lundi, 05 septembre 2022
Il faut rouvrir Fessenheim, arrêter les éoliennes et virer Macron !
Marc Rousset
La centrale de Fessenheim n’a été exploitée que pendant 42 ans de 1978 à 2020. Suite à une décision stupide de Macron, pour des raisons électoralistes vis-à-vis des Khmers verts, et afin de ménager « en même temps » la chèvre et le chou, en application de la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (plafonnement de la production d’électricité d’origine nucléaire), les réacteurs n°1 et n°2 de la centrale de Fessenheim ont été respectivement mis à l’arrêt définitif les 22 février et 30 juin 2020. Contrairement à ce qui avait été prévu, Macron n’a même pas pris la peine d’attendre la mise en route de Flamanville !
Les opérations de démantèlement de la centrale de Fessenheim devraient commencer au plus tôt en 2025, après l’évacuation du combustible nucléaire usé. Des élus alsaciens, dès novembre 2021, ont déjà proposé de reconstruire et relancer Fessenheim. Les derniers combustibles, ce qui est tout un symbole, viennent d’être convoyés tout récemment hors de Fessenheim.
Le projet de loi du gouvernement qui sera débattu au Parlement début octobre est non seulement inacceptable, mais absolument scandaleux. Il s’agit ni plus ni moins que d’accélérer la production des énergies renouvelables, en passant outre l’avis des populations, voire certaines dispositions législatives ou administratives déjà en place, en simplifiant ou supprimant les procédures et les recours juridictionnels, afin de raccourcir les délais, d’imposer des projets aux populations locales, en essayant même parfois de les soudoyer avec des tarifs d’électricité préférentiels. La réouverture de Fessenheim n’est donc même pas envisagée par Macron, alors qu’il est pourtant question de rouvrir quelques centrales polluantes à charbon.
Selon Agnès Verdier-Molinié « Le développement massif de l’éolien annoncé par l’exécutif n’est pas une solution. Certes, il faudrait trois à quatre ans pour la remise en route de la centrale alsacienne, mais les champs d’éoliennes, eux, mettront cinq à sept ans pour sortir de terre. ». Or le temps presse, suite aux besoins croissants en France d’énergie électrique non polluante de CO2. De plus, pour produire l’équivalent de Fessenheim avec des éoliennes, il en faudrait 5 600 de plus, alors que la France n’en peut déjà plus avec ces monstres d’acier polluants, inesthétiques, non rentables et qu’elle en compte déjà 8 000 !
Afin de mieux comprendre la nouvelle loi scandaleuse préparée par Macron, sa nouvelle erreur qui vient se surajouter à l’erreur précédente de fermer Fessenheim, au lieu de reconnaître ses torts, rappelons très brièvement le scandale de Fessenheim qui, dans toute entreprise privée, aurait déjà amené le dirigeant responsable, soit à démissionner, soit à être démis de ses fonctions.
Aux États-Unis où le nucléaire est considéré comme une énergie propre et durable, plus de 80 réacteurs ont déjà été autorisés à fonctionner 60 ans, et 50 sont exploités depuis plus de 40 ans. Lors de l’arrêt du premier réacteur, le samedi 22 février 2020, des associations écologistes pronucléaires ont protesté contre « cet acte d’euthanasie, de vandalisme climatique et environnemental ». « On tue une machine qui aurait pu tourner encore 20 ans et on ne sait pas pourquoi » fulminait le maire de Fessenheim.
Quant au syndicat CFE, il a dénoncé « une absurdité industrielle et climatique » doublée d’une « hérésie électrique qui met la France à la merci d’une vague de froid ». L’électricité est un bien essentiel qui nécessite une marge de puissance pour répondre aux besoins impromptus et aux inévitables incidents techniques afin d’assurer en permanence une production correspondant aux besoins. Suite à l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim, le président de Réseau de transport d’électricité (RTE) a déjà annoncé pour l’hiver 2020 un risque de coupures de courant.
Les centrales nucléaires émettent en moyenne 80 fois moins de CO2 par kilowattheure produit que les centrales à charbon et 45 fois moins que les centrales à gaz. Fermer Fessenheim se solde donc par l’émission annuelle supplémentaire de 8 millions de tonnes de CO2 en Europe, soit l’équivalent de 15 % des émissions annuelles d’une région comme l’Île-de-France. Autre scandale : ne pouvant plus compter sur Fessenheim, l’Allemagne a ouvert en 2021, en plein milieu de la Ruhr, une énorme centrale à charbon qui relâche actuellement chaque année dans l’atmosphère la bagatelle de 6 à 8 millions de tonnes de CO2.
Fermer Fessenheim entraînera une perte de 4 milliards d’euros pour EDF (marge brute annuelle d’exploitation de 180 millions d’euros). Fessenheim pouvait être prolongée sans problème pour une durée de 60 ans comme sa sœur jumelle de Bear Valley aux États-Unis. Fermer Fessenheim, c’est supprimer 2200 emplois non délocalisables, priver les Français d’une électricité décarbonée, rentable et bon marché, obliger l’Alsace à importer son électricité d’Allemagne. Fermer Fessenheim est une erreur économique criminelle !
L’électronucléaire en France, c’est l’équivalent de 20 milliards d’euros d’importation de pétrole, 10 fois moins de rejets de gaz à effets de serre qu’en Allemagne, une industrie pourvoyeuse d’emplois, exportatrice et de haute technologie, un prix ultra-compétitif pour l’énergie.
Fessenheim était une centrale nucléaire qui avait fait l’objet de l’entretien et des rénovations les plus strictes imposées par l’Autorité de sûreté nucléaire. L’ASN avait donné son feu vert pour une exploitation sur 60 ans au lieu de 40 ans. Il est clair que ce suicide économique orchestré par des incompétents démagogues n’a été justifié que par l’achat électoral des « voix vertes », une rançon donc, pour des raisons idéologiques et politiques, en dehors de tout bon sens, par Macron !
Certains adversaires du nucléaire se moquent du réacteur EPR de Flamanville, suite aux difficultés techniques pour le construire. Ce réacteur très puissant (1 600 MW) est prévu pour résister au terrorisme, y compris la chute d’un avion. Il y a eu de nombreuses malfaçons dans le béton, dans la fabrication de la cuve, des soudures pas aux normes, ce qui a entraîné surcoûts et retards. Les difficultés sont dues à la perte de savoir-faire d’EDF, pour ne pas avoir construit de réacteurs pendant 15 ans. Deux réacteurs EPR ont été construits sans difficultés en Chine à Taishan et produisent déjà. L’EPR a donc un avenir !
Depuis le début de leur fonctionnement, il y a près de 50 ans, les réacteurs français n’ont jamais eu d’avarie mettant en jeu la sécurité des personnes. Le seul accident important sur un PWR a eu lieu aux États-Unis, à la centrale de « Three Mile Island », en 1979 ; il a entraîné la perte du réacteur mais n’a provoqué aucune victime et a occasionné seulement une faible émission de radioactivité.
Le drame de Tchernobyl est dû à la conjugaison d’une terrible défaillance humaine et d’un hallucinant défaut de construction. Quant à Fukushima, quelle étrange idée de bâtir une centrale nucléaire dans une zone sismique ! C’est comme si l’on mettait un récipient contenant de la nitroglycérine sur un vibro-masseur ! À noter que parmi les 20 000 morts provoqués par le tsunami, il n’y a pas eu un seul mort dû à l’accident du réacteur nucléaire et à ses émissions radioactives.
Les déchets nucléaires cristallisent les passions alors qu’ils n’ont jamais provoqué d’accident de transport ni de stockage, ni d’aucune sorte. Et ils n’en provoqueront jamais selon toute probabilité. Les craintes suscitées par les déchets nucléaires reposent simplement sur de fausses croyances répandues par une propagande anti-nucléaire malveillante. La quatrième génération de réacteurs nucléaires (surgénérateurs) produira encore moins de déchets pour produire la même quantité d’électricité.
De plus, selon le président d’EDF, Jean-Bernard Lévy : « Pas de neutralité carbone sans nucléaire ». Les Verts veulent décarboner notre énergie alors que le nucléaire est décarboné. Le nucléaire est la seule technologie décarbonée dont nous disposons aujourd’hui, ayant la capacité avérée de générer de façon centralisée de grandes quantités d’énergies électriques.
Les énergies renouvelables en France ne survivent que parce que subventionnées d’une façon éhontée par l’usager dans ses factures d’électricité. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, les coûts de production de l’énergie nucléaire en 2019 étaient de 35 dollars par mégawatt/heure, contre 53 dollars pour l’éolien terrestre, 68 pour le solaire photovoltaïque, 73 pour la géothermie et 115 pour l’éolien en mer.
Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, professeur d’énergétique à l’École polytechnique, a montré que les énergies intermittentes (éolien et solaire) étaient de très mauvaises solutions qui provoqueraient la multiplication par dix du prix de l’électricité, compte tenu du coût exorbitant des équipements de stockage (essentiellement hydrauliques et donc, très difficiles à créer en France car tous les sites sont déjà utilisés).
L’objectif criminel des Verts en Europe n’est pas de diminuer le CO2, mais de supprimer le nucléaire. La sortie allemande du nucléaire a entraîné une augmentation de la consommation de charbon et une hausse importante du coût de l’électricité ; il en serait de même en France. L’énergie nucléaire reste le meilleur moyen d’assurer aux Français une électricité bon marché et de qualité. L’arrêt du nucléaire compromettrait notre indépendance énergétique.
Quant aux éoliennes, c’est une folie ruineuse qui mutile la France et l’Europe ! Selon Jean-Louis Butré, président de la FED (Fédération environnement durable), il y a déjà 8 000 machines installées en France et il devrait y en avoir 15 000 d’ici à 2030. « Nous allons ainsi abandonner dans le sol 36 millions de tonnes de béton, soit l’équivalent de 1,8 millions de camions toupies représentant une file de 18 000 kilomètres ». Au béton viennent s’ajouter pêle-mêle 6 millions de tonnes d’acier, 435 000 tonnes d’aciers spéciaux, plusieurs centaines de milliers de tonnes de cuivre et 6 000 tonnes de terres rares extraites dans des conditions humaines et environnementales effroyables en Chine. Et aucune structure de dépollution, de traitement ou de recyclage n’a été instaurée à la hauteur du volume des déchets industriels existants et à venir. De plus :
• l’éolien est nocif pour la santé. Les riverains souffrent par le bruit, les infrasons, l’effet stroboscopique ;
• l’éolien consomme en masse des métaux rares ;
• l’éolienne ne tourne en France que 22 % du temps ;
• l’éolienne doit donc toujours être accompagnée de centrales thermiques polluantes ; il n’y a très souvent pas de vent lorsque l’on a besoin d’énergie ;
• l’Allemagne n’a jamais autant pollué que depuis qu’elle a beaucoup d’éoliennes. Ses nuages de pollution arrivent sur la France ;
• l’éolien rapporte des fortunes aux promoteurs ;
• l’éolien coûte des fortunes aux citoyens qui paient l’électricité taxée de plus en plus cher ;
• les éoliennes, « prédateurs » d’oiseaux prédateurs, bouleversent les écosystèmes ;
• une éolienne ne fournit en moyenne annuelle que 20 à 25 % de sa puissance nominale d’1 mégawatt (1000 kilowatts) donnée pour un vent de 80 km/h, compte tenu de la faible vitesse moyenne des vents en France (20 km/h) : une puissance effective dérisoire et très variable, contrairement à la puissance de croisière constante des réacteurs nucléaires. Au-delà de 80 km/h, il faut freiner la machine pour ne pas la détruire.
Alban d’Arquin n’a pas hésité à voir dans les éoliennes un scandale d’État. Pour Philippe de Villiers « ce mur de clignotants rouges, c’est la mort de la cinéscénie du Puy du Fou. C’est une imposture écologique avant d’être une imposture économique ».
Le combat contre les éoliennes n’est pas seulement un combat pour préserver la beauté de la France, c’est aussi et surtout un combat contre les bobards des énergies nouvelles subventionnées par nos factures EDF, contre des escrocs financiers prédateurs, contre les écolos-pollueurs, contre des politiciens locaux peu scrupuleux ou corrompus.
En conclusion, une politique de 20 ans, anti-nucléaire, a complètement détruit le nucléaire français, Macron représentant la cerise sur le gâteau de la catastrophe à venir ! Aujourd’hui 32 réacteurs sur 58 en comptant Fessenheim sont à l’arrêt. La France va se ruiner, se geler et manquer d’électricité, non pas à cause de Poutine et de l’Ukraine, mais à cause des écolos et de Macron ! La France a été pendant des années le plus gros exportateur du monde et exportait 10 % de son électricité il y a encore deux ans !
Le gouvernement est à cran et comme vient de le déclarer à La Dépêche du Midi , le mardi 30 août, un membre du gouvernement : « Nous sommes très prudents parce qu’il y toujours un risque que les Français pètent les plombs ». Il aurait dû ajouter : « à juste titre » ! Et de continuer « « On doit porter une attention toute particulière aux classes moyennes qui ne bénéficient d’aucune aide sociale. C’est chez eux que ça risque de s’embraser ». Et une autre personnalité de l’exécutif de déclarer dans la même veine : « La crise des Gilets jaunes est dans toutes les têtes, un rien peut la raviver. (…) Dans mon secteur de compétence, je sens bien que l’allumette s’approche du baril de poudre. »
Il faut donc rouvrir Fessenheim, relancer d’urgence le nucléaire avec d’énormes moyens humains et financiers, arrêter les éoliennes et virer Macron !
14:36 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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