jeudi, 25 octobre 2012
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Le billet de Patrick Parment
« Vous avez raison de vous demander s’il y a un président à l’Elysée ». Cette phrase n’est pas de nous, mais de Jean Peyrelevade, économiste de gauche, ex-directeur de cabinet de Pierre Mauroy, président de diverses banques (Suez, Stern, Crédit lyonnais). A défaut d’être Madame Soleil, Peyrelevade a quelques compétences en matière économique. C’est dire si la situation est plus que préoccupante quant à la capacité de Flanby – François Hollande – à agir et à sortir la France du marasme dans lequel l’a plongée des années de libéralisme débridé. De son côté, un membre d’un cabinet ministériel avoue : « On est vraiment dans l’angoisse, on a compris la gravité de la situation, mais on n’a pas de solution. »
Une fois de plus les socialistes démontre leur laxisme en matière de dépenses qui ne relevent pas de l’urgence mais bien de l’impératif idéologique : le retour partiel à la retraite à 60 ans ; l’augmentation de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire ; l’embauche d’une première vague de 65 000 postes d’enseignants ; la confirmation de la création à venir de 150 000 emplois d’avenir, etc. Et le financement de tout ça ? Mystère.
Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif – un titre qui rappelle la Révolution nationale de 1940, l’imagination en moins – tente autant que faire se peut, d’arrêter l’hémorragie ininterrompue des fermetures d’usines. Alors, il en appelle aux industries innovantes que l’on retrouve dans les pôles de compétitivité, et tente de se substituer aux banques qui ne font pas leur boulot en créant une Banque d’investissement pour les PME alors que l’on dispose d’un outil équivalent avec Oséo.
A défaut d’innover, on s’en remet donc aux vieilles recettes socialistes : on augmente les impôts, on taxe les riches et sous peu on taxera un peu plus la classe moyenne, ce qui ne risque pas de relancer la consommation et donc l’activité économique. « Achetez français », nous dit Montebourg, reprenant un vieux slogan du camarade Marchais … on aimerait bien, mais ça devient difficile avec la mondialisation et plus encore cette engeance qu’est la grande distribution.
Près de 900 usines ont fermé entre 2009 et 2011. En dix ans, la France a perdu 800 000 emplois industriels : merci Mitterrand, Chirac, Sarko ! Enfin, l’Insee nous apprend que la rentabilité des entreprises n’a jamais été aussi faible. Pas étonnant, dès lors, que notre déficit commercial soit abyssal : 70 milliards d’euros.
Face à cet immobilisme, la sous-ministre « bobo » Touraine amuse le bon peuple avec le mariage homosexuel, la Guyanaise Taubira entend vider les prisons quand la délinquance quotidienne augmente, que dans les banlieues on s’en prend maintenant directement aux forces de l’ordre et qu’il ne se passe pas un jour sans que l’on n’arrête des Roms condamnés à l’errance faute de solution. La liste est trop longue d’une société française en pleine dissociation.
On laissera le mot de la fin à Ségolène Royal, lucide pour une fois : « Maintenant, il faut passer à une nouvelle phase, celle des réformes de structures promises dans le programme présidentiel : réforme du système financier, réforme fiscale, révolution écologique, avenir de la jeunesse… » A priori on est pas contre...
Sauf que l’Elysée est aux abonnés absents.
12:30 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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