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lundi, 27 avril 2020

En route vers le futur

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Michel Malnuit

Ayant rédigé plusieurs chroniques sous le titre commun « En attendant le grand soir » pour l’ancienne version du site du Parti de la France cliquez ici, plusieurs raisons m’avaient pourtant éloigné de l’écriture (NB : nullement par opposition au PdF, que je continue de soutenir). La situation actuelle, ô combien extraordinaire – au sens qu’elle sort de l’ordinaire voire même qu’elle crée un nouvel ordre –, incite à ne pas se retirer dans sa forteresse loin du monde et de ses fracas laissant le Destin agir, mais à faire un pas de côté tel un laïc faisant une retraite dans un monastère pour trouver les nouvelles voies, les nouvelles pistes du monde qui advient. C’est pourquoi je reprends cette chronique régulière pour « Synthèse nationale », que l’on ne peut que féliciter et soutenir pour son action justement de synthèse des différents aspects politiques, intellectuels et culturels de la droite nationale. Avec cette nouvelle série de chroniques, il ne s’agira pas de donner des leçons à ceux qui s’engagent sur le terrain, aux responsables des mouvements de la droite nationale. Il s’agira de participer aux combats des idées qui est indispensable à l’action politique, mais celle-ci gardera sa primauté.

M.M.

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Face à des événements particuliers, que l’on ne peut contrôler, le retour aux sources, à la racine s’avère indispensable. Notamment via l’étymologie. Et ce que nous devons faire avec cette crise qui est sanitaire, mais également économique, sociale, philosophique et politique. Crisis, en latin du Moyen-Âge, signifie manifestation violente, brutale d’une maladie. Et en grec ancien Krisis c’est le jugement, la décision. Il est donc certain que cette crise que nous subissons est un révélateur des limites, de l’explosion du système global. Le Covid-19 c’est le grain de sable qui vient enrayer l’avènement irénique du Nouveau Monde. Comme l’affirmait Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Un autre de ses aphorismes permet de mieux entrevoir ce que nous vivons : « La crise est le moment où l'ancien ordre du monde s'estompe et où le nouveau doit s'imposer en dépit de toutes les résistances et de toutes les contradictions. Cette phase de transition est justement marquée par de nombreuses erreurs et de nombreux tourments. »

Les monstres, c’est le Système – l’occasion faisant le larron – qui impose un contrôle des déplacements, des esprits, de l’activité économique pour mieux imposer son maintien, profitant d’une situation qu’il n’a pas su empêcher. Confinement, déconfinement, reconfinement vont probablement marquer nos vies pendant plusieurs années avec une communication qui mélange amateurisme le plus néfaste et le supplice chinois le plus vicieux. Il ne s’agit pas de nier la dangerosité du Covid-19 qui est tout sauf une grippette et qui risque de nous faire subir plusieurs vagues comme la grippe espagnole il y a un siècle. Oui, rien ne sera plus comme avant mais ce ne sera pas, du moins à courte vue, l’effondrement du Système. Ce dernier va plutôt se renforcer mais telle une cocotte-minute à un moment la soupape ne pourrait plus faire évacuer la vapeur…

Les erreurs et tourments c’est vouloir réagir systématiquement à chaud, croire surtout le moindre propos qui critique la propagande officielle sans se poser la question de savoir si son émetteur, même bardé de diplômes, n’est pas un charlatan ; c’est mélanger complotisme obsessionnel et pensée magique ; c’est enfin ressortir les vielles formules politiques, le plus souvent les plus caricaturales.

Oui, il faut faire un pas de côté, proposer des pistes à la Droite nationale pour qu’elle ne puisse plus regarder le train de l’Histoire passer sans elle ; pour qu’elle ne soit plus seulement observateur ou commentateur énervé mais acteur ; pour qu’elle réalise son unité tout en respectant sa diversité. Laissons au bord u chemin, voire dans le fossé, ceux qui préfèrent passer leur temps à cracher leur fiel sur les camarades les plus proches.

Refusons et dépassons la mauvaise alternative caricature/reniement stratégique.  La Droite nationale n’a pas à avoir honte de ce qu’elle est, n’a pas à renier son héritage sous prétexte de plaire à la caste médiatique – qui est l’une des détestées par les peuples soit dit en passant –, n’a pas à avoir peur d’utiliser les mots droite, nation, national, nationalisme au profit d’un populisme qui est devenu une sorte de marais incapacitant, mais aussi elle n’a pas à se réfugier dans la caricature, dans des formes mortes et qui font peur, dans un refuge de pureté qui ne masque plus le refus d’exercer le moindre pouvoir sous prétexte de ne pas se salir les mains…

La Droite nationale doit retrouver le chemin de la Tradition et d’une certaine modernité. A l’instar de ce que proposait en son temps le Parti des forces nouvelles, la droite nationale doit chevaucher et dompter une partie de la modernité pour s’ancrer dans le monde d’après. C’est repenser à l’archéofuturisme cher à Guillaume Faye (certainement son dernier essai digne de ce nom et un concept qui a marqué une génération dont l’auteur de ces lignes). En effet, l’Européen – car pour nous il ne s’agit pas d’opposer les nations à la nécessaire unité européenne – c’est à la fois le Hobbit qui cultive son champ et maintient ses coutumes mais aussi l’Elfe qui part à la découverte du Monde, y compris des étoiles… C’est Delphes et la fusée Ariane.

La Droite nationale doit donc en finir avec le positionnement contre, elle doit proposer une espérance, un rêve, un mythe, un ordre nouveau.

Tel est notre projet…

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12:50 Publié dans Notre enquête sur l'après mondialisme | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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