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jeudi, 03 mars 2011

Révolte ou révolution ?

020311_175201_PEEL_huSKAq.jpgL'éditorial de Militant de ce mois :

Depuis le début de l'année 2011, parti de Tunisie, un mouvement de révolte se propage dans tout le monde musulman de l'Afrique du Nord au Proche-Orient. Il a surpris par sa soudaineté et son ampleur alors que depuis des décennies la situation semblait immuable. Un terreau social dégradé favorise le développement des germes de l'agitation populaire : ces Etats, pauvres en matières premières, sont confrontés à une population en croissance rapide, dont une partie de la jeunesse est instruite alors qu'ils ne parviennent pas à développer leur économie et permettre ainsi de sortir la population du chômage et de la misère. Les médias des pays occidentaux et leurs pseudo élites, qui ne veulent voir le monde qu'au travers de leur aveuglement idéologique et dogmatique, ne tarissent pas d'éloge sur ces populations soulevées contre des régimes dont il y a peu encore, ils s'accommodaient fort bien et des dictateurs qui étaient leurs meilleurs amis. Ils célèbrent l'avènement en ces pays de cette "démocratie" que le monde entier doit adopter. Nous ne pouvons prévoir quel sera l'avenir de ces pays mais il est certain que ces mouvements ne seront pas sans conséquences durables. La proximité de l'Etat d'Israël, inquiet de la situation égyptienne et pivot de l'équilibre politique mondial actuel pour la préservation duquel les forces dominantes du monde sont prêtes à toutes les extrémités, est un facteur décisif. Le monde européen affaibli, au sein duquel ne cessent de s'installer en masse des populations musulmanes, sera par la force des choses concerné. Actuellement, les Etats européens se pensent préservés. Rien ne semble devoir changer : l'ordre démocratique instauré en 1945 règne et est assuré pour longtemps d'autant plus qu'il a étendu ses conquêtes après 1990 dans l'Est européen. Pourtant, est-ce si assuré ? Sommes-nous dans cette situation de liberté "que tout le monde nous envie"? A la différence des régimes du Proche-Orient, où l'on use d'une coercition visible et par suite mal acceptée, la répression est feutrée, menée à coups d'étouffements médiatiques de personnages ou d'idées, de telle manière que l'on façonne le cerveau des gens en fonction de ce que les éléments dirigeants veulent qu'ils pensent avec, néanmoins, des lois répressives très dures pour ceux qui critiquent trop visiblement les racines du système. Electoralement, le système est "verrouillé". A la vérité, nous vivons sous un régime d'oppression très élaboré et tenu par des forces doctrinalement mondialistes pour lesquelles nations et identités nationales sont l'ennemi. De même, les médias occidentaux dénoncent la corruption et le népotisme régnant au Proche-Orient, les privilèges des dirigeants. Mais que dire de nos Etats d'Europe, éclaboussés de scandales, où les écarts de fortune ne cessent de grandir de manière éhontée, où les classes dirigeantes se reproduisent de manière endogène ? La grande différence avec les pays de la rive sud de la Méditerranée est que les Européens n'ont pas le ventre vide. Du moins pas encore. En dépit de sa nature prédatrice, le système, nourri au néo libéralisme, parvient encore à distribuer du pain et des jeux de cirque. Mais tout porte à penser que la situation pourrait se dégrader plus vite qu'on ne l'imagine. Crise financière et économique endémique, instabilité liée au pluri ethnisme, désindustrialisation, voilà autant de facteurs de déstabilisation à l'œuvre, sans compter ceux provenant d'événements extérieurs. Les populations ne bougent que lorsqu'elles ressentent "dans leurs tripes" que leur situation devient intenable. Ainsi naissent les révoltes. Toutefois, un mouvement de révolte ne se transforme en révolution que lorsqu'un mouvement révolutionnaire existe, a su être suffisamment patient et opiniâtre pour se structurer et s'implanter parmi la population pour en prendre la direction et l'employer pour obtenir un changement de régime selon ses vœux. Dans le monde arabo-musulman, les mouvements islamiques pourraient jouer un tel rôle s'ils savent comprendre les enjeux présents. En Europe, une telle situation se présentera, surprenante, imprévisible. Mais pour qu'elle soit utilisée au service du redressement national et européen, il est nécessaire que les nationalistes s'y préparent avec opiniâtreté par un long et patient travail, souvent ingrat, parfois d'apparence insignifiante mais vital tant les grandes choses ont de petits commencements. Il faut s'appliquer à former les futures élites de nos nations et gagner la confiance du peuple. Le temps presse. MILITANT s'y emploie avec détermination.

Source Militant cliquez ici

08:18 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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