lundi, 20 octobre 2025
Éric Zemmour ce lundi soir sur C-News
16:46 Publié dans Sur les ondes libres | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Crise politique : le bal des suspendus
Pierre Boisguilbert
Le monde politique retient son souffle
Tous suspendus comme une vulgaire réforme des retraites. Tous soutenus comme le pendu par la corde.
La dissolution est suspendue, comme la démission du président : c’était le but de la manœuvre. Saut dans le vide, retenu par un élastique dont la solidité est douteuse. Mais la suspension de la chute du gouvernement a ravi la presse mainstream. Car tout cela, en fait, n’a qu’un objectif : suspendre l’arrivée au pouvoir par élections du Rassemblement national. Ils pendraient leur démocratie pour ne pas eux-mêmes choir à terre. La suspension de l’inévitable dissolution a ravi les soutiens du système, car système il y a. Le soutien du PS au gouvernement Lecornu a relancé l’UMPS. Quant aux Républicains, ils vendraient de toute évidence la corde pour les pendre, comme disait Lénine des capitalistes… D’ailleurs, ils l’ont fait.
Les partis, entre trahisons et calculs suspendus
Un parti de droite de gouvernement, paraît-il, qui accepte l’enterrement de la réforme des retraites à 64 ans et valide des taxes dignes de la gauche Mitterrand ou Hollande première époque, on en reste sans voix. On était d’ailleurs suspendus à leurs paroles… Or, rien. Wauquiez, malgré sa victoire sur Retailleau, est d’une modestie incroyable. Car il est suspendu aux réactions de ses électeurs, et apparemment le retour des militants n’est pas bon, c’est le moins qu’on puisse dire. De suspendu, on n’est pas loin du lynchage. Quant à Retailleau, c’est son destin national qui est suspendu. Il s’y voyait presque, il faisait, disait-on, trembler le Rassemblement national. Il a quitté le gouvernement, il a perdu toute influence sur le groupe des députés — il lui reste militants et sénateurs, ce n’est pas rien, mais pour le moment c’est un repli sur des positions préparées à l’avance, et c’est son offensive politique qui est, pour un temps, suspendue.
Un pays en apnée politique
Quant à Marine Le Pen, suspendue à une décision de justice, elle a perdu la bataille de la dissolution immédiate. Le temps risque de démobiliser la colère des Français, qui semblent se satisfaire d’une fausse stabilité proche d’un lâche soulagement.
Mais Lecornu lui-même est suspendu à ce que les députés vont faire du budget. On peut redouter le pire et enchaîner des séquences de chaos parlementaire. On va s’écharper, au risque de voter n’importe quoi et de relancer encore plus fort la colère populaire. Cela ne se passera pas bien, on peut en prendre le pari. Et l’on verra alors les suspendus à un fil du régime s’effondrer — et pour eux, ils l’auront bien cherché : plus dure sera la chute.
Source : Polémia, cliquez ici.
14:46 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
XIe Forum de la Dissidence, organisé par Polémia, le samedi 15 novembre à Paris
Pour en savoir plus, cliquez ici.
14:32 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Le reniement Kotarac : quand le Rassemblement national se met à bénir le croissant
Balbino Katz, chroniqueur des vents et des marées
Je revenais de ma promenade sur la digue du port de Lechiagat, et je faisais halte au bar des Brisants. Le vent d’ouest ramenait l’odeur du goémon, les ligneurs se hâtaient de quitter le quai flottant, et je songeais à rien en suivant d’un œil distrait le vol des mouettes quand, sur l’écran de mon téléphone, je vis passer une déclaration d’Andréa Kotarac. Il affirmait que « les racines de la France ne sont pas que chrétiennes » et que « les musulmans sont sensibles au patrimoine chrétien de la France ». Ainsi donc, songeai-je, voilà la nouvelle théologie du Rassemblement national : un œcuménisme de circonstances pour ne froisser personne.
Cette phrase, reprise par un compte zemmourien, se répandit aussitôt sur X comme une traînée de poudre. Sous le message du compte @Riposte_R, on pouvait lire ce commentaire sec : « Après “l’islam compatible avec la France”, voici “le christianisme compatible avec l’islam”. » La formule fit mouche. Elle disait tout de la pente glissante sur laquelle le parti de Marine Le Pen s’est engagé : celle de la banalisation, de la dilution, de l’abandon des mots qui fâchent.
On aurait pu attendre d’Andréa Kotarac, issu d’une famille des Balkans, une mémoire plus vive. Car dans les vallées de son sang, les églises portent encore les stigmates du Croissant. Les siens savent ce que devient la tolérance quand l’islam devient majoritaire. Qu’il aille à Peć, à Gračanica, ou dans les hameaux du Kosovo, demander aux vieux prêtres ce qu’il reste du christianisme quand la charia impose silence aux clochers. Il y verrait les autels profanés, les croix abattues, et la résignation de ceux que l’Europe a oubliés (rendre visite au site de Solidarite Kosovo pour s’en convaincre).
Cette mémoire-là, il l’a trahie. Ses mots, prétendument apaisants, trahissent une ignorance cruelle de ce que fut l’histoire du continent. L’islam n’est pas une couleur de plus dans la mosaïque des croyances : c’est une architecture du monde, une politique de la transcendance. Ceux qui parlent de compatibilité se condamnent à subir la conquête.
Zemmour, lui, n’a pas cette cécité. Son dernier livre redit sa conviction profonde avec une force qu’aucune bienséance ne parvient à atténuer : la France n’a pas deux racines, mais une seule. Elle plonge dans le christianisme comme l’arbre dans sa terre. Sans ce sol, elle meurt. Sa langue, son art, son droit, tout ce qui fait sa noblesse découle de ce baptême originel.
On peut objecter à Zemmour que les racines de l’Europe sont aussi païennes et que le catholicisme doit beaucoup à cet héritage. Mais le tribun devenu politique va à l’essentiel, laissant les nuances et les notes en bas de page aux historiens et aux philosophes comme Alain de Benoist.
Le Rassemblement national, lui, s’est depuis longtemps séparé de cette source. Il veut régner sans risquer. Jadis, Jean-Marie Le Pen disait que « l’islam n’est pas seulement une religion, c’est une manière d’être au monde ». Aujourd’hui, ses héritiers s’emploient à prouver que tout est compatible, que l’on peut concilier l’inconciliable, mêler le Credo et la chahada, le rosaire et le tapis de prière.
Il faut relire Ernst Jünger pour mesurer l’abîme où nous glissons. « Les peuples qui fuient le tragique sont condamnés à l’esclavage. » Le RN fuit le tragique comme d’autres fuient la mer démontée. Il préfère la quiétude des eaux stagnantes à la fureur des vagues. Il ne veut plus combattre, il veut gouverner ce qui, dans le monde qui vient, revient à se soumettre.
Entre Zemmour et Marine Le Pen, le contraste n’est plus politique, il est métaphysique. L’un parle de civilisation, l’autre de compatibilité. L’un cherche à réveiller les consciences, l’autre à endormir les inquiétudes. L’un se tient sur la digue, face à la marée, l’autre la laisse monter dans les rues.
Car la France n’est pas un compromis, c’est une fidélité. Et si elle oublie cela, si elle renonce à son tragique, elle finira, comme les moines du Kosovo, à prier en silence dans les ruines de ses églises.
Article paru sur Breizh-Info, cliquez ici.
14:17 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |