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vendredi, 28 juin 2019

L’ECOLOGIE POLITIQUE EN FRANCE

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Franck Buleux, Métainfos cliquez là

Le score de la liste emmenée par Yannick Jadot, près de 14 % des suffrages exprimés, lors des dernières élections européennes, a donné des ailes au « parti Vert » français, Europe-Écologie-Les Verts (EELV). Outre le fait que ce score n’ait rien d’exceptionnel comparé aux précédents, le mouvement écologiste français n’a jamais particulièrement brillé par son autonomie, se plaçant rigoureusement et de manière exhaustive au cœur de l’union de la gauche, de la gauche plurielle comme la surnommait l’ancien Premier ministre de 1997 à 2002, Lionel Jospin.

Ce score n’a rien d’exceptionnel, si Daniel Cohn-Bendit rassemblait 16 % des suffrages en 2009, déjà Antoine Waechter récoltait 11 % en 1989, dépassant largement la liste emmenée par l’icône Simone Veil, candidate des centristes et approchant, à un point près, celle de Jean-Marie Le Pen. L’environnementaliste Antoine Waechter, désormais président du Mouvement écologique indépendant (MEI), ancien allié d’EELV, fut, en effet, le premier Vert à dépasser les 10 %. Mais déjà, en 1977, lors des élections municipales, de nombreuses listes d’obédience écologique ont obtenu de bons scores et ont permis, en se reportant massivement sur les listes emmenées par l’Union de la gauche, la défaite de nombreux maires de la majorité giscardienne de l’époque.

Mais ces scores, pour élevés qu’ils soient, ne sont en rien pérennes. En effet, les électorats socialiste et écologiste sont d’une telle proximité (idéologique, socio-professionnelle…) qu’il apparaît très difficile de les dissocier, c’est la raison pour laquelle il apparaît difficile de mesure le score vert avant les élections. L’électeur moyen vert peut être un électeur socialiste, et inversement. L’électorat urbain, « boboïsée » ne connaît pas de frontières nationales (ça, nous le savons !) mais il ne connaît pas, non plus, de réelles frontières entre social-démocratie et écologie politique.

Cette proximité s’est encore développée avec l’arrivée de La République en marche (LREM), dont les premiers bons résultats (lors de la présidentielle et des législatives de 2017) sont dus à une masse d’électeurs venus du PS et d’EELV, laissant Benoît Hamon à un niveau électoral résiduel, 6 %.

Mais cette proximité, cette masse électorale (à laquelle semblent se joindre de nombreux électeurs classés à droite, depuis les élections européennes de mai dernier) n’a jamais permis de réelle victoire.

Les résultats des partis Verts français n’ont jamais donné lieu à une réelle pérennité. Le vote « bobo », comme la vague sur le rivage, se retire jute après avoir monté. D’ailleurs, les experts de LREM l’ont bien compris, observant avec envie les 18 % des différents mouvements écologistes et animalistes le 26 mai dernier. Cette réserve de voix peut permettre aux mouvements centraux, pour ne pas dire centristes, de voir l’avenir… en vert.

Cette récolte devrait se limiter à deux points, essentiels.

D’abord, le vote vert, nonobstant les options environnementaliste et animaliste, est un vote visant à soutenir des mouvements extrêmement ancrés à la gauche de l’échiquier politique. Le programme des Vers ressemble plus à une société encadrée (moins d’enfants, fin de nombreuses énergies, fin de l’automobile…) qu’à un mouvement centriste mais l’électeur ne voit pas cette évidence, il faudra lui rappeler que le « Khmer vert » semble plus représentatif que le « gentil environnementaliste », pâquerette à la bouche.

Ensuite la question écologique a quitté la droite. Ce respect de la nature, ce retour à l’essentiel devrait, aussi, être porté par des mouvements conservateurs et populistes. L’écosystème est valable pour les végétaux, les animaux mais pourquoi pas, pour les êtres humains ?

Le respect des communautés organiques et le développement du localisme sont des pistes à explorer pour les mouvements de droite, qui pourraient permettre de détacher des partis de gauche, des électeurs abusés dont l’environnement est l’une des principales préoccupations.

Pour nous résumer : dénoncer le vrai visage des partisans de l’écologie politique et développer l’idéal environnementaliste et le respect des animaux sont les exigences de demain.

Il ne faut pas oublier que ces combats seront, demain, essentiels pour intéresser l’électorat jeune.

L’identité n’est jamais éloignée de l’environnement. Il est largement temps de balayer Mai 68 et tous ces concepts de gauche, dont les enfants du « Baby-Boom » se font encore les irréductibles médias.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’essayiste conservateur Denis de Rougemont essaya de lier régionalisme et écologisme, rejetant les Etats-nations. Il influença le mouvement écologiste français à la fin des années 1970. Il serait temps, pour la droite, de relire (ou de lire) de Rougemont.

L’écologie est un conservatisme. Il n’est pas une rupture. Les individus qui représentent cette mouvance ne sont que des gauchistes mutants.

L’écologie est un véritable défi pour notre mouvance. Le relever ne serait que le retour aux sources d’une pensée traditionnelle.

10:21 Publié dans Franck Buleux | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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