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vendredi, 22 novembre 2013

Faut-il dissoudre Christiane Taubira ?

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Luc Pécharman

Article publié dans le n°33 de

Synthèse nationale cliquez ici

Ha ! L’affreux facho se lâche encore ! Après moult provocations, après nombre de thèses rappelant « les heures les plus sombres de notre histoire » (souvent abrégé en LHLPSDNH, tellement l’usage de cette expression fleurit continuellement dans les médias), le voilà qui appelle maintenant à la haine et au meurtre contre madame le garde des sceaux !

Mais non, mais non, je m’en garderais bien. Le lecteur nationaliste et patriote reconnaitra aisément le côté garnement de mon titre, légèrement provocateur certes, mais qui pose toutefois une vraie question, que l’on pourrait reformuler de façon un peu plus inoffensive en : mais jusqu’à quels abysses de laxisme souhaite encore nous entraîner madame Taubira ?

Car le moins que l’on puisse dire, c’est que la dame en question a débuté le quinquennat de Hollande sur les chapeaux de roues !

Jusqu’à il y a peu, l’ancienne indépendantiste guyanaise était principalement connue des Français pour une loi mémorielle votée en 2001, qui reconnait l’esclavage négrier à partir du XVe siècle comme un crime contre l’humanité. Evidemment, on se doute que le but poursuivit, en ne reconnaissant qu’un type bien particulier d’esclavage, est moins la condamnation d’une pratique observée depuis l’aube des Humanités, et certainement assez contestable de nos jours, qu’une manière de culpabiliser les peuples européens en leur laissant l’entière responsabilité d’un phénomène largement partagé par de nombreux autres peuples. Et comme de bien entendu, il s’agit d’imposer cette vérité républicaine et taubiresque jusque sur les bancs de nos écoles pour culpabiliser dès leur plus jeune âge les petits blancs. Baissez la tête et frappez-vous la poitrine !

Mais depuis que François le mal élu l’a nommée ministre, pas de doute, elle se lâche.

Faut-il vraiment revenir sur la loi instaurant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels ? Non, je ne pense pas, la majorité d’entre nous ayant participé aux différentes manifestations et actions contre cette loi débile, et ayant subi de plein fouet la répression d’un Etat qui panique, bien conscient de l’illégitimité de cette initiative.

Mais celle qui semble avoir voué sa vie à pourrir la notre est en passe de nous imposer son second grand chantier (j’ai failli écrire châtiment) : sa réforme pénale…

On la savait déjà laxiste et plus compatissante envers les délinquants que leurs victimes, mais ça n’était alors qu’une attitude toute personnelle, et un simple changement de ministre eut, avec un peu de chance, rétablit une justice plus efficace. Mais avec son nouveau projet de loi, ou du moins ce que l’on en sait le jour où j’écris ces lignes, c’est toute l’institution judiciaire française, qui n’est pas spécialement connue pour sa sévérité envers les délinquants et les criminels (à l’exception notable de tous ceux qui ont le malheur de ne pas partager l’idéologie dominante) qui deviendra une machine à absoudre les voyous et à libérer les criminels. Et croyez-moi, le pire est à craindre.

Taubira veut d’abord supprimer les peines planchers, le dispositif qui impose au magistrat de prononcer une peine minimale en cas de récidive. C’était à peu près la seule bonne initiative de la droite molle ces dernières années, car elle présentait deux avantages : soustraire légalement les récidivistes et multirécidivistes au laxisme de juges qui sabotent leur propre travail pour des raisons idéologiques, et donc mettre durablement hors d’état de nuire des margoulins qui n’ont visiblement aucune envie de s’amender, et d’autre part assurer un semblant d’équité aux prévenus eux-mêmes qui sont certains d’écoper de la même peine quel que soit le président du tribunal.

En second lieu, elle veut rendre le système des remises de peine automatique valable pour tous les détenus. A l’heure actuelle, ce principe qui réduit systématiquement le nombre de jours d’incarcération réellement effectués en fonction de la durée totale de la peine prononcée, et ce quelle que soit la conduite du condamné, s’applique de façon différente aux primo-délinquants et aux récidivistes. Remises auxquelles s’ajoutent celles pour bonne conduite (ex : travailler ou passer un diplôme) qui, cumulées, peuvent aller jusqu’à cinq mois par an de réduction de peine !   

La troisième et dernière piste de sa réforme part du principe que la prison n’est pas une réponse adaptée à la délinquance ou au crime et qu’il faut prévoir des alternatives. Ca fait seulement quelques millénaires qu’on se dit que priver les malfrats de liberté est plutôt efficace pour assurer la sécurité et la tranquillité de la population, mais visiblement ce constat ne colle pas avec la construction idéologique de la squatteuse de la place Vendôme. Ces nouvelles « peines de probation » seront effectuées hors de la prison et s’adresseront à tout contrevenant qui risque moins de cinq ans de réclusion criminelle.

Nul besoin d’être un juriste pour pressentir qu’un bon nombre de salauds, pour peu qu’ils soient jugés par un magistrat pétri de compassion et de compréhension envers ces pauvres brebis égarées, pourront demain tranquillement continuer à arpenter nos rues et croiser le chemin de nos familles et de nos amis.

J’ai souhaité, pour mon édification personnelle, vérifier quels délits sont passibles de cinq ans ou moins de prison et verraient donc leurs auteurs rester en liberté. C’est assez terrifiant :

- L’homicide involontaire.

- Les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours, y compris à l’encontre d’un mineur de quinze ans, avec préméditation, avec menace ou usage d’arme.

- Le guet-apens contre un fonctionnaire de la police nationale, un militaire de la gendarmerie, un membre du personnel de l'administration pénitentiaire ou toute autre personne dépositaire de l'autorité publique, ainsi qu'un sapeur-pompier civil ou militaire ou un agent d'un exploitant de réseau de transport public de voyageurs.

- Les menaces de mort.

- Les atteintes involontaires à l'intégrité de la personne.

- Les agressions sexuelles autres que le viol.

- Le harcèlement sexuel, y compris sur mineur de quinze ans ou en groupe.

- Le harcèlement moral, y compris si il a causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours.

- La cession ou l'offre illicites de stupéfiants

- L’omission de porter secours.

- L'interruption de la grossesse sans le consentement de l'intéressée.

- La provocation au suicide, y compris sur un mineur de quinze ans.

- L’enlèvement et de la séquestration de moins de sept jours.

- Le fait de provoquer directement un mineur à faire un usage illicite de stupéfiants.

- Le vol simple, y compris accompagné de destructions ou de violences n’ayant pas entrainé une incapacité totale de travail.

- Le chantage.

- L'escroquerie.

- L'abus de confiance.

- Le recel.

- La destruction, la dégradation ou la détérioration volontaire.

- Le blanchiment.

- L’organisation d’un groupe de combat.

- L'évasion, y compris réalisée par violence, effraction ou corruption.

- Le faux et l'usage de faux.

Cette petite liste, qui n’est pas exhaustive, prévoit quand même de maintenir en quasi-liberté quelques belles ordures.

Selon les statistiques 2012 du ministère de la Justice, seuls 22% des détenus purgent une peine supérieure ou égale à 5 ans. Et encore faut-il bien se souvenir que ce chiffre ne tient pas compte des remises automatiques que nous avons cité précédemment.

Christiane Taubira a trouvé la parade miraculeuse pour lutter contre la surpopulation carcérale : vider les prisons.

Que lui font les risques graves qu’elle va faire courir à l’ensemble de la population ? Rien, elle s’en moque.

La question de la dissolution (politique bien entendu) de Taubira est donc tout à fait pertinente, car loin d’améliorer un système d’ores et déjà truffé de failles, la ministre va aggraver durablement la situation. Et encore, tout cela ne concerne que les délits enregistrés par les forces de l’ordre et pour lesquels des  procureurs ont bien voulu déclencher des poursuites.

Nous pourrions pourtant proposer quelques pistes qui rendraient l’institution judiciaire de notre pays bien plus efficace :

La responsabilisation des juges. Il est parfaitement aberrant que des femmes et des hommes ayant de tels pouvoirs ne soient quasiment pas responsables de leurs actes ou, quand ils le sont, ne soient jugés que par leurs pairs. Et ce dans les deux sens, que ce soit le magistrat trop laxiste dont les décisions légères ont conduit à un drame, ou que ce soit un magistrat dont l’incompétence ou la négligence prive un citoyen de ses libertés sans raison.

L’interdiction faite aux magistrats d’appartenance  à des organismes idéologiques (Syndicat de la Magistrature, Franc-maçonnerie…)

Application réelle des peines prononcées.

Adoption de la perpétuité incompressible. Aujourd’hui, la perpétuité représente la peine la plus lourde, celle réservée aux cas les plus graves, mais elle est tempérée par une période incompressible d’un maximum de 22 ans au-delà de laquelle tout condamné peut espérer sortir.  

Rétablissement de la peine de mort pour les cas les plus barbares. Sujet encore très sensible s’il en est. J’y suis personnellement favorable pour plusieurs bonnes raisons. La première est que les progrès scientifiques récents permettent d’établir avec quasi-certitude la culpabilité d’un prévenu, réduisant ainsi drastiquement les risques d’erreur judiciaire et tempérant le seul défaut de cette peine : son caractère quelque peu définitif… En second lieu, il est des crimes dont leurs auteurs ont perdu tout caractère d’humanité. Et enfin, la peine de mort obtient d’excellents résultats en termes de lutte contre la récidive. Risquer sa peau fait réfléchir à deux fois avant de se lancer dans une entreprise hautement criminelle, même les voyous plus endurcis.

Dernière piste, mais non la moindre, systématiser l’expulsion et l’interdiction définitive de territoire pour les délinquants et criminels étrangers (18% des détenus en 2012(1)) et instaurer la déchéance de la nationalité pour les criminels et délinquants d’origine étrangère (aucune statistique disponible, mais une estimation à près de 40% des détenus), accompagnée des deux mesures précédentes.

Ce ne sont que quelques idées, pour la plupart frappées du sceau du bon sens, mais dont l’application éviterait sans nul doute tant de malheurs et de drames au sein de nombreuses familles françaises.

Tout l’inverse du projet criminogène de la garde des sceaux.

Terminons cet article en saluant l’excellent travail de l’Institut pour la Justice qui, en l’espace d’une journée, à réuni plus de 100 000 signatures en faveur de sa pétition contre la réforme pénale de Taubira(2).

Notes


(1) Les chiffres clés de l’administration pénitentiaire au 1er janvier 2013 : cliquez ici

(2) Pétition de l’Institut pour la justice intitulée « Non aux projets fous de Christiane Taubira » : cliquez là


Synthèse nationale

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19:25 Publié dans Les articles de Luc Pécharman | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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