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samedi, 04 mai 2013

Bouteflika exècre la France sauf… quand il est malade !

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Gabrielle Cluzel

Boulevard Voltaire cliquez ici

Nous venons de l’apprendre par Algérie Presse Service, Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé au Val-de-Grâce depuis samedi, a rassuré et remercié les citoyens algériens. « Alors que je continue à recevoir des soins médicaux, je tiens à remercier Dieu tout-puissant de m’avoir permis de me rétablir et d’être à présent sur la voie de la guérison », a écrit le président de la République algérienne dans un message à l’occasion de la fête des travailleurs. « Je tiens également à rassurer mes chers compatriotes et à les remercier pour leurs prières et leurs messages de sympathie », a-t-il ajouté.

C’est drôlement gentil, ça, de penser à remercier tout ce monde-là. Mais l’agence algérienne de presse a sûrement oublié un petit paragraphe. Je ne vois nulle mention – comme c’est étrange – des médecins militaires français qui l’ont pris en charge, des contribuables français qui rémunèrent ces derniers, des pov’ soldats, dont certains revenaient peut-être blessés du Mali, que l’on a bien dû pousser un peu pour lui faire une place VIP, et de la République française toujours aussi bonne fille et hospitalière. Parce que, soyons clairs, si Abdelaziz n’avait réellement compté, pour sa guérison, que sur son Dieu tout-puissant et sur les prières et la sympathie de ses compatriotes, on ne voit pas bien pourquoi il aurait quitté son cher pays et se serait envolé fissa vers la France.

Il est vrai qu’étant mieux placé que personne pour connaître l’état des hôpitaux de son pays, il s’est peut-être dit que, pour lui aussi désormais, c’était la valise ou le cercueil. On peut aimer Allah et ne pas avoir envie de le rejoindre trop vite. Las, tout le monde n’a pas la latitude d’en faire autant. Car s’il peut remercier ses compatriotes d’avoir veillé sur sa santé, je ne sais si la réciproque est vraie. Quel que soit le regard que l’on puisse porter sur la colonisation en Algérie, il est néanmoins à peu près unanimement reconnu qu’il fut un temps où il n’était pas besoin d’être président de la République ni de faire partie de l’élite algérienne, pour être soigné, et bien soigné, par des médecins militaires français. Un temps où il n’était pas besoin de prendre l’avion pour cela. Enfin grâce à Dieu et à Bouteflika, tout cela est révolu.

Je ne sais du reste qui sort la plus humiliée de cette déclaration : la France, toujours cocue, toujours battue, toujours contente dès lors qu’il est question de près ou de loin de l’Algérie, s’empressant par la voix cauteleuse de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de souhaiter un bon rétablissement à Bouteflika, « qui en tant que président de l’Algérie, est un ami de la France » (autant vous dire que si la France n’a que des amis comme ça…) et se prenant, en retour, ce camouflet… Ou l’Algérie, dont le Président, sitôt qu’il se sent en petite forme — il a déjà été opéré fin 2005 à —, fausse compagnie à ses compatriotes, déserte les hôpitaux locaux tout juste bons sans doute pour la plèbe (je vous aime bien les gars, merci pour « vos prières et vos messages de sympathie », mais il faut bien dire que question médecine, vous êtes quand même de vraies billes…), et vient toquer — pourquoi se gêner — à la porte de la France qu’il va arrêter d’exécrer et de conspuer cinq minutes, juste le temps du scanner. Enfin vous savez ce que c’est, la santé, ça prime sur tout, même sur l’idéologie et la décence.

11:16 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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