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samedi, 29 avril 2023

Tension extrême

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Yves Thréard

Emmanuel Macron et son gouvernement sont bien en peine de savoir comment envisager l’avenir. Les sondages soulignent qu’une majorité de Français ne les écoutent plus. Il faut avouer qu’il n’y a rien de très folichon dans leurs interventions publiques. Les belles promesses, répétées mille fois, sur l’école, l’hôpital, l’écologie, la valorisation du travail n’emballent plus personne. La défiance est la plus forte. Pire, l’exécutif affiche aussi des discordances. Sur l’immigration, notamment, le chef de l’État et la première ministre ne sont pas sur la même longueur d’onde. Bref, les messages sont incompréhensibles, brouillés ou ne passent plus, et les messagers, impopulaires, sont rejetés.

Le pays est à l’arrêt, comme en panne. Hors l’abandon de la réforme des retraites réclamé à cor et à cri, les oppositions, de leur côté, n’ont rien à proposer. Tout comme les syndicats, qui misent sur une mobilisation unitaire historique pour le défilé du 1er Mai. Avec l’Élysée, le dialogue de sourds est d’autant plus profond que casserolades et sifflets sont désormais les modes d’expression de la colère. Quand les mots manquent, diagnostiquent les psychanalystes, restent le bruit et le tapage. Drôle d’ambiance qui traduit l’état de tension, voire d’exaspération, qui règne en France. Ce samedi soir, une bronca du public devrait accueillir la traditionnelle venue du président de la République dans les tribunes de la finale de la Coupe de France de football. L’événement est placé sous très haute surveillance. Des violences sont également redoutées autour des cortèges de la Fête du travail.

Comment sortir de ce climat malsain ? Élisabeth Borne vient de tendre la main aux syndicats pour tenter dialogue ». Après le 1er Mai, a-t-elle l’espoir d’en ramener certains à de meilleures dispositions à son endroit ? Et ainsi de casser, chéquier en main, le front uni qu’ils présentent depuis le mois de janvier? Acheter la paix sociale est une vieille recette à courte vue qui revient à coller un sparadrap sur une jambe de bois. Le mal français, lui, est profond.

Source : Le Figaro 29/4/2023

 

12:09 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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