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jeudi, 30 juin 2022

Vers la faillite de l’Occident et de la France macronienne !

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

« Notre industrie s’effondre, le commerce extérieur est catastrophique, l’insécurité est colossale, l’école est à la dérive. Et la première mesure proposée par LREM est d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution que personne ne conteste en France. Au-delà du pitoyable. Terrifiant. » Tel est le judicieux constat de Christian Saint-Étienne auquel il convient d’ajouter l’hallucinante invasion migratoire, le taux de natalité insuffisant des Français de souche, la décadence sociétale, le déficit public insoutenable, l’endettement stratosphérique, des prix exorbitants de l’énergie avec des rationnements en vue pour l’hiver, l’inflation, la récession, la stagflation, la faillite économique ainsi que l’explosion politique et sociale à venir !

Sur les marchés, les craintes de récession s’ajoutent à celles de l’inflation. En maintenant les taux artificiellement bas avec leur politique de rachats de titres obligataires tout en créant de la monnaie, les banques centrales ont créé des bulles qui sont en train d’exploser ; les actions et les obligations dévissent de concert. Depuis le début de l’année, le Nasdaq des valeurs technologiques a plongé à Wall Street de 27 %, l’indice très représentatif du Standard & Poor’s de 19%, l’EuroStoxx 50 de 19 % et le CAC 40 de de 15 %.

Agustin Carens, le directeur général de la BRI, la banque centrale des banques centrales, souligne la gravité de la situation : « La combinaison actuelle d’une forte inflation et de niveaux d’endettement historiquement élevés est sans précédent ». Et il ajoute : « Pendant trop longtemps, la politique budgétaire et monétaire a été la solution économique à privilégier, entraînant une croissance alimentée par la dette. Elles sont désormais à bout de souffle. »

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mercredi, 22 juin 2022

Vers l’explosion de la zone euro, la récession et la stagflation

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Marc Rousset

Des cygnes noirs affluent de partout vers l’UE soumise à l’Amérique et à l’OTAN en guerre avec la Russie, tandis que les taux d’intérêt augmentent. Les bénéfices des entreprises sont maintenant menacés ; les marchés boursiers dégringolent ! L’indice CAC 40 a terminé vendredi à 5 882,65, son plus bas niveau de clôture depuis mars 2021 ; sa perte hebdomadaire s’élève à 4,92 %, sa pire semaine depuis l’intervention fin février de l’armée russe en Ukraine.

Aux États-Unis, les marchés ont aussi beaucoup descendu, mais le festival vient en fait juste de commencer. Sur la semaine, le S&P 500 a reculé encore de 5,79 %. L’institut « Conference Board » a révélé que 76 % des 750 patrons interrogés dans le monde considéraient soit qu’une récession se profilait à l’horizon, soit qu’elle était déjà effective.

Selon de nombreux investisseurs américains, l’économie va s’effondrer et la récession sera très rapide, suite à la forte augmentation des taux par la Fed. Face à l’inflation galopante de 8,6 % en mai, la banque centrale américaine a relevé mercredi ses taux directeurs de 0,75 %, soit la plus forte hausse depuis 1994. Afin de ramener théoriquement l’inflation à 2 %, les taux devraient s’établir d’ici la fin de l’année entre 3,25 % et 3,50 %.

Dans la plupart des pays de l’UE et dans la zone euro, rien ne va plus ! Ces pays veulent fournir des armes lourdes à l’Ukraine qui ne changeront en rien le cours de la guerre si ce n’est d’augmenter le nombre de morts des deux côtés (la Russie dispose de 3 000 canons), mais Poutine n’apprécie pas. Le Vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré que l’Europe devrait débourser 400 milliards de dollars supplémentaires pour assurer son approvisionnement en énergie avec à la clé une augmentation des prix pour les automobilistes et les acheteurs de gaz ou d’électricité. Le déficit commercial de la zone euro a presque doublé en avril 2022 à 31,7 milliards d’euros, alors qu’en avril 2022 l’excédent était de 14,9 milliards d’euros.

Suite à la fourniture de 18 canons Caesar à l’Ukraine prélevés sur le stock des malheureux 77 canons d’une armée française d’échantillons qui en manquent déjà cruellement, la France ne reçoit déjà plus de gaz russe par gazoduc et importe du gaz de schiste liquéfié beaucoup plus cher et polluant, par méthaniers en provenance des États-Unis. La France qui n’est pas à un paradoxe près est aussi devenue le plus gros acheteur de gaz GNL russe dans le monde. Quant au gazoduc Nord Stream 1 en Allemagne, suite à la fourniture de blindés à l’Ukraine par l’Allemagne, il ne fonctionne plus qu’à 40 % de ses capacités. Le président allemand des réseaux Klaus Müller a prévenu que même avec des réserves de gaz totalement remplies (alors qu’elles ne le sont qu’à 56 %), l’Allemagne n’aurait que deux mois et demi de gaz devant elle si la Russie décidait d’arrêter totalement ses livraisons.

La triste réalité, c’est que le gaz russe, suite aux provocations européennes récentes de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, est en train d’être coupé progressivement. La France et l’Allemagne risquent de manquer d’électricité cet hiver. Les revenus de la Russie, du fait de l’envolée du prix du gaz, ne sont pas affectés par la baisse des livraisons. Sur le marché européen de Rotterdam, le gaz naturel a augmenté la semaine dernière de 30 %. Et le bouquet, c’est lorsque l’Inde achète du pétrole brut à la Russie pour revendre des carburants à l’Europe !

Du côté des cryptomonnaies, détenues par 8 % des Français, l’effondrement total se rapproche et ça sent le sapin ! Le marché des cryptomonnaies est passé sous le cap symbolique des 1000 milliards de dollars, alors qu’il se montait à 3000 milliards en novembre dernier. Le bitcoin a continué sa chute ce samedi ; il est descendu jusqu’à 18 740 dollars, soit une chute de 72 % depuis son sommet historique du 10 novembre 2021. Ce samedi, toutes les cryptomonnaies se sont repliées ; l’éther deuxième devise numérique la plus utilisée a perdu 10 %. Nous sommes en plein marché baissier (« bear market ») d’autant plus que le Nasdaq a perdu 30 % depuis novembre 2021 à Wall Street. Les cryptomonnaies se rapprochent du précipice et de l’effondrement, les Bourses pouvant connaître à leur tour un krach retentissant.

Après Celsius aux États-Unis, le gigantesque fonds d’investissement singapourien crypto Three Arrow Capital est à son tour en grande difficulté ; la question de son insolvabilité est soulevée, ce qui pourrait entraîner tout le secteur vers l’abîme. Les entreprises du secteur licencient déjà en masse, parfois jusqu’à 20 % des équipes. Ce pourrait bien être le début de la fin. Les investisseurs, pris de panique, se sont déjà retirés. Selon le professeur d’économie Kenneth Rogoff de Harvard, les cryptoactifs doivent être purement et simplement interdits.

Il est en effet possible de s’interroger sur la pertinence d’investir dans les soi-disant cryptomonnaies. Le statut de monnaies du futur est une sinistre plaisanterie propre à l’air du temps imbécile, irréaliste et naïf. Avec des variations si fréquentes d’une telle ampleur, les cryptos ne peuvent pas devenir un moyen de régler les achats. Ce ne sont pas des monnaies, mais tout simplement des actifs financiers spéculatifs dont la valeur intrinsèque est nulle. Ces actifs ne constituent pas une valeur refuge comme l’or physique et ne protègent pas contre l’inflation. Seuls quelques spéculateurs chanceux s’enrichissent tandis que la plupart des petits acheteurs finissent ruinés. De plus, la fabrication des cryptos demande une énergie considérable, d’où l’interdiction en Chine. Les cryptos vivent tout simplement le krach de la folie humaine, de la « tulipomanie » en Hollande au XVIIe siècle et des valeurs internet en 2000.

Quant à la BCE, elle doit résoudre les problèmes de la quadrature du cercle, après avoir accru la masse monétaire de six mille milliards d’euros depuis la crise de financière de 2008, lors du rachat des titres de dette publique des États dont les titres irremboursables. À la bulle de tous les actifs pourrait bien correspondre et s’ensuivre un krach, style 1929, de nombreux actifs. L’euro ne fait que baisser face au dollar, ce qui accroît l’inflation dans l’UE tandis que le rouble de Poutine se revalorise d’une façon hallucinante.

Les taux italiens flirtent autour de 4 % avec une dette qui représente 160 % du PIB, soit un écart (« spread ») de plus de 2 % avec l’Allemagne. La BCE dit ne plus vouloir acheter de titres des dettes publiques pour combattre l’inflation, auquel cas les taux italiens vont continuer de s’envoler en conduisant l’Italie à la faillite ! La BCE doit donc faire face à la mission impossible de la « fragmentation » de la zone euro. Sa seule réponse à ce jour est qu’elle pourrait, contrairement à ses statuts et aux règles actuelles d’achats de titres des divers États, utiliser les montants des 250 milliards d’euros d’obligations arrivant chaque année à maturité pour acheter seulement les titres de dette publique des pays menacés de la France et de l’Europe du Sud.

La BCE prétend de plus qu’elle va mettre en place un nouvel outil anti-fragmentation, moyennant quoi elle ne pratiquera plus une politique anti-inflationniste. Tous les spécialistes des marchés se pressent au balcon pour voir l’outil mystère, le lapin crédible ou non qui va sortir du chapeau ! Draghi avec sa politique du « quoi qu’il en coûte » n’avait jamais eu besoin d’utiliser l’outil très contesté par l’Allemagne des OMT (« Outright Monetary Transactions »). Certains font remarquer que la BCE est de toute façon dans l’impossibilité de s’attaquer à l’inflation hybride qui est très liée aussi à une insuffisance de l’offre, à une augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Les marchés vont donc tester les possibilités réelles du mécanisme anti-fragmentation et la détermination de la BCE. Si la BCE déroge encore à ses statuts et aux règles conventionnelles d’une saine gestion, elle n’aura contribué encore une fois qu’à reporter en l’aggravant l’inéluctable explosion à venir.

L’Europe aliénée à l’Amérique est la grande perdante de la guerre en Ukraine qui n’est pas la sienne, mais celle de l’Amérique qui souhaite détruire la Russie. Renoncer au pétrole et au gaz russe bon marché, écologique, est complètement stupide ! Perdre nos marchés en Russie avec Renault l’est tout autant ! Le monde, et plus particulièrement l’Europe, vit sur un volcan, suite à son idéologie droit-de-l’hommiste stupide et à son aliénation suicidaire à l’Amérique.

La BCE et la Réserve fédérale marchent sur une corde raide face à l’inflation et à la récession. L’investisseur américain MIlling Stanley pu dire : « Nous avons la guerre, nous avons l’inflation, nous avons la peste. Que voulez-vous de plus, un fléau de sauterelles pour vous convaincre que nous sommes dans une zone de turbulences ? »

L’or physique est le seul actif capable de résister aux crises géopolitiques, civilisationnelles, politiques, sociétales, sociales, économiques, financières et monétaires qui apparaissent et s’accumulent à l’horizon.

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09:58 Publié dans Tribunes de Marc Rousset | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

lundi, 30 mai 2022

Économie : Rien ne va plus en France et dans l’UE !

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Marc Rousset

Dans une excellente chronique du Figaro, Christian Saint-Étienne remarque que distribuer du pouvoir d’achat, sans contrepartie productive, c’est préparer un scénario à la grecque ! Macron, Marine le Pen et Mélenchon se sont pourtant lancés dans une course démagogique folle afin de s’attirer les électeurs, une des plaies mortelles des démocraties occidentales !

Le problème c’est que la France ne fabrique plus assez de produits industriels et a un déficit commercial annuel d’environ 100 milliards d’euros ! Le déficit public flirte désormais avec les 6,5 % du PIB ! La croissance dégringole, a été nulle début 2022 pour atteindre au mieux 1,3 % en 2023 et 1,1 % en 2024 ! On parle même de plus en plus de récession et de « stagflation », suite aux stupides sanctions suicidaires antirusses qui vont d’abord frapper « ceux qui fument des clopes et roulent au diesel » ! L’industrie française croule sous les charges sociales et les impôts de production pour payer des dépenses publiques folles avec 2 millions de fonctionnaires en trop, un coût annuel de l’immigration de 84 milliards d’euros par an et un régime des retraites déficitaire ! L’emploi créé par la « high tech » du manipulateur Macron, c’est mieux que rien, mais seulement 1 % de l’emploi en France : cela ne peut remplacer les investissements gigantesques de Tesla et d’Intel en Allemagne et de véritables usines pour fabriquer des biens essentiels importés de Chine et des pays émergents !

Christian Saint-Étienne nous rappelle le syndrome de Tsipras en Grèce qui consisterait en France à faire élire les députés d’un parti exigeant la distribution de pouvoir d’achat tout en l’empruntant, un SMIC à 5 000 euros, une retraite à 50 ans, pour nous apporter dans les trois mois qui suivent leur élection, avec la remontée des taux, une crise de confiance dans le Système, l’effondrement de l’économie, une retraite à 68 ans et une diminution de 20 % des retraites ! Les promesses démagogiques impossibles à tenir n’engagent que les naïfs et les crétins qui les écoutent. Demain on rase gratis !

C’est aussi la débandade dans l’UE puisqu’elle renonce jusqu’en 2023 au pacte de stabilité avec une dette maximale de 60 % du PIB et un déficit inférieur à 3 % du PIB, en raison de la guerre en Ukraine. L’UE renonce à la reprise en main des finances publiques. 17 pays ne respectent pas le critère de déficit et cinq, dont la France, le critère des dettes. Le pacte devrait eêtre réactivé seulement en 2024 ! L’UE pacifiste, droit-de-l’hommiste, mercantile et immigrationniste, éprise d’une soudaine folie guerrière contre la Russie, traverse une période d’incertitude économique la plus totale.

En Italie Mario Draghi ne connaît plus l’état de grâce. La croissance ne devrait pas dépasser 2,4 % cette année et 1,9 % en 2023. Les réformes de la fiscalité et de la concurrence semblent bloquées. Les dettes vont continuer d’augmenter et que fera Draghi sinon annoncer la faillite de l’Italie en cas de hausse des taux ?

Quant à la zone euro, elle est écartelée : l’écart d’endettement entre l’Allemagne et l’Italie a plus que doublé en dix ans et atteint 90 % du PIB, contre 45 % entre la France et l’Allemagne. Or les taux montent ! Christine Lagarde de la BCE veut mettre fin au programme de rachats d’actifs en juillet. De plus l’actuel taux négatif de – 0,50 % devrait passer à 0 % en septembre, suite à deux augmentations successives de 0,25 % en juillet et en septembre. Christine Lagarde, en fin d’année dernière, jugeait cependant peu probable une hausse de taux en 2022 car le taux de dépôt est en territoire négatif depuis 2014 !

Le problème, c’est que l’indice des prix à la consommation dans la zone euro a atteint le niveau record de 7,4 % sur un an en avril ; même en excluant l’alimentation et l’énergie, l’inflation dépasse largement l’objectif de 2 % fixé par la BCE. En fait Christine Lagarde est complètement déboussolée, s’exprime dans un charabia grandiloquent incompréhensible en parlant de gradualisme, d’optionnalité, de flexibilité et d’ajustement de la politique monétaire en fonction d’évènements imprévisibles à venir. Christine Lagarde reconnaît en fait que la situation est de plus en plus incontrôlable et qu’elle ne sait pas où elle va ! Il semble que ce soit vers la catastrophe et l’explosion de la zone euro !

La stupide politique des sanctions économiques et financières contre la Russie est la cerise sur le gâteau qui vient aggraver la situation ! En cas d’embargo du pétrole, la Russie pourra remplacer très facilement la demande européenne par celle de l’Inde et de la Chine. Par contre l’embargo entraînera une hausse inacceptable des prix à la pompe pour les Gilets jaunes ! Les fournisseurs potentiels de pétrole tels que l’Arabie saoudite, le Brésil, les États-Unis sont reluctants car s’ils augmentent leur production, la Russie cassera les prix, comme elle l’a déjà fait avec l’Inde à 25 dollars le baril, et ils seront perdants ! De plus les coûts de transport seront beaucoup plus élevés que pour le pétrole russe. Enfin le pétrole russe est d’une qualité supérieure pour produire dans les raffineries européennes des distillats moyens (gazole).

En ce qui concerne le gaz, un gros pays producteur tel que le Qatar ne veut pas vendre tout son gaz à l’Allemagne car si Berlin décidait d’arrêter ses commandes, il serait pris au piège. Le Chancelier Olaf Scholz très naïvement a fait la tournée des popotes en Afrique (Sénégal et Afrique du Sud) pour se sevrer du gaz russe et trouver de nouveaux fournisseurs, mais il a fait chou blanc avec des projets futuristes aléatoires, trop coûteux.

En dehors de l’Europe, la situation n’est pas brillante aux États-Unis (inflation élevée, croissance faible, hausse des taux et petits krachs boursiers successifs), mais elle est aussi préoccupante, ce qui est nouveau, du côté de la Chine ! L’Empire du milieu a dévoilé courant mai ses pires performances économiques depuis deux ans, avec une consommation au plus bas et un chômage proche du record absolu. Selon la banque UBS, la croissance chinoise pourrait se limiter à 3 % cette année, alors que Pékin s’accroche à son objectif de 5,5 %. La stratégie du « Zéro Covid » s’avère catastrophique pour de nombreux secteurs, dont celui du luxe, avec un écroulement des ventes de 47 % par rapport à 2021. On assiste à un plongeon des mises en chantier et des ventes de logement. La production de crédit s’est révélée deux fois inférieure aux attentes ; les ventes au détail ont décroché de 11 % et l’indice des prix à la consommation est supérieur aux anticipations. Si le confinement semble s’assouplir à Shangaï, la ville de Pékin renforce ses mesures anti-covid, avec de nombreux commerces et sites touristiques fermés ou au ralenti. Depuis Davos, la directrice du FMI parle de « vents contraires » en Chine.

Quant aux « cryptos » , Christine Lagarde estime que « ça ne vaut rien et que ça ne repose sur rien ». La Banque de France évoque la célèbre bulle spéculative des tulipes en Hollande au XVIIe siècle et compare le phénomène bitcoin à la « tulipomanie ». La Banque centrale américaine veut aussi siffler la fin de la récréation. Le marché des cryptomonnaies a déjà perdu plus de la moitié de sa valeur, passant de 3000 milliards de dollars à 1400 milliards de dollars en seulement six mois. Pour Le Bitcoin avec un prix record de 66 000 dollars, et un cours actuel de 29 000 dollars, la chute est aujourd’hui de 57 % ! Certains investisseurs estiment qu’il pourrait même dégringoler jusqu’à 8 000 $, tout comme l’explosion de la bulle internet en 2000. À quand le tour des actions en Bourse et celui des obligations si les taux d’intérêt s’envolent ?

Jane Fraser, PDG de la grande banque américaine Citi, est convaincue à Davos que l’Europe va entrer en récession ! Viktor Orban a décrété le couvre-feu en Hongrie et estime que nous allons devoir affronter une grave crise économique. Il y a même un risque de récession mondiale avec une augmentation du chômage, des prix des denrées alimentaires, de l’endettement public et privé déjà trop élevé dans le monde.

Il n’y a que la France inconsciente, privée de campagne présidentielle sérieuse, qui rêve de pouvoir d’achat en augmentation financé par la dette publique, sans travailler davantage ni produire davantage, avec le traître fédéraliste immigrationniste Macron, la patriote incapable Marine le Pen et l’islamo-gauchiste démagogue Mélenchon !

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vendredi, 20 mai 2022

Paiement en roubles et sanctions : les guignols de l’UE capitulent !

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

L’UE se voit obligée d’autoriser les sociétés européennes acheteuses de gaz à ne pas respecter les sanctions qu’elle a mises en place : payer en euros ou dollars, mais pas en roubles ! Elle a finalement plié face aux exigences de Poutine de payer le gaz en roubles.

Tout acheteur de gaz russe doit ouvrir un compte à Gazprombank. Cette banque russe reçoit les paiements dans la devise du contrat, les convertit à ses frais sur un deuxième compte en roubles ouvert par la société européenne acheteuse de gaz et paie ainsi Gazprom, le fournisseur de gaz, en roubles ! Pour ne pas perdre la face, l’UE exige des sociétés européennes acheteuses de gaz une déclaration guignolesque selon laquelle leurs obligations sont remplies puisqu’elles paient en euros ou en dollars conformément aux contrats signés. La déclaration ment par omission en disant qu’elle clôt le paiement pour la livraison de gaz concernée car elle oublie de préciser que le paiement ultime a finalement été effectué par le débit en roubles sur un deuxième compte en roubles ouvert chez Gazprombank.

Pourtant les dirigeants de l’UE affirmaient que jamais au grand jamais ils n’accepteraient de payer le gaz en roubles. Il s’agit donc d’une capitulation pure et simple de Bruxelles. L’important pour la Russie est d’éviter la saisie des paiements en euros ou en dollars dans des comptes ouverts auprès des banques occidentales. De plus, ces dollars et euros sont immédiatement revendus sur le marché des changes contre des roubles avec des frais de change facturés à la société européenne acheteuse de gaz. C’est la raison pour laquelle le rouble a non seulement retrouvé son taux de change d’avant le 24 février 2022, date de l’intervention militaire russe en Ukraine, mais il l’a même dépassé, narguant l’euro en train de dévisser et même le dollar américain ! Les Occidentaux qui rêvaient de voir le rouble s’écrouler pour déclencher une inflation monstrueuse en Russie se retrouvent donc, il n’y a pas d’autres termes pour exprimer le mieux possible la réalité de la situation, tout « cons » !

Selon l’agence Bloomberg, 20 entreprises européennes ont déjà ouvert des comptes auprès de Gazprombank pour payer le gaz russe en convertissant des euros en roubles. 14 autres clients ont demandé des documents nécessaires pour les ouvrir. Et 4 ont déjà effectué le paiement en roubles !

La Russie vient de gagner par exemple son bras de fer avec l’Italie : l’ENI, le groupe énergétique italien détenu par l’État, a accepté d’ouvrir un deuxième compte en roubles. A contrario, la Pologne et la Bulgarie avaient réglé leurs achats dans la devise prévue, mais avaient refusé d’ouvrir un second compte en roubles ; Gazprom, en rétorsion, a suspendu ses livraisons, considérant que le règlement n’avait pas été effectué. Selon le journal italien La Repubblica, malgré la pantomime grotesque des guignols de l’UE, « le gaz, à raison de 155 milliards de m3 en 2021, continuera à affluer de la Russie vers l’UE ».

Quant à la politique des sanctions contre le pétrole russe, c’est aussi le fiasco le plus complet !
Les divergences entre les pays européens sont très vives ! La Hongrie, dépendante à 100 % de l’énergie russe par gazoduc et oléoduc, a chiffré à 15-18 milliards d’euros le coût d’un arrêt de ses achats de pétrole russe pour expliquer sa demande d’exemption, suite à un approvisionnement russe exclusif par oléoducs terrestres, du projet d’embargo pétrolier de l’UE.

Pour Vladimir Poutine, il est impossible pour certains pays européens d’abandonner rapidement le pétrole russe, comme le souhaite l’UE. « Il est évident que certains États de l’UE, dont la part des hydrocarbures russes dans le bilan énergétique est particulièrement élevée, ne seront pas en mesure de le faire avant longtemps, qu’ils ne pourront pas se passer de notre pétrole ». Le chef du Kremlin a ajouté qu’en abandonnant les approvisionnements énergétiques russes, l’Europe risquait d’acquitter à terme les tarifs les plus chers du monde, tandis que la compétitivité de son industrie serait sapée, avec la désindustrialisation et le chômage à la clé pour les Européens.
Selon le site pro-européen Euractiv.fr « l’UE joue sa réputation alors que la Hongrie continue de bloquer les sanctions contre Moscou ». Il est évident que les sanctions devraient viser la Russie et lui causer du tort plutôt que de causer du tort aux États membres, ce qui est hallucinant de bêtise et d’impréparation. Plusieurs États membres, tels que la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie ne sont pas mécontents de voir la Hongrie monter en première ligne.

Les sanctions énergétiques ne sont ni plus ni moins qu’un suicide économique et industriel pour l’Allemagne et tous les pays européens qui ont besoin d’une énergie abondante, écologique par gazoducs (ce qui n’est pas le cas des méthaniers) et peu coûteuse.

Les responsables de l’UE, suite à la concurrence du Royaume-Uni qui voulait tirer les marrons du feu, ont aussi abandonné un projet visant à interdire aux navires de l’UE de transporter du pétrole russe, après l’opposition de la Grèce et de Chypre quant à l’impact sur leur économie. Dans les problèmes de ce type, il n’y a que la règle de l’unanimité qui peut sauver certains États, ce que souhaitait de Gaulle, contrairement à ce que veut mettre en place le fédéraliste Macron, vendeur de la France industrielle à l’encan.

Face à toutes ces difficultés la Commission européenne a dévoilé un plan de 210 milliards d’euros. L’objectif technocratique est de mettre fin à la dépendance de l’Europe aux combustibles russes fossiles d’ici 2027 et d’accélérer le passage aux coûteuses et catastrophiques énergies renouvelables. Viktor Orban a pu déclarer à ce sujet : « Cela vaut la peine de se demander s’il y a un sens à une transformation coûteuse qui ne peut commencer à fonctionner que dans quatre à cinq ans., alors que la cause de tout cela est une guerre qui se déroule en ce moment ».

Le résultat provisoire des courses, c’est que la Russie gagne plus d’argent avec ses ventes de gaz et de pétrole qu’avant la guerre en Ukraine et va réorienter son secteur des hydrocarbures vers la Chine, l’Inde, les BRICS et les pays émergents. Vladimir Poutine a pu déclarer « Commettre un tel autodafé, un tel suicide économique, c’est évidemment leur problème. Nous devons agir de façon pragmatique et tenir tout d’abord compte de nos propres intérêts ( ..). Le résultat des actions chaotiques de nos partenaires a été une hausse de nos revenus du secteur des hydrocarbures, les changements sur le marché pétrolier étaient de nature « tectonique (…). Il est peu probable qu’on pourra refaire des affaires comme avant. »

La Russie croule donc sous les excédents financiers. Ses profits avec la hausse du baril sur les marchés internationaux sont supérieurs à ce qui était anticipé dans les prévisions budgétaires russes. Les sanctions de l’UE sont un échec majeur. La Russie s’enrichit tandis que « les pauvres bougres qui fument des clopes et roulent au diesel » s’appauvrissent en France et en Europe !

Le paiement en roubles du gaz russe, l’embargo par l’UE du pétrole russe, c’est un travail d’idéologues, d’enfants de chœur, d’amateurs irresponsables, de traîtres immigrationnistes et droit-de-l’hommistes, pris subitement d’une rage folle, suicidaire et gratuite pour faire une guerre économique à la Russie qui n’est pas la nôtre, mais celle de l’Amérique !

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mardi, 03 mai 2022

L’intérêt de la France, c’est de se rapprocher de la Russie, pas de la combattre !

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Marc Rousset

La plupart des hommes politiques français s’inspirent et aiment citer les propos du général de Gaulle, mais paradoxalement, en ce qui concerne les relations avec l’Amérique et la Russie, ils font exactement le contraire de ce que préconisait le Général, en se soumettant à l’Amérique et au protectorat de l’OTAN, Sarkozy ayant commis l’erreur de le réintégrer. Les Européens jouent actuellement en Ukraine le rôle des idiots suicidaires utiles au service de l’OTAN et de l’Amérique, oubliant que leur intérêt stratégique est au contraire de se rapprocher de la Russie, pour constituer un immense ensemble paneuropéen allant de Brest à Vladivostok en incluant l’immense Sibérie plus vaste, à elle seule, que les Etats-Unis !

La première vérité cachée par les médias et la pensée unique : le seul responsable de ce qui arrive actuellement en Ukraine est l’Amérique ! Gorbatchev, dès la chute du mur de Berlin en 1989, et même l’Européen Poutine, originaire de Saint Petersbourg, souhaitait, dès sa prise de pouvoir au début des années 2000, la réalisation de ce que Gorbatchev appelait « La Maison commune Europe », en nous tendant pacifiquement la main. C’est alors que l’Amérique est intervenue pour sauver l’OTAN, lequel aurait dû disparaitre en même temps que le Pacte de Varsovie en 1991. L’Amérique n’a eu de cesse d’élargir ensuite l’OTAN à l’Est, en désignant la Russie comme l’ennemi afin de justifier son protectorat militaire sur l’Europe. Diviser pour mieux régner : « divide ut regnes » selon l’adage romain !

Le paradoxe, le mensonge d’Etat, le bouquet de « ce piège à cons » pour les Européens est qu’aujourd’hui, la Russie ayant été obligée d’envahir l’Ukraine, suite à l’agression de l’Amérique depuis la chute du mur de Berlin, tous les Européens disent, la bouche en cœur, que l’OTAN est donc bien nécessaire puisque les Russes sont l’agresseur ! Mais s’il n’y avait pas eu la marche vers l’Est de l’OTAN, contrairement aux promesses non tenues par l’Amérique à Gorbatchev, et si l’Ukraine n’avait pas déjà intégré de facto l’OTAN depuis 2014, les Etats-Unis ayant armé et formé l’armée ukrainienne après le coup d’’Etat de Maïdan, la Russie n’aurait pas envahi l’Ukraine et aurait cherché un modus vivendi avec un peuple frère.

L’Amérique, pour le plus grand malheur des Européens, aura donc réussi le tour de force avec les Macron et consorts, de reconstituer en 30 ans la guerre froide, de continuer à faire des Européens des supplétifs de ses armées pour agresser le monde, des acheteurs de matériels militaires américains et gaz de schiste plus cher et moins écologique (transport polluant par méthaniers) que le gaz russe.

En fait, comme le dit très justement Poutine, avec l’aide des ultra-nationalistes ukrainiens dont les nazis de Lviv et du régiment Azov, l’Amérique a réussi le tour de force, grâce à sa propagande et ses ONG, à construire en Ukraine une « Anti-Russie », dans un Etat qui est à l’origine même de la Russie (la Rus de Kiev en 882). De plus, l’Ukraine a toujours été partie intégrante de la Russie sous les tsars, depuis 1654 (territoires à l’est du Dniepr), et suite au partage de la Pologne entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et la Russie en 1772. La Russie a donc un droit historique sur l’Ukraine plus grand que la France sur l’Alsace -Lorraine !

L’Ukraine n’est un véritable Etat indépendant artificiel que depuis la chute de l’URSS d’une façon tout à fait imprévisible, irrationnelle et irréfléchie en 1991, suite à l’irresponsabilité de Boris Eltsine, lors d’une beuverie à trois à Brest-LIvotsk avec les responsables de l’Ukraine et de la Biélorussie, ce que Vladimir a appelé « la plus grande catastrophe géopolitique du XX° siècle ! ».

Poutine a pour seule ambition historique justifiée de rassembler le monde russe pour pallier les effets de cette catastrophe. Cela consisterait donc à rassembler de nouveau dans un seul et même Etat, la Russie, la Biélorussie, Novorossia et les territoires à l’Est du Dniepr en Ukraine, la Transnistrie et l’immense Kazakhstan du nord qui est russophone avec une importante population ethniquement russe.

La Russie ne songe donc absolument pas à envahir l’Europe, contrairement à ce qu’affirme l’Ukrainien Zelenski, mais à reconstituer l’unité de sa population et de son pays, afin de mieux défendre, dans une nation de plus de 200 millions d’habitants, son pré-carré assiégé par l’OTAN à l’Ouest, par la Chine à l’Est avec 4300Kms de frontière commune, par les pays musulmans d’Asie Centrale, par la Turquie et l’Iran, avec en prime le danger potentiel de 20 millions de musulmans descendants de la Horde d’Or à l’intérieur du pays. Il suffit de songer aux derniers évènements au Kazakhstan, en Biélorussie, à la guerre récente avec la Géorgie et à la féroce guerre en Tchétchénie au début des années 2000. La Russie ne serait une nation impérialiste que si elle s’attaquait à la Pologne !

L’OTAN, plus qu’une alliance défensive, est en fait une alliance agressive au service de l’Amérique, comme on a pu le voir en Serbie, en 1999, lorsqu’elle a bombardé ce pays allié à une Russie affaiblie, sans autorisation de l’ONU, pendant 78 jours, avec plus de 800 avions et 38 000 sorties. La Serbie a été amputée de sa province historique et religieuse, le Kosovo, envahi par les albanais musulmans au cours des siècles, pour finalement construire, dans un Etat mafieux qui n’est pas viable, la plus grande base militaire américaine au monde (« Bondsteel »). On a pu voir aussi en en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye où l’Amérique, qui ment comme elle respire, a conduit les Européens ! (les « armes de destruction massive » de Saddam Hussein).

L’Europe européenne, libre et indépendante que souhaitait De Gaulle, doit rompre avec l’Amérique, l’UE actuelle et se rapprocher de la Russie. C’est exactement ce que conseille Alexandre Douguine : « L’Europe doit rompre avec l’Occident » et redevenir l’Europe !

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mercredi, 27 avril 2022

Vers la récession, l’inflation et l’explosion de la zone euro en 2023

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

Le CAC 40 a terminé ce vendredi 22/04/2022 à 6581,42, la tendance étant à la baisse, tout comme le Dow Jones à Wall Street (33811,40). L’indice des prix à la consommation en zone euro a atteint 7,5% en mars, bien au -dessus de l’objectif officiel de 2%.

Christine Lagarde va mettre fin aux achats mensuels d’actifs de la BCE au cours du troisième trimestre ; elle estime qu’il y a une forte probabilité de hausse des taux d’ici la fin de l’année. Aux Etats-Unis, la Fed a déjà relevé ses taux de 0,25% en mars ; l’inflation de 8,5%, un sommet jamais atteint depuis 40 ans, est devenue un problème politique majeur pour Joe Biden. Continuer à élever les taux et restreindre les liquidités en diminuant les montants des actifs des bilans de la Fed et de la BCE pourrait déclencher un krach boursier. Le Comité monétaire de la Fed prévoit de réduire le bilan de la Fed dès le mois de mai et d’atteindre dans les trois mois, le rythme mensuel de 95 milliards de dollars, dont 60 milliards de bons du Trésor et 35 milliards de titres adossés à des créances hypothécaires. Trois hausses de taux de 0,5% sont à prévoir d’ici la finde l’année aux Etats-Unis. Les taux à dix ans, négatifs il n’y a pas si longtemps, s’élèvent déjà à 2,97 % aux Etats-Unis, 0,81% en Allemagne, 1,29 % en France et 2,44% en Italie.
La Fed et l’administration Biden sont allées beaucoup trop loin en inondant l’Amérique de dépenses publiques et de liquidités, au point de créer une demande trop forte. Le seul effet positif a été la réduction immédiate du chômage et le rebond de la consommation. De plus, début avril 2022, les taux à deux ans ont rejoint les taux à dix ans : cette inversion de la courbe des taux est de mauvaise augure ; elle précède le plus souvent de quelques mois une récession.

Emmanuel Macron ne veut pas voir les nombreux cygnes noirs qui s’accumulent à l’horizon : inflation et diminution du pouvoir d’achat des consommateurs en raison de l’insuffisance de l’offre ; flambée des prix de l’énergie suite aux sanctions suicidaires des Européens envers la Russie ; confinements de plus en plus nombreux en Chine et arrêts d’activité face au Covid Omicron ; augmentation des prix chinois alors que jusqu’à présent la mondialisation était déflationniste ; transition énergétique beaucoup trop rapide et trop coûteuse pour les acheteurs de voitures électriques, les propriétaires d’immeubles victimes de normes écologistes et climatiques trop sévères ; gaspillage de nos impôts (10 milliards d’euros par an pour financer les éoliennes dont plus personne ne veut, la catastrophique, polluante biomasse et le solaire).

Il faut donc s’attendre à une récession de la même ampleur que celle qui a suivi la crise des subprimes aux Etats-Unis en 2007/2008. Cette récession pourrait être déclenchée par les banques centrales cherchant à « casser l’inflation. Selon le directeur des études de la grande banque américaine Saxo Bank, « le scénario de stagflation se confirme ». Il est très probable donc que les Etats-Unis et l’Europe connaitront la récession en 2023.
Ces craintes sont confortées par le prix de l’or, valeur refuge, qui se rapproche actuellement des 1950 $ l’once. La banque United Overseas Bank de Singapour le voit s’envoler à 2200 dollars l’once à la fin de l’année. Goldman Sachs s’attend même à ce qu’il dépasse les 2500 $ l’once. Quant à Robert KIyosaki, l‘auteur du livre à succès « Rich Dad Poor Dad », il est persuadé que les sanctions contre la Russie finiront par nuire au dollar, qu’une récession est à venir et que le dollar américain finira même par « imploser » !

Les Européens peuvent s’attendre également à une chute de l’euro, ayant saisi, tout comme les Etats-Unis, d’une façon inacceptable, tels des gangsters sans scrupules, les avoirs de la Banque Fédérale Russe, ce qui porte un coup mortel au statut de monnaie de réserve de l’euro. Une explosion de la zone euro, suite à une augmentation des taux d’intérêts conduisant, entre autres, à la faillite de la Grèce, de l’Italie et de la France, est très probable en 2023 !

Marc Rousset est l'auteur de « Comment sauver la France/ Pour une Europe des nations avec la Russie » cliquez ici

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jeudi, 14 avril 2022

Faute de Z, seule l’explosion économique et sociale peut encore sauver la France !

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset*

Que tous les Français prennent la peine de lire ces quelques lignes prophétiques extraites du livre de Lucien Jerphagnon, Histoire de la Rome Antique.

Lucien Jerpaghon nous fait revivre l’attitude insouciante et inconsciente des Romains à la fin du IVe siècle, au début des Valentiniens : « Certes, les invasions définitives ne tarderont pas, personne ne le sait encore, ou presque, mais pour ce qui est des fameuses portes, nous avons pu nous rendre compte qu’elles n’étaient plus guère étanches, et qu’un fameux volume de Barbares les avaient déjà franchies sans trop de peine, avec armes, bagages et famille.

(….) Une réserve inépuisable d’humains habitant des climats abominables, cultivant des terres glacées. Ils descendent en quête d’un mieux-vivre, d’un soleil un peu plus chaud, de terres moins rebelles, d’un commerce moins rudimentaire. Et les uns poussent les autres droit devant eux. Gigantesques vagues de populations. (…) Les lendemains se laissaient déjà deviner aux yeux des plus avisés des habitants de l’Empire. Un Ammien Marcellin, un Thémistios, mais ils ne sont pas nombreux à frémir aux premiers signes du désastre. Dans les villes, on continue de s’amuser, du moins quand on est riche. On espère les prochains jeux ; on se passionne pour les courses et, s’il faut croire Salvien, les bordels ne désemplissent pas. Bref, on vit. Ammien Marcellin déplore la légèreté ambiante dans la Rome où il achève ses jours : « Les uns mettent leur point d’honneur à posséder des voitures plus grosses qu’il n’est d’usage, hé oui ! et d’autres des vêtements si luxueux qu’ils transpirent dessous. Pour personne la fin du monde n’est pour demain. Et pourtant… »

Un trop grand nombre de Français ne sont que des soixante-huitards jouisseurs, matérialistes et individualistes qui ne recherchent que leur confort et leur tranquillité, leurs vacances au bord de mer et se « foutent » complètement de la politique, de l’insécurité, des meurtres, de la violence tant qu’elle ne les touche pas directement. Peu leur importe de se laisser envahir tous les nouveaux quinquennats par un minimum de 2 millions d’immigrés, extra-européens en plus ! Peu importe quand viendra la guerre civile inéluctable, quand les immigrés ou leurs descendants s’entretueront un jour ou l’autre avec leurs enfants et/ou leurs petits-enfants ? Ce n’est pas leur problème ! Il faut jouir et vivre dans l’immédiat ! Ces Français sont des consommateurs hédonistes, irresponsables et indignes ; en fait, ce ne sont plus des citoyens français responsables de leurs devoirs !

Et puis il y a les Français bien intégrés dans la société actuelle, qui voudraient bien que ça change, mais surtout pas de vagues ! Bref, les trouillards dévirilisés, avec la peur qui leur colle à la peau et aux tripes ! Alors on préfère MLP avec ses chats plutôt que le courageux Zemmour beaucoup trop « clivant » et réaliste, pas assez conciliant et doucereux pour leurs chastes oreilles, alors que cela signifierait en fait inefficacité et démagogie ! Malheureusement, selon le proverbe, on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs ! Poutine, lui, pour sauver la Russie n’a pas hésité à déclencher une intervention militaire en Ukraine !

Et enfin, il y a les victimes du syndrome de Stockholm, les naïfs, les idiots et les inconscients décérébrés par les médias, l’inéducation nationale, la justice droit-de-l’hommiste, le droit européen. Ils nient les réalités, le danger migratoire, la décadence économique, sociétale, militaire, la faillite qui se rapproche, l’explosion prochaine de la zone euro, d’autant plus que c’est ce que le Système leur rabâche, matin, midi et soir. C’est pourquoi on assiste à la course actuelle au « quoi qu’il en coûte » démagogique entre Macron et MLP pour s’attirer les voix de la gauche ! Macron revient sur la retraite à 65 ans, qu’il n’a toujours pas réalisée !

De Gaulle avait raison et doit se remuer dans sa tombe ! Les Français non patriotes sont des veaux ! Les musulmans d’origine immigrée, eux, n’ont pas perdu le nord ; ils ont voté en masse Mélenchon, selon les conseils de leurs imams et travaillent pour des lendemains encore plus nombreux qui chantent. Quant aux Français patriotes les plus lucides, les plus courageux, ils ne représentent que 30% des Français dans les urnes, mais 23% d’entre eux sont dirigés par une incapable démagogue notoire depuis des années, qui va perdre une fois de plus face au catastrophique Macron ! Les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent !

Nonobstant l’accession de Zemmour, tel Churchill au pouvoir, seules la catastrophe économique, l’explosion boursière, financière, monétaire et sociale à venir que connaîtra Macron pourront peut-être sauver la France !

*Auteur de Comment sauver la France/ Pour une Europe des nations avec la Russie.

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mardi, 05 avril 2022

Paiement du gaz en roubles : C’est Poutine qui a gagné !

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Marc Rousset

Poutine a exigé sur une chaine de télévision russe que les acheteurs payent leurs importations de gaz à la société Gazprom en roubles à partir du 1er avril, sinon les contrats seraient purement et simplement annulés. La France, l’Allemagne, et l’UE ont poussé des cris orfraie en disant qu’il n’en était pas question et que les paiements seraient en euros ou en dollars, tel que stipulé dans les contrats signés à long terme. Que va t- il finalement se passer et pourquoi, même si la face est sauvée en apparence pour les Européens, la Russie a déjà gagné la partie du bras de fer !

Les sociétés européennes telles que la française Engie qui achète du gaz russe et avait même participé au financement de Nordstream 2, seront obligées d’ouvrir deux comptes en euros et en roubles auprès de la banque russe Gazprombank en Russie. Les acheteurs européens transféreront donc dans un premier temps des euros sur le compte en euros de Gazprombank, mais ils seront obligés de régler les commissions de change pour que Gazprombank vende immédiatement leurs euros, afin de pouvoir créditer leur deuxième compte en roubles. Gazprombank pourra alors régler Gazprom par débit de leur compte en Russie en roubles, ce qui correspond entièrement à l’exigence de Poutine. Comme dit le proverbe, il n’y a que le résultat qui compte !

Le paiement du gaz russe s’effectuera donc finalement, d’une façon sécurisée pour Poutine, en roubles en Russie, et non pas par un compte crédité en euros de Gazprombank dans une banque européenne, qui pourrait être saisi de nouveau, puisque les Occidentaux ont même eu le culot, ce qui ne s’était jamais vu jusqu’à présent dans l’histoire du monde, de saisir les comptes en euros et en dollars de la Banque centrale russe.

Les Européens ont un besoin impératif du gaz russe (40% de la consommation européenne actuelle) qui ne peut être que partiellement remplacé par du GNL de schiste américain (15 miliards de m3 au maximum, soit 10% des besoins européens) ou qatarien, vendu plus cher que le gaz russe dans les ports européens. A noter également la pollution des océans avec des gigantesques méthaniers et la nécessité de construire des coûteuses usines de regazéification dans les ports européens. Il faudrait plus de 700 méthaniers pour remplacer seulement Nordstream 1 !

L’Europe importe chaque année 155 milliards de m3 de gaz : Nordstream 1, c’est à lui tout seul 55 milliards de m3, tout comme son double Nordstream 2 déjà construit, soit un potentiel de 110 milliards de m3. On voit donc la folie suicidaire européenne qui consisterait à se geler l’hiver, à se désindustrialiser, à ne pas profiter de ce gaz russe compétitif, très bon marché, écologique qui nous tend les bras !

L’autre avantage pour Poutine, c’est que la vente annoncée des euros sur le marché des changes a déjà permis au rouble de remonter, de retrouver sa parité d’avant le début de l’intervention militaire en Ukraine, ce qui permet d’éviter l’inflation très forte des prix en roubles pour les produits importés.

Poutine vient donc de gagner la première manche du bras de fer. Il est probable que pour tous les produits stratégiques où l’on ne peut se passer de la Russie (blé, engrais, métaux rares, engrais, pétrole), il Imposera aussi demain l’ouverture de comptes en roubles par les importateurs dans les banques russes pour tous les pays hostiles, le rouble devenant alors une monnaie crédible car gagée par des matières premières stratégiques et des réserves d’or importantes de la banque centrale.

Cette victoire russe est très importante historiquement car elle conduira inéluctablement à terme à la chute du dollar, au paiement du pétrole en yuan par les Chinois à l’Arabie Saoudite, soit la fin du pétrodollar, à la multiplication des monnaies de réserve qui pour être crédibles devront être convertibles en or. Pour retrouver son rôle volé par Nixon, en 1971, qui a mis fin à la convertibilité du dollar en or, le métal jaune devra être réévalué, ce qui permettra de satisfaire les besoins en liquidités du commerce international.

Suite au hold-up occidental sur les réserves de la banque centrale de Russie, le dollar et l’euro ont déjà perdu leur crédibilité par rapport à l’or et ont déjà signé leur arrêt de mort comme monnaies de réserve.

Article paru sur Riposte laïque cliquez là

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jeudi, 06 janvier 2022

Marc Rousset vient de répondre aux questions de Riposte laïque au sujet de son nouveau livre Comment sauver la France...

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Marc Rousset, qui collabore régulièrement à notre site Synthèse nationale cliquez ici, vient de répondre aux questions de Riposte laïque. Il parle de son nouveau livre Comment sauver la France cliquez là et de la prochaine présidentielle et de son soutien à la candidature de Eric Zemmour. Nous reproduisons ici cet entretien fort intéressant.

S N

Marc Rousset : Comment sauver la France en 2022 avec Éric Zemmour

Source cliquez ici

Riposte laïque :  Bonjour, Marc Rousset, merci de bien vouloir résumer votre formation universitaire et votre parcours professionnel pour les lecteurs de RL qui ne vous connaîtraient pas encore.

Marc Rousset : Je suis diplômé HEC, docteur ès Sciences économiques, MBA Columbia University, AMP Harvard Business School, j’ai occupé pendant 20 ans des fonctions de directeur général dans les groupes multinationaux Aventis, Veolia, Carrefour, en France, en Asie et au Brésil.  J’ai  écrit « Pour le Renouveau de l’Entreprise » préfacé par l’ancien Premier ministre Raymond Barre. J’ai obtenu le Prix de l’Académie des sciences morales et politiques (1994) avec « La Nouvelle Europe de Charlemagne » préfacée par le ministre et académicien Alain Peyrefitte. J’ai ensuite écrit « Les Euro-Ricains », préfacé par le président Yvon Gattaz, ancien président du MEDEF et membre de l’Institut. « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou » (2009), préfacée par Youri Roubinski de l’Académie des sciences de Russie, qui a connu un très grand succès tant en France qu’en Europe et en Russie. Avant-dernier ouvrage, d’essence littéraire, paru en 2016 : « Adieu l’Argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la civilisation de l’Argent et Apologie de l’héroïsme ». Je suis aujourd’hui économiste et chroniqueur. Homme d’action, de redressement d’entreprises et de divisions en France et à l’étranger, de développement international,  je suis pragmatique et réaliste, mais aussi un homme de réflexion et de vision géopolitique. J’ai fait mienne la maxime de Bergson : « Penser en homme d’action et agir en homme de pensée ».

Vous venez de faire paraître un livre programme « Comment sauver la France – Pour une Europe des nations avec la Russie » qui fait la synthèse des solutions et orientations que vous préconisez. Ma question immédiate est de savoir en quoi ce programme recoupe et complète-t-il celui de Zemmour ?

Je me reconnais totalement dans le programme d’Éric Zemmour qui s’affiche, lui aussi, comme un homme pragmatique et réaliste, ce que j’ai pu constater en échangeant avec lui depuis 10 ans. Ma seule et unique petite objection a priori dans ce programme serait la « progressivité plus importante de l’impôt sur les sociétés » : concept à me faire préciser avec les buts recherchés et les raisons évoquées. Je comprends qu’il y ait une progressivité raisonnable et non pas spoliatrice pour l’IRPP des personnes physiques, mais pas pour les entreprises ; le taux d’imposition devrait être identique pour tout le monde ; la seule distinction possible me paraît être une imposition préférentielle pour les PME/ PMI qui créent davantage d’emplois en France que les multinationales car elles ne délocalisent pas ou beaucoup moins.

« Comment sauver la France » conforte, complète et recoupe la pensée d’Éric Zemmour, mais l’approche et l’exercice intellectuel sont complètement différents. « La France n’a pas dit son dernier mot » est un livre chronologique croustillant, très intéressant, d’essence journalistique, tout comme, par définition, les brillants propos tenus par le journaliste le mieux payé de France sur CNews.

« Comment sauver la France » est un livre structuré de réflexion géopolitique, économique, militaire, linguistique de 440 pages avec de nombreuses citations et références d’auteurs, qui justifie le programme du candidat Zemmour. Cet ouvrage de référence a été présenté à l’Académie des sciences morales et politiques par le président Yvon Gattaz et admis à la bibliothèque de l’Institut de France.

Le livre traite d’une façon très approfondie de la nécessité du rapprochement avec la Russie, alors qu’Éric Zemmour évoque seulement « la levée des sanctions contre la Russie » dans son programme, mais je suis persuadé qu’Éric Zemmour est, à quelques nuances près, tout à fait d’accord avec mes écrits. Même remarque pour les problèmes linguistiques de l’Europe et de la langue française ainsi que les problèmes économiques qui sont abordés d’une façon originale, rigoureuse et très précise dans le livre.

J’ai le sentiment d’être dans la même barque qu’Éric Zemmour et j’ai l’intime conviction d’avoir écrit le livre géopolitique des Présidentielles que le courageux candidat d’une « vraie Droite patriote » n’a jamais trouvé le temps d’écrire jusqu’à ce jour. Ce livre peut l’aider à gagner les élections car il a été écrit pour le grand public, interpelle chaque Français.

Je distingue très schématiquement 3 grandes lignes de force dans ce livre : 

 • Comment sauver la France sur le plan démographique, sociétal, économique, militaire, civilisationnel, linguistique !

• Plaidoyer en faveur de l’Europe des Nations et nécessité de réformer ou quitter l’UE fédéraliste, mercantile, pacifiste, libre-échangiste mondialiste, immigrationniste et droit-de-l’hommiste : comment concilier Nation, Identité, Europe et Puissance ?

• Étude approfondie du nécessaire rapprochement stratégique avec la Russie.

Zemmour est contre la sortie de l’euro. Comment voyez-vous l’évolution de l’euro et de l’Union européenne ? Quelle stratégie résiliente faut-il mettre en place pour se préparer aux ruptures ou basculements à venir ?

Éric Zemmour a parfaitement compris le problème de l’euro, mais il est candidat à la présidence de la République ; s’il veut être élu, il doit donc dire, comme tous les candidats sans exception aucune, qu’il est contre la sortie de l’euro car la plupart des Français ne comprennent rien à ce problème trop technique pour eux. De plus, 70 % des Français ont le pressentiment vrai et justifié que la sortie de l’euro, ce serait pour eux le retour au franc avec des dévaluations successives et très fortes ainsi que l’hyper-inflation, même si l’on garde l’euro comme monnaie commune de compte vis-à-vis de l’extérieur. « Encore un petit moment, Monsieur le bourreau » : telle est la réaction instinctive et intelligente de défense des Français électeurs qui est humaine et compréhensible, même si l’euro est surévalué pour l’économie française.

Jacques Sapir que j’ai combattu lors de la création de l’euro, remarque aujourd’hui avec juste raison que le franc devrait être dévalué de 25 % et le mark réévalué de 15 % si l’on voulait retrouver un taux de change équitable pour la compétitivité française avec l’Allemagne. Cet euro aujourd’hui surévalué pour l’économie française contribue en effet à la désindustrialisation accélérée de la France, alors que ce n’était pas le cas lors de la création de l’euro ; la parité retenue était même, à l’époque, très légèrement favorable à la France !

De plus, Éric Zemmour reconnaît humblement et avec courage qu’il ne veut pas polémiquer sans fin sur l’euro car la priorité civilisationnelle dans son programme, c’est de s’attaquer à l’immigration, ce en quoi il a parfaitement raison ! Éric Zemmour parle un langage vrai dans son programme, mais il en va de l’intérêt de la France que le meilleur candidat à la présidence de la République ne se suicide pas électoralement, en étant le seul à dire les vérités qui fâchent pour l’avenir malheureusement très sombre de l’euro ! À sa place, je ferais exactement la même chose ! Paris vaut bien une messe !

J’aborde le problème de l’euro en pouvant écrire la vérité qui n’est pas bonne à dire dans mon livre, car je ne suis pas candidat à la présidence de la République ! Comme je l’explique en détails dans le chapitre XVI consacré à l’euro, la monnaie unique  est condamnée car la France socialiste décadente, avec en prime des pseudo-gouvernements de droite, n’a pas été sérieuse sur le plan économique puisqu’elle a renchéri pendant 40 ans constamment le coût de produire français (35 heures, retraite à 60 ans, lois sociales démagogiques, fiscalité folle, impôts suicidaires de production, dépenses publiques et sociales les plus élevées au monde, 2 millions de fonctionnaires en trop, coût insupportable de l’immigration extra-européenne, budget en déficit, etc.) tandis que l’Allemagne augmentait sa compétitivité et dévaluait économiquement avec les lois sociales Hartz de Gerhard Schroeder, sans faire de bêtises. D’autre part, les mesures indispensables d’harmonisation fiscale et sociale entre la France et l’Allemagne, tout comme dans l’ensemble de la zone euro, n’ont pas été prises.

Alors que j’ai été un des plus grands défenseurs de l’euro, dans son principe, lors de sa création, mais seulement avec des élites politiques sérieuses et responsables, ce qui n’a pas été le cas en France, je suis aujourd’hui d’autant plus persuadé que l’euro va exploser parce que la faillite de la France, malgré le scandaleux optimisme manipulateur du Président Macron, est irréversible et inévitable d’ici 3 ans au plus tard. Lorsque les taux à long terme vont augmenter, la France sera en faillite, euro ou pas, l’illusionniste Macron ou pas : il faut savoir que la dette publique réelle irremboursable  de la France n’est pas de 2800 milliards d’euros, mais de 7 000 milliards d’euros, soit 100 000 euros par Français, si l’on tient compte des engagements hors bilan (retraite non provisionnée des fonctionnaires, garanties données par la France par exemple sur des prêts accordés à la Grèce, etc.).

Ceux qui veulent comprendre davantage les problèmes économiques et monétaires à venir se feront un plaisir de lire mon ouvrage adapté au grand public, car écrit dans un langage clair et accessible. Je défends l’idée qu’il faudra un jour revenir à un nouvel euro en Europe, après une interruption malheureuse à venir de l’euro actuel, après aussi avoir appris à nos dépens où nous conduit l’irresponsabilité des 40 dernières années de nos pseudo-élites politiques décadentes et démagogues. Nous allons tout droit, d’ici 3 ans au plus tard, au-delà des cocoricos médiatiques actuels (taux de croissance du pouvoir) et des sommets vertigineux des  Bourses mondiales provoqués par la création monétaire illimitée des Banques centrales, vers une crise style l’Allemagne en 1923, le précipice, l’explosion du Système, l’hyper-inflation, les hyper-dévaluations, les krachs boursiers et obligataires, la perte de confiance dans la monnaie, bref, la banqueroute, la  catastrophe économique, boursière et monétaire du Siècle des Siècles !

Vous avez été reçu sur TV Libertés (NDLR-SN : voir ci-dessous). Comment cet entretien vidéo vous a-t-il apporté une visibilité de vos thèses et complété vos argumentaires ?

Olivier Pichon et Pierre Bergerault ont abordé sur TV Libertés de nombreux problèmes soulevés par mon ouvrage d’une façon vivante et très intéressante, mais, étant donné l’aspect encyclopédique de l’ouvrage, faute de temps, les problèmes militaires d’armement technologique, de défense européenne, de sortie de l’OTAN et du rapprochement économique et militaire avec la Russie n’ont pu être abordés. Un deuxième entretien sur TV Libertés consacré à ces problèmes et au sujet brûlant d’actualité de l’Ukraine, est possible.

Je souhaite en effet la sortie de la France l’OTAN, la création, malgré les réserves ou l’opposition frontale de l’Allemagne, d’un embryon autonome de défense européenne dont la France prendrait la tête, le remplacement à très long terme des États-Unis par la Russie dans le cadre d’une défense véritablement européenne. Dans un premier temps, cet embryon de défense européenne serait équidistant des États-Unis et de la Russie et coopérerait avec ces deux pays.

En ce qui concerne le problème de l’Ukraine, l’Alsace-Lorraine de la Russie, que je domine parfaitement pour m’être déplacé et avoir fait des investigations sur place en Ukraine,  je souhaite son rattachement entier  à la Russie, à l’exception de la Galicie qui est européenne et fondamentalement antirusse pour des raisons historiques, de façon à ce que la Russie devienne un puissant bouclier de défense à l’Est de l’Europe face à la Chine, à l’islam de l’Asie centrale, à la poudrière du Caucase et à la Turquie islamiste et impérialiste ! Le rêve de l’Amérique, comme c’est écrit noir sur blanc dans « le Grand Échiquier » de Zbigniew Brzezinski, a toujours été de découper  la Russie en trois ; l’intérêt des Européens, c’est au contraire d’avoir un  chien de garde russe  très musclé à l’Est ! Je ne considérerais la Russie comme une puissance impérialiste, ce que j’ai d’ailleurs déjà dit publiquement devant un diplomate russe de haut rang, que si la Russie  s’attaquait aux frontières de la Pologne, ce qui n’est pas du tout son intention, ni son intérêt car la Russie a beaucoup mieux à faire, ne serait-ce que de défendre la Sibérie face aux prétentions territoriales à venir de la Chine (6 500 km de frontière commune, cession de Vladivostok par la Chine à la Russie et revanche des fameux traités inégaux signés dans les années 1850).

Pouvez-vous nous présenter vos activités autres qu’écrivain et vos projets dont un prochain livre ? 

Tous mes ouvrages sont des livres de référence car écrits avec une périodicité de 5 ans en moyenne, ayant fait le choix d’un travail approfondi de fourmi silencieuse, style Houellebecq, plutôt que de courir après les émissions pour me faire connaître, ce qui est le dernier de mes soucis, ma notoriété étant une simple variable résiduelle.

Je tiens à rester un écrivain de référence, et sauf pendant les périodes de promotion de mon ouvrage, de ne pas me disperser tous azimuts en courant après les médias, d’autant plus que je m’intéresse à de très nombreux domaines spécifiques de réflexion et que les journées ne font que 24 h ! Chacun doit apporter sa pierre à la cause, en restant lui-même, avec son talent propre, compte tenu de ses contraintes personnelles, et en gardant un minimum indispensable d’équilibre de vie, ce qui est très salutaire pour la pensée.

Le géopoliticien généraliste assez complet que je suis n’apparaît que lors de la parution de ses ouvrages ; comme chroniqueur je me limite à des chroniques économiques hebdomadaires écrites sur Boulevard Voltaire puisque c’est dans ce domaine que j’ai des compétences particulières, une expérience professionnelle et ma plus solide formation. Il m’arrive aussi d’une façon très sporadique d’écrire quelques chroniques géopolitiques lorsque l’occasion fait le larron ou lorsque la moutarde commence à me monter au nez !

Comme tout écrivain, j’ai plusieurs projets de livres déjà bien avancés et ébauchés dans divers domaines géopolitiques, littéraires et historiques, mais je donnerai toujours la priorité, comme dans le cas de « Pour sauver la France » à un ouvrage d’actualité qui peut influer véritablement sur la vie politique de mon pays.

En fait je mène la vie désintéressée, spartiate, passionnante, enrichissante, très prenante d’un patriote engagé, écœuré, révolté par ce qu’est devenue la France actuelle, avec un programme de travail sept jours sur sept, 24 h sur 24, sans interruption depuis de nombreuses années, ce qui n’est pas sans me rappeler le rythme bien connu des classes préparatoires aux grandes écoles. Mon ouvrage encyclopédique et synthétique « Comment sauver la France/Pour une Europe des nations avec la Russie » est à ce prix !

Merci et bonne continuation !

Propos recueillis par Claude Lefranc

Marc Rousset sur TV Libertés :

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lundi, 11 octobre 2021

L’explosion boursière arrive à la vitesse grand V !

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Marc Rousset

La BCE est déjà en train de préparer un programme d’urgence d’un QE illimité pour sauver l’Italie, voire la France.

Ce nouveau programme permettra d’aider l’Italie avec un bazooka monétaire car il n’y aura plus de limitation maximale de la création monétaire par pays, selon des quotas maximaux prévus par les règles actuelles, en fonction du PIB, c’est-à-dire du poids de l’économie de chaque pays.

Pour la galerie – parce que tout est censé s’arranger alors qu’en fait, tout se détériore -, on va donc en réalité accroître la création monétaire actuelle, par la BCE, de 20 milliards d’euros par mois et du maximum autorisé de 1.800 milliards d’euros du plan PEPP qui doit s’achever fin mars 2022.

Les médias bien-pensants nous expliquent que la BCE va diminuer la création monétaire ; dans la réalité, la BCE va sans doute l’accélérer sans limite aucune, selon des décisions qui seront prises probablement fin décembre 2021 par Christine Lagarde, avec l’approbation des gouverneurs. La crainte est de voir les taux italiens s’envoler ; il s’agira de pouvoir éviter de nouveau, quoi qu’il en coûte, un crash obligataire et boursier italien. Le risque d’incendie et d’explosion en Europe, voire dans le monde, si l’on observe aussi ce qui se passe aux États-Unis et en Chine, approche sans bruit !

Il suffit d’observer également en Bourse les premiers soubresauts. Les taux italiens sont actuellement de 0,89 %, au plus haut, avec une augmentation de 0,25 % depuis juin 2021. En Espagne, ils ne sont que de 0,49 %.

L’or, qui végète actuellement, va s’envoler un de ces jours, comme le Bitcoin, mais sans redégringoler peu après. Le Président Macron, alors que la dette française approche les 2.800 milliards d’euros, se moque du monde sur l’état réel catastrophique de l’économie française car la faillite est d’ores et déjà inévitable à terme. L’explosion à venir de la zone euro est tout aussi inévitable, tandis que le fondateur d’« En marche vers la catastrophe » nous prêche les vertus de l’Union européenne et de la monnaie unique.

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jeudi, 30 septembre 2021

Un nouveau livre de Marc Rousset : Comment sauver la France ?

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Notre ami Marc Rousset, collaborateur régulier de notre site et de notre revue, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé Comment sauver la France ? Très dense et contenant de nombreuses notes, ce livre de 440 pages, précis et instructif, ouvre des pistes à ceux qui, demain, prendront notre pays en mains. En attendant, la réponse à l'interrogation posée pourrait se résumer en quatre mots : En votant pour Eric Zemmour...

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Voici le résumé que nous a fait parvenir l'éditeur :

Comment concilier Nation et Identité avec Europe et Puissance ? Il y a urgence, plutôt que de prétendre sauver notre planète, à sauver la France, en réformant l’UE, en stoppant net l’immigration extra-européenne, en désignant l’islamisme comme l’ennemi, en procédant à une révolution conservatrice et à un « Mai 68 à l’envers », en défendant la famille et la natalité européenne, en rétablissant la primauté du politique sur l’économique, en procédant à des réformes économiques structurelles, en augmentant le budget de la défense à 3% minimum, en mettant fin à la gabegie des dépenses publiques.

Une seule façon de réaliser l’Europe Puissance des nations de l’Atlantique à la Sibérie : une Confédération carolingienne des nations à l’Ouest qui se rapprocherait de la Russie. L’avenir de l’Europe est eurasiatique, pas euro-atlantique. La grande Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais de Brest à Vladivostok.

 La Russie est le chien de garde de l’Europe à l’Est face à la Chine, à la Turquie, au Caucase, au Moyen-Orient et au monde musulman de l’Asie centrale. L’’Europe doit se considérer comme l ‘ « Hinterland » de la Russie, cette dernière étant son « Far-East »

Les nations de l’Europe de l’Ouest doivent quitter l’OTAN, constituer un puissant pôle de défense indépendant et mettre fin au libre-échange mondialiste. L’UE deviendrait une simple zone de libre- échange. A l’abri d’une protection douanière face à la Chine et aux pays émergents, d’une immense « forteresse Europe » de l’Atlantique au Pacifique, une Confédération carolingienne constituerait un pôle civilisationnel autocentré de puissance. Il ne peut y avoir adhésion des peuples à l’Europe que par la réalisation de nombreux projets concrets ambitieux impliquant la coopération de plusieurs Etats.

Le multilinguisme européen doit être préservé, chaque nation gardant son identité et sa langue. La langue commune des nations européennes ne peut être que le français ou l’espéranto, mais jamais la langue de l’Amérique et de Wall Street car ce contre-sens civilisationnel conduirait, de plus, à la disparition de toutes les langues européennes.     

Sans réveil salvateur en sursaut, sans retour à la « Real Politik », au désir de Puissance et d’autonomie stratégique, à des Hommes d’Etat forts, énergiques et courageux, les Etats nations et la civilisation européenne, au lieu de continuer à rayonner, sortiront de l’histoire, disparaîtront de la carte du monde.   

Comment sauver la France ? Marc Rousset, éditions P, 440 pages, 26,90 €

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mardi, 14 septembre 2021

Macron n’aura fait que gesticuler et vider les caisses !

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Marc Rousset

En France, le Président Macron vit de l’argent facile emprunté parce qu’il n’a jamais eu le courage de diminuer véritablement les dépenses publiques, nonobstant l’usine à gaz jamais réalisée de la réforme technocratique des retraites, après l’usine à gaz du prélèvement à la source en lieu et place d’un simple prélèvement mensuel pour les impôts. La seule véritable petite réforme économique du quinquennat, c’est l’assurance chômage. Macron ne savait pas ou n’a pas eu la volonté d’engager les réformes difficiles pour diminuer les dépenses publiques, dès le début de son mandat.

Actuellement, Macron et son gouvernement, au lieu de faire la guerre à l’insécurité dans nos banlieues et à l’invasion migratoire qui menace l’identité de la France, continuent à mener la guerre facile contre le Covid avec l’argent public emprunté, à coups de déclarations sans fin, de seringues et de passes sanitaires, et à nous faire miroiter une reprise économique conjoncturelle qui ne signifie absolument rien, tout comme les Byzantins se querellaient sur le sexe des anges avant de tomber sous les coups des cimeterres turcs.

La réalité économique de la France, c’est une dette publique avec les engagements hors bilan de 7.000 milliards d’euros, soit une dette de 100.000 euros par Français. Les Pays-Bas exportent davantage que la France avec une balance commerciale excédentaire de 65 milliards d’euros, alors que la France est en déficit de 82 milliards d’euros. La part de marché mondial de la France dans les biens industriels est passée de 6,3 % à 3 %, soit moins que les Pays-Bas ! L’industrieuse, plus maligne et sérieuse Allemagne est en excédent de 182 milliards d’euros ; même l’Italie a une balance commerciale excédentaire de 64 milliards d’euros.

En quarante ans, le PIB industriel de la France est passé de 23 % à 10,5 % du PIB, tandis que le nombre d’emplois industriels est passé de 6 millions à 2,7 millions, avec une perte de 2 millions ces vingt dernières années. L’industrie française est laminée suite à la non-compétitivité française avec des charges sociales et fiscales trop lourdes, face aux autres pays de l’Union européenne et à la délocalisation dans les pays de l’Europe de l’Est, en  et dans les pays émergents.

Le gouvernement laisse filer les dépenses avant les élections, renonce définitivement à la réforme des retraites, annonce de nouvelles dépenses pour la contraception des femmes de moins de 25 ans et pour les jeunes (2 milliards d’euros), un nouveau plan de 30 milliards d’investissements avec de l’argent encore emprunté. Le pire déficit public en Europe pour 2021 sera le déficit français, supérieur à 9,11 % du PIB. Mais quand et qui va pouvoir payer la facture ? La dette publique qui vient s’alourdir de 424 milliards d’euros avec le « quoi qu’il en coûte » est déjà de l’ordre de 120 % du PIB. Alors, la relance du Président Macron avec de l’argent emprunté, des billets imprimés et des produits importés ? Une illusion pour se faire élire par ceux qui croient avoir remporté une bataille décisive pour l’avenir français face à la grippe parfois mortelle du Covid !

Le bilan de la BCE est gonflé comme jamais, suite à la création monétaire du « QE » (8.035 milliards d’euros au lieu de 1.200, en août 2007) ; le taux d’intérêt européen, qui était de 3,25 % en 2007, est passé aujourd’hui à -0,5 %. Les banques centrales n’ont fait que créer de l’argent ex nihilo en inondant le monde de liquidités, mais comment sortir de ce guêpier sans créer un krach et l’effondrement du système lorsqu’il faudra augmenter les taux d’intérêt ou réduire les liquidités (« tapering ») ? Avec un taux à 6 %, les intérêts à payer représenteraient environ les deux tiers du budget de l’État français !

Macron n’a fait que poursuivre la politique facile et démagogique de la fuite en avant de ses prédécesseurs, aidé par la BCE, en empruntant à tour de bras, sans s’attaquer aux dépenses publiques, en pratiquant seulement quelques réformes sociétales décadentes pour plaire à la galerie « bien-pensante » et en laissant rentrer 2.500.000 immigrés, ce que nous n’aurions pas connu avec Fillon. S’il est réélu, la seule chose de certaine, c’est que pendant son mandat, nous aurons probablement au moins 2.500.000 immigrés de plus, que la France connaîtra enfin la faillite méritée depuis longtemps lorsque les taux d’intérêt augmenteront et que le Système explosera en même temps que la zone euro !

NDLA : pour les chiffres de l’immigration, cf. les chiffres du ministère de l’Intérieur pour l’année 2019. 275.000 titres de séjour + 130.000 demandes d’asile, auxquels il faut ajouter 40.000 MNA et environ 60.000 clandestins (voir rapport du Sénat), soit un total annuel de 500.000. D’où 2.500.000 sur un quinquennat.

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lundi, 19 juillet 2021

Vers la stagflation et un krach

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

La Bourse de Paris a terminé, ce vendredi, tout comme Wall Street, dans le rouge à 6.460, plombée par des inquiétudes sur une inflation américaine non temporaire, sur les variants du Covid et l’inégalité vaccinale dans le monde, sur la vigueur de la reprise et un ralentissement en Chine au deuxième trimestre. L’indice des consommateurs américains de l’université du Michigan est ressorti à seulement 80,8, contre 87, de consensus de marché, suite à la hausse des prix de 5,4 % sur un an aux États-Unis (7,3 % pour les prix de gros, au plus haut depuis onze ans). La Fed pourrait resserrer sa politique monétaire avant même, comme elle le prétend, que « la reprise soit complète ». En Europe, l’inflation a atteint 2,5 % en juin, en Espagne et au Royaume-Uni.

Le prix des logements aux États-Unis augmente plus rapidement qu’au sommet de la bulle des subprimes, il y a quinze ans. L’indice immobilier américain (FHFA) progresse à un rythme record de 15,7 % par an. Sur la base des 4.500 milliards de dollars créés depuis le début de la pandémie, l’inflation américaine pourrait osciller entre 5 et 10 % jusqu’à fin 2022. Les taux d’intérêt sont toujours nuls et la Fed achète toujours 120 milliards de dollars d’obligations chaque mois, alors que les programmes de relance de Biden vont conduire à un déficit budgétaire de 3.000 milliards de dollars, soit 15,5 % du PIB, ce qui équivaut à des chiffres d’une période de guerre, contre une moyenne de 8 % environ dans la zone euro.

De plus, les ménages américains ont amassé 2.400 milliards de dollars d’épargne excédentaire qui est gelée depuis quinze mois, ce qui est très supérieur aux ménages français (180 milliards d’euros). Dès que les dépenses reprendront, la vélocité de la monnaie, source d’inflation, reprendra son cours normal. La Fed, prise au piège de la dette, fait face au dilemme du resserrement monétaire immédiat qui conduira à un krach sur les marchés ou à ne rien faire, ce qui laissera le génie de l’inflation sortir de sa bouteille. La BRI (Banque des règlements internationaux) craint que les marchés ne réagissent avant la Fed, ce qui conduirait aussi à un krach.

Il semble également que l’effet déflationniste des 800 millions de travailleurs faiblement rémunérés de la Chine et de l’Europe de l’Est soit épuisé car les salaires ont augmenté d’une façon substantielle, même s’il y a encore de la réserve trop nombreuse en Inde et dans les pays émergents. La réalité, c’est qu’il y a trop d’argent pour trop peu d’offre. La Fed risque d’être forcée de réajuster le calendrier de sa réduction d’achats d’actifs et, comme l’écrit la BRI : « Plus les banques centrales tarderont, pire ce sera. »

De nombreuse pénuries hors normes perturbent l’industrie mondiale. 47 % des industriels français ont des difficultés d’approvisionnement. La politique des flux tendus sans stock de sécurité est remise en question et il peut être intéressant de produire local. Les coûts du transport maritime atteignent des records, à 8.800 dollars le conteneur de 40 pieds, et les fabricants chinois de conteneurs n’arrivent pas à produire suffisamment. En un an, les cours du cuivre et de l’aluminium ont progressé de 50 %.

Le professeur américain Nouriel Roubini est encore plus soucieux que la BRI : il estime que nous nous dirigeons, en fait, vers la stagflation car « la stagflation des années 1970 va bientôt se télescoper avec les crises de la dette de la période post-2008 ». Il écrit, dans le Guardian, que « la question n’est pas de savoir si cela aura lieu mais quand, car les ratios d’endettement sont beaucoup plus élevés que dans les années 1970 ». Il énumère les causes de stagflation : « retour du protectionnisme, vieillissement démographique dans les économies avancées et émergentes, restrictions d’immigration dans les économies avancées, relocalisation de la fabrication dans des régions à coût élevé, balkanisation des chaînes d’approvisionnement mondiales ».

Les marchés risquent de bientôt connaître le « moment Minsky » (autre célèbre professeur américain), suite au changement de politique des liquidités ou par peur du changement de politique à venir des banques centrales, c’est-à-dire le moment où les investisseurs surendettés, après avoir pris des risques élevés mettant en péril la stabilité du système, décident de vendre en masse, déclenchant une spirale de baisse auto-entretenue – ce que l’on appelle un krach.

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dimanche, 11 juillet 2021

Cette inflation que les banques centrales ne veulent pas voir venir

ROUSSET PIERRE.jpgMarc Rousset

Les craintes d’inflation et le variant Delta sont les deux raisons principales de la volatilité actuelle des Bourses. Après une chute, jeudi, de 2 % du CAC 40 suite aux inquiétudes liées au Covid-19, ce dernier a regagné, vendredi, les 2 % de perte de la veille. Mais cela pourrait bien être les premiers signes d’un été boursier qui s’annonce chaud et animé.

Le ratio moyen cours/bénéfice des Bourses se situe, actuellement, à 21 pour les entreprises du Standard & Poor’s 500 et à 17,5 pour les entreprises européennes, alors que sa moyenne à long terme est de 15, tant aux États-Unis qu’en Europe. De plus, les bonds des bénéfices attendus par les analystes ne seront peut-être pas au rendez-vous si les coûts dérapent, suite aux hausses des salaires, du fret maritime des conteneurs ou aux goulots d’étranglement pour certains produits. Les anticipations fluctuantes d’inflation, de taux d’intérêt, des réductions à venir ou non des achats d’actifs par les banques centrales, jusqu’à la réunion de politique monétaire en septembre prochain à Jackson Hole, peuvent aussi contribuer à la volatilité des Bourses cet été.

L’Autorité des marchés financiers redoute, d’ores et déjà, un nouveau coup de tabac sur les marchés, suite à l’augmentation de l’endettement des États, mais aussi des entreprises ; le gendarme de la Bourse redoute une remontée des taux, ce qui pourrait conduire à de fortes corrections ou à un krach.

Si la France doit connaître effectivement, en 2021, une croissance forte de 6 % du PIB, mais avec une inflation effective de 2 %, la croissance réelle nette du PIB ne sera plus que de 4 % et si la dette réelle doit progresser à nouveau, ne serait-ce que de 8 % à cause du déficit public en 2021, le ratio dette/PIB de la France aura continué de se détériorer schématiquement de 8 % moins 6 %, soit 2 %, malgré une croissance nominale du PIB de 6 % et une croissance réelle nette de 4 %.

Officiellement, l’inflation aux États-Unis est toujours jugée temporaire par la Fed, mais les membres du Comité monétaire ont été surpris par la flambée de l’inflation de 3,6 % en avril et de 3,4 % en mai, selon l’indice PCE. Les principales hausses de taux devraient seulement intervenir en 2023 ou fin 2022, au lieu de 2024, ce qui est toujours une chimère irréaliste et une vue de l’esprit. Quant à la BCE, Christine Lagarde souhaite assouplir les objectifs d’inflation en déclarant qu’il n’y aura pas de réaction sur le « QE » si des hausses de prix sont temporairement supérieures à 2 %, tout en verdissant la politique monétaire contre le changement climatique, ce qui n’est pas le rôle d’une banque centrale.

Le FMI, plus réaliste, estime qu’« une inflation élevée fait partie des risques auxquels est confrontée la reprise économique », avec une croissance de 7 % en 2021 de l’économie américaine, soit son rythme le plus rapide depuis 1984, ce qui pourrait augmenter dangereusement le taux d’inflation et conduire à une hausse nouvelle des taux d’intérêt.

Selon le Wall Street Journal, les supermarchés aux États-Unis augmenteraient déjà leurs stocks, du sucre à la viande congelée, pour se protéger de l’inflation. Le gouverneur de la Banque des Pays-Bas estime, lui aussi, que les risques d’inflation sont sous-estimés. Les pénuries de semi-conducteurs ralentissent toujours l’activité industrielle et le prix du pétrole Brent est remonté à 77 dollars le baril, sur fond de craintes quant à l’avenir de l’OPEP. En France, près de la moitié des entreprises du bâtiment, 41 % du secteur des services et un quart des firmes industrielles peinent à recruter des salariés, ce qui est une source d’augmentation des prix par les coûts.

Une forte inflation et une augmentation substantielle des taux d’intérêt en 2022 avec un krach financier à la clé, sauf en cas de crise sanitaire fin 2021 provoquée par le variant indien et une vaccination insuffisante qui conduirait à un krach immédiat, à la récession et à la déflation, voire à l’explosion du Système, ne relèvent pas de la science-fiction.

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lundi, 05 juillet 2021

Bourses : le conte de fées post-Covid pourrait bien virer au drame

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Marc Rousset

Wall Street finit, ce vendredi, à des niveaux record, portée par les 850.000 postes créés en juin. La Bourse de Paris affiche un repli de 1,06 % sur la semaine, mais une hausse de 17,25 % depuis le début de l’année (14,59 % pour le Dow Jones et 14,01 % pour le DAX). Pourtant, avant même la crise du Covid, début 2020, certains économistes criaient déjà au loup et au krach à venir… Alors, où est l’os ? Que se passe-t-il ?

Suite à la crise du Covid, le CAC 40 a progressé de +75 % depuis son point le plus bas du 18 mars 2020. Le CAC 40 a même dépassé le sommet de 6.168 d’avant la crise des subprimes en 2008, et il tangente à 6.552, le sommet historique de 6.922 du 4 septembre 2020 d’avant l’éclatement de la bulle Internet !

Si l’on écoute Bruno Le Maire, tout va très bien ! Même pas besoin d’un second plan de relance à la Joe Biden. La croissance sera de 5 % en 2021, 6 % même selon l’INSEE. Le rebond de l’économie en septembre dépendra seulement de la vaccination et d’un plan d’investissements publics dans les secteurs innovants en jouant la carte de la coopération en Europe. La seule mesure qui s’impose, c’est la retraite à 64 ans, après le retour à l’équilibre de l’assurance chômage, et 321.000 emplois seront de nouveau créés en 2021. Quant à la BCE, elle s’engage à maintenir une aide de création monétaire jusqu’en mars 2022, soit 80 milliards d’euros mensuels du plan PEPP et 20 milliards d’euros mensuels du programme traditionnel d’achats (APP). L’inflation, elle, culminerait à 2 % pendant l’été, mais régresserait ensuite pour atteindre environ 1,5 %.

Aux États-Unis, même conte de fées pour le « progrès historique » selon Joe Biden, avec un taux de croissance de 7 % en 2021, le plus élevé depuis 1984, et un taux de chômage de 5,9 % ! La Fed doit continuer son programme d’achat de 120 milliards de dollars mensuels, dont 80 milliards d’obligations d’État et 40 milliards d’actifs adossés à des prêts hypothécaires (MBS). Tout va donc très bien aux États-Unis, nonobstant les 6,8 millions d’emplois qu’il manque encore par rapport à février 2020.

Alors, vive le Covid qui ne serait pas un virus mais bel et bien un don du ciel pour faire monter les Bourses ! La deuxième jambe de descente des cours aux enfers lors de la crise de 1929, non seulement n’a pas eu lieu en 2020, mais a été remplacée bien au contraire par une montée lente et continue jusqu’à fin 2020 et premier semestre 2021. Mais si les Bourses ont monté, c’est uniquement parce que les États ont distribué à gogo de l’argent emprunté qu’ils n’avaient pas et parce que les banques centrales ont pratiqué une politique monétaire non conventionnelle en actionnant la planche à billets du « QE » ! Il n’y a donc pas de miracle Covid !

La dette de la France, suite à la facture astronomique de 424 milliards d’euros du « n’importe quoi, quoi qu’il en coûte » de la crise sanitaire entre 2020 et 2022, atteint aussi un record absolu effrayant ! La baisse de la dette prévue à 118 % du PIB pour 2027, c’est du pipeau ! Les étrangers n’achètent plus d’ores et déjà la dette de la France. Grosso modo, le stock actuel de la dette française, c’est 25 % pour les établissements français, 25 % pour la BCE et 50 % pour les étrangers. Même schéma, à quelques nuances près, aux États-Unis, avec un endettement démentiel et le risque croissant de la crise à venir du dollar. La France est, en fait, déjà en faillite avec des taux proches de 0 %, mais seule l’augmentation naturelle des taux d’intérêt provoquera la banqueroute.

Il ne faut pas oublier, non plus, l’affrontement Chine-USA, les risques sanitaires possibles du variant Delta, le risque d’inflation qui pourrait ne pas être transitoire aux États-Unis (prix des maisons +14,88 % en un an) si la vitesse de la circulation de la monnaie augmente, les délocalisations qui continuent sournoisement et le chômage structurel qui risque de s’accélérer avec le télétravail des services dans les pays émergents…

Toutes choses égales par ailleurs, nous venons d’éviter la crise de 1929 à deux reprises, en 2008 et en 2020, avec des moyens non conventionnels, mais la contrepartie, c’est que nous nous dirigeons vers le « Méga1929 » du siècle des siècles, avec l’effondrement du système, l’hyperinflation et l’écroulement des monnaies. Nous vivons présentement les roaring twenties des années 1920. Les Français ont en fait une dette de 7.000 milliards d’euros, soit plus de 100.000 euros par habitant impossible à rembourser, si l’on tient compte des dettes hors bilan ! Voilà la triste réalité. Les Bourses qui montent actuellement jusqu’au ciel, c’est tout simplement l’arbre qui cache momentanément la forêt de la décadence économique et civilisationnelle de l’Occident, et plus particulièrement de la France et de l’Italie.

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dimanche, 27 juin 2021

La reprise est là, mais la France de Macron est déjà en faillite !

ROUSSET M 2.JPGMarc Rousset

La droite « fourmi » allemande met déjà en garde la France sur son budget, souhaitant une « Union de la stabilité et non une Union de la dette », même si la chancelière Merkel est consciente que des dépenses publiques gigantesques devront être budgétées dans le secteur des hautes technologies et plus particulièrement dans l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, les batteries et les puces électroniques. La France « cigale » qui gaspille depuis 40 ans avec une politique socialiste de dépenses de fonctionnement inacceptables (âge de la retraite, 35 heures, régimes spéciaux, invasion migratoire, 2 millions de fonctionnaires en trop…) risque de caler beaucoup plus vite qu’espéré, rattrapée par ses dettes passées, de ne plus pouvoir emprunter en raison de la hausse des taux, ce qui l’empêcherait alors d’investir dans les investissements d’avenir.

Le budget 2022 de Bercy est une plaisanterie irréaliste, un conte de fées qui se paie de mots. Alors que les dépenses publiques ont augmenté de 1,9 % en 2019, 1,3 % en 2020, 2,3 % en 2021, Olivier Dussopt veut nous faire croire qu’elles n’augmenteront plus chaque année, à partir de 2022, que de 0,7 % jusqu’en 2027. On vient d’apprendre que la seule assurance maladie, en équilibre ces dernières années, connaîtra en 2021, après 2020, de nouveau un déficit substantiel de 31 milliards d’euros ! Le déficit public et la dette publique en 2022 seront bien supérieurs aux 5,3 % et 116,3 % du PIB annoncés. La réforme des retraites du technocrate Macron, après l’usine à gaz du prélèvement à la source en lieu et place d’un simple prélèvement mensuel basé sur l’impôt de l’année précédente, devrait se limiter à une simple augmentation de l’âge du départ à la retraite et à la fin immédiate des régimes spéciaux, sans vouloir chambouler pour autant, d’une façon injuste, tout le système.

La dette publique française à la fin mars 2021 représente déjà 2.739,2 milliards d’euros et 118,2 % du PIB. L’endettement de la France représente donc le double de l’autorisation maximale de 60 % du PIB. Bruno Le Maire est obligé de changer le texte de sa chansonnette : il reconnaît que la croissance ne suffira pas pour rembourser la dette, qu’il faudra (mais demain, toujours demain) des réformes de structure, diminuer fortement les dépenses publiques sans rien décider pour l’instant avec Macron. Les taux finiront un jour inéluctablement par remonter ; les marchés, ce que reconnaît la Cour des comptes, peuvent décider d’arrêter de prêter du jour au lendemain.

Tandis que les autres pays vont voir leur taux d’endettement diminuer, la France gardera au mieux son taux démentiel et la moindre hausse des taux d’intérêt sera le coup de grâce qui la conduira au tapis ! Les perspectives d’inflation aux États-Unis pourraient faire connaître au monde d’ici un an ou deux, avec ces gigantesques masses monétaires déjà créées par les banques centrales, une situation semblable aux années 1970 avec des taux d’intérêt qui s’étaient élevés au-delà de 20 % dans les premiers jours de 1981 ! Le système occidental ne supporterait pas aujourd’hui une augmentation de taux d’intérêt au-delà de 3 %. Dans ces conditions, l’inflation a de beaux jours potentiels devant elle. En Angleterre, l’inflation vient déjà de dépasser les 3 %. Une augmentation rampante non temporaire de l’inflation est pour l’instant plus que probable partout dans le monde.

La dernière réunion du G7 n’était qu’une exhortation à poursuivre la fuite en avant de la création monétaire et de l’augmentation des dépenses publiques ; Mario Draghi a alors déclaré qu’il était absolument nécessaire de rassurer les investisseurs avec un « ancrage budgétaire à long terme », pour éviter une hausse des taux d’intérêt. Faut-il encore que cet ancrage budgétaire soit sérieux, ce qui n’est pas le cas de la France… Draghi, de son côté, a fait son possible pour favoriser, dans ses budgets, l’investissement en Italie, mais il n’a pas encore gagné la partie pour autant. La situation de la France et de l’Italie ne tient en fait qu’à un fil, et le moindre nouveau cygne noir déclencheur d’une hausse des taux d’intérêt conduira inéluctablement ces deux pays à la faillite officielle, au retrait de la zone euro afin de pouvoir dévaluer la lire et le franc, ce qui créera une gigantesque hyperinflation.

 
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lundi, 21 juin 2021

Si l’inflation doit être temporaire, pourquoi les Bourses s’affolent-elles ?

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

La Bourse de Paris, qui n’en finissait pas de monter tous les jours un peu plus haut vers les niveaux de la bulle de septembre 2000, a brusquement chuté de -1,46 %, ce vendredi. À Wall Street, le Dow Jones a enregistré sa plus grosse perte hebdomadaire (-3,45 %) depuis fin octobre, tandis que le NASDAQ perdait 0,92 % et le S&P 500 1,91 %. Lors d’une réunion monétaire, la Fed a en effet envisagé pour la première fois, ce jeudi, deux hausses de ses taux directeurs d’ici 2023, tout en rappelant que l’accélération de l’inflation était temporaire et qu’elle devrait se stabiliser en 2022 et 2023. Quant au taux à dix ans sur la dette américaine, il a reflué légèrement à 1,51 %.

En mars 2021, la prévision d’inflation de la Fed était de 2,4 % pour l’année. En juin, la Fed vient d’estimer que l’inflation serait de 3,4 %. La question est de savoir quel sera le taux d’emballement réel de l’inflation en septembre, auquel cas, la Fed sera amenée à envisager des augmentations de taux plus rapides et plus élevées que les deux petites hausses de taux de 0,25 %, ce qui correspondrait à un taux de 0,75 % d’ici 2023, au lieu des 0 % à 0,25 % actuels. Cet emballement potentiel de l’inflation, avec des conséquences sur les taux, préoccupe les marchés.

Un grand nombre d’économistes, ne serait-ce qu’à cause de la hausse vertigineuse de certaines matières premières et du prix de certains produits chinois, estiment que l’inflation sera importante et permanente. L’indice des prix à la production a bondi de 0,8 % en mai, aux États-Unis, ce qui porte la hausse à 6,6 % sur 12 mois. Le taux de chômage de 14,4 %, en avril 2020, est retombé à 5,8 % et le taux de croissance de 6,4 % en taux annuel du premier trimestre 2021 devrait être encore plus élevé au deuxième trimestre. Il n’est pas du tout certain que les facteurs temporaires de hausse d’inflation (insuffisance momentanée de l’offre et goulots d’étranglement) prédominent sur les facteurs de tendances de fond (liquidités abondantes, augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie, énormité des dépenses publiques envisagées par Biden, augmentation post-Covid de la demande en biens et services des particuliers, hausse des matières premières, manque de main-d’œuvre à bas salaire).

En France, les dépenses publiques censées, aujourd’hui, rémunérer les chômeurs ou aider les entreprises ne font que s’ajouter à la gabegie honteuse qui dure depuis quarante ans. L’ancien socialiste Pierre Moscovici, nommé premier président de la Cour des comptes par Macron, est juste capable de nous dire « que nous devons retrouver des marges de manœuvre pour préparer les prochaines crises éventuelles ». Il reconnaît que « la croissance ne suffira pas à réduire la dette publique et qu’une maîtrise des dépenses doit être engagée ». Il demande de faire refluer la dette publique à partir de 2027 au lieu de 2030 alors que la France sera en faillite bien avant cette date, suite à la hausse inéluctable à venir des taux à long terme.

Le président de la Banque de France Villeroy de Galhau nous dit qu’il est temps de sortir aujourd’hui du « quoi qu’il en coûte », mais la réalité, c’est que la crise a été surfinancée par le Président Macron : sur les trois années 2020-2022, les mesures de soutien auront atteint 424 milliards d’euros, soit deux fois plus que la perte de PIB de 250 milliards d’euros sur la même période, selon l’institut de conjoncture Rexecode.

Le gouvernement actuel a cependant la sagesse de ne pas écouter les « hurluberlus » du CAE (Conseil d’analyse économique) et de l’École d’économie de Paris, qui préconisent la « monnaie hélicoptère » pratiquée par la BCE, avec un chèque de 800 euros par citoyen. On raserait de nouveau gratis avec ces technocrates de salon en augmentant l’inflation, suite à une création monétaire sans contrepartie, et donc une perte, à l’actif du bilan de la BCE.

Inflation, hausse des taux à venir inéluctable : les mailles du filet se resserrent sur la France qui paiera un jour ou l’autre par la faillite et/ou l’hyperinflation son laxisme socialiste de droite et de gauche depuis quarante ans ainsi que l’irresponsabilité, la lâcheté, la fuite en avant de ses dirigeants républicains droit-de-l’hommistes bien-pensants.

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dimanche, 13 juin 2021

D’ici deux ans au plus tard, l’hyper-krach ou l’hyper-inflation

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Marc Rousset

Dans l’immédiat, l’inflation inquiète plus Wall Street que les Bourses européennes car la croissance est très faible en Europe. Certains économistes américains considèrent cependant que ces politiques monétaires sont incroyablement accommodantes, porteuses d’inflation à terme et que la Fed est devenue en fait le « bureau social des marchés financiers ». Dans l’immédiat, les principaux facteurs d’inflation sont : la vélocité de la monnaie, la hausse des salaires, l’augmentation du prix des matières premières et une augmentation de 9 % des prix de vente chinois.

La France continue de vivre dans l’illusion que les dettes peuvent croître de façon illimitée ; toutes les grandes crises économiques ont pourtant été précédées de liquidités en abondance et d’un hyper-endettement. L’exercice 2021 sera encore pire que 2020 avec un déficit de 9,4 % du PIB contre 9,2 % en 2020. Le déficit du budget devrait être de 220 milliards en 2021 contre 178 milliards en 2020. En fait le gouvernement a triché en reportant des dépenses de 2020 sur 2021. Bruno Le Maire est l’archétype de l’optimiste imperturbable, avec un langage très sérieux de Normalien qui nous conduit tout droit vers le précipice : endettons-nous sans limites car demain, bien évidemment, tout ira beaucoup mieux !

Christine Lagarde est aussi la femme idéale pour parler benoîtement aux foules : l’inflation sera non seulement faible, mais passagère. La BCE va continuer le programme PEPP de 1.850 milliards d’euros jusqu’en mars 2022, plus les 20 milliards d’actifs rachetés tous les mois. La BCE a acheté des actifs français en 2020 qui couvraient 88 % de nos besoins de financement de 212 milliards d’euros, selon l’INSEE. La BCE détient aujourd’hui 650 milliards d’euros de titres français, soit le quart de notre dette publique. Depuis mars 2020, la BCE a racheté 1.115 milliards d’euros de dettes des Etats et d’entreprises ; il reste donc 735 milliards dans l’enveloppe prévue du PEPP. En un an, le bilan de la BCE a augmenté de 50 % pour atteindre aujourd’hui le chiffre astronomique de 7.680 milliards d’euros. Tous les mois, la BCE continue de racheter 100 milliards d’euros d’obligations. Les réunions au conseil des gouverneurs de la BCE vont commencer à changer de ton entre les colombes et les faucons, à partir de septembre 2021.

Larry Flink, le patron américain du fonds d’investissement géant Black Rock, pense que l’inflation constituera « un assez gros choc » et évoque la période Paul Volcker avec des taux d’intérêt à 20 % et une inflation de 14,80 % en mars 1980. L’inflation ne peut pas être transitoire, selon Flink, car si la Fed augmente les taux d’intérêt pour la combattre, elle déclenchera le plus grand krach boursier et obligataire de tous les temps. Et si la Fed ne réagit pas, l’inflation s’emballera au lieu de rester temporaire.

Quant à la Deutsche Bank, l’économiste en chef David Folkerts-Landau et ses collègues viennent de sortir un rapport pour nous informer que nous sommes assis sur une bombe à retardement car les dettes souveraines ont atteint des niveaux inimaginables il y a 10 ans, en dépassant, comme la France et l’Italie, la ligne rouge des 100 % du PIB. Le Congrès américain a adopté plus de 5.000 milliards de dollars de mesures de relance et la Fed, suite à la politique du « QE », a doublé son bilan à 8.000 milliards de dollars. Nous allons donc effectivement retrouver, selon la Deutsche Bank, le monde des années 1970-1980 et de Paul Volcker, mais la catastrophe devrait arriver en 2023 plutôt qu’en 2022.

Il n’est pas besoin de sortir de HEC pour comprendre que des injections énormes de liquidités monétaires et de dépenses publiques gouvernementales, avec des dettes incontrôlées, ne peuvent conduire qu’à la catastrophe et à l’écroulement du système avec, à la clé, l’hyper-krach ou l’hyperinflation. Le drame, c’est que, comme pour l’immigration, nos gouvernants depuis 40 ans et le Président Macron aujourd’hui n’ont jamais voulu voir les réalités économiques et financières en face. De plus, le moindre cygne noir, le moindre mouvement social, politique ou sanitaire peut déclencher une soudaine panique boursière. Nous sommes, en fait, comme un futur pendu, avec une trappe sous les pieds qui peut s’ouvrir à chaque instant, sachant qu’elle finira par s’ouvrir d’ici deux ans au plus tard.

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dimanche, 06 juin 2021

Changement climatique budgétaire et monétaire : vers l’inflation

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Marc Rousset

La bulle boursière des actions devient la norme partout dans le monde car, plus que d’une spéculation pure, elle est la conséquence de l’accroissement artificiel de la masse monétaire de toutes les banques centrales. La folie spéculative pure continue malgré tout : le cours de l’action de la chaîne de cinéma américain AMC Entertainment a bondi, à Wall Street, de 95 %, mercredi, et de 2.850 %, depuis janvier. Quant à Michael Burry qui avait prédit la crise des subprimes, il parie à terme sur la chute de cours de Tesla, qui réalise des bénéfices uniquement en raison de la vente de crédits carbone à ses concurrents, ce qui ne va pas durer ; ces derniers se mettent aussi à l’électrique.

Le Système occidental hyper-endetté est condamné d’une façon irréversible pour son laxisme et sa nullité, tout comme le pauvre Louis XVI avec ses dettes abyssales contractées pour la noble cause de la guerre d’Amérique contre l’Angleterre. Le déficit public de la France représentera 9,4 % du PIB, en 2021 ; la France se dirige vers un endettement qui se rapprochera des 130 % du PIB, à fin 2021

Rien ne se passera en Europe, sur le plan économique, tant que la BCE continuera ses rachats de la dette française et italienne avec le plan PEPP de 1.850 milliards d’euros, mais la croissance française sera au mieux de 5 %, à comparer à l’endettement supplémentaire du pays de l’ordre de 10 %. Tout comme le contrôleur général des finances Calonne, en 1787, nous sommes tombés dans le piège de la désensibilisation aux réalités de la dépense publique et de la dette publique. Il se trouve que l’Europe est en train de sortir des taux négatifs, même si le phénomène est lent et progressif. Louis XVI non plus n’avait aucune idée de ce qui l’attendait au bout du chemin.

En Italie, avec Draghi, les Italiens veulent croire à la reprise, à la suite de la réouverture des restaurants, mais plus de 500.000 postes ont été détruits. Le 30 juin, ce sera la fin du gel des licenciements avec les réalités du chômage. Le plan miracle de 248 milliards d’euros d’investissements permettra-t-il de surmonter les faiblesses structurelles de l’Italie et une croissance anémique qui dure depuis vingt ans ? En Italie, comme en France, il va aussi falloir se résoudre à couper, un jour, le robinet des aides financières. Draghi n’a pas encore gagné la partie.

Aux États-Unis, il semble que les forces inflationnistes soient désormais plus fortes que les forces déflationnistes, suite à la croissance démentielle de la masse monétaire. Les prix des matières premières, dont le pétrole qui flambe à 70 dollars, se sont réveillés ; les salaires augmentent car il y a pénurie de travailleurs à bas salaires ; les importations à bas prix de Chine et des pays émergents qui correspondent au déficit abyssal de la balance commerciale ne semblent plus être en mesure de contenir l’inflation, d’autant plus que leurs prix augmentent. Cette inflation états-unienne est une inflation d’insuffisance de l’offre (pénurie de puces et goulots d’étranglement) plus que d’augmentation de la demande. Selon Larry Fink, dirigeant du fonds d’investissement géant BlackRock, les investisseurs, par manque d’expérience, sous-estiment l’inflation à venir qui ne sera pas temporaire ; ce sera pour eux “un choc énorme”.

Dans la zone euro, l’inflation a bondi à 2 % sur un an en mai (2,5 % en Allemagne), contre 1,6 % le mois précédent.

Nous assistons, selon le Forum monétaire de Genève, au plus grand endettement et à la création monétaire la plus massive de l’histoire économique du monde, avec des taux d’intérêt proches de zéro, la création monétaire étant nécessaire pour que l’endettement continue sans krach obligataire. Mais l’inflation ne sera pas temporaire ; son augmentation provoquera, un jour ou l’autre, la hausse accélérée (déjà commencée) des taux d’intérêt avec un double krach des actions et des obligations, l’effondrement des monnaies, les dévaluations, l’hyperinflation et l’explosion du système. Les réalités économiques se vengeront un jour ou l’autre. Le monde est en fait en sursis depuis 2008, dans l’attente de la crise économique la plus violente de son histoire, pour ne pas avoir voulu assumer avec des moyens classiques « conventionnels » une nouvelle crise de 1929 très dure, mais salutaire et réparatrice, à cette époque.

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mercredi, 02 juin 2021

Inflation rampante et incertitudes multiples jusqu’en avril 2022

ROUSSET M 2.JPGMarc Rousset

Les bourses continuent à jouer au yo-yo tout en s’auto-persuadant que tout va très bien, que la faible inflation actuelle aux USA n’est que transitoire, comme le prétend la Fed, alors que personne n’en est absolument certain. La Fed, elle-même ne sait pas quand elle sera amenée à durcir sa politique monétaire. La Fed pourrait envoyer un signal de révision à la hausse des taux ou de ralentissement de son programme de rachat d’actifs lors de la réunion du 15-16 juin ou fin août à Jackson Hole. Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain était en baisse vendredi à 1,58%.

En France, la croissance espérée par le gouvernement est toujours de 5% en 2021, mais, contrairement aux prévisions, elle a été négative de -0,1% au premier trimestre, après le - 1,5% du 4 ° trimestre 2020 et une croissance négative de -8 % en 2020. Le gouvernement se prépare à réduire les aides pour l’après-crise sanitaire, mais des goulots d’étranglement pour les recrutements dans le numérique, l’hôtellerie, la restauration, des retards de livraison, des coûts de matières premières, des pénuries de matériaux dans le BTP et par exemple le secteur de la plasturgie, pourraient enrayer la croissance.

Nous sommes arrivés au moment de la sortie du quoi qu’il en coûte, nous dit Bruno Le Maire, mais suite aux différentes rallonges, le déficit budgétaire va s’aggraver encore de 47 milliards d’euros supplémentaires en 2021 pour passer à 220 milliards d’euros, soit un déficit public en 2021 de l’ordre de 11% du PIB et un endettement public encore plus élevé de l’ordre de 120% du PIB.

 Au premier trimestre, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ont connu eux aussi des contractions d’activité de respectivement - 1,8 %, - 0,4 %, - 0,5%. Les seules hausses de prix provoquées par les goulots d’étranglement en Europe devraient disparaitre progressivement, mais un tsunami structurel d’augmentation des prix pourrait se manifester, suite aux centaines de milliards d’euros des plans de relance dans les divers pays. Il y a également des incertitudes sur la désépargne à venir des ménages  et l ‘augmentation à venir de vitesse de circulation de la monnaie. A la fin du premier trimestre, le taux d’épargne des Français était encore de 22%

La BCE nous dit qu’il est trop tôt pour envisager la réduction du rythme des achats de titres obligataires, mais en fait elle ne peut pas laisser monter les taux ou cesser la création monétaire sans que tout s’effondre. Il est en fait probable que les taux bas et la planche à billet tourneront encore à plein régime jusqu’en mars 2022, date de la fin du fameux plan PEPP de 1850 milliards d’euros, que l’inflation sera supérieure aux 1,2% anticipés par la BCE.

Aux Etats-Unis les incertitudes sont encore plus grandes tant pour l’importance des plans de relance de Biden que pour les dates de changement de politique monétaire de la Fed. Biden souhaiterait un budget 2021-2022, à partir de septembre 2021, de 6000 Milliards de dollars, en hausse de 34% par rapport à 2019, et 1700 Milliards de dollars pour le plan d’infrastructures tandis que les républicains souhaiteraient le limiter à 928 milliards de $. L’importance du plande relance avec ses conséquences inflationnistes ou non va donc dépendre de l’issue de la lutte entre les démocrates et les républicains, la majorité de Biden au sénat américain étant très fragile.  Si le montant des dépenses souhaité par Biden était adopté, la dette des Etats-Unis passerait de 100% du PIB en 2021 à 117% du PIB en 2031.

Quant à flambée des prix des matières premières, suite aux achats chinois, on ne voit pas pourquoi elle devrait cesser rapidement. Le soja, Le nickel, la viande, le fer, le bois, le palladium pour les pots catalytiques, tout augmente. La folle transition énergétique beaucoup trop rapide pourrait faire grimper les besoins nouveaux en métaux stratégiques et faire monter les prix à la verticale, tout en créant une nouvelle dépendance vis-à-vis de certains pays, la Chine en particulier, en lieu et place du pétrole du Moyen Orient, avec de nouvelles incertitudes pour l’économie.

En avril-mai 2022 au plus tard, date d’échéance du plan PEPP de la BCE, on y verra alors beaucoup plus clair, mais il n’est pas du tout certain que ce soit pour de bonnes nouvelles,  tant pour la croissance économique espérée en Europe ou aux Etats-Unis, que pour les taux d’inflation, les taux d’intérêt, les niveaux d’endettement de certains pays dont la France et l’Italie, que pour l’explosion possible de la zone euro.   

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dimanche, 23 mai 2021

Pourquoi la France fait face à un risque d’effondrement ?

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Marc Rousset

Avec des Bourses au plus haut et sans visibilité sur l’inflation à venir, le spectre de l’intervention des banques centrales préoccupe les investisseurs ; les Bourses jouent donc au yo-yo, plombées par la peur de l’inflation, mais elles sous-estiment les risques de faillites d’entreprises et de pertes financières pour les banques.

Afin de juguler l’inflation, la Fed pourrait diminuer ses achats d’actifs obligataires qui s’élèvent à 120 milliards de dollars par mois ; elle imagine cette possibilité pour fin 2021-début 2022, mais il est possible qu’elle soit obligée d’intervenir beaucoup plus tôt. Pour l’instant, suite à la vente de titres obligataires par les investisseurs, le taux des bons du Trésor à dix ans est de 1,672 %. Quant à la BCE, en raison des taux d’inflation actuels très bas en Europe, il n’est pas question de diminuer les achats de titres obligataires, et les taux d’emprunt augmentent très lentement (0,244 % en France et 1,081 % en Italie). Si les taux d’intérêt devaient augmenter brusquement en 2021, suite à une inflation qui augmente, à un niveau d’endettement des États de plus en plus élevé et à une croissance économique insuffisante, la BCE se trouverait dans une situation impossible, devant alors choisir entre la peste de l’hyperinflation inacceptable (augmentation des achats de titres) et le choléra des taux d’intérêt élevés (diminution des achats de titres) et, donc, de la banqueroute des États (France et Italie).

Au-delà du risque d’inflation, suite à l’augmentation de la masse monétaire par les banques centrales, il y a également un risque d’inflation par les coûts. Au manque de conteneurs pour le transport maritime, à la pénurie de puces électroniques, à la hausse d’un grand nombre de matières premières telles que le cuivre, le bois, le lithium, de nouvelles pénuries apparaissent : manque de pneus et de caoutchouc et même de palettes en bois et de clous ! Les palettes en bois ont augmenté de 50 % en un an et le prix des clous de 36 %. Les entreprises du BTP éprouveraient aussi de grandes difficultés pour effectuer leurs achats nécessaires aux chantiers. Il semblerait que la Chine ait acheté de grandes quantités de caoutchouc partout dans le monde. Les Chinois chercheraient à se débarrasser de leurs dollars qui ne leur rapportent rien en achetant et stockant des matières premières susceptibles de flamber dans les mois qui viennent.

L’Institute of International Finance explique comment la réponse à la pandémie Covid-19 a ajouté 24.000 milliards de dollars à la montagne de la dette mondiale qui a atteint, en 2020, un nouveau record historique à 281.000 milliards de dollars. La BCE, de son côté, alerte sur les risques élevés de crise financière. Les faillites vont se multiplier car les taux d’endettement ont bondi de 220 % des fonds propres, fin 2019, à 270 % en moyenne, fin 2020, pour les 10 % des entreprises les plus endettées. Les États de la zone euro vont donc aussi faire face au dilemme de la faillite des entreprises ou des dépenses trop importantes du « quoi qu’il en coûte » car l’endettement moyen des États de la zone euro est passé de 86 % du PIB, en 2019, à 100 %, en 2020.

Les dilemmes seront encore d’autant plus cornéliens dans la zone euro qu’une hausse des défaillances d’entreprises fragilisera très fortement les banques. Ces dernières devront augmenter leurs provisions pour créances douteuses, tout en étant exposées à un risque de correction du prix des actions, voire de l’immobilier. Il se trouve que la rentabilité des banques européennes est actuellement très faible (1,3 % de rentabilité des capitaux propres, alors qu’elle était de 5,3 % avant la pandémie) et qu’elle est de 10 % pour les banques américaines. La rentabilité devrait progresser un peu de nouveau, mais la BCE ne voit que les mariages entre établissements (avec, donc, des licenciements pour diminuer les coûts) afin de remédier aux problèmes structurels du secteur.

Pas besoin, donc, de sortir de Polytechnique pour réaliser que les propos optimistes du gouvernement ne correspondent en rien à la gravité de la situation en France au sortir de la crise sanitaire. Si l’on ajoute au risque économique, financier et boursier un risque non négligeable de crise politique, d’explosion sociale ou populiste, parler de risque d’effondrement de la France n’est pas exagéré.

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dimanche, 16 mai 2021

Inflation en 2021 et explosion du Système en 2022

ROUSSET PIERRE.jpgMarc Rousset

Les investisseurs aux États-Unis font face au retour de l’inflation susceptible de pousser la Réserve fédérale à resserrer sa politique monétaire. Les chiffres de la consommation américaine ont déçu, au mois d’avril, alors que ceux de la production industrielle confirment le scénario d’une reprise moins forte que prévue. La question qui se pose est de savoir si l’inflation va être temporaire ou si elle va s’installer dans la durée.

Les signes d’une reprise de l’inflation s’accumulent avec l’envolée des cours des matières premières et la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Des chaînes de production sont souvent à l’arrêt partout dans le monde et des Peugeot 308 sont équipées de compteurs à aiguille au lieu de compteurs numériques. Le cuivre, l’aluminium, le blé, le maïs, le sucre et le pétrole ont augmenté respectivement, en un an, de 83,74 %, 50 %, 11,79 %, 60 %, 22,85 % et 112,46 %. La hausse des prix de la production en Chine est à son niveau le plus élevé depuis quatre ans en raison de la hausse des cours des matières premières. En quelques mois, l’acier et le plastique ont bondi de 15 à 30 %.

Les prix à la consommation n’ont jamais autant augmenté d’une année sur l’autre, aux États-Unis, depuis 13 ans : +4,2 % en avril par rapport à avril 2020. L’inflation s’accélère également d’un mois sur l’autre (+0,8 % par rapport à mars). La masse monétaire a augmenté de 24 % au cours de l’année dernière et la vitesse de circulation de la monnaie pourrait augmenter avec la fin de la crise sanitaire. Quant au prix des maisons, il a augmenté, en un an, de 11 %, soit davantage que pour le pic des subprimes en 2006. Tout cela nous rappelle l’insouciance de la Fed au début des années 70 avant une inflation effective à deux chiffres.

L’indice des prix de la production, au mois d’avril, aux États-Unis, a progressé de 0,6 % en comparaison du mois antérieur. En glissement annuel, il grimpe de 6,2 %, soit la plus forte hausse depuis la création de la statistique. La guerre des salaires (effet des allocations chômage Biden trop généreuses), même s’il manque encore des millions d’emplois par rapport à la situation avant la pandémie, a aussi commencé aux États-Unis où Amazon et McDonald’s viennent d’annoncer des paies et des primes plus élevées pour attirer les employés.

De plus, la nette remontée des taux d’intérêt à dix ans dans le monde, si elle continue, pourrait handicaper la reprise. Aux États-Unis on est passé de 0,9 % jusqu’à un plus haut de 1,7 %. En France, le taux d’intérêt de -0,343 %, au 1er janvier 2021, est passé à +0,265 %, au 14 mai. En Allemagne et en Italie, le taux est passé respectivement de -0,57 % à -0,13 % et de 0,5 % à 0,9 %. Pour l’instant, l’inflation en Europe est contenue à 1,3 %.

Mais la BCE est consciente que les prix des actifs et plus particulièrement des actions en Europe, sont trop élevés. La BCE et la Banque de France ont acheté 73 % de toute la dette publique émise par la France en 2020. Les taux français et italien monteront en flèche en avril-mai 2022 si la BCE diminue l’achat des titres français et italiens, afin de juguler l’inflation.

Quant aux gouvernements, ils ne vont pas pouvoir continuer à dépenser indéfiniment n’importe comment. Le déficit attendu aux États-Unis pour l’exercice 2021 devrait être de 3.400 milliards de dollars, en septembre 2021. En France, selon Bruno Le Maire, il ne devrait pas y avoir de second plan de relance. Et aux États-Unis, les deux plans de relance de Biden (1.800 milliards de dollars sur 10 ans pour les familles et 2.300 milliards pour les « infrastructures progressistes et humanistes » sur 8 ans pourraient être remis en question par les Républicains si l’inflation devient un réel danger. Ils pourraient être remplacés par un contre-plan de seulement 668 milliards de dollars d’infrastructures physiques plus réalistes (autoroutes, ponts…) par les Républicains.

En résumé, si les banques centrales restreignent la politique monétaire et les gouvernements leurs plans de relance dès 2021, les pays occidentaux pourraient connaître la stagflation, voire même la déflation. Dans le cas contraire, ce serait l’hyperinflation. Mais quelles que soient les politiques effectivement pratiquées en 2021, le système devrait exploser en 2022, le maillon le plus faible du système étant l’Europe du Sud hyper-endettée, dont la France.

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lundi, 10 mai 2021

Le génie de l’inflation est sorti de sa lampe

ROUSSET PIERRE.jpgMarc Rousset

Les chiffres décevants de l’emploi américain ont paradoxalement retardé la perspective d’une hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui a permis au Dow Jones, au S&P 500 et au NASDAQ d’atteindre, ce vendredi, de nouveaux records. Le chiffre de l’emploi, en avril, est cependant effrayant sur le plan économique, puisque seulement 266.00 emplois ont été créés, alors que les analystes en attendaient plus d’un million ! Le taux de chômage a augmenté à 6,1 % quand les analystes le voyaient reculer à 5,8 %. Les républicains estiment que les aides au chômage du programme Biden ont fini par décourager la recherche d’emploi. Certains économistes prétendent que ce chiffre n’est pas représentatif et qu’en fait, l’économie repart d’une façon satisfaisante.

Les Bourses ont seulement retenu que le spectre d’une surchauffe et de l’inflation s’éloigne ; donc, pas de resserrement monétaire (tapering) et pas de hausse des taux à venir. Les taux d’intérêt à court terme proches de zéro, ce qu’ils sont depuis la crise du Covid-19, permettent en effet aux entreprises d’augmenter leurs bénéfices, ce qui est favorable au prix des actions.

On risque donc de se retrouver, en 2021, dans un monde où les gigantesques plans de relance financés par l’emprunt vont continuer de plus belle la fuite en avant de 2020, avec des liquidités monétaires (« QE ») des banques centrales qui continuent d’augmenter et de faibles taux d’intérêt de 0 à 0,25 %, tout ce qui sert à éviter l’effondrement systémique mais qui alimente aussi l’inflation. Joe Biden en a conclu que « l’économie américaine a encore un long chemin à parcourir » et qu’il fallait donc absolument investir encore 4.000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, dont plus de 2.000 milliards dans les infrastructures, pour créer des emplois.

En France, le Président Macron a évoqué « une grande concertation » dans les prochains mois pour inventer « un deuxième temps de relance » après les 100 milliards déjà annoncés, dont 40 en provenance de l’Union européenne. François Bayrou, haut-commissaire au Plan, plaide, lui, pour une reconquête de l’appareil productif « français » en empruntant 200 à 250 milliards d’euros. Un des problèmes, c’est que ces plans de relance peuvent provoquer de la stagflation dans les pays qui, comme la France, l’Angleterre et les États-Unis, produisent trop peu et importent trop de produits industriels en provenance de Chine et des pays émergents.

Aux États-Unis, la situation est d’autant plus complexe que, dans certains secteurs tels que le « fast-food », on ne trouve pas de personnel, ce qui peut contribuer à l’inflation par les coûts. Ce mardi, Janet Yellen, secrétaire d’État au Trésor, a effrayé les marchés en déclarant que les taux d’intérêt devaient augmenter un peu, pour éviter la surchauffe, avant de rétropédaler, suite aux réactions immédiates des Bourses. Jerome Powell a déclaré aux investisseurs qu’ils devaient s’attendre à ce que l’inflation dépasse 2 %, cette année, mais d’une façon temporaire ; le président de la Fed pourrait se trouver très vite dépassé par les événements. L’économiste américain Summers a pu dire, à ce sujet : « Il a peut-être raison, mais les présidents de la Fed qui ont le plus parlé des facteurs transitoires étaient ceux du milieu des années 70, et c’est à cette époque que l’inflation a accéléré très rapidement. » De combien, et pendant quelle durée, l’inflation va-t-elle dépasser, aux États-Unis, l’objectif de 2 % de la Fed ? Le cycle inflationniste n’est pas encore suffisamment avancé pour créer une panique institutionnelle, mais ce n’est qu’une question de temps.

Les prix des produits alimentaires augmentent partout dans le monde, selon la FAO : ceux du pétrole, du bois, du cuivre, du minerai de fer, du lithium, du nickel, du cobalt (folle transition énergétique bien trop rapide) grimpent en flèche tandis que nombre de secteurs industriels sont confrontés à des goulots d’étranglement dans les chaînes logistiques ou à la pénurie de puces électroniques. Stellantis n’a pas pu produire 190.000 véhicules au premier trimestre 2021.

L’Occident hyper-endetté, dont la France, se dirige vers l’inflation et, à terme, vers l’effondrement, mais les Bourses continuent de monter car les taux d’intérêt sont toujours bas et les politiques monétaires toujours aussi laxistes. Les particuliers allemands ont bien reçu le message et continuent d’accumuler non pas des Bitcoin mais de l’or ; ils possèdent, à eux seuls, presque 9.100 tonnes d’or, soit plus de 6 % des réserves mondiales d’or.

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dimanche, 02 mai 2021

Faillites, chômage et inflation en vue, si l’économie redémarre

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Marc Rousset

Les tendances boursières deviennent hésitantes tandis que les Bourses semblent plafonner partout dans le monde. Alors que la France a déjà dépensé plus de 420 milliards d’euros financés par des emprunts, tous les regards se tournent bizarrement vers les 39 petits milliards d’euros de subventions que doit nous attribuer l’Union européenne, moyennant une paperasserie hallucinante pour la bureaucratie bruxelloise : un plan moyen par pays représente 50.000 pages !

La relance pour la France représentera environ 20 % du PIB français, alors que les 5.125 milliards des trois plans Biden (26 % du PIB), auxquels il convient d’ajouter les 900 milliards de Trump à la fin 2020 (4,5 % du PIB), représentent une relance globale de 30,5 % du PIB. Si Biden échoue, il peut déclencher aux États-Unis un choc inflationniste ou une flambée des taux obligataires. Et si Draghi, l’homme de la dernière chance, échoue en Italie, c’est l’effondrement économique pour le pays et l’éclatement assuré de la zone euro.

Les fonds débloqués du « QE » par la BCE pour le financement du programme anti-Covid des États européens atteignent déjà 850 milliards d’euros, alors que l’enveloppe allouée jusqu’à mars 2022 pour l’ensemble des États est de 1.850 milliards d’euros. La BCE et la Banque de France ont acheté, en 2020, 186,1 milliards d’euros de titres français, finançant ainsi 73 % des émissions de la dette publique française. Pour l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, le même ratio est respectivement de 76 %, 70 % et 66 %. Le problème est de savoir ce qui se passera pour les taux obligataires des différents pays lorsque avec un début de croissance retrouvée, la BCE commencera à acheter moins de titres que les remboursements reçus des précédents titres achetés arrivant à échéance, ce qui entraînera une diminution des liquidités sur les marchés, et donc un début possible d’augmentation différenciée des taux d’intérêt obligataires selon les risques représentés par chaque pays.

Aux États-Unis, les économistes estiment que la Fed devrait commencer à réduire ses achats mensuels d’actifs (QE) de 120 milliards de dollars (80 milliards de dollars pour les bons du Trésor et 40 milliards pour les créances hypothécaires) avant la fin de l’année. Il est peu probable que la première hausse des taux d’intérêt à court terme par la Fed, contrairement à ce qui est annoncé officiellement, n’ait pas lieu avant 2023. Selon un sondage d’Axios, environ 87 % des Américains s’inquiètent déjà de la hausse du coût de la vie et il y a aujourd’hui, aux États-Unis, 8,5 millions d’emplois de moins par rapport à février 2020. De plus, avec un taux de croissance annoncé de 6,4 % du PIB pour 2021, cela représente, pour un PIB de 20.000 milliards de dollars, une augmentation de 1.280 milliards de dollars pour cette année, à comparer au coût global du plan Trump/Biden de 6.025 milliards de dollars sur dix ans, 20 % minimum étant certainement dépensés dès 2021, ce qui aboutirait à un rendement quasi nul, voire négatif des dépenses du plan de relance Trump/Biden pour l’année 2021. Biden espère financer une grande partie de son programme par l’impôt.

La Fed annonce une inflation aux États-Unis de 2 %, pour 2021, mais elle sera certainement de 5 % au minimum lorsqu’on voit les cours du blé, du cuivre, de l’aluminium, de l’acier, du bois s’envoler. En Allemagne, l’inflation a dépassé pour la première fois, en avril, l’objectif de la BCE de 2 % (2,1 %).

La BCE alerte sur un risque « systémique » de faillites à venir. 127.000 entreprises pourraient se retrouver en faillite d’ici à 2022, en France. La BCE recommande aux États d’être vigilants quant au retrait des mesures de soutien au secteur privé. Si une entreprise sur deux faisait faillite, un salarié sur deux serait rapidement au chômage, à un moment malencontreux où l’État français – ce qu’il aurait dû faire depuis très longtemps – se décide enfin à baisser les allocations chômage avec la réforme qui entrera en vigueur le 1er juillet.

Pour le moment, la situation ne tient que par la politique folle de l’hyper-endettement du quoi qu’il en coûte, mais on assistera bientôt malheureusement, même si l’économie repart, suite une victoire des vaccins contre le Covid, à une explosion hallucinante des faillites d’entreprises, à la mise à mort des entreprises « zombies » dans l’Hexagone.

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dimanche, 25 avril 2021

Craintes de krach dans la politique de fuite en avant de l’Occident

ROUSSET PIERRE.jpgMarc Rousset

Après trois séances sur cinq en baisse, le Dow Jones, le NASDAQ et le S&P 500 n’ont finalement, respectivement, reculé cette semaine que de 0,46 %, 0,25 % et 0,13 %. Le taux américain de la dette à dix ans s’est assagi à 1,55 %. Quant au CAC 40, il s’est replié de 0,46 %, toujours en progression de 12,73 % depuis le début de l’année. Tout se passe comme si nous vivions, en Occident, la fuite en avant d’un monde économique, budgétaire, boursier et financier mortellement touché, atteint par une étrange maladie qui n’arrive pas à se déclarer, les hommes ayant eu recours à des méthodes exceptionnelles et non conventionnelles pour brouiller les pistes, mais qui, comme avec Frankenstein, peuvent les amener à perdre complètement les manettes de contrôle.

Le S&P 500 américain, après avoir chuté de 34 % au printemps 2020 en 22 séances, connaît actuellement une hausse de 50 %, ce qui correspond à son plus fort gain sur 12 mois depuis 1936 ! Les Bourses sont au plus haut car la valeur du marché mondial des actions représente 140 % du PIB mondial, un chiffre jamais atteint jusqu’à présent. La valeur, en France, des entreprises non cotées recherchées par les fonds d’investissement vient d’augmenter subitement de 60 % en janvier-février 2021.

L’économiste Patrick Artus remarque également que « lorsque les cours des entreprises du luxe montent, c’est directement lié à la politique monétaire, pas à une hausse de leur profitabilité ». La multiplication des scandales financiers récents (Archegos aux États-Unis, Wirecard en Allemagne et Greensill en Angleterre) est aussi un signe annonciateur d’insécurité financière et de crise. La plupart des boursiers sont conscients qu’il y a un os quelque part dans le fromage, mais l’optimisme est de rigueur car aucun investisseur professionnel ne peut faire abstraction du marché ni prendre le risque de passer à côté d’une hausse.

Les flambées spéculatives du Bitcoin font craindre également l’explosion à venir d’une bulle. De même que le père du président Kennedy avait fait fortune, en 1929, en vendant immédiatement ses actions, car très surpris que son coiffeur lui donne des conseils en matière boursière, trop de non-initiés s’interrogent aujourd’hui pour acheter ou non du Bitcoin, cet actif spéculatif sans valeur intrinsèque, contrairement à l’or multimillénaire. Du 22 avril 2020 au 22 avril 2021, le Bitcoin a progressé à 54.347 dollars, soit une hausse de 616 %. En 2017, le Bitcoin s’était déjà effondré à 3.122 dollars après avoir atteint les 20.000 dollars. Le Bitcoin, à la merci d’une suppression, comme en Turquie et aux Indes, par les banques centrales, vient de perdre, ce même vendredi 22 avril, 10 % en une seule séance.

Alors, que va-t-il se passer ? Il y aura deux juges ad hoc pour nous sortir de l’incertitude : les bénéfices réels à venir des entreprises et les décisions, contraintes ou non, des banques centrales. Si les bénéfices publiés ne sont pas à la hauteur des exigences en matière de rentabilité des investisseurs (prime de risque par rapport au taux à 10 ans), il y aura correction, en 2021 ou 2022, des cours boursiers et un krach, comme ce fut le cas en 2000 pour les valeurs technologiques. Aux États-Unis, les ratios cours/bénéfices sont actuellement à 24, au lieu de 18 pendant ces cinq dernières années. En Europe, le même ratio est à 17, en 2021, alors que la moyenne historique est à 13,5. À défaut d’un krach, une correction boursière est donc très probable en 2021.

Le deuxième élément déterminant sera l’attitude de la Fed et de la BCE, le jour où elles arrêteront la politique du « QE », ce qui entraînera immédiatement une hausse des taux d’intérêt à long terme et la chute des Bourses. Pour l’instant, c’est le statu quo et le maintien de la politique du « QE » du côté de la Fed et de la BCE. Mais pour la première fois, le président de la Fed, Jerome Powell, a affirmé qu’il agirait si l’inflation dépassait substantiellement et durablement l’objectif de 2 %, alors que jusqu’à présent, il avait affirmé le contraire.

La seule certitude, dans la situation actuelle, c’est que les dettes de la France sont irremboursables et que seule l’inflation, ou l’hyperinflation, après un éclatement probable de la zone euro et plusieurs dévaluations du franc, comme celle de 20 % en juillet 1958 et de 17,55 % en décembre 1958, permettra de les rembourser.

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dimanche, 18 avril 2021

Effondrement de la France et de l’Italie en 2022, si la croissance est faible

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Marc Rousset

Le chiffre spectaculaire de la croissance chinoise de 18,2 %, au premier trimestre 2021, n’est qu’un trompe-l’œil, suite à un très faible premier trimestre 2020. Aux États-Unis, suite aux vaccins, à la relance gigantesque de Biden, à la politique laxiste de la Fed, il y aura un fort redémarrage, et même des risques de surchauffe, d’inflation de 3,7 %, avec un taux d’intérêt à 10 ans de 1,59 %, des mises en chantier de logements neufs au plus haut depuis 2006, mais le phénomène sera-t-il durable en 2022 et dans les années suivantes ?

En France, préoccupé par le surendettement de nombreux pays (Grèce 200 %, Italie 160 %, Espagne 122 % et France 117 %), Emmanuel Macron veut lancer la réforme des règles européennes sur la dette et le déficit. Même la vertueuse Allemagne n’a jamais autant emprunté (370 milliards d’euros en 2020). Selon les « sages » allemands de la Cour des comptes qui s’inquiètent de la fuite en avant du gouvernement Merkel, « sortir de la crise et de la dette par la seule croissance est irréaliste ». Mais exception faite de la règle selon laquelle les pays qui dépassent 60 % du PIB pour la dette publique doivent, chaque année, réduire de 5 % leur endettement, changer les règles ne changera rien à la réalité de la catastrophique situation financière et économique. La réalité, c’est également la Cour des comptes française qui redoute le manque de réalisme des prévisions actuelles, avec des dépenses à venir très supérieures, d’autant plus que les aides ne seront pas aussi rapidement débranchées que le prétend Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics.

La réalité de la situation, c’est aussi que la France vient de dépenser, en 2020, 424 milliards d’euros pour les mesures de soutien, que les vaccins finiront probablement par prendre le dessus. Mais sans doute sera-t-on obligé de revacciner tous les six mois, en faisant face à de nouveaux variants et une crise sanitaire qui ne va pas se terminer miraculeusement en 2021. Les vaccins semblent seulement diminuer les taux de mortalité, mais n’empêchent pas complètement d’attraper le virus ni de le transmettre. Les prévisions de Paris pour les taux de croissance des prochaines années sont aussi jugées « optimistes » par le Haut Conseil des finances publiques. La croissance à venir dépendra, enfin, fortement de la propension des ménages à consommer ou à épargner, par crainte ou non de l’avenir.

La réalité, c’est qu’il y a des cycles en matière économique, qu’il y a eu 1929 mais que, suite au krach boursier du 9 mai 1873 à Vienne, Paris et New York, les États-Unis et l’Europe ont plongé dans un long marasme économique qui n’a pris fin qu’au milieu des années 1890.

L’Italie de Draghi laisse monter Macron au créneau, mais joue exactement le même jeu que la France. Draghi parie sur la croissance et une forte reprise de l’économie pour assainir la dette. Mais en 2021, il augmente les dépenses publiques de 40 milliards d’euros et révise à la baisse ses prévisions de croissance à 4,5 % et 4,8 % pour 2021 et 2022, avec un déficit public de 11,8 % du PIB en 2021 et une dette à 160 % du PIB, soit le plus haut niveau depuis 1921 ! « Nous parions sur la croissance » avec davantage d’investissements, nous dit Draghi, mais que se passera-t-il si les dettes sont toujours là mais que la croissance n’est pas au rendez-vous ? « Vous ne seriez pas le président du Conseil, on serait absolument terrifié par de tels chiffres », a pu lui dire une journaliste lors de sa conférence de presse.

Le drame, c’est qu’il y a de fortes chances, compte tenu des expériences passées, que les dépenses publiques seront plus élevées que les prévisions, aussi bien en France qu’en Italie et aux États-Unis, mais que les taux de croissance espérés ne seront probablement pas atteints. Auquel cas, l’optimisme actuel des marchés laissera place à une panique pire qu’en 1873 et 1929. La fausse prospérité des marchés boursiers provoquée par les délices des vaccins, du « QE », de l’endettement exponentiel, des bas taux d’intérêt, des dépenses publiques actuelles très élevées, des prévisions trop optimistes en matière budgétaire et de croissance, prépare l’effondrement à venir à partir de 2022. La seule véritable incertitude, c’est de savoir si l’effondrement probable aura lieu, dans un premier temps, dans un cadre déflationniste ou inflationniste.

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dimanche, 11 avril 2021

Le CAC 40 au plus haut depuis 2007, les dettes aussi : plus dure sera la chute !

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Marc Rousset

Le CAC 40 est au plus haut depuis 2007. Il a atteint les 6.169,40 points, en progression de 1,09 % sur la semaine. Le CAC 40 est en route vers les records de la bulle Internet. Seuls les arbres boursiers, suite à l’action des banques centrales, peuvent monter jusqu’au ciel.

Entre le 21 février et le 18 mars 2020, le CAC 40 a plongé de plus de 40 % pour tomber à 3.600. Il a, depuis, regagné plus de 70 %, l’apparition des vaccins ayant accéléré la remontée. Les ratios cours des actions/bénéfices sont de l’ordre de 18, en Europe, et de 23, aux États-Unis. L’euphorie est planétaire, encore loin d’être épuisée. Le CAC 40 pourrait atteindre les 6.500, d’ici la fin de l’année. Certains investisseurs le voient se diriger ensuite vers les 7.000, le record absolu de septembre 2000 avant l’explosion de la bulle Internet.

Les boursiers, comme les politiciens et les médias, refusent d’analyser objectivement la situation actuelle en se complaisant dans les contes de fées. Bercy, dans son prochain rapport à Bruxelles, prévoit en 2027 une dette de 117,7 % qui commencerait à refluer à partir de cette date. Comment ? En réduisant, après les prochaines élections présidentielles de 2022, le rythme des dépenses à 0,65 %, pour une croissance maintenue autour de 1,35 %. Mais ce qu’oublie de nous dire Bruno Le Maire, c’est que cela fait quarante ans que, demain, on rase gratis, que l’on parle de réduction des dépenses publiques qui n’ont fait que progresser dans la réalité.

Bercy, de plus, dans son rapport, ne parle que de l’évolution du pourcentage de la dette par rapport au PIB sans jamais aborder le problème fondamental du coût intenable de la dette par rapport au budget de l’État, si les taux d’intérêt augmentent, avec risque d’inflation. Or, à voir ce qui se passe dès maintenant aux États-Unis, il est très probable que les taux d’intérêt commenceront aussi à s’élever en Europe, en 2022. Ce rapport de Bercy, écrit par des technocrates français, n’est en fait que de la poudre aux yeux pour technocrates bruxellois. Le jour où les États seront en faillite, les Bourses et les monnaies s’écrouleront tandis que les taux d’inflation s’envoleront !

Aux États-Unis, tout est permis pour Joe Biden, avec l’argent gratuit, mais la dette américaine vient de franchir la barre des 28.000 milliards de dollars. Durant les treize derniers mois, elle s’est creusée de 4.700 milliards de dollars. La dette publique des États-Unis atteindra 127 % du PIB dès cette année, avec un déficit budgétaire de 15 % du PIB. La Fed est censée manipuler les marchés en rachetant, tous les mois, 120 milliards de dollars de dette publique d’une façon indéfinie, tandis que le bilan de la Fed gonfle d’une façon inquiétante, seule façon pour Jay Powell d’être reconduit l’an prochain par Joe Biden à la tête de la Fed. Biden veut taxer les riches au-dessus de 400.000 euros par an et plaide pour une taxation minimale de 21 % des bénéfices des entreprises à l’international afin de limiter l’endettement et de financer par l’impôt une partie des nouveaux gigantesques plans de relance.

À ce jour, la Fed prétend ne pas prendre au sérieux la hausse des taux obligataires ou les craintes d’inflation car le taux de chômage réel est de l’ordre de 10 %, mais à terme, lorsque le génie de l’inflation sortira complètement de sa lampe, elle y sera contrainte. La croissance du PPI (l’indice des prix à la production aux États-Unis) est d’ores et déjà de 4,2 % en rythme annuel, niveau le plus élevé depuis septembre 2011, selon l’agence Reuters. Il en est de même en Chine, où les prix à la production ont connu leur plus forte hausse depuis trois ans. En Europe, la BCE recommence à acheter des obligations, dans le cadre du plan PEPP de 1.850 milliards d’euros, pour faire baisser les coûts d’emprunts des États.

Nous vivons, en fait, les prémices de l’inflation à venir avec les premières augmentations de matières premières, des produits importés, des frets maritimes. Le FMI a adressé une mise en garde, ce mardi, contre les prises de risques excessifs sur les marchés, qui alimentent une survalorisation des actifs. Les réalités économiques, l’or, les banqueroutes des États, l’écroulement des monnaies et l’hyperinflation à venir se vengeront un jour des boursiers, des acheteurs de Bitcoin, des médias et des politiciens irresponsables.

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lundi, 05 avril 2021

Dette : 100.000 euros par Français. L’inéluctable inflation

ROUSSET M 1.JPGMarc Rousset

Certains économistes prétendent que les États-Unis, malgré la reprise à venir, ne connaîtront pas l’inflation, alors que la réaction des marchés, en faisant monter les taux longs de 0,5 %, en juillet 2020, à 1,732 %, permet d’en douter fortement.

Le monde vit dans une ambiance de spéculation, de bulles boursières qui menacent l’équilibre des marchés. Le décalage entre les prix des actifs et les perspectives économiques réelles, avec des risques de catastrophes économiques, boursières et financières conduisant à des dévaluations des monnaies nationales, peut déclencher subitement des poussées inflationnistes pour les biens et services.

Le Bitcoin est passé de 4.000 à 60.000 dollars en un an ; Tesla, qui vend moins de 500.000 voitures, vaut 650 milliards de dollars alors que Volkswagen seulement 150 milliards de dollars. Les secousses récentes sur les marchés financiers sont de plus en plus nombreuses : GameStop, Greensill, Wirecard, le fonds spéculatif Archegos Capital qui vient de faire trembler les marchés avec la vente en précipitation de 30 milliards de dollars d’actifs pour déboucler ses positions, et une perte globale de l’ordre de 4 milliards d’euros pour la banque japonaise Nomura et le Crédit suisse.

Biden veut investir 2.000 milliards d’euros en huit ans dans les infrastructures en faisant passer l’impôt sur les sociétés de 21 à 28 %, mais l’augmentation maximale d’impôt ne sera que de 25 %, suite à la détermination du sénateur démocrate . Ces sommes gigantesques devraient s’ajouter aux 900 milliards de Trump fin 2020, aux 1.900 milliards déjà approuvés en mars 2021, et à un autre plan à venir de 1.000 milliards de dollars d’aides sociales (financement par la taxation des riches). Les dépenses non financées par des impôts nouveaux seront financées par des dettes supplémentaires.

La forte hausse des créations d’emplois aux États-Unis (961.000 en mars) ne peut qu’inciter à la hausse des salaires. Les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement feront aussi monter les prix. La vaccination accélérée bat son plein et commence déjà à porter ses fruits. Les États-Unis vont donc tout droit vers la surchauffe et l’inflation.

En France, on saoule les braves Français en leur disant que l’endettement public représente 120 % du PIB : personne ne réagit, 95 % des Français n’ayant aucune idée de ce que représentent ces chiffres. Mais si l’on ajoute les 4.119 milliards d’euros de la dette hors bilan non provisionnée à fin 2020, selon le rapport du Sénat, aux 2.733 milliards d’euros de la dette publique officielle, cela représente une dette réelle effective de 7.000 milliards d’euros, soit 100.000 euros par Français ! Là, tout le monde comprend la catastrophe à venir ! Le seul paiement non provisionné des retraites des fonctionnaires et militaires s’élève à 2.287 milliards d’euros, soit presque autant que la seule dette officielle de 2.733 milliards d’euros dont on nous parle matin, midi et soir ! Cette dette française irremboursable de 7.000 milliards d’euros est porteuse d’inflation ou d’hyperinflation à elle seule ! C’est la raison pour laquelle la présidente de la BCE n’envisage pas de changer de cap monétaire et d’augmenter les taux d’intérêt, ce qui ne peut conduire aussi qu’à l’inflation.

La Chine, exportatrice de déflation jusqu’à présent, devient une exportatrice d’inflation car les fabricants chinois doivent augmenter leurs prix, suite à la hausse des matières premières (coton, acier, polyuréthane, papier…) et des frets maritimes (90 % depuis juin 2020).

L’inflation en France est donc inéluctable si la vaccination met fin à la crise sanitaire. En avril-mai 2022, après la fin du plan PEPP, soit l’Allemagne acceptera par exemple une inflation modérée de 5 % par an au plus, sans augmentation des taux d’intérêt, pour la zone euro, soit l’Allemagne refusera, ce qui est fort possible, auquel cas la zone euro explosera et, après le retour au franc, celui-ci sera dévalué immédiatement, par exemple de 20 %, tandis que la saga de l’hyperinflation commencera pour la France en faillite, incapable de rembourser ses dettes autrement qu’en monnaie de singe.

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dimanche, 28 mars 2021

Entre l’inflation et la banqueroute, les États choisiront l’inflation

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Marc Rousset

Le sentiment qui a prévalu, vendredi, aux États-Unis, c’est que les vaccins finiront par gagner la partie. Les deux problèmes présents dans tous les esprits, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, ce sont l’inflation à venir et l’endettement astronomique des États, avec des hypothèses sur l’évolution des taux d’intérêt nominaux et réels.

La dette publique s’est envolée en France, en 2020, de 270 milliards d’euros pour atteindre, fin 2020, 2.650 milliards, soit 115,7 % du PIB, et le déficit s’est creusé à 9,2 %, soit son niveau le plus élevé depuis 1949. En 2021, le gouvernement prévoit de ramener le déficit public à 8,5 % du PIB, tandis que la dette devrait continuer à augmenter pour approcher les 3.000 milliards d’euros, soit plus de 122 % du PIB. En 2030, elle pourrait atteindre 133 % et, en 2045, 150 % du PIB. Les taux d’intérêt vont certainement remonter ; la question est de savoir s’ils vont augmenter plus vite ou moins vite que l’inflation.

L’environnement est malsain car le moindre cygne noir peut faire basculer à tout moment les hypothèses les plus optimistes. La Cour de Karlsruhe, qui peut interdire à la Bundesbank de participer aux rachats d’actifs de la BCE, vient de suspendre la ratification du plan de relance de 750 milliards d’euros de l’Union européenne, pourtant très inférieur aux 1.900 milliards de dollars de Biden aux États-Unis. Il faut espérer que ce sera beaucoup de bruit pour rien, comme en mai 2020. De plus, le 11 mars, un groupe de seize personnes a déposé une nouvelle plainte auprès de la Cour de Karlsruhe contre le plan anticipé de rachat d’actifs de 1.850 milliards d’euros par la BCE.

Si l’optimisme règne aux États-Unis, c’est aussi parce que Biden prévoit un plan supplémentaire, rien que pour les infrastructures, bien supérieur aux 2.000 milliards de dollars évoqués pendant sa campagne. L’enveloppe pourrait s’élever à 4.000 milliards, les besoins d’investissements en infrastructures dans les secteurs privés et publics étant estimés à 6.000 milliards de dollars dans les dix prochaines années. Ce nouveau plan devrait être financé par l’augmentation d’impôts sur les bénéfices des entreprises, sur les revenus annuels, les héritages et les plus-values des particuliers, et par une majoration de la taxe sur l’essence. Si l’on tient compte de l’effet multiplicateur sur la demande des investissements, cela devrait relancer l’inflation aux États-Unis.

L’argent du plan Biden de 1.900 milliards arrive directement chez les particuliers qui vont s’empresser de consommer dans les magasins Il ne va pas partir dans la trappe de liquidités comme l’argent créé par la Fed. Il peut donc y avoir bientôt surchauffe et inflation aux États-Unis, et la Fed n’interviendra pas en augmentant les taux d’intérêt pour ne pas mettre le gouvernement en faillite. Elle préférera spolier les épargnants avec l’inflation. Ce n’est que si le taux d’inflation devait être très élevé que la Fed augmenterait ou laisserait augmenter les taux d’intérêt sans intervenir sur les marchés. Quant à Christine Lagarde, compte tenu de la situation économique moins brillante en Europe, elle laissera filer le peu d’inflation qui risque d’apparaître. Dans l’immédiat, il ne devrait pas y avoir de forts dérapages inflationnistes ; ce n’est qu’en 2022 que des problèmes sérieux pourront se poser, suite à la masse énorme de monnaie créée artificiellement depuis 2008.

Pour résoudre le problème des dettes, schématiquement, il faudrait soit une inflation de 5 % par an pendant dix ans non compensée par une hausse des taux d’intérêt, soit l’éclatement de la zone euro avec retour à la monnaie commune qui permettrait aux pays européens en banqueroute de pratiquer deux ou trois dévaluations de 20 % de leur monnaie nationale sur une brève période de deux à trois ans, ce qui aurait pour effet, dans les deux cas, de réduire de moitié le poids de la dette. Les taux d’inflation s’élèveraient alors à 20 % par an dans la deuxième hypothèse.

Le moment critique entre les deux voies à prendre sera un bras de fer entre l’Europe du Sud et celle du Nord en avril-mai 2022, le plan de rachat d’actifs PEPP par la BCE se terminant en mars 2022. Dans ces conditions, posséder aujourd’hui, pour un particulier, de l’or ou des biens réels semble un pari gagnant à terme.

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lundi, 22 mars 2021

Risques de corrections boursières, de krachs obligataires et d’actions en 2021

ROUSSET M 2.JPGMarc Rousset

Le CAC 40 a fini en net repli de 1,07 %, ce vendredi, en dessous des 6.000 points, à l’issue d’une semaine volatile, perturbée par les craintes inflationnistes et les taux d’intérêt américains à 10 ans. Les taux obligataires états-uniens, qui semblaient s’assagir, sont repartis à la hausse jusqu’à 1,74 %. L’irrationnel s’empare des esprits dans un monde instable, surendetté, qui croule sous les liquidités des banques centrales. L’or surréagit à la baisse avec des cotations autour de 1.730 dollars l’once, trop sensible à la hausse nominale des taux d’intérêt, tandis que le Bitcoin spéculatif prend son envol vers des sommets à plus de 60.000 dollars, même si la camarde l’attend au bout du chemin. Selon Jean-Claude Trichet, la bulle des crypto-actifs ressemble à la célèbre bulle des tulipes néerlandaises au XVIIe siècle. Un projet de loi qui a de grandes chances d’être adopté au Parlement indien vise à interdire le négoce, le minage et la détention du Bitcoin  et de toutes les cryptomonnaies dans l’ensemble du pays. En Chine, le minage est d’ores et déjà interdit.

Quant à l’or, il attend, au contraire, patiemment son heure. La Pologne veut encore acquérir 100 tonnes du métal précieux, après avoir déjà doublé ses réserves. La Banque centrale polonaise pourrait supplanter la Banque d’Angleterre en termes de réserves d’or. De plus, les règles de Bâle III devaient entrer en vigueur le 28 juin 2021 : l’or physique sera alors considéré comme un actif bancaire de niveau 1. Il aura alors le même poids, dans le bilan d’une institution financière, que des espèces en euros ou des obligations souveraines d’État. Jusqu’à présent, l’or était considéré par les banques centrales comme un actif de niveau 3, ce qui signifiait une décote de 50 % par rapport à un actif de niveau 1. Les banques centrales seront donc d’autant plus intéressées à acheter de l’or physique pour le mettre en réserve dans leurs coffres.

Aux États-Unis, la masse monétaire M2 augmente à la verticale tandis que la vitesse de circulation de la monnaie diminue tout aussi rapidement d’une façon opposée. Les sommes énormes engagées par Joe Biden pour stimuler l’économie seront payées par une hausse de la fiscalité aussi bien par les entreprises (impôts sur les sociétés à 28 %) que par les particuliers (impôts sur le revenu, taxes sur les plus-values) ou par l’inflation. La croissance, en 2021, pourrait être de 6,5 % aux États-Unis avec une inflation de 2,4 %. Le déficit budgétaire a atteint 17 % du PIB, en 2020, et la dette américaine n’est pas soutenable à long terme, si l’on ne modifie pas la trajectoire des dépenses publiques.

En France, le coût de la crise sanitaire, en 2020, pour l’État est au minimum de 160 milliards d’euros, selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. La commission Arthuis, chargée d’un rapport sur les finances publiques, nous met en garde : l’endettement de la France devrait atteindre 133 % du PIB, en 2030, et 150 % du PIB, en 2045. Une remontée des taux d’intérêt serait mortelle pour la France. 1 % de taux d’intérêt supplémentaire représentera 28,8 milliards d’euros, en 2030. 10 % de taux d’intérêt supplémentaires… les recettes totales du budget de l’État français ne suffiraient alors pas à payer, sans inflation, les seuls intérêts de la dette ! La France de Macron est un pays au bord de la banqueroute.

À terme, une forte inflation semble donc inévitable pour rembourser la dette en monnaie de singe. La monétisation de la dette par la BCE est une première forme d’effacement de la dette. La politique budgétaire de la fuite en avant continue. Patrick Artus estime que nous sommes au tout début d’une bulle sur les actions et l’immobilier, les banques centrales n’ayant plus comme seule solution, afin d’éviter l’effondrement, que d’empêcher la baisse des actifs et donc de créer des bulles. Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater, estime qu’il faut être stupide pour investir aujourd’hui dans des obligations ; il faut acheter des actifs tangibles. Rabobank, de son côté, prédit des augmentations de prix bibliques à venir pour les denrées alimentaires. Pour l’instant, le président de la Fed Jerome Powell ne souhaite rien faire pour éviter l’inflation ; une surchauffe à venir de l’économie américaine est donc probable.

À terme, la Fed devra cependant essayer de maîtriser les taux afin qu’ils ne montent pas trop vite. La BCE a déjà annoncé son désir de stopper la hausse des taux obligataires en contrôlant la courbe des taux. La seule chose certaine, c’est que le pacte de stabilité de Maastricht est enterré. Une correction boursière est possible dans les semaines qui viennent, suivie d’un krach obligataire, avec ensuite un krach possible des actions à partir du mois d’août, si l’on en croit les prévisions du Forum monétaire de Genève.

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