samedi, 05 juillet 2025
Les 85 ans du massacre de Mers-el-Kébir
Maurice Bernard
Chaque 3 juillet (c’était il y a deux jours) représente un jour de deuil pour la France et sa marine. Le 3 juillet 1940, en effet, douze jours après la signature de l’armistice du 22 juin, sur ordre du Premier ministre Winston Churchill, une escadre britannique a attaqué les bâtiments français au mouillage à Mers-el-Kébir, dans la rade d’Oran.
En fait, ce qui se passe ce jour-là, devant les côtes de l’Algérie française, est un nouvel exemple d’une vieille habitude de la "perfide Albion". Faisons un saut rapide dans l’histoire… En août 1807, la Grande-Bretagne exige du royaume du Danemark qu’il lui livre sa flotte afin que l’empereur Napoléon ne puisse l’utiliser. Début septembre, devant le refus des Danois, l’escadre envoyée devant Copenhague bombarde la ville durant quatre jours. Finalement, les Anglais repartent avec une soixantaine de bâtiments danois, dont 18 vaisseaux de ligne. Cet épisode largement méconnu est à l’origine d’une expression : « Copenhaguer une flotte ».
Cent trente-trois ans plus tard, rebelote : le 3 juillet 1940, les Anglais entreprennent, avec l’opération Catapult, de "copenhaguer" les éléments de la flotte française qui se trouvent à leur portée. La raison officielle : éviter qu’ils ne tombent entre les mains des Allemands. Le point d’orgue : l’attaque de Mers-el-Kébir où, pourtant, ne se trouvent que 4% des bâtiments tricolores de l’époque. L’affaire est rapide mais sanglante. Après seulement treize minutes de bombardement, on dénombre en effet 1 300 morts français (dont 70% sont des Bretons) et 300 blessés.
Ces victimes des tirs britanniques de Mers-el-Kébir représentent tout de même 53% de l’ensemble des pertes de la marine française enregistrées entre septembre 1939 et juillet 1940 !
Pour finir cette évocation, il n’est pas inutile de rappeler un autre événement qui concerne directement ces 1 300 morts français.
De 1962 (année de l’indépendance de l’Algérie) à la fin des années 1990, le cimetière militaire où ils reposent a été entretenu par l'armée algérienne. Mais avec la guerre civile (entre le pouvoir militaire et les islamistes) qui a ensanglanté le pays durant les années 1990, le lieu a été laissé à l'abandon. Résultat : à la fin de cette décennie terrible, les premières dégradations ont été constatées et en avril 2005, des visiteurs de passage ont découvert un cimetière entièrement profané : croix martelées et brisées, plaques de cuivre portant les noms des défunts arrachées, ossuaire à ciel ouvert, ossements piétinés et mélangés à des gravats (cliquez ici)...
Durant la seconde moitié de l’année 2006, alors que Michèle Alliot-Marie était ministre de la Défense, les autorités françaises ont fait restaurer la nécropole… en veillant à la rendre la plus discrète possible afin de ne pas heurter la "sensibilité islamique à fleur de peau" de leurs "amis" algériens. Les croix blanche de naguère ont donc été remplacées par « de petites stèles discrètes » (site du ministère des Armées, juin 2014), en principe « inviolables », et ne comportant qu’une minuscule plaque d’identité accompagnée d’une croix encore plus minuscule…
Décidément, la culture de la mauvaise conscience et du repentir ne mène qu’à la lâcheté et à la soumission.
Une partie du cimetière en 2005...
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10:41 Publié dans Maurice Bernard | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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