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samedi, 17 septembre 2011

Présidentielle : Carl Lang, candidat canal historique...

Source Préférence nationale cliquez ici

Passer au concret. Depuis plusieurs mois, Parti de la France (PdF), Nouvelle droite populaire (NDP) et Mouvement national républicain (MNR) faisaient miroiter leur union prochaine au sein d’une confédération, sorte "d'UDF de l'extrême droite" cliquez ici. Les trois petits partis ont confirmé leur fiançailles mardi 13 septembre. Ils ont également posé un nom sur celui qui portera leurs couleurs en 2012 à la présidentielle, en confirmant le candidat pressenti, Carl Lang. Ils souhaitent prolonger l’accord aux législatives et, au-delà, que l’initiative se pérennise, voire dure «plus longtemps que l’UDF» des centristes. Laquelle, pour information, a vécu 29 ans.

Fernand Le Rachinel sera directeur du comité de soutien, en charge de la collecte des 500 signatures. Mission impossible? «La plupart des maires se décident au dernier moment, assure l’ancien imprimeur du FN. J’ai une longue expérience de ce genre d’exercice, avec cinq campagnes présidentielles derrière moi.» Pour mener la sienne, Carl Lang disposera de peu de moyens. On compte sur les militants des formations associées -mais ils sont peu nombreux- et sur une campagne Internet: «Je suis un cyber-candidat», lance Lang.

Derrière la présidentielle, les législatives

De cette union, on n’en sait pas plus pour le moment. Ni slogan, ni logo, ni organigramme. Non, l’important était mardi de présenter un candidat, dans l’esprit gaulliste (sic!) «de la rencontre d’un homme et d’un peuple», selon le délégué national de la NDP, Robert Spieler. Ce dernier s’est limité à confirmer que la plate-forme électorale aurait une structure fédérale. Et Carl Lang d’en esquisser un portrait en creux de l’actuel Front national (FN): il s’agit pour le candidat de tourner le dos à un fonctionnement «basé sur les pleins pouvoirs d’une personnalité autoritaire». Entre les lignes, comprendre Marine Le Pen. Le président du PdF précise que la structure «respectera les différences et les sensibilités», de manière à ce que «tous les courants puissent s’exprimer».

L’alliance devrait également valoir pour les élections législatives. En réalité, là est peut-être son véritable objectif. Car si Lang est voué à une candidature de témoignage à la présidentielle, l’objectif de placer 50 candidats au-dessus de la barre des 1% semble plus réaliste – et il est synonyme de financement public pendant cinq ans. Une mane vitale pour la jeune confédération.

Est-là l’explication de la porte ouverte aux militants du Bloc identitaire (BI) ? Le désistement d'Arnaud Gouillon cliquez ici a laissé ceux-ci sans candidat présidentiel. «Si un certain nombre de militants veulent participer à la campagne, ils sont les bienvenus», a affirmé Carl Lang. Pourtant, il y a encore quelques mois, certains membres de la confédération ne voulaient, au pire, pas en entendre parler, au mieux, évoquaient, déjà, un éventuel accord secret passé avec FN. Toujours pas, donc, de discussion de parti à parti pour la présidentielle. En revanche, avec une cible électorale non extensible à se partager pour les législatives, les potentiels ralliements personnels locaux pourraient valoir de l’or aux législatives. Pour le FN comme pour la «confédération».

«Je ne suis pas à la gauche d’Obama»

Aussi, et bien qu’il s’en défende, l’actuel FN et sa présidente se retrouvent une nouvelle fois dans le viseur de Carl Lang. Ce dernier, depuis qu’il s’est fait déposséder de ses fiefs électoraux par Marine Le Pen, entretient un contentieux personnel avec elle. Un contentieux qui se double d’une fracture politique, Lang essayant d’incarner une sorte de canal historique hors du FN, là où Gollnisch l’incarnerait de l’intérieur. «Je n’ai pas besoin de dédiaboliser, moi», s’amuse-t-il. «Je ne suis pas à la gauche d’Obama, ni proche d’Arnaud Montebourg sur la démondialisation.» Le président du PdF s’efforce de souligner ces différences dans ses discours depuis le mois de janvier, et jusque sur la carte de visite du Parti de la France, posé en seul représentant de la «droite nationale, identitaire et européenne».

Simple convenance que cette expression à rallonge? En réalité, chaque terme est soigneusement pesé, pour se démarquer d’un FN auquel Carl Lang s’agace d’être constamment ramené. Ainsi, il n’est pas anodin de s’identifier d’emblée à la «droite», quand Marine Le Pen a repris et renforcé la ligne «ni droite, ni gauche» de son propre parti. Pour Lang, ce terme de droite englobe, outre l’attachement à «l’ordre», une dimension économique (la promotion de l’entreprise contre l’étatisme promu par le FN depuis son virage social), religieuse (identité chrétienne contre le laïcisme sauce Marine) et intellectuelle (rigueur des principes contre patchwork programmatique empruntant à tous les bords).

Réaffirmer les fondamentaux

Une droite, donc, «nationale». Avec ce terme, c’est plutôt de la droite dite «classique» -UMP et alliés- qu’il s’agit de se distinguer: celle du «mondialisme», du libre-échange global et dérégulé, celle qui, selon Carl Lang et ses amis, renonce chaque jour à faire valoir les intérêts spécifiques de la France. En outre, les partis dits d’extrême droite, FN en tête, préfèrent être classés dans la catégorie, moins immédiatement suspecte, de «droite nationale». Encore faudrait-il accorder tous les violons de la «confédération». En juin dernier, Robert Spieler affirmait: «Je suis un extrémiste de droite et j’en suis fier» cliquez ici. Lang, lui bottait en touche, expliquant être «radicalement patriote» en soulignant qu’il s’inscrivait dans le jeu électoral et démocratique. Une étiquette d’extrême droite qu’il vient à nouveau de rejeter devant la presse.

National, le programme de Carl Lang sera aussi «identitaire», c’est-à-dire attaché à défendre l’identité. Ou les identités? Car le terme évoque immédiatement le Bloc identitaire, qui s’attache à placer  un accent particulier sur les identités régionales. Or, dans l’attelage qui doit porter Lang à la présidentielle, le NDP de Robert Spieler -ex-tête de file du mouvement régionaliste Alsace d’abord- s’est souvent positionné sur la question. Peut-être s’agit-il également de profiter de la notoriété que les actions du Bloc commencent à donner au terme «identitaire». La notion renvoie enfin à une identité débordant le cadre national: celle de la «civilisation européenne» chère à Lang et à ses amis, moins prisée au FN.

Précisément, l’adjectif «européen» vise à souligner la distance entre FN et PdF quant à la question continentale. Certes, les deux partis se déclarent opposés à «l’Europe de Bruxelles», technocratique, anti-nationale – «totalitaire», avait un jour osé Marine Le Pen. Mais, alors que le FN semble vouloir engager la France dans un cavalier seul, Lang assimile cette tentation à un suicide national. Le patron du PdF affirme la nécessité d’intégrer les démarches nationales et européennes, et rejette l’idée d’une sortie unilatérale de l’euro.

Les associés en sont persuadés: l’affirmation de ces fondamentaux leur permettra d’occuper le créneau de la «vraie» droite nationale, laissé vide selon eux par les écarts doctrinaux de Marine Le Pen. Tous misent sur son prochain échec, qui, en invalidant sa stratégie, permettrait de récupérer les fruits de la leur. Reste à savoir combien de temps ils sont prêts à attendre.

Julien Licourt et Dominique Albertini

12:20 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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