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mardi, 01 octobre 2024

Au nom de la vérité

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Yves Thréard

Ce n’est pas la censure des députés que doit redouter le plus Michel Barnier ce mardi, à l’issue de son discours de politique générale. Le Rassemblement national, tout occupé à ses procès, l’a dit et répété : il n’est pas dans cet état d’esprit. La gauche de Mélenchon est acquise à l’idée, mais pas les socialistes. Le bloc central et Les Républicains n’ont, quant à eux, rien à y gagner. C’est un autre défi qui est posé au premier ministre, et il est autrement plus difficile à relever : il n’est pas arithmétique, mais d’ordre psychologique. Le nouveau locataire de Matignon doit d’abord chercher à conquérir la confiance d’une majorité de Français. Car, loin de la parenthèse olympique, ces derniers sont déboussolés par le désordre politique, inquiets pour leur pouvoir d’achat et exaspérés par la montée de l’insécurité. Il est urgent que le pays sorte du « chemin somnambulique vers l’affaiblissement », comme l’écrit très bien Jean-Michel Blanquer.

En arrivant à l’Hôtel de Matignon, Michel Barnier a promis « de dire la vérité ». C’est donc au nom de la vérité qu’il doit s’exprimer dans l’hémicycle du Palais Bourbon. Et certainement pas en s’éloignant de ses convictions, comme certains le lui suggèrent, pour essayer de s’attirer l’indulgence d’une partie de la gauche ou de la majorité présidentielle. Continuer sur la pente glissante du « en même temps », entre fermeté et humanité, serait un pari perdant. Nombre des donneurs de leçons d’aujourd’hui n’ont rien fait hier – ou pas grand-chose – quand ils étaient aux affaires. Comment ont-ils pu laisser filer ainsi la dette ? Et face à l’immigration et à la délinquance dont ils ont perdu peu à peu le contrôle, comment accepter qu’ils posent désormais leurs lignes rouges? Compte tenu de leurs médiocres résultats, les ambitieux au regard tourné vers 2027 devraient avoir la décence de ne pas faire « danser » plus longtemps Michel Barnier.

Le premier ministre a annoncé que son discours ne ressemblerait pas, comme trop souvent avant lui, à un long catalogue de mesures. Les priorités sont connues. S’y attaquer exige du courage. À lui, qui n’a rien à perdre, de se distinguer.

Source : Le Figaro 1er /10/2024

11:10 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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