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mercredi, 13 mai 2015

« Affaire Ménard » : le spectacle est terminé !

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Gabrielle Cluzel Boulevard Voltaire cliquez ici

Bon, ben, vous pouvez remballer, les gars. Démontez l’estrade, débranchez les spots. La représentation est terminée. Un très joli concert, les claquettes indignées de Manuel Valls, la grosse caisse de François Hollande, le piano pathétique de Christiane Taubira, le violon appliqué de Najat Vallaud-Belkacem, le chœur des médias parfaitement à l’unisson et, chaque jour, un nouveau quidam qui venait se joindre à l’orchestre, comme dans le boléro de Ravel… non, c’était chouette. Mais le tribunal administratif de Montpellier vient d’un coup de doucher leur joie : il a statué sur l’affaire Ménard. Et alors ? Et alors, rien. La requête de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) a été rejetée. Il n’y a pas plus de « fiches » à la mairie de Béziers que de poux sur la tête d’un chauve.

Le juge des référés a constaté qu’il n’existait pas de « fichiers spécifiques, dématérialisés ou non, fondés sur l’appartenance religieuse, réelle ou supposée, des élèves inscrits » dans les écoles de la ville, et confirmation a été donnée que l’accès aux listes des élèves par le maire est légal.

La vérité est que Robert Ménard s’est contenté, en maire responsable, de faire au début de l’année un rapide calcul empirique, au vu des prénoms, le même calcul empirique que font les directeurs d’école responsables au mois de juin quand ils constituent leurs classes, les professeurs responsables au mois de septembre quand ils accueillent leurs élèves, parce qu’évidemment, les apprentissages ne se font pas de la même façon et au même rythme dans une classe où tous les enfants parlent la langue de Molière depuis qu’ils sont au berceau, et dans une classe où les trois quarts des élèves ont une autre langue maternelle. Que refuser de le prendre en compte serait une faute professionnelle grave, un aveuglement coupable dont les premières victimes seraient d’ailleurs ceux que l’on aurait fait mine de ne pas voir, condamnés à l’échec scolaire.

Oui, la représentation est terminée, mais ce n’est qu’un au revoir, hein ? Les intermittents du scandale ressortiront leur matériel à la première occase. Avec la même impudence et surtout la même imprudence.

D’abord parce que le parterre des amateurs devient aussi élitiste que celui de la salle Pleyel, que dans la France de M. Tout-le-Monde, cela ressemble bien à un bide et que cela finit par se voir : selon deux sondages, 54 % des Français sont « choqués par les méthodes de Robert Ménard », donc 46 % ne le sont pas, ce qui, eu égard au martèlement médiatique, est assez inattendu, et 55 % des Français sont « favorables aux statistiques ethniques ». Passons sur le fait que 9 % des Français sont à la fois en accord et en désaccord avec Robert Ménard… que ceux que la pression du politiquement correct n’a jamais rendus schizophrènes leur jettent la première pierre.

Ensuite parce que cette montée en mayonnaise est un acte pyromane. Selon la CRI, « l’affaire aurait provoqué un émoi considérable dans le pays et chez les personnes de confession musulmane ». Un émoi qui ne repose sur rien puisque, comme le précise le juge des référés, « aucun “fichier d’élèves musulmans” [n’existe] au sein de la ville de Béziers, de sorte qu’aucune liberté fondamentale n’a été méconnue », sur rien, donc, sinon les cris d’orfraie et le mot « fichage », sorti du chapeau et agité comme un chiffon rouge. Mais si émoi il y a, il est double. Émoi ouvert des musulmans, dont on attise les rancœurs, émoi rentré des « petites gens », comme dit Manuel Valls, ulcérés que l’on ne puisse pas « dire les choses ». Pour un vivre ensemble apaisé, c’est nickel.

11:08 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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