dimanche, 12 mai 2013
J’étais trotskiste, j’ai rejoint la droite nationale…
Patrick Gofman
Boulevard Voltaire
Entretien avec Nicolas Gauthier cliquez ici
Longtemps, Patrick Gofman fut trotskiste. Tendance PCI. Comme Lionel Jospin, Jean-Christophe Cambadélis ou Jean-Luc Mélenchon. Il y a presque trente ans, il est passé de l’autre côté de la barricade, apportant sa plume à divers organes de ce qu’il est convenu de surnommer la droite nationale. Dans Trotskisme dégénéré, il revient sur les folles années de sa jeunesse. Sans nostalgie ni repentance. Entretien.
Votre témoignage sur ce passé trotskiste est sans complaisance ni repentance. Déjà, c’est digne. Nonobstant, on sent chez vous le besoin, à un moment de votre adolescence, d’entrer en religion…
Il serait non seulement indigne mais aussi stupide de se repentir d’avoir eu 18 ans ! Et puis c’était tellement plus marrant de bâtir une secte incendiaire, de terroriser les adultes, plutôt que d’étudier docilement, d’être un « bon sujet », comme dans la comtesse de Ségur.
À vous lire, il y aurait dans le communisme et sa version trotskiste une sorte de dimension eschatologique. Vous attendiez le « Paradis sur Terre » et pratiquiez les confessions publiques plus ou moins forcées.
« L’autocritique » à laquelle vous faites allusion était plutôt stalinienne et maoïste. Ce qui ne fait aucun doute, ce sont les emprunts de Lénine au christianisme, parfois mot à mot : « Hors du Parti, point de salut ! » L’ex-séminariste Staline, pendant la guerre civile : « J’ai ramené tel régiment à la foi orthodoxe ! »
Le gaullo-pompidolisme immobilier, malgré ses augustes racines résistancialistes, valait-il toujours forcément mieux ?
Non seulement il ne valait pas mieux, mais il nous qualifiait d’enragés sans bien comprendre que la rage nous venait de son affairisme, de son hypocrisie, de son oppression conservatrice…
Vous voilà désormais relégué dans un autre champ politique alternatif, celui du « Mouvement national », notion qu’on trouve sous votre plume et dont nous vous laissons l’entière responsabilité. D’un château l’autre ?
Pourquoi « relégué » ? Je suis heureux d’aider tout le mouvement national, sans adhérer à aucune de ses composantes. Mon retour à la patrie est sincère et même enthousiaste. Un soir, Jean-Marie Le Pen m’achète un exemplaire de mon Dictionnaire des emmerdeuses (Grancher), le lendemain, le mouvement Synthèse nationale, opposition « de droite » composée d’anciens transfuges du FN, publie Le Trotskisme dégénéré. Oui, d’un château, d’une joie, d’une liberté l’autre…
À lire votre livre, il y a beaucoup d’humour et de colère sous votre plume. Lequel de ces deux sentiments prédomine-t-il en cette jolie journée de printemps ?
On a assez répété que « l’humour est la politesse du désespoir ». En cette belle journée de printemps français, j’oscille en chantant de la colère plaisante à la blague furibonde !
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