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mardi, 08 décembre 2020

Plus de deux millions de foyers bénéficiaires du RSA

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Arnaud Raffard de Brienne

Pour la première fois depuis la création du dispositif en juin 2009, il y a onze ans, le cap des deux millions de foyers bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) vient d’être allègrement franchi. Ce seul minimum social – il en existe une dizaine -, remplaçant du Revenu minimum d’insertion (RMI), assure, sous certaines conditions plutôt larges et souples, un revenu forfaitaire, une sorte de revenu universel avant l’heure, aujourd’hui financé par les départements pour un montant supérieur à douze milliards d’euros par an. Cette ponction devenue insupportable pour les départements, une loi en cours d’examen prévoit une renationalisation du RSA dont l’État assurera le financement. À noter, on se demande bien pourquoi, c’est déjà le cas pour nos chers départements et territoires d’Outre-mer comme la Guyane et la dispendieuse Mayotte depuis 2019, et pour  La Réunion depuis le début de cette année.

Le Premier ministre Jean Castex, en visite le 25 septembre dernier en Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres de France, là encore on se demande bien pourquoi, reconnaissait « les difficultés sociales exceptionnelles auxquelles est confronté ce département ». Il venait officiellement présenter, si possible sans rire, la mise en œuvre du plan « L’État plus fort en Seine-Saint-Denis ». De façon plus prosaïque, il s’agissait d’officialiser, sous les yeux énamourés de Stéphane Troussel, Président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, la prise en charge, à titre expérimental du financement du RSA par l’État, dès janvier 2022. Voici des années que diverses personnalités de ce département surendetté, aux sept villes parmi les vingt plus pauvres de France, multipliaient les appels au secours et suppliaient les politiques de leur venir en aide. C’est chose faite.

Une folle fuite en avant

En France cette année, avant un prévisible nouveau record en 2021, le RSA fait l’objet de 3 000 nouvelles demandes par jour. L’explosion du nombre de pauvres devrait encore s’aggraver en 2021 mais il s’agit bien entendu, selon les grands médias, d’imputer cette situation à la commode crise sanitaire en cours alors que l’ensemble des indicateurs confirment que nous ne sommes que face à l’aggravation, certes accélérée, d’une situation devenue intenable de longue date et renvoyant très directement à la folle politique ou plutôt absence de politique d’immigration.

Pendant ce temps, l’État continue à distribuer à tour de bras un argent dont il ne possède pas le premier centime. Sait-on, par exemple, que la prime d’activité bénéficie à 8,9 millions de personnes, soit une augmentation de 42,7% de bénéficiaires depuis 2018 ? Dernière trouvaille, la prime Covid annoncée par Emmanuel Macron le 14 octobre dernier dans le cadre et sans doute pour adoucir l’annonce du couvre-feu, de 150 euros pour les allocataires du RSA, 100 pour ceux de l’Aide personnalisée au logement (APL), agrémentée d’une prime de 100 euros par enfant à charge, ce qui dans certains territoires peut représenter un pactole. Cette démente fuite en avant ne présage évidemment rien de fameux pour les contribuables et épargnants…

Article paru dans le quotidien Présent cliquez ici

22:34 Publié dans Arnaud Raffard de Brienne | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Élection des quotas

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Georges Feltin-Tracol

Âgé de 36 ans et épouse de l’économiste médiatique Thomas Pikkety, Julia Cagé enseigne les sciences économiques à Sciences-Po Paris. Elle a conseillé le candidat Benoît Hamon à l’élection présidentielle de 2017. Auteur de trois ouvrages sur la crise actuelle du système démocratique, elle s’inquiète des dysfonctionnements du système démocratique moderne. Contrairement à la philosophe belge Chantal Mouffe, théoricienne d’un populisme de gauche hors-sol et grotesque, Julia Cagé prône une « démocratie représentative, participative et “ descriptive ” ».

Interrogée par Sophie Fay dans le magazine L’Obs (du 15 octobre 2020) sur les solutions à cette crise, Julia Cagé propose la constitution d’« une Assemblée mixte (à la fois paritaire et socialement équilibrée) ». Elle constate que maintes catégories socio-professionnelles comme les ouvriers ne sont plus représentées au niveau politique et propose sa remédiation.

Méfiante à l’égard du tirage au sort qu’elle assimile à « une sorte de nihilisme », elle avance la légalisation de « la parité sociale et [de] la parité de genre ». Comment ? « Il faut, explique-t-elle, que les partis politiques présentent 50 % de femmes et 50 % d’employés, ouvriers et travailleurs précaires parmi leurs candidats à chaque élection, et en particulier aux législatives. » On remarque tout de suite qu’à son corps défendant, cette salariée du grand temple parisien du conformisme politique rejette toute forme paritaire ouverte aux « racisés » de couleur, aux non-binaires ou autres transgenrés et aux « migrants » allogènes. Les exclus de toute la galaxie apprécieront…

Pour Julia Cagé, « le non-respect de ces objectifs doit être assorti de pénalités financières dissuasives, comme la suppression de toutes les aides publiques et l’interdiction de présenter des candidats aux élections suivantes ». Gravissimes, ses propositions sont liberticides, car elles nuiraientde manière légale en premier lieu l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne. Ses diverses formations, du Rétrécissement national au Mouvement national-démocrate en passant par le Parti de la France, Civitas, le Parti des Européens et le Parti national-libéral, ont toujours du mal à présenter des candidats des deux sexes tant le « harcèlement démocratique » imaginé dans les années 1980 par Jean-Christophe Cambadélis et amplifié par les médiats dominants d’occupation mentale, entrave considérablement la liberté de candidature. Avec de pareils quotas ubuesques, les mouvements nationaux-populistes deviendraient des proies faciles pour le pouvoir en place, s’effaceraient des campagnes électorales et n’exprimeraient plus une légitimité populaire indéniable. Les dérives populistes seraient ainsi proprement étouffées…

Julia Cagé croit révolutionner la pensée politique de ce premier tiers du XXIe siècle. Les quotas paritaires qu’elle envisage rappellent, une fois leur formulation inclusive enlevée, une conception traditionnelle, organique et holiste de la société européenne. C’est très bien de vouloir que les ouvriers, les employés, les précaires participent à la vie publique à la condition toutefois qu’ils appartiennent d’abord à un peuple constitué. Dans Retour au réel. Nouveaux diagnostics, le grand philosophe paysan Gustave Thibon (ci-dessus en photo - NDLR) conçoit « un peuple sain comme une multitude hautement différenciée d’organismes professionnels et locaux accordés les uns aux autres, mais fonctionnant chacun sur son plan particulier (Éditions universitaires – Les Presses de Belgique – Librairie Lardanchet, 1946, p. 110) ».

« Résolument ennemi de la loi du nombre et du pouvoir des masses (idem, p. XIV) », le vigneron – penseur de Saint-Marcel-d’Ardèche veut « substituer à la société atomisée des bourgeois et des aspirants bourgeois […] une société organisée où chaque homme puisse déployer, à l’intérieur de ses limites et en communion avec ses semblables (les frontières, à condition qu’on les respecte, sont aussi des traits d’union), une activité vraiment qualifiée et irremplaçable. Nous sommes pour l’unité qui rassemble contre le nombre qui disperse. En toute chose, nous voulons subordonner l’avoir à l’être. Il ne nous suffit pas que chacun ait une place, nous voulons encore que chacun soit à sa place (idem, pp. XIV – XV) ». Gustave Thibon insiste par conséquent sur l’encadrement par l’intermédiairedes communautés d’appartenance spirituelles, territoriales et ethno-culturelles et des corporations dusuffrage universel dont la force d’inertie profite toujours à la Subversion moderne.

Sachant que le suffrage universel peut conduire à l’élection de Donald Trump ou de Jair Bolsonaro, Julia Cagé pense contrecarrer son inclination en faisant adopter des quotas professionnels et sexuels draconiens, ce qui contribue peu ou prou à l’élaboration d’un apartheid socio-sexuel cosmopolite.Sans le savoir, elle valorise des discriminations et, sous un discours progressiste vulgaire, récupère des thèmes chères à la Droite traditionnelle. Et si sa revendication supposée correcte démontrait la nette droitisation du débat public ?

Bonjour chez vous !

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°193, mise en ligne sur TVLibertés, le 1er décembre 2020.

18:48 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Comment l'Etat profond a vendu la Sécu à Wall Street

Les dettes de la Sécurité Sociale ont atteint des profondeurs abyssales avec un total de 136 milliards d’euros. La Cour des comptes vient de lancer une alerte, c’est tout le modèle social contributif français qui se retrouve mis en cause. Le double confinement est en train de l’achever avec le naufrage de la masse salariale, il faut donc emprunter et c’est pourquoi les cotisations sociales des Français se retrouvent à Wall Street ! Et pendant que l’ACOSS et la CADES font la manche sur les marchés financiers (le plafond est poussé à 70 milliards d’emprunts), les banques intermédiaires encaissent des commissions sur ces placements. On peut se demander ainsi si l’équilibre des comptes sociaux est un mythe mais à un moment, la dette se vengera, ce qui traduit l’échec cuisant du choix fait par Alain Juppé en 1996 de financer la dette sociale sur les marchés financiers. Ce sont les générations qui viennent qui paieront pour des dettes qu’elles n’ont pas contractées. Eloïse Benhammou, l'auteur de "Kleptocratie française", revient sur cette injustice et ce scandale d'Etat. 

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16:27 Publié dans Sacha de Roye | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Tribune libre : Quand "Domytis" fait l'apologie de Karl Marx...

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Jacques Mayadoux ∗

Je séjourne provisoirement dans une résidence sénior, blessé suite à une chute dans mon jardin dans une belle commune bretonne. Le slogan de cette filiale du groupe Néxity est  : "Domitys, vivre l’esprit libre". Il est vrai que je bénéficie d’un cadre unique et privilégié pour une vie plus sereine et plus active. Ceci n’est pas gratuit, mais enfin... Je ne me plaindrais pas : personnel et direction agréables et affables, nourriture de qualité, prestations d’hébergement remarquable.

Chaque matin est affiché l’éphéméride, les animations et une citation. Le 4 décembre, surprise ! La citation du jour ("Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par nécessité") est signée... Karl Marx. Etonné par une si funeste référence, je me renseigne auprès du directeur de l’établissement. Non, il ne s’agit pas d’une initiative locale mais d’un envoi du siège social m’informe celui-ci, un peu embarrassé. Et il convient que cela peut choquer.

Néxity, promoteur immobilier de premier plan, honore donc le doctrinaire du communisme. Les ravages du marxisme sont établis et les peuples ont trop longtemps soufferts de cette idéologie criminelle qui conduisit des millions de gens dans les goulags quand ils ne furent pas simplement exterminés. Que les services de communication d’un grand groupe capitaliste prenne comme référence Karl Marx ne peut que heurter les consciences... Honte à vous et vive la liberté.

∗ conseiller régional d’Auvergne de 1992 à 2004.

09:24 Publié dans Tribunes libres | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |