samedi, 02 mars 2013
Russie : Hollande a fini de faire le comique…
Nicolas Gauthier
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François Hollande en visite officielle en Russie ou la quadrature du cercle. Comme Nicolas Sarkozy avant lui, en campagne électorale, il a succombé aux mêmes postures avantageuses : droits de l’homme et leçons de morale à tous les étages. François Mitterrand et Jacques Chirac n’avaient pas ces pudeurs ; normal, ils faisaient de la politique, de la realpolitik, dira-t-on.
Car la Russie pèse lourd. Sur le Vieux continent comme en Orient. Sans elle, moins de pétrole et encore moins de gaz. Sans compter les débouchés commerciaux sur lesquels les Allemands se sont déjà rués ; il n’est pas anodin que l’ancien Chancelier Gerhard Schroder, au terme de deux mandats, soit devenu une sorte de VIP de Gazprom, le complexe énergétique russe.
Certes, avant, c’était plus simple. Pour les gens de droite, la Russie était l’URSS, inéluctablement réduite au goulag. Pour leurs homologues de gauche, c’était l’espoir d’un monde meilleur : ils n’ont finalement jamais pardonné aux Soviétiques d’êtres redevenus Russes. Après la chute du Mur de Berlin, précipitée par l’incurie des dignitaires soviétiques, et un peu aidée par les services secrets américains, il y eut une longue période de déshérence, durant laquelle les voyous du KGB et les voyous tout court firent main basse sur les richesses du pays.
Les Russes, après les terribles années Boris Eltsine, eurent donc la chance d’avoir un Vladimir Poutine aux manettes dont le premier acte fondateur fut de faire accrocher, dans son bureau du Kremlin, le portrait grandeur nature du Tsar Pierre Le Grand. Cela, François Hollande, ou tout au moins ses conseillers du Quai d’Orsay le savent. Mais savent aussi qu’il y a une posture à défendre. D’où le premier acte public de François Hollande ayant consisté à accorder la primeur de la parole de la France à une radio d’opposition. Un peu comme si Vladimir Poutine, en cas de voyage en nos contrées, réservait ses premières mondanités à une Marine Le Pen et à un Jean-Luc Mélenchon tout en accordant son premier entretien médiatique à… Boulevard Voltaire !
Voilà pour rassurer Saint-Germain-des-Prés. Et d’enfoncer le clou en stigmatisant les tricheries électorales en Russie. Ah bon ? Les primaires au PS ou à l’UMP, c’était de la guerre en dentelles ? Sans oublier l’entre-deux tours de l’élection présidentielle de 2002… On pourrait même rappeler la réélection pour la moins contestée du jeune Bush, en 2004. Mais, histoire de complaire aux exigences sociétales de l’hyper-classe française, François Hollande en a remis une autre couche sur le sort des Pussy Riot, sorte de Femen locales, et de faire les gros yeux quant aux velléités de la Sainte Russie « d’interdire la propagande homosexuelle »…
Ce numéro de comique n’ayant évidemment fait rire personne, François Hollande a fini par entrer dans le vif du sujet : les contrats que quémandaient les patrons qu’il avait emmenés dans ses bagages et la Syrie. Pour les premiers, ce n’était pas forcément gagné et ça l’est sûrement moins aujourd’hui : on ne mord pas la main qui tient le stylo sur le chéquier. Quant à la seconde, notre Président normal ne paraît pas plus à l’aise. Disputant la palme de l’atlantisme à son prédécesseur, il va lui être délicat de faire avaler à Vladimir Poutine qu’il ne porte que la seule voix de la France et de l’Europe, surtout en exigeant des demandes que la Russie ne veut ou même ne peut satisfaire, soit l’éviction définitive du président syrien Bachar Al Assad, pour préalable à d’éventuelles négociations à venir.
Cela, la Russie ne peut l’accepter, pas plus la Chine que l’Iran, pays ne comprenant pas bien pourquoi ils devraient baisser culotte devant des USA étant en train de déstabiliser Proche et Moyen-Orient. En la circonstance, Bachar Al Assad, s’il fait partie du problème, est aussi partie prenante de la solution. Qui devra être finement négociée tout en ne froissant pas la Turquie et en évitant trop de frictions entre chiites, chrétiens et sunnites. Bref, cela s’appelle de la politique. Ce que manifestement, on n’enseigne pas forcément à l’ENA.
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vendredi, 01 mars 2013
Pour Hessel au Panthéon ou contre le "mariage" homo : les pétitions ne se valent pas !
Yves Darchicourt
On l'attendait, c'est fait ! Les citoyens effondrés peuvent entre deux sanglots signer une pétition demandant l'entrée de Stéphane Hessel au Panthéon ! Un beau coup de surenchère dans le pathétique dont l'initiative revient à une belle brochette de députés umps, vite soutenus par les inestimables Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon. Il paraît qu'à ce jour, 7 000 signatures ont été recueillies...un déferlement d'enthousiasme énorme, fantastique, tsunamiesque !
On voit mal comment François le Normal pourrait ne pas tenir compte d'une telle mobilisation citoyenne. Et sont bien mauvais esprits ceux qui feront remarquer qu'il a fait jeter à l'incinérateur les 700 000 signatures demandant une saisine sur la loi relative au "mariage pour tous". C'est que dans la patrie des "droits de l'homme", il est des pétitions comme des votes que l'on considère et d'autres que l'on entache d'emblée de nullité, comme il est des causes citoyennes dignes et des élucubrations suspectes.
Brisons là sur les chiffres et les conmparaisons douteuses ! Que valent 700 000 suspects d'homophobie face à 7 000 humanistes ? Même à cent contre un il n'y a pas photo ! Alors l'indigné au Panthéon et fi des aigris qui osent dire que l'édifice risque de perdre son aura en devenant petit à petit une HLM pour les mânes de toutes les grandes consciences qui ruminent le prêt à penser politiquement correct sauce mondialiste.
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Stéphane Hessel : à Médrano plutôt qu’au Panthéon !
Nicolas Gauthier
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Saint Hessel est mort. Vive Stéphane ! Danube bleu de la pensée, phare indépassable en matière de vers de mirliton, et dont le célèbre Indignez-vous ! a bien failli faire détrôner Vincent Delerm dans la catégorie librairies de centre-villes friqués, tenues par des ébouriffés, redoublants en fac de lettres, à destination d’étudiants boutonneux à la recherche d’une première gorgée de bière ou d’un semblant de rébellion.
Bref, Stéphane Hessel n’est plus. Et Libération de ce 28 février d’en faire tout un fromage sur 30 pages. Il était « indigné » ; certes. Mais à peu près autant que les deux croulants du Muppet Show, Waldorf et Statler.
Stéphane Hessel résistait donc. À tout, hormis l’air du temps. Il avait choisi le camp du « Bien » contre celui du « Mal » : c’était un juste. Il avait résisté, à un peu près autant qu’un François Mitterrand et guère plus qu’un Eugène Deloncle. Il avait été déporté et s’était évadé. Tout comme le premier, mais pas flingué comme le second, sous les balles gestapistes. Peu importe… c’était un « Juste ».
Stéphane Hessel, plus célèbre inconnu de France, juste avant son best-seller plus haut évoqué, était donc surtout connu de sa concierge et de son proche voisinage.
Stéphane Hessel avait un logiciel de prêt-à-penser fort bien rodé. Il était pour les faibles contre les forts. Et racontait ses guerres passées, un peu comme ces anciens combattants qui n’en finissent plus de ruiner l’ambiance des fins de banquets.
Seule note discordante dans la Symphonie fantastique de Libération, le discret petit coup de flute de Ronny Brauman, stigmatisant chez lui une « vision du monde partagée entre victimes et oppresseurs ». Et l’ancien président de Médecins sans frontières de rappeler : « J’avais du mal à trouver des accords profonds avec ses derniers engagements. Et notamment avec la façon dont il envisageait le monde, comme marqué de droits auxquels il fallait impérativement accéder… »
Voilà un homme qui parle d’or. Parce qu’assimiler la « lutte » pour les sans-papiers à la Résistance, voilà qui a dû se faire retourner nombre de maquisards autrement plus crédibles dans leurs tombes, nos bastions de francs-tireurs n’ayant jamais été que de saines résistances xénophobes contre l’envahisseur d’alors. Idem pour la cause palestinienne, mais que Stéphane Hessel, en perpétuel ahuri, a toujours résumée à la lutte du sempiternel opprimé contre l’éternel oppresseur, alors qu’il ne s’agit jamais que d’une lutte de libération nationale ; un peu à la manière des Serbes de Yougoslavie qui, pourtant oppresseurs vis-à-vis des opprimés bosniaques et kosovars, ne faisaient jamais que revendiquer leur droit à la souveraineté sur la mère patrie. Une véritable résistance, celle-là.
Au fait, il paraît que des voix se lèveraient afin que la dépouille du grand homme soit transférée au Panthéon. Médrano ou Bouglione nous sembleraient être des sépultures autrement plus indiquées.
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Demain samedi à Paris : le pot de Rivarol...
10:35 Publié dans Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Solidarité des Français va fêter ses 10 ans !
01:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
Vendredi, c'est le jour de Rivarol...
3,50 €, chez votre marchand de journaux...
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