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mardi, 28 janvier 2020

De la dérive du pouvoir présidentiel

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Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici

Les monopoles médiatiques de la parole, dans notre Hexagone, tendent à faire converger les débats. Ceux-ci se résument de plus en plus, centrés autour des interventions, généralement fort courtes, de quelques éphémères vedettes. L'intelligence de la vérité et la clarté des problèmes n'y gagnent pas beaucoup.

Ce 28 janvier Élisabeth Borne, ministre la Transition écologique et solidaire (en photo ci-dessus - NDLR SN), intervenait sur RTL. Cela se passait à une heure considérée comme de grande écoute selon les évaluations des publicitaires. Mais en réalité elles se révèlent des moments d'attention fort superficielle, car beaucoup de Français se lavant les dents, n'acceptent d'entendre les nouvelles que d'une manière distraite.

Haut fonctionnaire, ancienne élève de l'école Polytechnique, largement étrangère aux préoccupations du suffrage universel, le vrai domaine de compétence technique de ce pilier du gouvernement semble celui des Transports. C'est d'ailleurs à ce titre, où elle faisait fonction de ministre délégué auprès de Nicolas Hulot, lui-même écologiste de télévision, qu'elle est apparue en 2017. Quand il a démissionné, elle lui a succédé par défaut.

Elle incarne donc, avec beaucoup de sérieux sans doute, mais aussi avec une certaine maladresse politique, une caractéristique, aggravée d'année en année sous la cinquième république, de présidence en présidence. On appelle cela du nom presque flatteur de technocratie.

Or, on lui demandait son avis sur la dernière sortie de Ségolène Royal. L'ancienne adversaire de Nicolas Sarkozy vaincue en 2007, estime aujourd'hui, – et de telles déclarations du 24 janvier ont fait grand bruit, – que nous vivons "dans un régime autoritaire". On peut certes hausser les épaules et se demander même, d'un point de vue sémantique, si le mot s'applique à une situation, précisément, où l'autorité s'effiloche, quand elle ne se ridiculise pas.

Mme Borne pouvait donc paraître, du fait de son parcours, la personne la plus apte à lui répondre quatre jours plus tard. Préfète de Poitou-Charentes, elle a pu observer la politicienne Ségolène Royal du haut de la tutelle centraliste d'État qu'elle exerçait sur une élue locale et de circonscription. Elle occupa aussi le poste de directrice de son cabinet de au ministère de l'Écologie. On peut donc dire qu'elle connaît bien, de l'intérieur, le fonctionnement du personnage.

Or, face à une femme qui ose mettre en doute la nature libéral de notre système politique Élisabeth Borne juge simplement "très grave de dire des choses de ce type".

Observons cependant les faits.

Dans les institutions de la Cinquième république, démocratiques sur le papier, tout repose, et de plus en plus, sur le pouvoir présidentiel. On peut y voir l'héritage d'un fondateur qui bénéficiait lui-même d'un prestige certain. Son aura rayonnait moins, pourtant, sur l'opinion populaire d'alors qu'on ne semble l'imaginer aujourd'hui. Mais elle s'imposait de façon plus naturelle que celle de ses successeurs.

Or, entre le texte de la constitution de 1958 et la pratique de 2020, le caractère démocratique du régime a évolué d'une façon inversement proportionnelle au respect qu'ont inspiré, l'un après l'autre, les dirigeants. chacun d'entre eux a fait regretter le titulaire de la période antérieure. Qu'on réfléchisse seulement au quinquennat, ô combien désastreux, de François Hollande, premier à avoir renoncé à se représenter : il nous semble aujourd'hui moins cafouilleux que le demi mandat qui s'est écoulé depuis 2017. Bientôt, peut-être, il inspirera quelque nostalgie.

En fait, sur une durée plus d'un demi-siècle, non seulement le personnel s'est dégradé mais aussi le mode de gouvernement s'est dénaturé.

Nous nous situons aujourd'hui à 62 ans de vie d'une forme de pouvoir apparue au lendemain des humiliations successives des 14 tours de l'élection de René Coty, de Dien Bien Phu en 1954, de Suez en 1956, etc.

Depuis, quelque trois générations se sont écoulées.

En 1958 les Français avaient adopté une constitution certes formellement parlementaire, où le Premier ministre gouverne et non le chef de l'État, mais qui contenait en germe une évolution strictement inverse. Au point, dernier soubresaut, que la magistrature s'est sentie obligée ce 27 janvier de rappeler au président la théorie de la séparation des pouvoirs. Il ne dispose pas légalement du pouvoir judiciaire - lequel d'ailleurs, formellement, n'existe pas vraiment. Mais il entend tout de même l'exercer...

On ne devrait pas manquer de s'interroger, à ce stade, sur la leçon expérimentale que nous administre l'histoire de l'URSS. On disait la constitution soviétique de 1936, les uns avec humour, les autres avec conviction, la plus démocratique du monde. Or, à partir de la fin de la guerre civile en 1921, la dictature n'a cessé de s'aggraver. Immédiatement le droit de fraction a été retiré aux bolcheviks eux-mêmes. En 1922, année de la formation de l'Union entre la Russie et l'Ukraine, que Lénine disait vouloir égale et fédérale, Staline s'est emparé d'un pouvoir grandissant en qualité de secrétaire général. En 1923 le parti unique a été décrété légalement. En 1929 l'opposition de gauche disparaît de fait avec le départ de Trotski. En 1931 le stalinisme triomphe. En 1934, au XVIIe congrès du parti communiste, sur 1 225 délégués disposant du droit de vote, il semble bien que la popularité de Kirov ait été secrètement plus grande que celle du chef. Mais ce dernier ordonne de falsifier les résultats, il fera assassiner Kirov quelques mois plus tard, et il institue le culte de sa propre personnalité géniale de coryphée des sciences et des arts. Ceci s'aggrava, après la victoire de 1945, avec le prétendu complot des blouses blanches et dura jusqu'à sa mort physique en 1953 et au rapport Khrouchtchev de 1956. Il faut attendre 1977 pour que le néo-stalinisme de l'ère Brejnev feigne de redresser la constitution, et 1991 pour que l'Union soviétique elle-même se disloque officiellement.

Sur la base de cette expérience, certes beaucoup plus sanglante que la nôtre, on peut évaluer encore quelques années de survie à un régime de moins en moins démocratique, et de plus en plus dégénéré, comme celui que nous subissons

Nous gagnerions donc peut-être à partir de cette réflexion de Péguy : "il est quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse c'est d'avoir une âme habituée".

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Conférence de Mariana Alvès Pereira : "Eoliennes, Infrasons et Santé" ce samedi 1er février à Vervins (02)

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Venez nombreux à la conférence-débat animée par le professeur Mariana ALVES-PEREIRA. Cette conférence est organisée par l’Association « SOS DANGER ÉOLIEN ».

Mariana Alves Pereira étudie depuis plus de 30 ans la physiopathologie des basses fréquences et infrasons sur l'être humain. Ses études ont permis de faire reconnaitre les maladies vibro acoustiques (VAD) comme maladie professionnelle au Portugal.

Cette réunion permettra, de démontrer que les « alertes santé » que nous diffusons depuis des années ne sont pas des allégations partisanes mais ont une base scientifique avérée, d’éclairer les élus dans leurs prises de décisions quant à l’aménagement des parcs éoliens sur leur commune.

Samedi 1er février 2020, 14 h

Place Sohier (près de l’église – 02140 VERVINS)

Valérie Bernardeau - 06 89 09 98 99 – valerie.bernardeau@yahoo.fr

12:45 Publié dans Combat anti-éoliennes, Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Paris, mercredi 5 février : réunion du Parti de la France avec Thomas Joly et Roger Holeindre

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12:06 Publié dans Combat nationaliste et identitaire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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11:29 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Débat sur la surpopulation : la point de vue de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique

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Jean-Pierre Maugendre

Président de Renaissance catholique

Alain de Benoist vient de publier, sur Boulevard Voltaire cliquez ici, une chronique apocalyptique intitulée : « Avec la surpopulation, c’est un monde invivable qui se dessine. » La thèse de fond est que « la population ne peut s’accroître indéfiniment sur une étendue limitée » et donc que « avec trois ou quatre milliards de bipèdes en moins (sur 7,7 milliards, note de JPM) le monde se porterait beaucoup mieux. » Notre auteur, faisant positivement référence à Thomas Malhus, auteur en 1798 de l’Essai sur le principe de population, accuse pêle-mêle la surpopulation d’être belligène, d’accélérer l’épuisement des ressources naturelles, de favoriser l’immigration, d’épuiser les sols, de participer au réchauffement de la planète, etc.

Incontestablement la population de la planète augmente de manière régulière et rapide, le poids de l’Afrique dans la population mondiale ne cessant de croître. A contrario de ce mouvement général la démographie occidentale est en crise victime à l’Est de l’athéisme d’Etat et à l’ouest de l’athéisme consumériste conformément au constat de Jean-Jacques Rousseau : « Ses (l’athéisme) principes ne font pas tuer les hommes, mais les empêchent de naître. » (Profession de foi du vicaire savoyard) Les conséquences politiques de ce fait sont considérables, la démographie étant incontestablement un facteur de puissance.

Malthus établit un lien très étroit entre surpopulation et pauvreté affirmant que la population d’un pays s’accroît de façon géométrique alors que les ressources, elles, croissent de manière arithmétique. Existerait ainsi une tendance permanente à la surpopulation engendrant la pauvreté et ses conséquences ; crise sociale, immigration, etc. Si cela était les pays les plus densément peuplés devraient être les plus pauvres. Or il n’en est rien. Si on exclut les états non représentatifs (Monaco, Vatican, etc.) il y a parmi les pays les plus peuplés de la planète à la fois des pays pauvres (Bangladesh, Rwanda, Inde) et des pays riches (Corée du Sud, Pays-Bas, Belgique). On observe d’autre part que les pays dont le PIB par habitant est le plus élevé de la planète sont : le Luxembourg, la Suisse, la Norvège, les USA, l’Irlande, etc. Pays plutôt densément peuplés. Il semble que si l’abondance de ressources naturelles peut constituer un facteur de développement elle n’est pas un motif suffisant de prospérité. Le Luxembourg, les Pays-Bas et le Japon sont des pays développés dépourvus de toute richesse naturelle. Le Congo, l’Algérie et le Vénézuela sont des pays dotés d’immenses richesses naturelles (minerais, gaz, pétrole) et malgré cela sous-développés. Les Pays-Bas et le Bengladesh sont deux pays très densément peuplés, démunis de ressources naturelles, dont une partie notable de la superficie est en dessous du niveau de la mer. L’un a fait face à cette situation, l’autre non. Enfin, un pays peut passer d’une relative prospérité à la pauvreté à l’issue de bouleversements sociaux majeurs. Citons les exemples tragiques de l’Algérie et du Zimbabwé.

Le lien à établir ne semble donc pas être entre surpopulation et pauvreté mais plutôt entre pauvreté et civilisation. Ce sont les modèles sociaux, les cultures et les comportements qui créent la prospérité ou la pauvreté, pas la nature ou on ne sait quel fatum. A cet égard, le communisme, le socialisme et l’Islam sont des échecs dramatiques car ils neutralisent l’esprit d’initiative et de responsabilité personnelle qui sont au cœur du développement économique. Alain de Benoist conclut d’ailleurs son article en fustigeant ce qu’il appelle le « laisser-faire nataliste », c’est-à-dire la responsabilité des parents dans la transmission de la vie, citant en exemple à suivre la politique démographique de la Chine. Or celle-ci s’avère être aujourd’hui une formidable bombe à retardement en raison des déséquilibres, logiquement induits par la politique de l’enfant unique, d’une part entre le nombre d’hommes et celui de femmes et d’autre part de la pyramide des âges. Le défi de demain n’est pas tant celui de la surpopulation que celui de la mise en œuvre de modèles sociaux respectueux de la nature profonde de l’homme et mettant en harmonie son intérêt personnel avec celui de la société.

Renaissance catholique cliquez là

11:21 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Chômage : une baisse en trompe-l'œil

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L'avis de Jean-François Touzé
 
On aimerait pouvoir se réjouir de la baisse de 3,3% du chômage enregistrée en France au cours de l'année 2019.
 
Cette baisse est hélas en trompe-l'œil. L'atonie de la croissance, la persistance des délocalisations voulues par le CAC 40, exigées par les multinationales et imposées par le mondialisme globalisé, le poids de l'économie spéculative et l'abandon de notre politique industrielle ne permettent pas de voir en cette eclaircie un phénomène réel et durable d'inversion des courbes. 
 
Si les créations d'emplois sont en hausse, elles concernent essentiellement le secteur des services et s'accompagnent d'une précarisation accrue du travail, les emplois précaires représentant désormais plus de 13,5% de l'ensemble.
 
Le facteur majeur de cette baisse d'apparence est, en réalité, à chercher dans un effet mécanique de la diminution constante des Français actifs et du vieillissement dramatique de la population.
 
Seule une politique vitaliste de libertés du travail, d'initiative et de responsabilité, de sortie des carcans fiscaux, de formation professionnelle adaptée aux réalités du temps, de recherche et d'innovation, de réindustrialisation de la France, de dynamisation de l'Europe, de protection raisonnée de nos marchés et de relance démographique permettra de reconstruire une économie prospère, créatrice d'emplois et génératrice de redistribution.

10:43 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Surpopulation : un monde invivable se dessine

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Entretien avec Alain de Benoist 

La population mondiale ne cesse d’augmenter. La procréation, par nature, peut être exponentielle, alors que les ressources terrestres ne le sont pas. C’est ce que disait déjà Malthus, dont certains pensent qu’il n’a jamais eu que le tort d’avoir raison trop tôt. Aujourd’hui, y a-t-il péril en la demeure ?

Alain de Benoist : Passé un certain seuil, toute augmentation en nombre entraîne un « saut qualitatif » qui se traduit par un changement de nature. Comme chacun le sait, la population mondiale augmente régulièrement, mais, surtout, elle augmente de plus en plus vite. Vers 1700, on comptait moins de 700 millions d’habitants sur Terre. En 1900, on en était à 1,6 milliard. Aujourd’hui, avec plus de 250.000 naissances par jour, on a dépassé les 7,7 milliards. Pour la fin du siècle, les estimations moyennes tournent autour de douze milliards, les estimations hautes autour de seize milliards. Bien entendu, on peut discuter à perte de vue sur le nombre de bipèdes qui peuvent vivre sur cette planète. La seule chose qui est sûre, c’est qu’il y a une limite : pas plus qu’il ne peut y avoir de croissance matérielle infinie dans un espace fini, la population ne peut s’accroître indéfiniment sur une étendue limitée. Malheureusement, nous sommes à une époque qui ne supporte pas les limites. Malthus (Essai sur le principe de population, 1803) ne se préoccupait que de l’épuisement des ressources. Aujourd’hui, c’est le nombre qui, à lui seul, pose problème : la quantité est plus que jamais le contraire de la qualité. Avec trois ou quatre milliards de bipèdes en moins, le monde se porterait beaucoup mieux !

La surpopulation aggrave mécaniquement tous les problèmes, en les rendant peu à peu insolubles. Elle est belligène, car la pression démographique crée des conflits nouveaux. Elle accélère l’épuisement des réserves naturelles. Elle accroît la dépendance économique et la soumission aux fluctuations ravageuses des marchés mondiaux, elle favorise les migrations de masse en provenance des pays surpeuplés, elle aggrave les effets de la surconsommation, de l’épuisement des sols, de la pollution des nappes phréatiques, de l’accumulation des déchets. Il n’y a déjà plus de réserves de productivité en matière agricole, l’extension des terres agricoles est en train d’atteindre ses limites et les ressources halieutiques des océans s’épuisent également. Plus de 90% de toute la biomasse produite annuellement dans le monde sont d’ores et déjà exploités.

Il est révélateur que la plupart des écologistes autoproclamés se comportent comme si la démographie et l’environnement étaient des sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés. À quoi bon parler de préservation des écosystèmes et de sauvegarde de la diversité, à quoi bon s’inquiéter de la gestion des déchets et des effets de la combustion des énergies fossiles si la croissance démographique entraîne toujours plus de pollutions et de déchets et que l’espace laissé aux espèces sauvages est appelé à disparaître ? À quoi bon vouloir limiter les émissions de gaz à effet de serre si on ne limite pas aussi la population ? Dans trente ans, du fait de l’accroissement naturel et de l’exode rural, 68% de la population mondiale vivra dans des villes, soit 2,5 milliards d’individus de plus que maintenant. Avec des bidonvilles de plus de vingt millions d’habitants et des mégapoles de plus de cent millions d’habitants, c’est un monde proprement invivable qui se dessine.

La mondialisation aggrave apparemment la situation, mais elle révèle aussi des disparités considérables. Au-delà de la surpopulation, n’avons-nous pas également affaire à un problème de répartition ?

C’est évident. En 1950, avec 228 millions d’habitants, le continent africain représentait 9% de la population mondiale. En 2017, avec 1,2 milliard d’habitants, il en représentait près de 17%. À la fin du siècle, avec 4,2 milliards d’habitants (dont 89% au sud du Sahara), il en représentera le tiers. Avec un taux de fécondité moyen de 4,6 enfants par femme, l’Afrique accroît sa population de 2,5% par an, soit un doublement tous les vingt-huit ans. L’Europe, elle, ne représentait plus que 9,8% de la population mondiale en 2017, et ce chiffre est encore appelé à baisser. Depuis la chute du mur de Berlin, l’Europe centrale et orientale a perdu 24 millions d’habitants. En France, on vient d’enregistrer la quatrième année consécutive de baisse des naissances : l’âge moyen à la maternité ne cesse de reculer et le solde naturel n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le problème, ici, n’est toutefois pas d’abord le nombre, mais la détérioration de la pyramide des âges. Que l’Europe soit moins peuplée n’est pas un drame, loin de là ; ce qui est un drame, c’est qu’elle vieillit inexorablement. Cela dit, il n’est pas sérieux d’imaginer que les Européens peuvent se lancer dans une course à la concurrence démographique où ils feraient « mieux » que les 6,4 enfants par femme de la République démocratique du Congo ou les 7 enfants par femme du Niger !

« Croissez et multipliez », lit-on dans la Genèse, adresse qui vaut tout autant pour les chrétiens que pour les musulmans et les juifs. Cet axiome religieux vous paraît-il toujours d’actualité ?

À une époque où la plus grande partie du monde était inhabitée et où le premier impératif, pour les petites communautés existantes, était de s’étendre numériquement pour maximiser leurs chances de survie, le « croissez et multipliez » était parfaitement justifié. Le problème commence lorsqu’on ignore le contexte et qu’on soutient qu’un principe valable dans telles ou telles circonstances est à considérer comme un dogme valable en tous temps et en tous lieux. C’est la raison pour laquelle, dans nombre de milieux, la surpopulation est un sujet tabou : au nom de l’« accueil de la vie » et de la critique du « malthusianisme », on préfère se mettre un bandeau sur les yeux. Or, le laisser-faire nataliste est aujourd’hui irresponsable, et le « respect de la vie » ne saurait s’étendre à ceux qui ne sont pas encore conçus. Quelle est, alors, la solution ? Avec des mesures coercitives, la Chine est parvenue à freiner sa natalité, mais les « incitations » à ralentir la croissance démographique sont généralement des vœux pieux, surtout dans les pays où les enfants sont l’équivalent d’une assurance-vieillesse. L’émigration de masse vers d’autres planètes relève de la science-fiction. Que reste-t-il, alors ? Les épidémies, peut-être !

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

pour le site Boulevard Voltaire

 

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MARDI 28 JANVIER À 19 H : CONFÉRENCE SUR LA GUERRE DE SÉCESSION AMÉRICAINE AVEC ALAIN SANDERS ET ÉRIC VIEUX DE MORZADEC

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Cette conférence avait été initialement programmée le 10 décembre mais, en raison des grèves, elle a été reportée au mardi 28 janvier 2020 à 19 h.