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dimanche, 12 octobre 2025

Badinter panthéonisé mais la moitié des Français favorables au retour de la peine de mort

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Claude Lorne, Le Nouveau Présent cliquez ici

Quoi qu’en pensât l’« universaliste » Badinter, tous les hommes ne sont pas égaux. Ainsi, l’imbécile profanation de sa sépulture au cimetière de Bagneux le 8 octobre, veille de sa panthéonisation, a provoqué une indignation générale alors que l’annonce de la tombe attaquée à la masse — la croix celtique la surmontant étant méthodiquement réduite en miettes — de Jean-Marie Le Pen et de ses parents au cimetière de La Trinité-sur-Mer le 31 janvier dernier, puis du caveau de la famille Brasillach vandalisé le 7 février suivant au cimetière de Charonne avait été accueillie au mieux par de l’indifférence, au pis par des ricanements revanchards.

Un « humanisme » à géométrie variable

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante » ? Mais l’icône du monstre qu’est le prétendu État de droit « préférait la République à la France ». Ce n’est pas nous qui le disons mais son thuriféraire Éric Fottorino interminablement interrogé le 9 octobre sur France Info où il évoqua l’attachement viscéral de son idole aux « Lumières ». Lumières dont découla la Grande Révolution, qui donna tant de boulot aux bourreaux qu’on estime à 17 000 le nombre des victimes de la guillotine. Cette hécatombe ne gêna-t-elle donc jamais Badinter alors que beaucoup des ratiboisés par le « rasoir républicain » n’avaient pas une goutte de sang sur les mains ? On ne sache pas d’ailleurs que l’aient davantage incommodé les massacres de 1944-45 pourtant dénoncés par son coreligionnaire Robert Aron dans son Histoire de l’Épuration publiée chez Fayard, épuration dont il évalue les victimes « à plus de 10 000 » en quelques mois, entre condamnés à mort et assassinés par les FTP après des parodies de « procès populaires ».

De même, dans son oraison sur « le grand avocat et le grand ministre » auquel nous devons l’abolition de la peine de mort, Emmanuel Macron — tout heureux de s’évader un moment de la pétaudière qu’il a lui-même provoquée avec la dissolution de l’Assemble nationale — a-t-il insisté sur la présence de Badinter à Jérusalem lors du procès d’Adolf Eichmann, haut dignitaire du IIIème Reich jugé pour crimes contre le peuple juif et contre l’humanité après avoir été kidnappé en Argentine par le Mossad en mai 1960. Mais, si nos souvenirs sont exacts, Eichmann fut condamné à mort et pendu le 31 mai 1962. Et, si notre mémoire est fidèle, Badinter n’y vit aucun inconvénient, au contraire d’un autre de ses coreligionnaires, la philosophe Hannah Arendt pour laquelle le condamné n’avait été qu’un rouage de la « banalité du mal ».

Pour sa défense et celle de l’État hébreu, le « grand humaniste », qui savait inéluctable l’exécution d’Eichmann, écrivait en effet préventivement dans L’Express (du 6 avril 1961) : « L’antisémitisme, aujourd’hui apparemment apaisé et comme repu par le carnage récent, n’est qu’un des aspects du crime fondamental de racisme. En lui, l’antisémitisme se perd comme les millions de juifs assassinés se fondant dans la masse immense des crimes du racisme qui déroulent leur procession tragique dans l’Histoire. Par le Noir lynché en Afrique du Sud, le « raton » torturé dans les douars, le Blanc assassiné au Congo, la chaîne des tortures se tend à travers ces jours que nous vivons et se lie à celles des ghettos martyrisés. C’est pourquoi, au-delà du crime contre le peuple juif, Eichmann répond du crime contre l’humanité ». Et passez muscade !

Comme on ne prête qu’aux riches, Badinter est également crédité de la « dépénalisation de l’homosexualité », chose faite depuis deux siècles. Sa loi du 4 août 1982 dépénalise en fait les relations sexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans. Nuance… Croisée de l’avortement et député socialiste à l’époque, Gisèle Halimi était le rapporteur de cette loi. Au nom de la parité et du droit des femmes, fera-t-elle avant la fin du quinquennat partie de la cuvée panthéonisée par Macron autour des « valeurs républicaines » menacées par « une recrudescence de l’antisémitisme et une montée des communautarismes » dans « les temps obscurs » que nous subissons, succédant ainsi à Simone Veil, Joséphine Baker, les époux Manouchian et l’historien Marc Bloch dont le sacre est prévu en juin 2026 ?

Si, comme l’a rappelé l’actuel Élyséen, le garde des Sceaux de Mitterrand avait pris position pour une « dépénalisation universelle de l’homosexualité », il militait aussi pour l’« abolition universelle de la peine de mort ». Peine à laquelle 62% des Français étaient favorables en 1981. Qu’en est-il aujourd’hui ?

En 2010, ils étaient seulement 34 % à souhaiter le retour du « rasoir républicain » cher aux Jacobins. Mais, conséquence d’une criminalité galopante et des attentats de masse islamistes de Paris à Nice, on comptait 55% de partisans de la peine capitale en 2020 selon une étude de l’Institut Montaigne — qui s’en désolait. Avec l’arrivée de la génération Z biberonnée aux droits de l’homme, ce chiffre a un peu chuté : 49% selon une étude publiée cette fois par Sciences Po en 2025. N’empêche, 49%, c’est la moitié de la population cédant à la « réaction tripale » stigmatisée par l’historien Jean-Yves Le Naour. Qu’aura pensé cette moitié des fastes du Panthéon alors que les assassins, eux, n’ont nullement désarmé, bien au contraire, et que le ventre est toujours fécond qui les engendre ?

10:01 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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