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mardi, 11 octobre 2022

Et si les jours (politiques) des furies déconstructrices étaient déjà comptés ?

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Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne EuroLibertés.

(Propos recueillis par Guirec Sèvres)

C’est un leitmotiv d’annoncer que l’automne sera « socialement chaud » et qu’on va voir ce qu’on va voir ! Chaque fois, rien ne se passe… ou pas grand-chose, finalement ?

C’est vrai… jusqu’au jour où il se passera finalement quelque chose, ce qui permettra aux prophètes habituels de triompher : « Je vous l’avais dit… Je l’avais annoncé ! »…

Mais en ce mois d’octobre 2022, tout continue comme avant, non ?

Pour le moment, oui… enfin presque, puisque cette année, fait nouveau tout de même, les cassandres nous annoncent pour la première fois dans les mois à venir de possibles (probables ?) restrictions d’énergie, avec d’éventuelles coupures d’électricité… Pour la France qui s’enorgueillissait il y a encore peu de temps d’exporter son électricité, devoir aujourd’hui envisager le rationnement si on ne pouvait pas en acheter à l’Étranger, donne tout de même à réfléchir… Mais les Français ayant majoritairement accepté l’enfermement à domicile, l’obligation de vaccination, l’endettement abyssal de la France… et réélu néanmoins Emmanuel Macron, certains peuvent certes encore répéter : « On va voir ce qu’on va voir », mais comprenez qu’on peut aussi leur répondre avec ironie : « … et surtout de ne rien voir, comme d’habitude ! »… D’autant que le gouvernement peut continuer de faire tourner la planche à billets et acheter la paix sociale cet hiver en fournissant malgré tout aux Français de quoi se chauffer « quoi qu’il en coûte ! »

Emmanuel Macron n’a plus de majorité parlementaire ; il n’a donc plus les mains libres comme lors de son premier quinquennat… Vous ne croyez pas que les oppositions – NUPES, Rassemblement National… – pourraient faire bouger les choses ?

Il y a tout de même un constat à tirer de l’élection présidentielle et des législatives qui ont suivi : rien ne s’est passé comme les principaux candidats l’avaient imaginé… Emmanuel Macron a certes – et comme largement annoncé à l’avance – été réélu à l’Élysée, mais a perdu dans la foulée sa majorité parlementaire, ce qu’il n’avait pas envisagé puisque tous les présidents réélus jusqu’alors avaient gardé ou retrouvé une majorité… Quant à Marine Le Pen, elle n’avait sans doute aucune illusion sur une possible victoire présidentielle, mais voulait absolument effacer sa calamiteuse prestation au débat de second tour en 2017 et, si possible, parvenir à faire élire une vingtaine de députés pour former un groupe parlementaire : elle pouvait alors, comme elle l’avait annoncée, quitter la scène politique la tête haute. Mais surprise : 89 députés RN ont été élus et forment le premier groupe d’opposition à l’Assemblée ; Larem devenue Renaissance n’est plus majoritaire ; les Républicains survivent à la portion congrue… et l’union de la gauche sous étiquette NUPES a raté – et de loin ! – son pari d’avoir la majorité des sièges. Du coup, la prochaine présidentielle en 2027 devient très envisageable pour l’ex-présidente du RN ; pour le moment en tout cas…

Les autres candidats à l’élection présidentielle ont vraiment cru, eux aussi, à leur chance de l’emporter ?

Pas tous les autres, mais Yannick Jadot, avant son entrée en campagne et les coups de poignard dans le dos de sa rivale Sandrine Rousseau, était donné comme pouvant créer la surprise avant de s’effondrer, certes assez rapidement… et Éric Zemmour qui a été porté plusieurs mois durant par des sondages flatteurs, a très vite rencontré une incontestable ferveur militante qui s’est tout de même traduite par près de 2,5 millions d’électeurs et la création d’un parti qui, en nombre d’adhésion, s’est hissé en six mois à la première place… Jean-Luc Mélenchon, lui, a évidemment pensé qu’il accéderait au deuxième tour, croyant alors Marine Le Pen ringardisée et concurrencée par Éric Zemmour (alors que celui-ci l’a, au contraire, aidée en attirant sur lui les coups de foudres médiatiques)… Puis, ayant loupé la marche présidentielle, mais parvenu à rassembler les autres formations de gauche – communistes, socialistes et écologistes dont la survie électorale était en jeu – il s’est alors persuadé qu’il obtiendrait une majorité absolue de députés à l’Assemblée nationale qui le propulserait ainsi à Matignon… S’il n’en avait pas été intimement convaincu, il se serait bien évidemment représenté à la députation pour continuer d’exister… Sa faute est, selon l’expression populaire, d’avoir « vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Il se retrouve dépourvu de fonction élective, rattrapé tout de même par son âge (71 ans) et avec des « alliés » à la conception fort peu collective de l’unité – qui ne l’ont acceptée que contraint et forcés et n’en ont que plus de ressentiment encore envers le leader de La France insoumise, devenu le premier parti de gauche ce que socialistes, écologistes et communistes « n’encaissent » pas. Pour eux, quelque part, c’est une offense.

Et les écologistes d’Europe Écologie-Les Verts…

D’abord, ils n’ont plus d’écologistes que le nom… À part tenter de terroriser les populations avec le Réchauffement climatique, ils n’évoquent plus guère leurs chevaux de bataille d’antan… Alors que la lutte contre le nucléaire en était un – pour certains même, le principal ! –, ils se taisent… Le gouvernement annonce pourtant vouloir relancer à fond le nucléaire, en déplorant les retards pris par son abandon, la faute en incombant aux socialistes pour des raisons bassement électorales, ce que la quasi-totalité des médias confirment. Une défaite en rase campagne pour les talibans de l’antinucléaire… mais qui ont désormais changé de lutte : imposer les inepties de la cancel culture, autre manière de détruire notre modèle de société, est désormais l’obsession des dirigeants d’EELV et prouve ainsi, pour ceux qui doutaient encore, leur ADN d’extrême gauche.

Mais le délire woke leur revient dans la figure comme un boomerang : Éric Zemmour a expliqué que, comme en 1789, la Révolution finit par dévorer ses enfants… Il prédit même qu’un jour, Clémentine Autain finirait par dénoncer Jean-Luc Mélenchon comme un homme de droite…

À moins qu’elle et Sandrine Rousseau aient été auparavant elles-mêmes dévorées… Mettez-vous à la place des autres dirigeant d’EELV, voire de ceux de la NUPES : ils ne sont pas dupes des ambitions politiques d’une Sandrine Rousseau qui s’est clairement débarrassée avec une campagne de délation savamment orchestrée de Julien Bayou – un de ses rivaux politiques au sein de son parti – tout comme elle avait affaibli auparavant son « allié » de La France insoumise par d’identiques campagnes de délation à l’encontre du député Adrien Quatennens, obligé d’abandonner ses fonctions de coordinateur de LFI… et après celles contre le militant franco-algérien Taha Bouhafs, obligé de retirer sa candidature aux élections législatives… et contre Éric Coquerel, lui encore président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, mais pour combien de temps ? Après leur survie électorale, nombre de cadres d’EELV ou de LFI, voire de ce qu’il reste du PCF ou du PS, doivent désormais se dire qu’il leur faudrait songer à leur propre survie politique s’ils devenaient une quelconque gêne à la folie quasi-démoniaque des « furies déconstructrices »… Qui sait si des couteaux ne s’affûtent pas déjà en coulisse et que les jours (politiques) de Clémentine Autain, de Sandrine Rousseau et de quelques autres excitées ne sont pas comptés…

Philippe Randa est l’auteur, avec Bernard Plouvier du livre Verbatim d’un délire sanitaire aux éditions Dualpha cliquez ici et récemment il a dirigé le Cahier d’histoire du nationalisme n° 23 : « L’Algérie française. Le combat pour l’honneur » aux éditions Synthèse cliquez là.

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23:59 Publié dans La chronique de Philippe Randa | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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