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mercredi, 20 avril 2011

Rivarol titre : "Marine Le Pen épuratrice en chef"

jb-rivarol.jpgPar Jérôme Bourbon

Comme nous l’avions prédit pendant toute la campagne interne, les purges n’ont pas tardé dans le nouveau FN. C’est le grand nettoyage de printemps. A peine les cantonales terminées, Marine Le Pen a décidé de se débarrasser de tous les éléments encore nationalistes restés au FN. Le 19 avril, une vingtaine de cadres frontistes était ainsi auditionnée par la commission des conflits dont le jeune Alexandre Gabriac, conseiller régional de Rhône-Alpes, accusé par la presse, deux jours avant le second tour du scrutin, d’avoir fait naguère un salut hitlérien, en réalité l’ancien salut olympique en vigueur jusqu’en 1946. Gabriac a écopé d’un blâme de la part de la commission, non pour cette affaire mais pour avoir caché une condamnation pour violence il y a quelques années.

Marine Le Pen, sans prendre le temps de s’informer des travaux de la commission où siégeaient Bruno Gollnisch et Jean-Marie Le Pen qui tous deux pensent qu’il s’agit d’une photo-montage, a exclu Gabriac. D’où le courroux de Bruno Gollnisch qui a bien compris qu’il était visé et qu’il s’agissait pour Marine Le Pen de mettre au pas la fédération du Rhône qui lui est acquise et où militent plusieurs responsables naguère engagés à l’Œuvre française : «Je suis extrêmement étonné que la présidente ait pu prendre cette décision alors qu’elle se trouve à 10 000 kms de là, en vacances en Thaïlande, et qu’elle n’a donc pas pu prendre connaissance des travaux de la commission des conflits» remarque un Gollnisch estomaqué par ces procédés pour le moins expéditifs. Mais pour Lady Papa, ce qui compte, c’est de plaire aux media et à Israël et nullement d’assurer l’unité du camp national.

Le cas Gabriac n’est d’ailleurs pas isolé. Le falot secrétaire général du FN, l’insipide Steeve Briois (au moins lui ne fera pas d’ombre à Mme Le Pen !), a confirmé à Rue89 que Jean-Loup de Lacheisserie et Olivier Wyssa, deux militants historiques du FN proches de Gollnisch, «allaient également être exclus». Ancien secrétaire départemental du FN dans l’Ain, Olivier Wyssa dénonce une «une véritable purge». Accusé de “sabotage” par la direction mariniste du FN pour avoir renoncé à être candidat quelques semaines avant les élections cantonales, Wyssa, brillant intellectuel, estime aujourd’hui ne plus se reconnaître dans les «orientations très républicaines et laïcistes» de Marine Le Pen. Figure historique de l’extrême droite lyonnaise, Jean-Loup de Lacheisserie, militant depuis 1985, partage le même constat et confie à Rue89 : «Marine Le Pen veut éliminer tout le monde et ne souhaite plus avoir de catholiques traditionalistes et de pétainistes. Manque de bol, je me retrouve dans les deux cas.» Ce militant exemplaire a parfaitement compris qui était la cible de Marion dite Marine Le Pen : «A travers nous, c’est Bruno Gollnisch qui est visé.»

L’épuratrice en chef qui depuis 1998 a multiplié les purges, avant-hier contre les mégrétistes, hier contre les compagnons historiques de Jean-Marie Le Pen, ne compte évidemment pas s’arrêter là. Depuis plusieurs semaines, elle dénonce, hystérique, «l’entrisme d’un certain nombre de groupuscules, dont l’Œuvre française». Elle en a encore remis une louche le 30 mars sur la radio israélienne 90FM car lorsqu’il s’agit de stigmatiser des camarades de combat, c’est de préférence devant ses amis israéliens qu’elle les lynche! Steeve Briois a confirmé à la presse que tous ceux qui auraient la double appartenance (Œuvre, FN) seraient exclus du mouvement. Or cette situation n’avait pas gêné jusque-là la direction du FN puisque l’Œuvre ne joue pas la carte électorale et ne représente donc pas une concurrence pour le Front. Est particulièrement dans la mire Yvan Benedetti, coordinateur de la campagne de Gollnisch pendant la bataille de succession et directeur du périodique Droite Ligne. L’exclusion de Benedetti serait «une ultime provocation à l’égard de Bruno Gollnisch» estime Carl Lang qui explique : «Les secrétaires départementaux savent désormais qu’ils ont le choix entre l’allégeance totale à Marine Le Pen ou la disparition.» Quant à Pierre Vial, longtemps conseiller régional de Rhône-Alpes, il estime qu’en «s’attaquant à la fédération Rhône-Alpes, Marine Le Pen choisit de s’en prendre à l’un des derniers symboles de l’extrême droite historique». Et dire qu’il y a encore des lecteurs pour nous trouver trop sévère envers Marine Le Pen ! 

18:08 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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