes aussi variés que l’histoire du mouvement Ordre nouveau, la campagne Tixier-Vignancour en 1965 ou la résistance héroïque du Maréchal Mannereim en Finlande face à l’Armée rouge, numéro que nous devrons à Jean-Claude Rolinat, écrivain, formidable conteur et collaborateur régulier de votre journal…

Je vous le disais, les sujets sont tellement nombreux que Les Cahiers d’Histoire du nationalisme n’ont pas finit de faire parler d’eux.

Pour ce qui est de la diffusion, outre dans « les bonnes librairies », vous pouvez commander un exemplaire (20€ + 3€ de port) ou, mieux encore, vous abonner (110€ pour 6 numéros – chèque à l’ordre de Synthèse nationale). Ecrivez à Synthèse nationale 116, rue de Charenton 75012 Paris. Vos suggestions sont aussi les bienvenues.

-------------------------------------

A quelques jours de la 7e journée de Synthèse nationale : un entretien avec Roland Hélie sur le nouveau site "Vu de France" lancé par Franck Abed

Réalisé le 25 octobre 2013

Roland Hélie, directeur de la revue Synthèse nationale, membre de la direction de la Nouvelle Droite Populaire.

Vu de France : Pour entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous nous présenter l’événement que vous organisez le 11 novembre prochain ?

Roland Hélie : Comme chaque année, depuis 7 ans, nous organisons lundi 11 novembre prochain notre journée nationale et identitaire. Ces journées sont devenues, au fil des ans, le rendez-vous d’automne des forces nationalistes. Plusieurs centaines de personnes, souvent plus du millier, y assistent et c’est l’occasion pour nous d’aborder des thèmes politiques en fonction de l’actualité du moment. Cette année, compte tenu des événements que vous avons vécu ces derniers mois, à savoir la multiplication des manifestations d’une ampleur inégalée contre la loi Taubira et la vague de provocations et la répression orchestrées par le pouvoir depuis le mois de juin, en particulier suite à ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Méric », le thème de cette réunion sera : défendons la liberté !

Je dois préciser que l’organisation de cette 7e journée de Synthèse nationale n’a pas été chose facile. Suite aux incidents provoqués par les gauchistes au moment de l’interdiction de la manifestation programmée le 14 septembre par le Collectif pour la défense des libertés publiques, collectif dans lequel nous étions partie prenante, pour demander la libération des militants emprisonnés depuis le mois de juin, les directions des salles où nous nous réunissions les années précédentes ont refusé de nous recevoir. Ce qui est, reconnaissez-le, un comble. Nous avons donc été obligés de nous rabattre sur l’Espace Jean Monnet à Rungis (1). Cette salle, immense, à l’avantage de pouvoir recevoir un public nombreux ainsi que beaucoup de stands. Voilà pourquoi nous donnons une nouvelle dimension à cette réunion. Il s’agit de rassembler, en cette date hautement symbolique, toutes celles et tous ceux qui refusent de voir les forces patriotiques bâillonnées et persécutées.

Plusieurs tables-rondes auxquelles participeront, outre les collaborateurs réguliers de la revue, des personnalités diverses de notre famille d’idées, comme les écrivains Pierre Hillard, Michel Drac, Jean-Claude Rolinat, ou encore notre camarade italien Gabriele Adinolfi émailleront la journée. Enfin, à partir de 16 h 00, un meeting au cours duquel prendront la parole Serge Ayoub, ancien porte-parole de 3e Voie, mouvement dissout en juillet dernier, Roger Holeindre, infatigable combattant de la liberté, Richard Roudier, Président du Réseau Identités, Robert Spieler, ancien député, fondateur de la NDP et chroniqueur à Rivarol, Carl Lang, fondateur du Parti de la France, et moi-même, sera le moment fort de cette journée.

J’invite donc les lecteurs de votre blog, Mon Cher Franck, à venir nombreux participer à ce grand rendez-vous. La réussite de cette réunion sera un véritable pavé dans la gueule de ceux qui s’obstinent à vouloir nous faire taire…

VdeF : D’aucuns vous reprochent vos alliances avec Pierre Cassen de Riposte laïque ou Renaud Camus, car ces derniers ne seraient pas de « droite ». Que leur répondez-vous ?

RH : Il faut d’abord préciser que Synthèse nationale est une revue qui, comme son nom l’indique, est ouverte à toutes les sensibilités de la mouvance nationale, nationaliste et identitaire. En sept ans d’existence, elle a ouvert ses colonnes à plus d’une centaine personnalités qui se réclament peu ou prou de cette famille d’idées.

Pour nous, la ligne de fracture se situe entre ceux qui acceptent docilement de voir notre pays et notre civilisation se diluer dans ce magma mondialiste que le Système veut nous imposer et ceux qui le refusent. Il se trouve que parmi ces réfractaires au mondialisme il y a aussi des gens qui viennent d’autres horizons. Ce dont je me félicite. Nous n’allons tout de même pas leur fermer la porte. Certes, nous ne sommes pas forcément d’accord avec eux sur tout, mais qu’importe.

Prenons l’exemple de Pierre Cassen que vous citez dans votre question. Nous avons eu, lui et moi, des itinéraires diamétralement opposés. Il vient de l’extrême gauche, moi, je suis et j’ai toujours été un militant de la droite nationaliste. Aujourd’hui, face à l’islamisation de la France et de l’Europe, conséquence logique d’une immigration incontrôlée voulue par l’hyper-classe mondialiste, nous nous retrouvons côte à côte dans un combat que nous estimons l’un et l’autre comme salvateur pour notre pays. Je trouve cela plutôt positif. Nous ne devons pas rester éternellement isolés, campés derrière nos certitudes. Si nous voulons gagner, nous devons nous rassembler.

Vous citez également Renaud Camus. Allons-nous nous plaindre de voir un écrivain de son talent et de sa renommée défendre aujourd’hui les mêmes thèses que les nôtres ? Certainement pas. Depuis le milieu des années 60, avec Europe Action et la FEN (Fédération des étudiants nationalistes) les nationalistes ont été les premiers à sonner le tocsin pour alerter nos compatriotes du danger que représente l’immigration incontrôlée. Au début des années 70, Ordre nouveau avait organisé la première campagne d’envergure nationale sur ce sujet. Cela lui couta une dissolution en juin 1973. Il ne vous a pas échappé non plus que, depuis le début des années 80, un certain Jean-Marie Le Pen ne s’est pas privé de dénoncer ce grave problème et l’a ainsi amené au centre du débat politique actuel. Alors je me réjouis de voir que d’autres partagent aujourd’hui cette vision des choses.

Ce qui me surprend, c’est que les gens de gauche, toujours si fougueux lorsqu’il s’agit de défendre leur conception de la liberté, ne soient pas plus nombreux à ouvrir les yeux.

VdeF : Après plus d’un an de présidence de François Hollande, quel premier bilan tirez-vous ?

RH : Que voulez-vous, à chaque nouveau président on découvre que l’on peut encore descendre plus bas. Le pire est d’ailleurs peut être hélas devant nous. Ce garçon ne mériterait même pas que l’on s’arrête sur son cas mais le drame, c’est que notre destin est entre ses mains. En fait, qu’il s’agisse de Hollande ou de ses prédécesseurs, nous avons affaire qu’à des petits serviteurs locaux de l’idéologie mondialiste. Savez-vous que le gouvernement français à moins de pouvoir aujourd’hui que le Conseil d’administration de la Goldman Sachs ? Tout est dit.

VdeF : Vous dirigez le site et la revue Synthèse nationale. Pourriez-vous nous parler du développement de ceux-ci ?

RH : La revue Synthèse nationale vient de faire peau neuve. Elle a adopté une nouvelle maquette plus jeune et plus attractive j’espère. Cela symbolise notre volonté de continuer et d’amplifier notre combat.

Nous avons lancé, il y a deux ans une maison d’édition, Les Bouquins de Synthèse nationale. Nous venons de publier notre huitième titre, un ouvrage consacré à José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, à l’occasion du 110e anniversaire de sa naissance.

Le 11 novembre sortira notre neuvième titre, un ouvrage collectif consacré à la désintégration du Système. Nous voulons prouver, dans ce livre, que le Système mondialiste que nous combattons arrive à sa fin. Ce n’est donc pas le moment de baisser les bras.

VdeF : La situation du pays n’est-elle pas trop catastrophique pour que sa situation s’améliore ?

RH : Ce que l’Histoire a fait, l’Histoire peut le défaire. Rien n’est irrémédiable. Mais le temps presse. Alors restons inaccessibles au découragement, pour reprendre la fameuse phrase de José Antonio, et retrouvons-nous nombreux, au-delà de nos divisions du passé et présentes, lundi 11 novembre à Rungis. Tant que les nationalistes se battront, la France vivra !

7e Journée nationale et identitaire organisée par Synthèse nationale : lundi 11 novembre 2013, de 11 h à 18 h, Espace Jean Monnet 47, rue des Solets à Rungis SILIC – 94 – RER Ligne C, station Rungis La Fraternelle. De la Porte d’Orléans, prendre l’A6, sortie Rungis, suivre autres secteurs, puis SILIC et enfin Espace Jean Monnet. Parking assuré. Entrée : 10,00 €

Propos recueillis par Franck ABED le 25 octobre 2013


-----------------------------------------

ENTRETIEN AVEC LE SITE BELGE "NATION" (janvier 2011) :

Roland Hélie est l’animateur de la revue française Synthèse Nationale. Il est également un des cadres dirigeants de la Nouvelle Droite Populaire. Il nous a fait l’amitié de bien vouloir répondre à quelques questions.

NATION : Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer quel est votre parcours politique ?

Roland Hélie : J’ai commencé à m’intéresser à la politique lorsque j’avais 14 ans. C’était au début des années 70, l’essentiel du débat politique dans les lycées et dans les facultés était alors monopolisé par les communistes et les gauchistes de toutes obédiences. Lorsque l’on refusait cette mainmise idéologique, c’était mon cas, on se retrouvait très vite au milieu du désert. La « droite » classique, bien qu’étant au pouvoir, était inexistante sur le terrain et rencontrer des militants de ce que l’on appelle aujourd’hui « la droite radicale » et qui était plus communément appelée alors l’« extrême droite » relevait quasiment du parcours du combattant.

Et pourtant, en 1973, j’entendis parler d’un jeune mouvement dont les idées et les méthodes me semblaient correspondre à ce que j’attendais, il s’agissait d’Ordre nouveau. Je me souviens du 21 juin de cette année-là, Ordre nouveau organisait son meeting « fatal » à la Mutualité et le Quartier Latin était à feu et à sang. J’avais 15 ans et j’ai passé la soirée l’oreille rivée sur mon transistor pour écouter le déroulement des affrontements qui durèrent jusqu’à tard dans la nuit. Le lendemain matin, ma décision était prise, j’écrivais au siège du mouvement, rue des Lombards, pour adhérer. Mais mon enthousiasme fut très vite contenu car, une semaine plus tard, Ordre nouveau était dissout par le pouvoir. Première désillusion…

Néanmoins, au début du mois de septembre, je fus contacté par un garçon, étudiant à Poitiers, qui voulait créer une section du Front national à Niort, la ville où j’habitais alors. Il m’envoya un bulletin d’adhésion et le programme « Défendre les Français ». Certes, ce n’était pas Ordre nouveau, mais le Front avait été créé par les responsables d’ON, donc cela ne pouvait pas être mal. Mais, lorsque je revis mon camarade étudiant poitevin, quelques semaines plus tard, celui-ci m’annonça que l’ensemble (somme toute assez réduit) des militants du Front national de la région avait décidé de rejoindre les Comités Faire Front, structure provisoire qui rassemblait les cadres et les militants issus d’ON à la suite d’un désaccord survenu avec Jean-Marie Le Pen. Première scission…

En à peine six mois de militantisme, j’avais déjà connu du haut de mes seize ans les deux principales maladies de l’extrême droite française, la déceptionnite et la scissionnite. Pas mal pour un début. Normalement, j’aurais dû renoncer à persister dans cette voie et me consacrer à des activités plus conformistes, mais il n’en fut rien. Quelques mois plus tard, les Comités Faire Front donnèrent naissance au Parti des forces nouvelles, parti pour lequel j’allais consacrer l’essentiel de mon temps libre au cours des dix années qui suivirent.

Lorsque j’ai commencé à militer, ma motivation principale était bien sûr l’anticommunisme. L’attitude des profs engagés à gauche et celle des élèves qui, souvent par souci de se faire bien voir, en faisaient autant suffisaient pour me motiver. Néanmoins, très vite, grâce en particulier à la lecture de revues comme Défense de l’Occident, Rivarol ou La Pensée nationale, cet anticommunisme somme toute « réactionnaire » se transformait en nationalisme « révolutionnaire ».

A la fin des années 70, je m’installais à Paris pour continuer mes études. La Droite nationale traversait alors une sorte de désert politique. Il fallait faire exister notre parti et par conséquent nos idées ; faire en sorte que la flamme nationale, cette magnifique flamme allumée par nos maîtres à penser et par nos grands ancêtres, ne s’éteigne surtout pas. Dans la France giscardienne aseptisée de la fin des années 70, ce n’était vraiment pas évident…

En 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, la plupart des dirigeants nationaux du PFN étaient persuadés que notre famille d’idées était définitivement condamnée à disparaître et qu’il était temps de se reconvertir dans la droite conservatrice. Nous étions quelques-uns, avec Jack Marchal et Roger Girard, à penser le contraire, voilà pourquoi nous avions décidé de continuer le combat. Nous étions jeunes, clairvoyants et remplis d’espérance mais sans aucune expérience de la politique politicienne et sans aucun moyen financier. Pendant trois ans, notre préoccupation majeure fut de combler ces lacunes en tentant de faire régulièrement « la une » de la presse grâce à un activisme débordant et plus ou moins réfléchi qui, en réalité, nous conduisit dans une impasse (isolement politique, arrestations et emprisonnements arbitraires de militants, destruction de nos locaux par un attentat jamais élucidé…).

Lorsqu’en 1984 nous assistâmes à la percée historique du Front national, « l’organisation rivale du PFN » pour reprendre le qualificatif que lui donnait la presse à l’époque, la raison voulut que nous décidâmes d’auto dissoudre notre parti afin de rejoindre le Front. D’ailleurs, dès 1983, des pourparlers avaient déjà été engagés avec Jean-Pierre Stirbois, alors Secrétaire général du FN, à cette fin.

Durant les 5 années qui suivirent, je militais donc au Front national.

En 1989, après la disparition tragique de Jean-Pierre, j’ai quitté le FN pour participer à une expérience qui me semblait intéressante, les Comités Espace Nouveau, structures authentiquement nationalistes révolutionnaires qui devaient se transformer au printemps 1992 en Alliance populaire puis en Parti national républicain. Mais cette expérience s’avéra être un échec et, en 1999, je me retirais de l’action politique.

NATION : Pouvez-vous nous expliquer le pourquoi et le comment de Synthèse Nationale ?

RH : Le virus ne nous quitte jamais aussi facilement. Ayant gardé tous mes contacts au sein de la famille nationaliste, en 2006 je décidais de me relancer dans l’aventure. Comme je vous l’indiquais au début de cette présentation, Défense de l’Occident, la revue de Maurice Bardèche, avait contribué à ma formation politique, ainsi qu’à celle d’un grand nombre de mes camarades. Or, en 2006, ce type de revue n’existait plus. D’où notre idée, avec quelques amis parmi lesquels Robert Spieler, de créer la revue nationale et identitaire Synthèse nationale. Nous venons de sortir le n°21 et de fêter son 4ème anniversaire, le 11 novembre dernier à Paris lors de notre 4ème journée nationale et identitaire, en présence d’un millier de personnes. Synthèse nationale est devenue une revue de référence dans le paysage médiatique national français.

Au-delà de ce positionnement, Synthèse nationale, dès sa création avait une autre ambition, et non la moindre. Celle d’introduire au sein de notre famille, tant divisée et morcelée, un nouvel état d’esprit. Jusque là, les différents mouvements se regardaient en « en chiens de faïence », chacun était persuadé que les autres étaient des ennemis. Lors de la première journée nationale identitaire, en octobre 2007, nous avons réussit à réunir pratiquement toute la famille à la même tribune : de l’œuvre française au Bloc identitaire (qui faisait moins la fine bouche à cette époque), du MNR à certains élus du FN, de Terre et peuple aux milieux catholiques traditionalistes comme Monde et vie, de Minute à Rivarol en passant par des journalistes de Présent etc… Bref, du jamais vu depuis des décennies. Ce n’était pas évident au départ et finalement, tout s’est bien passé. Je dois dire que je suis assez heureux de cette réussite puisque, depuis, nous avons pu plus ou moins la renouveler chaque année. Le processus d’entente des forces nationales est amorcé et je pense que Synthèse nationale y est pour quelque chose.

NATION : Vous êtes également une cheville ouvrière de la « Nouvelle Droite Populaire », quelle est l’origine de ce mouvement et quels sont ses objectifs ?

RH : La Nouvelle Droite Populaire, dont le Délégué général est justement l’ancien député alsacien Robert Spieler, qui fut aussi à l’origine de Synthèse nationale, a été créée en mai 2008. Juste après les élections municipales qui avaient vu la chute du Front national (une quarantaine de listes et des résultats très inférieurs à ceux de 2001). Le constat était simple : 90% des militants de la cause nationale et identitaire étaient dans la nature. Ils ne se reconnaissent plus dans la formation, le FN, qui était sensée les rassembler. Si l’on fait abstraction de ces derniers mois au cours desquels le Front s’est refait artificiellement une santé en vue du congrès qui « décidera » de la succession de Jean-Marie Le Pen, cette situation n’a fait qu’empirer (je vous rappelle qu’en 2009, Carl Lang et un grand nombre de cadres historiques du FN ont quitté ce mouvement pour créer le Parti de la France).

Notre projet est donc, si l’on ne veut pas que le mouvement national disparaisse, de créer les structures nécessaires pour remobiliser ses troupes.

La NDP est, dans cette perspective, une organisation militante originale qui se définit comme nationaliste, régionaliste, identitaire et européenne. Un peu ce qu’était le PFN en son temps. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si une grande partie des membres de sa direction nationale a appartenu au PFN.

Pragmatique, dans l’esprit de Synthèse nationale, la NDP a dès sa création entrepris un travail dans la perspective d’une refondation future de la famille nationale. Elle a ainsi œuvré en faveur du regroupement en vue des élections européennes de juin 2009 et des régionales de mars 2010 des principales formations de la droite nationale et identitaire. C’est ainsi que des listes communes avec le Mouvement national républicain et le Parti de la France se sont constituées. Ainsi, aux régionales de mars 2010, en Lorraine, une liste intitulée « Non aux minarets » regroupant le MNR, le PdF et la NDP a fait plus de 3% des suffrages. Une autre liste similaire a totalisé 2,7% en Franche-Comté.

Elle veille aussi à occuper le terrain. Le 9 mai dernier elle a activement participé à la grande manifestation contre le mondialisme qui a rassemblé plus d’un millier de militants nationalistes dans les rues de Paris. Une délégation de NATION nous avait d’ailleurs fait l’amitié de se joindre à nous ce jour là.

NATION : Pour vous, la mouvance nationaliste/identitaire française est-elle désunie pour encore longtemps ?

RH : Vous savez, si le Front national est repris par Marne Le Pen, celui-ci fera tout pour devenir un mouvement respectable. Il se transformera petit à petit en une sorte de CNI (le parti de droite de conviction des années 50, qui rassemblait alors une centaine de députés, dont Jean-Marie Le Pen et aussi Valéry Giscard d’Estaing, et qui s’est rallié aux gaullistes du RPR dans les années 70. le CNI a quasiment disparu aujourd’hui). Peut on considérer qu’un tel Front fera encore partie de ce que vous appelez la mouvance nationaliste/identitaire ? Personnellement, j’en doute.

Quant au Bloc identitaire, celui-ci clame à qui veut l’entendre, depuis son dernier congrès, qu’il n’a plus rien à voir avec « l’extrême droite nationaliste », allant jusqu’à qualifier les idées du FN « d’antisémites » ce qui est quand même un tantinet exagéré. Enfin, si le BI pense que sa respectabilité passe par ce type de reniements, c’est son problème. Dont acte et bon vent.

On parle souvent des divisions endémiques qui fragilisent notre famille politique. Il serait un jour intéressant de s’interroger sur les causes, qui sont toujours les mêmes, de ces divisions plutôt que de se lamenter sur elles.

En fait, la seule force crédible capable aujourd’hui d’incarner nos idées est donc l’entente MNR-PdF-NDP. Elle a annoncé, en juillet dernier la constitution d’un rassemblement de la Résistance nationale pour les prochaines élections (législatives et présidentielle) prévues au printemps 2012. Pour notre part, à Synthèse nationale et à la NDP, nous ferons tout ce que nous pourrons pour que ce rassemblement soit le plus performent possible. Il en va de l’avenir de la France.

NATION : Quels sont les objectifs et les espoirs de Synthèse Nationale et de la NDP pour 2011 ?

RH : Continuer et intensifier le travail entrepris. Multiplier les réunions, les campagnes et les actions afin de montrer que la France française et l’Europe européenne n’ont pas dit leur dernier mot. A ce sujet, je donne rendez-vous aux camarades de NATION le dimanche 8 mai prochain à Paris où nous organisons une grande démonstration de force. Nous en reparlerons si vous le voulez bien.

NATION : Quelle est votre conception de l’Europe et de la collaboration entre mouvements européens ?

RH : Je pense que l’Europe est une complémentarité de la nation. Celles-ci ont un passé commun, elles ont un destin commun. Mais l’Europe bruxelloise que nous ont imposée les politiciens mondialistes depuis une cinquantaine d’années est un obstacle à la création de cette Europe que nous souhaitons. Voilà d’ailleurs pourquoi nous menons en France, depuis le mois de septembre, une campagne militante en faveur de la sécession. Nous pensons que l’entente des peuples d’Europe est une nécessité absolue face aux dangers communs qui nous menacent. En particulier face à l’immigration afro-maghrébine et son corolaire qui est l’islamisation rampante de notre continent et aussi, et surtout, contre ceux qui, par haine de notre identité, ont engendré cet état de fait. Pour retrouver sa puissance face aux défis qui sont ceux du XXIème siècle, nous pensons qu’un axe Paris-Berlin-Moscou sera la colonne vertébrale de l’Europe que nous souhaitons. Il y a encore beaucoup de travail et le temps presse car, de jour en jour, l’Europe est de moins en moins européenne et la France de moins en moins française.

Dans cet esprit, depuis des années, nous avons veillé à entretenir des relations franches et cordiales avec les forces nationales et identitaires des différents pays européens. Bien sûr, chacun a sa spécificité et il peut arriver que nous soyons en désaccord sur telle ou telle initiative prise par l’un ou plusieurs de ces mouvements. Néanmoins, ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous divise. Je crois que les liens personnels entre les différentes personnalités qui luttent en Europe pour la même cause sont primordiaux. Je suis donc très content que des liens se soient créés ces derniers temps entre la NDP et le mouvement Nation. N’oublions jamais que nous avons le même destin. Celui-ci peut être tragique comme il peut être radieux. A nous tous de faire en sorte que soit la seconde possibilité qui l’emporte.

NATION : Un département français en plus, du nom de Wallonie, vous le sentez bien ?

RH : C’est aux Wallons de décider.

NATION : Un mot pour terminer ?

RH : Je remercie NATION de m’avoir invité à exposer ma conception des choses. Depuis des années nous nous croisons, nous avons de nombreux amis communs, nous nous battons pour la même cause, et nous ne nous connaissions pas vraiment. J’espère, et je suis sûr, que maintenant nous nous battrons ensemble.

--------------------------------------------


UN ENTRETIEN AVEC E-DEO :

2 novembre 2009

Le site d'information catholique E-deo a publié, lundi dernier (2 novembre 2009 - NDLR), un entretien avec Roland Hélie :

E-DEO : Votre constat sur ces 2 ans et demi de Sarkozysme...

Sarkozy avait compris, en 2007, qu’une campagne présidentielle, pour un candidat comme lui, ne pouvait se gagner qu’« à droite ». D’où les multiples contorsions auxquelles il s’est livré pour essayer de conquérir l’électorat national. Celui-ci, consterné par certaines prises de positions de Jean-Marie Le Pen (Valmy, Clémenceau, la dalle d’Argenteuil, des affiches incompréhensibles et une « dédiabolisation » anachronique…), s’est, en partie, facilement laissé séduire. Ceux qui se sont fait avoir ont certainement pensé qu’il valait mieux voter pour un Sarkozy qui réaliserait qu’une partie de leurs espérances plutôt que pour un Le Pen décrédibilisé qui n’a plus beaucoup influence sur la politique française.

C’était bien mal connaître les politiciens du Système. A propos des méfaits de l’immigration par exemple, Sarkozy avait promis « le karcher », et finalement il leur a donné des ministères à des personnes issues de l’immigration…

Depuis, nous allons de Carybde en Scylla. Regardez simplement ce qui s’est passé depuis un mois : l’affaire Frédéric Mitterrand, l’affaire de son fils Jean, l’affaire de la douche… nous sommes tombés bien bas. Pendant que tout cela défraie la chronique, le peuple, lui, continue à trinquer.

Pour faire simple, je pense que nous n’avons rien à attendre d’un président issu du Système. Que le pouvoir soit social-démocrate ou qu’il soit libéral, cela ne change rien. Il faut aujourd’hui procéder à une rupture totale. Nous travaillons dans ce sens.

E-DEO : Quel est l'objectif de cette 3ème journée (*) de Synthèse nationale ?

La revue et le blog d’information quotidien Synthèse nationale ont été créés il y a trois ans. Notre objectif est, à notre modeste niveau, d’introduire au sein de notre famille politique un nouvel état d’esprit reposant sur le respect mutuel de chacune de ses composantes. Le camp national comprend de nombreuses sensibilités qui souvent se sont affrontées. Mais toutes ont la volonté de défendre nos identités, que celles-ci soient régionales, française ou européenne. Leur existence étant plus que jamais menacée.

En ouvrant ses pages à un grand nombre de personnalités représentatives, une soixantaine à ce jour, ou en les invitant à ses réunions, Synthèse nationale a réussi à prouver que tous pouvaient se retrouver sur l’essentiel. L’heure n’étant plus aux tergiversations stériles sur tel ou tel point du programme ou de la doctrine des uns ou des autres mais à l’unité d’action. Nous sommes devant la nécessité vitale d’engager la reconquête de notre continent. Pour cela toutes les énergies doivent se rassembler.

Et, finalement, je pense que les évolutions récentes que l’on peut observer au sein de notre famille prouvent que nous n’avons pas perdu notre temps. L’entente réalisée lors des élections européennes de juin dernier entre le Parti de la France (PdF), le MNR et la Nouvelle Droite Populaire (NDP) ; le ralliement de Pierre Vial à la NDP ou celui de cadres villiéristes, ou venant du mouvement de madame Boutin, au PdF démontre que les choses bougent (Emmanuel Delhoume, NDLR).

La présence, mercredi 11 novembre à Paris, à notre 3ème journée nationale et identitaire, dont le thème est « Rassembler et résister », de responsables politiques, tels Carl Lang, Robert Spieler, Annick Martin, Pierre Vial, Jean-Claude Rolinat, Pierre Descaves… d’écrivains, d’éditeurs et de responsables associatifs, tels Francis Bergeron, Franck Abed, Frédéric Pichon, Philippe Randa, Anne Kling, René Gandillon, Jean-Gilles Malliarakis, et bien d’autres… d’invités européens comme Hilde Delobel, représentante du Vlaams belang, Alberto Torresano, figure de la Phalange espagnole et rédacteur de la revue Identidad, Gabriel Adinolfi, inspirateur de la droite radicale italienne, des amis catalans, portugais, allemands de Pro Köln… l’ensemble des collaborateurs de la revue, Arnaud Raffard de Brienne, Patrick Parment, Marc Rousset, Patrick Gofman, Lionel Baland, Pieter Kerstens, Nicolas Tandler, Vincent Valois, François Ferrier… prouve, s’il en était encore besoin, que cette volonté d’entente existe bien.

Les lecteurs d'e-deo qui souhaitent en savoir plus sur notre démarche sont bien entendu les bienvenus.

E-DEO : Croyez-vous sincèrement que ces tendances parfois très différentes de la droite nationale puissent travailler ensemble ?

Elles n’ont plus le choix. L’arrivée massive sur notre sol européen de populations venues d’ailleurs transforme la nature de notre continent. Si rien n’est fait, dans quelques décennies nous n’existerons plus. Or, jusqu’à maintenant, seule la droite nationale, dans son ensemble, a été clairvoyante sur ce sujet.

Pour le moment les populations allogènes représentent environs 20 % de la population de l’Europe. Les Européens de souches sont donc encore 80 %. Qu’en sera-t-il dans 30, 40 ou 50 ans ? Si on veut réagir, c’est tout de suite et c’est maintenant. Le jour où l’Islam sera majoritaire, la messe en latin ou de la célébration des solstices ne seront plus vraiment d’actualité. Il faut en être conscient. C’est, je crois, ce que des gens aussi différents que Pierre Vial, de Terre et Peuple, ou Franck Abed, du mouvement catholique Génération FA8, pour ne citer qu’eux, ont compris.

Je précise que je dis cela sans aucun mépris pour quiconque. Chacun a sa

Publié dans Entretiens avec Roland Hélie | Lien permanent