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lundi, 25 avril 2016

Fabius a vendu le palais Clam-Gallas à Vienne

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Arnaud Raffard de Brienne

Avec le palais Clam-Gallas à Vienne, la France disposait de son plus bel institut culturel à l’étranger. L’imparfait s’impose puisque l’on apprend, discrètement pour le moment, que Laurent Fabius, successeur de Jean-Louis Debré au Conseil constitutionnel, maison de retraite cossue et très prisée par tous les « ex », avait orchestré en toute discrétion la vente du prestigieux institut au Qatar en novembre 2015. Ce palais de 3 000 mètre carrés, en plein cœur de Vienne sis dans le plus grand parc privé de la ville, sur cinq hectares plantés d’essences rares, avait été vendu à la France par la famille Clam-Gallas, au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Articles dans la presse autrichienne dénonçant la « prostitution » de la France au Qatar, pétition, lettres ouvertes et privées envoyées à François Hollande, demeurées sans réponse, opposition clairement affichée de l’ambassadeur en place… rien n’y fit et Laurent Fabius mena la vente à son terme. Il faut quand même reconnaître que, faute de moyens, l’impécunieuse France avait depuis longtemps négligé l’entretien de ce joyau architectural dont le délabrement commençait à faire jaser. « La France n’entretient plus rien » aurait même lâché le député PS des Français à l’étranger, témoignage affligeant d’une nation dont l’image se ternit jour après jour à l’international.

Le plus étrange ce sont les circonstances de cette transaction réalisée brutalement, sans le moindre appel d’offres ni mise en concurrence alors qu’existaient de nombreux projets de reprise, notamment celui, patriotique, d’un Français qui se proposait de racheter le palais et de laisser gracieusement à l’institut culturel français l’usage d’un étage. Pouvait-on rêver meilleure proposition ? De plus, la vente arbitraire et brutale au Qatar constitue une infraction caractérisée à la règlementation en vigueur imposant trois expertises préalables distinctes, puis la publication sur le site de France Domaines et enfin la mise en vente dans les agences immobilières locales. Bizarre, bizarre cette vente signée à l’arrachée, de gré à gré par le ministre Fabius, en totale infraction avec la législation en la matière.

Cette mauvaise action appelle spontanément deux questions dont les réponses pourraient s’avérer captivantes. Des transactions de ce genre expliquent-elles tout ou partie des mensonges éhontés de Laurent Fabius le 21 janvier dernier lorsqu’il affirma sans vergogne sur RTL que le Qatar ne finance pas le terrorisme ? À sa fonction, il ne pouvait évidemment ignorer la réalité de ce financement prouvé et confirmé par le gratin des services de renseignement français. Dès 2012, par exemple, Louis Caprioli, ancien sous-directeur de la lutte contre le terrorisme à la DST évoquait publiquement, lors de l’émission « C dans l’air » le financement par le Qatar de camps d’entrainement djihadistes tunisiens. Financement confirmé par Yves Bonnet, ancien directeur de la DST dans un entretien publié par La Dépêche du midi et par quantité d’autres sources, françaises et étrangères, toutes plus officielles les unes que les autres.

Alors, pourquoi ces mensonges éhontés ? Aurons-nous un jour droit à un passionnant « Qatar Papers », listant l’ensemble des personnalités de la classe politico-médiatique celant quelque dette inavouable à l’égard du généreux Qatar ?

11:10 Publié dans Les rubriques d'Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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