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mardi, 23 septembre 2025

Sur Breizh-Info, un entretien des plus intéressant avec la journaliste italienne Francesca Totolo

Trump wants to designate antifa as 'a major terrorist organization.' Can he  do that? | PBS News

« L’antifascisme militant sert à attiser la violence dans les rues pour accélérer la chute de l’Occident » Francesca Totolo.

Les mots "Bella Ciao" gravés sur une des balles destinées au militant conservateur Charlie Kirk ont remis sous les feux de la rampe les violences antifascistes. Un terme aussi galvaudé que celui de fascisme, puisque ce dernier est souvent attribué à quiconque ne partage pas la vision du monde progressiste. Et tendancieux : en se déclarant "antifasciste", l’extrême-gauche se place elle-même dans le "camp du bien". Prétendant combattre contre la résurgence du "fascisme", ses crimes sont excusés de fait quand ils ne sont pas carrément passés sous silence.

C’est ce que nous explique Francesca Totolo, journaliste et auteur italienne, dont l’ouvrage « Urgence antifascisme, Des anarchistes aux centres sociaux : les violences rouges en Italie »  [non traduit en français] cartographie les exactions perpétrées par l’antifascisme militant : une galaxie disséminée dans toute la péninsule, qui pratique systématiquement la violence politique et même le terrorisme… sous l’aile protectrice de l’administration et des partis de la gauche institutionnelle.

Breizh-Info.com : Vous avez consacré un ouvrage à la menace antifasciste en Italie où les agressions perpétrées par les antifas sont aussi fréquentes que sous-estimées. Peut-on réellement qualifier ce phénomène d’urgence comme l’évoque le titre de votre livre ?

Oui, c’est une urgence constante en Italie qui n’a jamais cessé depuis les années 1970. Assassinats politiques, attentats à la bombe, guérilla urbaine, embuscades dans les rues. Au cours des dernières décennies, l’antifascisme militant a trouvé différents prétextes pour répandre la violence dans les villes italiennes : de la lutte de classe pour à l’activisme pro-palestinien sur la peau des enfants tués à Gaza. Ces derniers jours, nous avons été témoins de toutes sortes de brutalités, des professeurs agressés dans les universités aux bars attaqués parce que fréquentés par ce qu’ils considèrent « des fachos ». Ce qui rappelle l’attaque, en mars 1976, à coup de cocktails Molotov d’un bar à Milan désigné comme le repaire de l’extrême droite. L’action avait été perpétrée par le mouvement extraparlementaire rouge « Avant-garde ouvrière » : sept clients étaient grièvement blessés, l’un d’entre eux est resté invalide à vie. Bien des assassins rouges n’ont jamais abandonné la chasse au fasciste.

La novlangue de gauche tente aussi de marquer comme fascistes les violences commises par ses propres rejetons, un peu comme dans les années 70 le Parti communiste italien minimisait les crimes rouges en racontant qu’ils étaient l’oeuvre de compagni che bagliano [camarades qui ont fait une erreur] et de « soi-disant » Brigades rouges , comme si la violence était une exception. Le journaliste Alberto Busacca, dans la préface de mon livre, souligne avec justesse : « Face à une violence de matrice progressiste, il y a toujours quelqu’un qui se réjouit en affirmant : « Voilà, c’est bien la confirmation que les vrais fascistes sont à gauche« . De cette façon, on suppose que les rouges sont tous des petits anges, et que quand ils lèvent la main ou les barres de fer contre quelqu’un  ils se comportent en fait comme des fascistes ». En mentant sur leur nature, on les excuse, on les déresponsabilise.

La violence de l’antifascisme militant est aussi très bien décrite par Francesco Polacchi dans « Io non prendo lezioni – Cronache degli anni di cuoio » [On ne me donne pas de leçon. Cronaques des années de cuir, non traduit en français] qui raconte, à la première personne, la genèse du mouvement estudiantin Blocco Studentesco, entre embuscades de matrice rouge, occupations des établissements scolaires et impossibilité d’entamer une confrontation avec les organisations étudiantes de gauche.

Breizh-Info.com : Pensez-vous qu’il existe un lien commun entre les violences antifascistes de votre pays et celles perpétrées ailleurs dans le monde occidental, des États-Unis à l’Allemagne, en passant par la France et l’Espagne  ?

Bien entendu, il existe un même fil conducteur et une même orchestration qui régit les violences antifascistes. C’était particulièrement évident aux États-Unis après la mort de George Floyd. Les grandes villes américaines ont été mises à feu et à sang par le mouvement Black Lives Matter et les antifa, tous deux parrainés par les mêmes sujets progressistes, comme le spéculateur George Soros. Une puissance de feu qui aurait été impossible sans leurs financements. Le même fil conducteur lie les mouvements antifascistes aux organisations woke des minorités ethniques, des associations LGBT et immigrationnistes. C’est la même haine rouge qui a été documentée après l’assassinat de Charlie Kirk en Amérique, au Royaume-Uni au sein des contre-manifestations « Welcome refugees » ou en France après la mort du franco-algérien Nahel Merzouk. L’ensemble des mouvements progressistes ont comme dénominateur commun l’antifascisme et le concrétisent à travers toute sorte de violences, verbales ou physiques. L’objectif final est la dictature de la minorité, déjà prophétisée par Antonio Gramsci, fondateur du Parti communiste italien, après le coup de main de Lénine qui fit dissoudre l’Assemblée constituante en Russie : « Une minorité qui est certaine de devenir la majorité absolue, voire la totalité des citoyens, ne peut pas être jacobine, ne peut pas avoir comme programme la dictature perpétuelle. Elle exerce provisoirement la dictature pour permettre à la majorité effective de s’organiser, de prendre conscience de ses nécessités intrinsèques, et d’instaurer son système en dehors de tout apriorisme ».

Breizh-Info.com : L’extrême gauche – qui se targue de représenter le « camp du bien » car elle affirme, à l’instar de toutes les idéologies politiques, œuvrer pour le bien de l’humanité – ne devrait-elle pas être pacifiste ? Ou la violence est-elle inscrit dans ses gênes ?

Pour y répondre, il suffit de penser à l’Épuration en France, ces tribunaux extrajudiciaires antifascistes qui condamnèrent à mort au moins 105 000 Français uniquement parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir collaboré avec les nazis. Ou aux résistants qui, en Italie, ont continué à fusiller des civils sans défense et à violer des femmes parce qu’ils étaient jugés proches du fascisme et ce, après la fin de la guerre. Et comment oublier la doctrine Mitterrand qui a accueilli en France des dizaines de terroristes communistes italiens ? L’antifascisme militant d’aujourd’hui est héritier de cette époque et le revendique sans complexe. Dans le « camp du bien », on trouve aussi les militants de l’organisation antifasciste allemande Hammerbande qui, à Budapest, ont massacré à coups de marteau et de battes plusieurs personnes parce que leurs vêtements rappelaient selon eux l’accoutrement fasciste. Les militants d’extrême gauche qui ont placé des engins explosifs devant les sièges de mouvements politiques de droite proviennent eux-aussi de l’autoproclamé « camp du bien » . Tout récemment Claudio Chiarotti du Parti démocrate à a rétorqué durant une réunion au conseil municipal aux élus de droite qui voulaient observer une minute de silence en mémoire de Charlie Kirk « Nous vous avons déjà pendus par les pieds une fois !», une menace fréquente en Italie et qui signifie « nous vous pendrons par les pieds comme nous l’avons fait de Benito Mussolini et de Clara Petacci ».

Notons que ceux qui ont célébré sur les réseaux sociaux le meurtre de Kirk, comme ceux qui ont détruit les monuments en son honneur, sont également considérés comme des braves gens.

Breizh-Info.com : Les années de plombs en Italie, ont-elles enseigné quelque chose ? Qu’est-ce que la stratégie de la tension ? Est-elle encore actuelle ?

Après l’assassinat de Charlie Kirk, plusieurs intellectuels de gauche ont fait des déclarations honteuses. Le journaliste Michele Serra a écrit sur le quotidien Repubblica : « Si les tueurs politiques sont tous égaux et méprisables, les victimes ne sont pas aussi égales entre elles », faisant écho au mathématicien Piergiorgio Odifreddi : « Tirer sur Martin Luther King et tirer sur un représentant de la MAGA sont deux choses très différentes ». Quant à l’écrivain Roberto Saviano, qui a fait de l’antifascisme son fond de commerce, il a déclaré ne pas pouvoir s’« associer à ceux qui disent que toute vie humaine doit être respectée». On pourrait multiplier les exemples.

Ces déclarations prennent racine dans le slogan antifasciste « tuer un fasciste n’est pas un crime » scandé dans les années 70 pour attiser les esprits et les bras des jeunes d’extrême gauche. Et le problème, c’est qu’il suffit de ne pas être gauchistes pour être taxés de fascistes ! Les années de plomb ne sont jamais terminées en Italie, la violence a seulement changé de peau sans jamais cesser. Je peux en témoigner moi-même. Pour l’instant, je n’ai pas subi d’agression physique mais plusieurs plaintes ont été déposées contre moi (j’ai toujours été acquittée), plusieurs campagnes de haine ont été menées par la presse pour me discréditer, et je suis l’objet de menaces de mort récurrentes sur les réseaux sociaux. Une violence différente certes, mais qui a pour but de vous réduire à un paria, de vous intimider. Et qui pourrait armer le bras de quiconque veut accomplir un coup d’éclat. Et cela se retrouve dans les plus hautes sphères : la présidente de la commission pour l’égalité des chances à Rome, l’élue écologiste Michela Cicculli a déclaré à mon sujet « Francesca Totolo ne devrait plus avoir d’espace ni de soutien sur les réseaux sociaux et encore moins en politique ». Mon crime ? Avoir divulgué les propos d’Antonella Bundu, candidate de « Toscane Rouge » d’origine sierraleonaise, qui voudrait « démanteler la blancheur » en Italie. La violence antifasciste se matérialise aussi par la volonté de faire taire ceux qui pensent différemment.

Breizh-Info.com : Sans vouloir donner l’impression d’être complotiste, diriez-vous qu’il y a un dessein derrière l’exacerbation du clivage gauche-droite, sensibilités qui semblent plus que jamais irréconciliables, partout dans le monde occidental ?

George Soros a écrit « Plus une situation s’aggrave, moins il en faut pour la renverser, et plus le côté positif est grand ». Et c’est précisément l’objectif du pouvoir progressiste. Déstabiliser et attiser la violence dans les rues pour profiter de la chute de l’Occident, surtout maintenant que la gauche s’effondre après avoir perdu des élections dans plusieurs états stratégiques. Nous l’avons déjà vu dans les Révolutions Colorées et les Printemps Arabes, false flag financés par des progressistes pour renverser des régimes, les soi-disant « États canailles », c’est-à-dire imperméables aux conditionnements extérieurs. L’Occident, celui d’aujourd’hui, doit être déconstruit parce que la population est devenue imperméable et réfractaire à l’idéologie progressiste.

Propos recueillis par Audrey D’Aguanno, cliquez ici.

08:23 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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