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lundi, 23 juin 2025

Les cassos, de la haine à la pitié et vice et versa

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La chronique de Philippe Randa

Dans le meilleur des cas, on les croise, on s’en tient à l’écart et on s’en sort bien ; dans le pire, on les a comme voisin – généralement sales et bruyants, si ce n’est débiles –, on doit les supporter et on ne sait pas quoi faire pour s’en débarrasser, sinon invoquer Dieu en dernière extrémité, mais il semble bien que celui-ci soit, tout autant que ses ouailles, débordé par l’inhumain problème.

Ils sont administrativement répertoriés comme «personne à problèmes ayant souvent un comportement en marge (ou encore) personne ayant du mal à s’intégrer dans une relation sociale »…, mais plus communément connus sous l’appellation « Cassos », notamment de tout contribuable au moment de s’acquitter de ses impôts et furieux de s’imaginer qui s’empiffre (entre autres) de son pognon et ça le rend dingue !

En 2005, les cas sociaux étaient déjà 3,5 millions a relever de l’un des dix minima sociaux et 100 000 de plus qu’un an auparavant (source : www.ash.tm.fr/magazine) ; 20 ans plus tard, leur nombre a grimpé de presque 25 % : « Après une légère hausse entre fin 2016 et fin 2019, puis une forte hausse en 2020, sous l’effet de la crise sanitaire, le nombre d’allocataires de minima sociaux a diminué de 3,2 % en 2021, avant d’augmenter légèrement en 2022 (+0,4 %), pour atteindre 4,34 millions fin 2022 » nous apprend le site drees.solidarites-sante.gouv.fr.

Si Jésus Christ savait divinement bien multiplier les pains, Emmanuel Macron et ses prédécesseurs ont, eux, réussi à faire proliférer « ceux qui rencontrent des problèmes sociaux, dans leur famille ou dans l’espace public, qu’ils soient victimes de mauvais traitements ou auteurs de délits ou de crimes. »

Mais ces gens-là sont-ils nés ainsi, définitivement « à problèmes » (euphémisme !) ou sont-ce les politiques menées ces cinquante dernières années, depuis celle, « libérale avancée » de Valéry Giscard d’Estaing à celle du « en même temps » de l’actuel locataire de l’Élysée qui ont rendus inutile, dépendante et hélas, bien souvent nuisible, toute une partie de la population française, qui n’avait aucunement vocation à le devenir ?

Petit souvenir : c’était il y a… disons 30-35 ans : je confiais à un de mes meilleurs amis, banquier de son état, que le statut de salarié était désormais devenu formidable ; tellement formidable, ajoutais-je, qu’il y aurait de moins en moins de salariés !

Mon ami banquier considéra la chose et admit bien volontiers que c’est ce qui allait arriver…

Depuis, des 35 heures imposées au confinement de la dinguerie covidiste durant lequel tout le possible « pognon de dingues » fut généreusement distribué à pleine pelle par la Macronie, on assista à l’explosion de l’auto-entreprise, parallèlement à une ubérisation galopante – soit un retour de l’esclavagisme – dans tous les secteurs où cela est possible… et désormais, à la main-mise des techniques intelligemment artificielles où cela ne l’est pas.

La belle époque d’un salaire décent et de perspectives de progression méritée au sein d’une entreprise semble ainsi devenue révolue. Définitivement ? Seul(e)s les politicien(ne)s jurent que non… d’un ton malheureusement de moins en moins convaincaint.

Il s’en est suivi la disparition de millions d’emplois, dont ceux qui ne demandaient guère de grandes capacités intellectuelles, mais qui permettaient à des millions de nos concitoyens – ces 3,5 millions de 2005 devenus 4,3 millions en 2025 – d’avoir leur place et toute leur place, dans notre société, d’espérer par leur travail et leur conscience professionnelle acquérir des connaissances, des qualifications et une expérience leur ouvrant de réelles perspectives de progression sociale, pour eux et pour leurs enfants…

Alors que les enfants des « cassos » d’aujourd’hui, aussi intelligents puissent-ils être ou travailleurs veulent-ils être – qualités qui ne sont aucunement le monopole d’une quelconque classe sociale, fortunée ou non – partent, en plus, de nos jours dans la vie avec un très sérieux handicap social. À l’évidence !

09:05 Publié dans Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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