lundi, 28 juillet 2014
Vol AH 5017 : François Hollande n’en fait-il pas vraiment trop ?
Charlotte d'Ornellas
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Le vol Ouagadougou-Alger, disparu des écrans radar après avoir réclamé l’autorisation de faire demi-tour, fait couler beaucoup d’encre… 118 personnes disparues parmi lesquelles il y aurait, selon certaines sources non confirmées, un chef du Hezbollah et 33 militaires parmi les 54 Français disparus, le tout au-dessus d’un pays ravagé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et dans lequel se battent nos soldats.
Les corps comme la cause du crash demeurent introuvables, de quoi alimenter toutes les hypothèses possibles, de la « théorie du complot » à la politique de la diversion.
Difficile de se muer subitement en expert de l’aviation, alors soyons crédules et prenons pour argent comptant ce que dit notre bon président François Hollande, devenu l’expert numéro un sur le dossier.
L’homme intervient peu depuis qu’il a été élu à la tête du pays, si ce n’est pour des victoires footballistiques ou l’expulsion sans fin d’une famille de Roms en situation irrégulière reconduite le plus naturellement du monde à la frontière. Autant dire que le Président semble mettre un point d’honneur à n’intervenir que lorsque le sujet n’a absolument aucun intérêt.
Mais là, François Hollande se surpasse et n’en finit plus d’ajouter du spectaculaire au dramatique, laissant penser à une récupération aussi peu discrète que morbide. Il faut avouer que pendant que la France entière est invitée à pleurer pendant trois jours, elle ne pense ni à l’augmentation du chômage, ni aux débordements minimisés mais inquiétants des manifestants « pro-palestiniens » … Qui oserait ?
Quelle mouche a bien pu piquer François Hollande, abonné absent sur tous les dossiers importants que compte la France : une succession d’interventions dramatico-lyriques, la promesse d’une stèle, du rapatriement des corps introuvables, d’un voyage des familles sur place et – cerise sur le gâteau – l’annonce de trois jours de deuil national.
François Hollande n’en finit plus d’afficher sa triste mine et dépense une énergie qu’on ne lui connaissait pas dans un dossier qui ne relève pas directement de sa compétence, ni de celle de la France. Etant donné le nombre de morts, il est normal que la France suive le dossier, elle peut le faire discrètement.
Air France a donné l’ordre aux avions de contourner le Mali en attendant d’en savoir plus et « toutes les hypothèses » sont prises en compte, mais la météo est largement pointée du doigt comme responsable de ce drame ; il ne s’agirait que d’un accident.
Trois jours de deuil national pour un accident ? Il faudrait peut-être alors penser à le faire pour ces Jérémy, François, Antoine, Christophe… assassinés froidement par des voyous immigrés sur notre propre sol.
Interventions à répétition pour un accident ? Il serait logique alors de penser à rendre hommage publiquement à nos soldats tombés sur des théâtres étrangers. Reste que s’il faut décréter trois jours de deuil pour chaque accident, nos drapeaux ne risquent malheureusement pas de flotter souvent.
Donc les Français ne risquent pas d’être dupes très longtemps.
S’il s’agit d’un accident, que François Hollande cesse ces agitations indécentes et mette son énergie au service de la France.
Si la météo n’y est pour rien et que ce crash mérite autant d’investissement, il faudrait peut-être expliquer aux Français pourquoi.
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