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vendredi, 26 novembre 2021

Une forme de dégoût à l'égard de la politique

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Brice Teinturier *

Dans un livre*, en 2017, j'appelais les “Plus rien à faire, plus rien à foutre” (Praf) les Français passés de déception en déception et habités par une forme de dégoût ou, du moins, de détachement grandissant à l'égard de la politique. C'était un ensemble interclassiste, avec une petite surreprésentation des milieux populaires. Je faisais la distinction entre cette catégorie-là et les coléreux que l’on retrouvait au RN ou à LFI. Parce que quand vous êtes en colère, dans la protestation, vous êtes encore en relation avec le collectif. Et j'indiquais à quel point l’enjeu d’une campagne électorale est de faire revenir des Praf. Cela vaut plus que jamais en 2022. L'évidence, c’est que ce groupe des Praf a grossi en cinq ans. Il suffit de voir les taux d'abstention colossaux qu’on a eus aux municipales et aux régionales, ce n’était pas lié uniquement au Covid. D'ailleurs, dès 2017, on avait enregistré une abstention forte à la présidentielle (22 %) et record (plus de 50 %) aux législatives: ce n'était pas dû à un simple effet institutionnel! Les Français se disent beaucoup moins en colère qu'auparavant. En revanche, ils se laissent gagner par une forme de lassitude, de résignation, même. Et ce n’est pas uniquement une conséquence du Covid! Au contraire, les études le montrent, la pandémie a redonné conscience aux Français qu'il était utile que des gens prennent des décisions pour les protéger. Non, cette crise démocratique est bien plus grave, et le vrai danger, plus que jamais, c’est le détachement. »

Propos recueillis par Soazig Quéméner pour Marianne

(*) Plus rien à faire, plus rien à foutre. La vraie crise de la démocratie, Robert Laffont, 2017.

Brice Teinturier est analyste politique et, directeur général d’Ipsos

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Penser sous la mitraille

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Plus de cinq mois avant la présidentielle, et chacun peut pressentir qu’elle n’apportera pas les réponses pourtant essentielles aux défis que doit relever notre pays. Il apparaît que le problème n’est plus seulement la dévastation du champ politique et le désert qui en résulte mais la question de savoir si l’on peut encore porter une proposition politique qui ne soit pas une caricature, une vocifération. Natacha Polony, dans cet édito de Marianne de cette semaine pose la question.

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 Source : Marianne 26/11/2021

11:11 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |