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vendredi, 28 février 2014

A Vénissieux, les « ex » du FN se rappellent au mauvais souvenir de Marine

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La Chronique de Philippe Randa

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À chaque échéance électorale, ses grandes ambitions… et ses petits règlements de comptes. C’est la loi du genre humain, les médias en raffolent et guère de partis politiques ne s’y laissent piéger.

À Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, deux anciens élus du Front national (Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac), décrétés persona non grata par la direction de ce parti pour des déclarations ou des passés militants par trop radicaux, voire trop nostalgiques, ont décidé d’y déposer une liste en vue des prochaines élections municipales.

Marine Le Pen les a aussitôt qualifiés de « parasites » et a réclamé au préfet du Rhône de ne pas valider cette liste. En cause, son nom : « Vénissieux fait Front ».

« Il est clair que la dénomination de cette liste constitue un acte de parasitisme du nom “Front national”, parasitisme autant juridique que politique », a-t-elle écrit au préfet du Rhône, Jean-François Carenco, ajoutant qu’« il est tout aussi clair que le Front national n’a rien de commun avec les parasites qui animent cette liste », et lui demandant « pour cette raison de [lui] refuser le matériel électoral ».

Rien de moins.

Les intéressés, évidemment, démentent toute intention maligne et Yvan Benedetti, ancien président de L’Œuvre française – mouvement dissous l’année dernière par Manuel Valls –, réplique : « Notre liste ne s’appelle pas le “Front national”, que je sache. Elle reprend le nom du groupe que je préside au conseil municipal de Vénissieux depuis six ans, et cela n’a jamais posé de problème », tandis qu’Alexandre Gabriac – pour sa part ex-dirigeant des Jeunesses nationalistes, autre mouvement également dissous par le ministre de l’Intérieur à la même époque que L’Œuvre française – martèle : « Cela ne m’étonne pas de sa part. Marine Le Pen a toujours cherché à monopoliser la parole de la droite nationale. C’est vraiment une manœuvre ridicule. »
Ambiance, donc !

S’il est évident que la confusion aura forcément lieu chez nombre d’électeurs, d’autant que le responsable du Front national Christophe Boudot ne semble pas – ou plus, faute de pouvoir désormais réunir suffisamment de candidats, les deux « ex » du FN ayant récupéré « les trois quarts de sa liste » de 2008 – en mesure de monter lui-même une liste, est-il vraiment licite pour Marine Le Pen d’employer le terme de « parasitisme » envers des concurrents politiques, soit un argument dans l’esprit comparable à celui de l’UMP qui rabâche sans cesse que « voter FN, c’est faire gagner la gauche » ? Quant aux termes utilisés, il est difficile d’exiger le monopole de certains mots ou plus encore de certaines expressions : « faire front » n’est pas une marque déposée.

La présidente du Front national, qu’elle obtienne gain de cause ou non dans sa demande au préfet, aurait sans doute eu davantage intérêt à ne pas porter la polémique sur la place publique… Outre la « publicité » ainsi faite aux « dissidents » tant honnis, ses déclarations auront mis en lumière l’incapacité de son mouvement à monter cette année une liste dans une ville où il était pourtant implanté (deux élus en 2008)…

Au contraire d’un duo de « vils extrémistes » qui n’en espérait sûrement pas tant !

13:03 Publié dans La chronique de Philippe Randa, Municipales 2014 | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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