lundi, 05 avril 2021
Dette : 100.000 euros par Français. L’inéluctable inflation
Certains économistes prétendent que les États-Unis, malgré la reprise à venir, ne connaîtront pas l’inflation, alors que la réaction des marchés, en faisant monter les taux longs de 0,5 %, en juillet 2020, à 1,732 %, permet d’en douter fortement.
Le monde vit dans une ambiance de spéculation, de bulles boursières qui menacent l’équilibre des marchés. Le décalage entre les prix des actifs et les perspectives économiques réelles, avec des risques de catastrophes économiques, boursières et financières conduisant à des dévaluations des monnaies nationales, peut déclencher subitement des poussées inflationnistes pour les biens et services.
Le Bitcoin est passé de 4.000 à 60.000 dollars en un an ; Tesla, qui vend moins de 500.000 voitures, vaut 650 milliards de dollars alors que Volkswagen seulement 150 milliards de dollars. Les secousses récentes sur les marchés financiers sont de plus en plus nombreuses : GameStop, Greensill, Wirecard, le fonds spéculatif Archegos Capital qui vient de faire trembler les marchés avec la vente en précipitation de 30 milliards de dollars d’actifs pour déboucler ses positions, et une perte globale de l’ordre de 4 milliards d’euros pour la banque japonaise Nomura et le Crédit suisse.
Biden veut investir 2.000 milliards d’euros en huit ans dans les infrastructures en faisant passer l’impôt sur les sociétés de 21 à 28 %, mais l’augmentation maximale d’impôt ne sera que de 25 %, suite à la détermination du sénateur démocrate . Ces sommes gigantesques devraient s’ajouter aux 900 milliards de Trump fin 2020, aux 1.900 milliards déjà approuvés en mars 2021, et à un autre plan à venir de 1.000 milliards de dollars d’aides sociales (financement par la taxation des riches). Les dépenses non financées par des impôts nouveaux seront financées par des dettes supplémentaires.
La forte hausse des créations d’emplois aux États-Unis (961.000 en mars) ne peut qu’inciter à la hausse des salaires. Les goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement feront aussi monter les prix. La vaccination accélérée bat son plein et commence déjà à porter ses fruits. Les États-Unis vont donc tout droit vers la surchauffe et l’inflation.
En France, on saoule les braves Français en leur disant que l’endettement public représente 120 % du PIB : personne ne réagit, 95 % des Français n’ayant aucune idée de ce que représentent ces chiffres. Mais si l’on ajoute les 4.119 milliards d’euros de la dette hors bilan non provisionnée à fin 2020, selon le rapport du Sénat, aux 2.733 milliards d’euros de la dette publique officielle, cela représente une dette réelle effective de 7.000 milliards d’euros, soit 100.000 euros par Français ! Là, tout le monde comprend la catastrophe à venir ! Le seul paiement non provisionné des retraites des fonctionnaires et militaires s’élève à 2.287 milliards d’euros, soit presque autant que la seule dette officielle de 2.733 milliards d’euros dont on nous parle matin, midi et soir ! Cette dette française irremboursable de 7.000 milliards d’euros est porteuse d’inflation ou d’hyperinflation à elle seule ! C’est la raison pour laquelle la présidente de la BCE n’envisage pas de changer de cap monétaire et d’augmenter les taux d’intérêt, ce qui ne peut conduire aussi qu’à l’inflation.
La Chine, exportatrice de déflation jusqu’à présent, devient une exportatrice d’inflation car les fabricants chinois doivent augmenter leurs prix, suite à la hausse des matières premières (coton, acier, polyuréthane, papier…) et des frets maritimes (90 % depuis juin 2020).
L’inflation en France est donc inéluctable si la vaccination met fin à la crise sanitaire. En avril-mai 2022, après la fin du plan PEPP, soit l’Allemagne acceptera par exemple une inflation modérée de 5 % par an au plus, sans augmentation des taux d’intérêt, pour la zone euro, soit l’Allemagne refusera, ce qui est fort possible, auquel cas la zone euro explosera et, après le retour au franc, celui-ci sera dévalué immédiatement, par exemple de 20 %, tandis que la saga de l’hyperinflation commencera pour la France en faillite, incapable de rembourser ses dettes autrement qu’en monnaie de singe.
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dimanche, 28 mars 2021
Entre l’inflation et la banqueroute, les États choisiront l’inflation
Marc Rousset
Le sentiment qui a prévalu, vendredi, aux États-Unis, c’est que les vaccins finiront par gagner la partie. Les deux problèmes présents dans tous les esprits, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, ce sont l’inflation à venir et l’endettement astronomique des États, avec des hypothèses sur l’évolution des taux d’intérêt nominaux et réels.
La dette publique s’est envolée en France, en 2020, de 270 milliards d’euros pour atteindre, fin 2020, 2.650 milliards, soit 115,7 % du PIB, et le déficit s’est creusé à 9,2 %, soit son niveau le plus élevé depuis 1949. En 2021, le gouvernement prévoit de ramener le déficit public à 8,5 % du PIB, tandis que la dette devrait continuer à augmenter pour approcher les 3.000 milliards d’euros, soit plus de 122 % du PIB. En 2030, elle pourrait atteindre 133 % et, en 2045, 150 % du PIB. Les taux d’intérêt vont certainement remonter ; la question est de savoir s’ils vont augmenter plus vite ou moins vite que l’inflation.
L’environnement est malsain car le moindre cygne noir peut faire basculer à tout moment les hypothèses les plus optimistes. La Cour de Karlsruhe, qui peut interdire à la Bundesbank de participer aux rachats d’actifs de la BCE, vient de suspendre la ratification du plan de relance de 750 milliards d’euros de l’Union européenne, pourtant très inférieur aux 1.900 milliards de dollars de Biden aux États-Unis. Il faut espérer que ce sera beaucoup de bruit pour rien, comme en mai 2020. De plus, le 11 mars, un groupe de seize personnes a déposé une nouvelle plainte auprès de la Cour de Karlsruhe contre le plan anticipé de rachat d’actifs de 1.850 milliards d’euros par la BCE.
Si l’optimisme règne aux États-Unis, c’est aussi parce que Biden prévoit un plan supplémentaire, rien que pour les infrastructures, bien supérieur aux 2.000 milliards de dollars évoqués pendant sa campagne. L’enveloppe pourrait s’élever à 4.000 milliards, les besoins d’investissements en infrastructures dans les secteurs privés et publics étant estimés à 6.000 milliards de dollars dans les dix prochaines années. Ce nouveau plan devrait être financé par l’augmentation d’impôts sur les bénéfices des entreprises, sur les revenus annuels, les héritages et les plus-values des particuliers, et par une majoration de la taxe sur l’essence. Si l’on tient compte de l’effet multiplicateur sur la demande des investissements, cela devrait relancer l’inflation aux États-Unis.
L’argent du plan Biden de 1.900 milliards arrive directement chez les particuliers qui vont s’empresser de consommer dans les magasins Il ne va pas partir dans la trappe de liquidités comme l’argent créé par la Fed. Il peut donc y avoir bientôt surchauffe et inflation aux États-Unis, et la Fed n’interviendra pas en augmentant les taux d’intérêt pour ne pas mettre le gouvernement en faillite. Elle préférera spolier les épargnants avec l’inflation. Ce n’est que si le taux d’inflation devait être très élevé que la Fed augmenterait ou laisserait augmenter les taux d’intérêt sans intervenir sur les marchés. Quant à Christine Lagarde, compte tenu de la situation économique moins brillante en Europe, elle laissera filer le peu d’inflation qui risque d’apparaître. Dans l’immédiat, il ne devrait pas y avoir de forts dérapages inflationnistes ; ce n’est qu’en 2022 que des problèmes sérieux pourront se poser, suite à la masse énorme de monnaie créée artificiellement depuis 2008.
Pour résoudre le problème des dettes, schématiquement, il faudrait soit une inflation de 5 % par an pendant dix ans non compensée par une hausse des taux d’intérêt, soit l’éclatement de la zone euro avec retour à la monnaie commune qui permettrait aux pays européens en banqueroute de pratiquer deux ou trois dévaluations de 20 % de leur monnaie nationale sur une brève période de deux à trois ans, ce qui aurait pour effet, dans les deux cas, de réduire de moitié le poids de la dette. Les taux d’inflation s’élèveraient alors à 20 % par an dans la deuxième hypothèse.
Le moment critique entre les deux voies à prendre sera un bras de fer entre l’Europe du Sud et celle du Nord en avril-mai 2022, le plan de rachat d’actifs PEPP par la BCE se terminant en mars 2022. Dans ces conditions, posséder aujourd’hui, pour un particulier, de l’or ou des biens réels semble un pari gagnant à terme.
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lundi, 22 mars 2021
Risques de corrections boursières, de krachs obligataires et d’actions en 2021
Le CAC 40 a fini en net repli de 1,07 %, ce vendredi, en dessous des 6.000 points, à l’issue d’une semaine volatile, perturbée par les craintes inflationnistes et les taux d’intérêt américains à 10 ans. Les taux obligataires états-uniens, qui semblaient s’assagir, sont repartis à la hausse jusqu’à 1,74 %. L’irrationnel s’empare des esprits dans un monde instable, surendetté, qui croule sous les liquidités des banques centrales. L’or surréagit à la baisse avec des cotations autour de 1.730 dollars l’once, trop sensible à la hausse nominale des taux d’intérêt, tandis que le Bitcoin spéculatif prend son envol vers des sommets à plus de 60.000 dollars, même si la camarde l’attend au bout du chemin. Selon Jean-Claude Trichet, la bulle des crypto-actifs ressemble à la célèbre bulle des tulipes néerlandaises au XVIIe siècle. Un projet de loi qui a de grandes chances d’être adopté au Parlement indien vise à interdire le négoce, le minage et la détention du Bitcoin et de toutes les cryptomonnaies dans l’ensemble du pays. En Chine, le minage est d’ores et déjà interdit.
Quant à l’or, il attend, au contraire, patiemment son heure. La Pologne veut encore acquérir 100 tonnes du métal précieux, après avoir déjà doublé ses réserves. La Banque centrale polonaise pourrait supplanter la Banque d’Angleterre en termes de réserves d’or. De plus, les règles de Bâle III devaient entrer en vigueur le 28 juin 2021 : l’or physique sera alors considéré comme un actif bancaire de niveau 1. Il aura alors le même poids, dans le bilan d’une institution financière, que des espèces en euros ou des obligations souveraines d’État. Jusqu’à présent, l’or était considéré par les banques centrales comme un actif de niveau 3, ce qui signifiait une décote de 50 % par rapport à un actif de niveau 1. Les banques centrales seront donc d’autant plus intéressées à acheter de l’or physique pour le mettre en réserve dans leurs coffres.
Aux États-Unis, la masse monétaire M2 augmente à la verticale tandis que la vitesse de circulation de la monnaie diminue tout aussi rapidement d’une façon opposée. Les sommes énormes engagées par Joe Biden pour stimuler l’économie seront payées par une hausse de la fiscalité aussi bien par les entreprises (impôts sur les sociétés à 28 %) que par les particuliers (impôts sur le revenu, taxes sur les plus-values) ou par l’inflation. La croissance, en 2021, pourrait être de 6,5 % aux États-Unis avec une inflation de 2,4 %. Le déficit budgétaire a atteint 17 % du PIB, en 2020, et la dette américaine n’est pas soutenable à long terme, si l’on ne modifie pas la trajectoire des dépenses publiques.
En France, le coût de la crise sanitaire, en 2020, pour l’État est au minimum de 160 milliards d’euros, selon le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. La commission Arthuis, chargée d’un rapport sur les finances publiques, nous met en garde : l’endettement de la France devrait atteindre 133 % du PIB, en 2030, et 150 % du PIB, en 2045. Une remontée des taux d’intérêt serait mortelle pour la France. 1 % de taux d’intérêt supplémentaire représentera 28,8 milliards d’euros, en 2030. 10 % de taux d’intérêt supplémentaires… les recettes totales du budget de l’État français ne suffiraient alors pas à payer, sans inflation, les seuls intérêts de la dette ! La France de Macron est un pays au bord de la banqueroute.
À terme, une forte inflation semble donc inévitable pour rembourser la dette en monnaie de singe. La monétisation de la dette par la BCE est une première forme d’effacement de la dette. La politique budgétaire de la fuite en avant continue. Patrick Artus estime que nous sommes au tout début d’une bulle sur les actions et l’immobilier, les banques centrales n’ayant plus comme seule solution, afin d’éviter l’effondrement, que d’empêcher la baisse des actifs et donc de créer des bulles. Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater, estime qu’il faut être stupide pour investir aujourd’hui dans des obligations ; il faut acheter des actifs tangibles. Rabobank, de son côté, prédit des augmentations de prix bibliques à venir pour les denrées alimentaires. Pour l’instant, le président de la Fed Jerome Powell ne souhaite rien faire pour éviter l’inflation ; une surchauffe à venir de l’économie américaine est donc probable.
À terme, la Fed devra cependant essayer de maîtriser les taux afin qu’ils ne montent pas trop vite. La BCE a déjà annoncé son désir de stopper la hausse des taux obligataires en contrôlant la courbe des taux. La seule chose certaine, c’est que le pacte de stabilité de Maastricht est enterré. Une correction boursière est possible dans les semaines qui viennent, suivie d’un krach obligataire, avec ensuite un krach possible des actions à partir du mois d’août, si l’on en croit les prévisions du Forum monétaire de Genève.
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lundi, 15 mars 2021
Aujourd’hui les bulles, demain l’inflation, après-demain l’explosion
Marc Rousset
La flambée récente du Bitcoin, actif spéculatif sans valeur intrinsèque, au-dessus de 60.000 dollars, qui évolue en fonction de l’offre et de la demande, relève de la bulle. Un CAC 40 à 6.000 points, parce que les taux d’intérêt sont ridicules, au lieu d’être normalement à 8 % et 10 % pour une France et une Italie en faillite, avec des Bourses au tapis, relève de la bulle. Il n’y a qu’aux États-Unis où le « Commandeur » taux d’intérêt rappelle sa présence, avec un taux à 10 ans sur les obligations d’État américaines à 1,6177 %, soit son plus haut niveau depuis février 2020. Les indices des Bourses américaines sont préoccupés par l’inflation qui pourrait arriver plus vite que prévu. Les marchés volent de record en record car il n’y a plus de limites, avec l’endettement sans fin des États (les 1.900 milliards de dollars du plan Biden) ainsi qu’avec les soutiens non conventionnels de la Fed et de la BCE, mais le Système évolue d’une façon irréversible vers l’inflation, la perte de confiance dans les monnaies et l’explosion à terme.
La Bourse de Paris s’est envolée de 60 % en un an et a retrouvé ses sommets de février 2020 car les États et les banques centrales ont déployé un arsenal de moyens immenses en un temps record. Les boursiers espèrent également que les campagnes de vaccination vont mettre fin à la crise sanitaire, ce qui a attiré en France 400.000 nouveaux petits porteurs d’actions, en 2020 ; de plus, les boursiers n’ont pas le choix car ils n’ont pas le droit de manquer la hausse (TINA : « there is no alternative »).
Les cygnes noirs ont disparu ; il ne reste plus que des cygnes blancs dans les rêves boursiers. Pourtant, la faillite de la société d’affacturage Greensill, à Londres, fait penser à la crise des subprimes et les cours de Bourse des actions Pfizer et AstraZeneca ont diminué car des doutes sont permis, avec des problèmes de coagulation du sang après vaccination, des taux de mortalité qui ne baissent pas et davantage de personnes jeunes touchées par le virus. Selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, il faut se préparer à un scénario pessimiste selon lequel il faudra renouveler les vaccins tous les six mois.
La peur de la dette est de retour et certains pensent déjà à la fable de La Cigale et la Fourmi. La France vit à crédit ; elle connaît un déficit public permanent depuis 40 ans, de même que pour ses balances commerciales et des paiements. Aux États-Unis, une simple augmentation de 1 % du taux d’intérêt augmenterait la dette de 10.000 milliards de dollars d’ici 2030 ; en France, ce serait une augmentation annuelle de la charge de la dette de 28,9 milliards d’euros.
Aux États-Unis, où la dette publique a explosé, la Fed ne souhaite donc pas voir les taux obligataires augmenter. Les taux d’intérêt réels doivent rester négatifs. Quant à la BCE, afin d’empêcher la hausse des taux pour rassurer les investisseurs, elle a annoncé une accélération des achats d’actifs du programme PEEP d’un montant global de 1.850 milliards d’euros, en plus des achats d’actifs de 20 milliards d’euros par mois.
Le groupe d’assurances ING s’attend à une inflation de 2,9 % aux États-Unis, en 2021, tandis que l’économiste Jeff Gundlach estime qu’elle pourrait monter à 4 %. Si la planche à billets et le robinet des dépenses publiques ne sont pas contrôlés, l’inflation et l’augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie sont probables, d’autant plus que l’inflation est l’arme préférée des politiciens peu courageux dans nos démocraties. Il est plus facile de spolier les épargnants que d’augmenter les impôts ou de diminuer les dépenses. Selon l’ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers, « il y a une réelle possibilité que, durant le courant de l’année 2021, nous soyons confrontés au problème de l’émergence de l’inflation, le plus grave auquel nous ayons été confrontés au cours des 40 dernières années ».
La théorie monétaire moderne conduit, à long terme, à l’hyperinflation irréversible, à la perte de confiance dans la monnaie, style 3.000 % d’inflation annuelle au Venezuela avec des billets de 1 million de bolivars, et à l’explosion du Système.
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lundi, 08 mars 2021
Premières secousses de la hausse des taux et de l’inflation
Marc Rousset
Wall Street a terminé en forte hausse, ce vendredi, mais sur le mois, le SP 500 est en baisse de plus de 3 % et le NASDAQ de 8,5 %. Le CAC 40 a connu une semaine agitée, mais a gagné 3 % en un mois et 5 % depuis le début de l’année. Depuis le 5 mars 2020, le taux d’emprunt d’État américain sur 10 ans est passé de 0,91 à 1,55 %, en augmentation très rapide ces derniers jours. En un mois, l’action Apple a décroché de 12 % et Tesla de 30 %. Le dollar s’est envolé et l’euro s’est enfoncé. Les investisseurs ont besoin d’être rassurés sur le fait que la banque centrale américaine (Fed) restera à la manœuvre et qu’elle contrôlera une remontée trop forte des taux.
La situation de la France en matière de compétitivité et d’endettement est dramatique. La part de la France dans les exportations de la zone euro est passée de 13,9 %, en 2019, à 12,7 %, en 2020. Les Pays-Bas, avec le tiers des habitants, exportent en valeur absolue plus que la France ! La dette publique de la France de 120 % du PIB est au-dessus de la moyenne de 97,3 % dans la zone euro. 23 % de cette dette sont détenus par la BCE. La dette, momentanément, coûte de moins en moins cher (1,4 % du PIB pour les intérêts). Prétendre vouloir annuler la dette française du Covid-19 de 215 milliards d’euros n’est pas très sérieux.
Bruno Le Maire a reconnu publiquement que le reste de la dette publique, soit environ 2.600 milliards d’euros, qui pèse sur la France depuis des années, est en réalité « une dette chronique liée à un niveau de dépense publique le plus élevé de tous les pays du monde ». Seules des mesures structurelles antisocialistes peuvent sauver la France : réformer l’assurance chômage, réformer les retraites avec passage à 65 ans, inciter les Français à travailler plus longtemps, assainir la dépense publique, passer à l’immigration zéro, ce dont ne parle jamais le gouvernement.
Il est en effet écrit (ce que nous commençons à vivre en ce moment) que les taux d’intérêt remonteront un jour. De plus, cette remontée des taux peut être brutale et inattendue, comme ce fut le cas pour la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal en 2009. Les taux, tels des tsunamis, finiront par remonter à terme lorsque l’inflation apparaîtra pour de bon, même si les banques centrales font tout pour s’y opposer. Gare, donc, au retour de l’inflation, avec risques de krachs boursiers, et à la faillite de la France !
Christine Lagarde a déclaré que la BCE empêcherait une hausse prématurée des taux. Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, a dit également qu’il faudrait des interventions monétaires plus fortes, mais les Allemands ont déjà dit non ! Jens Weidmann, président de la Bundesbank, a déclaré que l’essentiel, c’est la stabilité des prix. Inflation au-dessus de 2 % « verboten » (interdit) ! Un moment critique d’explication pays du Sud/pays du Nord pourrait bien être en avril-mai 2022, après la fin du programme PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) en mars 2022.
La Chine s’inquiète d’un krach à venir sur les marchés occidentaux. Depuis le krach de mars 2020, les marchés financiers européens et américains enchaînent les records. Selon un haut dignitaire chinois, « les marchés financiers sont très hauts et cela va à l’encontre de l’économie réelle. Quand l’écart est aussi grand, une correction aura lieu tôt ou tard. » Le bilan de la BCE dépasse désormais les 7.000 milliards d’euros, soit 70 % du PIB de la zone euro. La dette américaine (19.539 milliards de dollars, fin 2016) s’est creusée à 27.810 milliards de dollars, le 20 janvier 2021, soit une hausse gigantesque de 8.271 milliards en quatre ans avec Trump !
Le système se dirige, à terme, vers l’inflation galopante ou la stagflation. L’or connaît une forte baisse actuellement en euros, suite à la hausse du dollar et à la hausse des taux aux États-Unis, mais le métal jaune attend son heure : que les taux d’intérêt réels deviennent franchement négatifs avec l’inflation de plus en plus forte. Alors que l’or cote péniblement 1.700 dollars l’once, un directeur de Goehring & Rozencwajg attend stoïquement l’inflation et le prochain cygne noir (la hausse des prix agricoles mondiaux, par exemple ?), en prédisant l’or, en fin de cycle haussier, à 15.000 dollars l’once !
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dimanche, 28 février 2021
Plan Biden : un nouveau plan Marshall ou la République de Weimar ?
Marc Rousset
Sur la semaine, les indices ont nettement baissé à Wall Street et à Paris : le CAC 40 a perdu 1,20 %, le Dow Jones 1,78 %, le NASDAQ presque 5 %, le SP 500 1,83 %. Le taux à dix ans sur les obligations américaines a atteint 1,61 %, son plus haut niveau depuis février 2020. Un seuil de taux au-dessus de 1,50 % est fondamental, car il correspond au rendement actuel des actions aux États-Unis. Il y a risque, avec le plan Biden, d’un cocktail de dépenses budgétaires démentielles et de laxisme monétaire qui peut alimenter une explosion trop forte des dépenses de consommation et une reprise trop élevée de l’inflation, d’où le risque possible d’un arrêt, à terme, des politiques monétaires accommodantes, ce qui entraînerait une augmentation des taux d’intérêt avec, à la clé, un double risque de krach sur les obligations et les actions.
De début décembre 2020 à aujourd’hui, les taux obligataires sont passés, respectivement, de 0,8 % à 1,54 % aux États-Unis, de -0,45 % à 0 % en France, de -0,65 % à -0,26 % en Allemagne, de 0,45 % à 0,76 % en Italie. Le Plan Biden, c’est 1.900 milliards de dollars dans l’immédiat, qui viennent s’ajouter aux 4.000 milliards de dollars déjà accordés en 2020 contre le Covid-19, plus 2.000 milliards à prévoir dans les prochains mois, mais qui seront étalés sur quatre ans pendant son mandat, afin de rebâtir le pays, soit la bagatelle en tout de 7.900 milliards de dollars. Par comparaison, le plan de l’Union européenne, toujours pas déclenché, c’est 750 milliards d’euros dont des prêts, auxquels il convient d’ajouter les plans de relance nationaux.
Le plan Biden est très généreux : 422 milliards de dollars doivent être distribués directement aux ménages les plus modestes, 350 milliards serviront à soutenir les finances des États et des collectivités locales, 246 milliards sont prévus pour renforcer les allocations d’assurance chômage, 160 milliards pour la vaccination et la lutte anti-Covid, 130 milliards pour les écoles et les lycées, 7,25 milliards seulement pour les PME, 600 milliards pour les crédits d’impôts. La veuve, l’orphelin et le chômage constituent de bons prétextes, tandis que le plan pour les États et les collectivités cache des cadeaux électoraux pour les démocrates et que les dépenses climatiques sont considérées comme du gaspillage par les climato-sceptiques.
Ce plan n’est pas un plan structurel d’investissements porteur d’avenir. Il y a risque de surchauffe. L’argument de Biden, c’est qu’il y a dix millions d’emplois à recréer, que le risque de surchauffe est limité à court terme et que pour ralentir l’économie si c’est nécessaire, il augmentera les impôts et laissera monter les taux d’intérêt. Biden préfère prendre le risque de trop que pas assez, compte tenu de l’échec, en 2008, du plan de relance Obama, beaucoup trop modeste. Le seul hic, c’est que tout cet argent sera encore emprunté !
Jerome Powell, de la Fed, cherche à rassurer en disant qu’aucun « tapering » (réduction des achats obligataires) n’est dans les tuyaux avant 2024 ; il minimise le risque de surchauffe alors que les pénuries actuelles de composants électroniques et la soudaine accélération du prix de certaines matières premières démontrent le contraire. Certains économistes pensent que l’on va tout droit vers un « taper tantrum » (crise du « QE »), que les marchés obligeront la Fed à augmenter les taux. Les grands prêtres keynésiens Blanchard et Summers ont déjà jeté l’éponge. La masse monétaire M2 de la Fed est en hausse de 25,7 % par rapport à l’année dernière.
En Europe, le canari italien dans la mine s’est déjà manifesté ; le taux obligataire de 0,30 %, suite à la nomination de Draghi, est directement passé à 0,76 %. L’économie européenne, empêtrée dans la crise sanitaire, l’endettement du « quoi qu’il en coûte » et le chômage à venir, pourrait être victime des conséquences de la folle relance de Biden, qui pourrait mettre fin à son redressement, la déstabiliser, voire la faire exploser.
Avec son plan, Biden joue à quitte ou double ! C’est soit un plan Marshall génial bienvenu, au bon moment, pour les États-Unis avec des risques très importants pour l’Europe dont il n’a que faire, soit les États-Unis et l’Europe sont à l’aube de la République de Weimar avec un krach épouvantable, une hyperinflation et la révolution à la clé, si l’on en croit Michael Burry, le célèbre investisseur qui a fait fortune en anticipant la crise des « subprimes ».
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dimanche, 21 février 2021
Premières craintes d’inflation et d’augmentation des taux d’intérêt
L’indice CAC 40 a progressé de 1,23 %, au terme d’une semaine où ont ressurgi les inquiétudes liées à un grand retour de l’inflation dans les pays développés. Le Dow Jones a grappillé 0,11 %, mais le Nasdaq et le S&P 500 ont baissé respectivement de 1,5 % et 0,71 %. Les investisseurs apprécient les politiques monétaires laxistes pour tenter de raviver l’inflation et la croissance dans un monde déflationniste, mais beaucoup moins les risques réels d’inflation et de hausse des taux d’intérêt obligataires, ce qui les rend nerveux. Les banques centrales se montrent toujours accommodantes, mais leur position pourrait rapidement apparaître intenable ; elles pourraient être amenées à changer, plus rapidement que prévu, de braquet et de politique monétaire.
Le Bitcoin, canari dans la mine de la folie humaine, a dépassé les 50.000 dollars, galvanisé par Tesla, les grandes banques et tous les spéculateurs avides de la planète. 32 % des 18-24 ans affirment avoir déjà investi dans le Bitcoin ou envisagent de le faire. Le marché du Bitcoin dépasse maintenant les 1.000 milliards de dollars, ce qui est toujours infime par rapport au marché de l’or. Suite à des achats irrationnels, depuis le début de l’année, son prix a grimpé de 89 %, dans l’attente d’une nouvelle explosion de la bulle et d’une interdiction totale par les banques centrales, comme en Inde.
Alors que nous vivons depuis quelques mois dans un monde déflationniste (-0,3 % pour les prix en novembre et décembre 2020), les Français ont amassé 225 milliards en billets sous les matelas, ce qui correspond à une peur de l’effondrement du système bancaire, et 470,1 milliards sur les dépôts en banque à vue. La peur de l’inflation, suite au plan Biden de 1.900 milliards de dollars, commence aussi à s’emparer des esprits. L’économiste français Olivier Blanchard, établi aux Etats-Unis, craint que l’inflation ne conduise à une augmentation subite des taux d’intérêt par la Réserve Fédérale, d’où les risques d’un krach obligataire. Les prix des céréales ont déjà bondi sur les marchés internationaux : maïs +45 %, soja +56 %, blé +11 %. Suite à la pénurie de conteneurs, les prix du transport maritime se sont envolés, de même que ceux de l’acier en raison d’un déséquilibre entre l’offre et la demande (600 euros la tonne, soit +245 % depuis novembre 2020). Les prix des billets d’avion, des vêtements et des hôtels ont tous été touchés en 2020, au plus profond de la pandémie ; ils sont susceptibles de rebondir brusquement, à mesure que l’économie redémarre.
Biden, la nouvelle secrétaire au Trésor Janet Yellen et la Réserve fédérale américaine (Fed), contrairement à l’ancien secrétaire au Trésor et haut conseiller Lawrence Summers, ne craignent pas le retour de l’inflation des années 1970. Pour vaincre l’inflation, selon le New York Times, il avait fallu à l’époque augmenter fortement les taux d’intérêt, avec les risques de récession, et supprimer l’indexation des salaires. Or, l’inflation est le seul moyen de réduire le stock des dettes, d’où le dilemme cornélien entre deux écoles : ceux qui craignent la surchauffe économique, une nouvelle inflation et demandent à Biden de réduire ses plans d’aide économique, et ceux qui préfèrent ignorer les risques d’inflation, poursuivre la politique actuelle de la fuite en avant, en pensant avant tout au chômage et à la dette impossible à rembourser.
C’est la raison pour laquelle la Fed a assuré mercredi qu’elle maintiendrait ses taux très bas pour soutenir l’économie jusqu’au retour du plein emploi et continuerait à inonder les marchés de liquidités via des rachats d’actifs mensuels à hauteur de 120 milliards de dollars. Craignant la surchauffe, des investisseurs ont vendu leurs bons du trésor à 10 ans et les taux sont restés fébriles pour s’installer nominalement à 1,3 % tandis que, compte tenu de l’inflation, le taux réel sur les bons du Trésor à 5 ans continuait de baisser à -1,88 %.
À partir d’un taux à 1,5 % sur les marchés obligataires, un plus grand nombre d’investisseurs vendront leurs actions pour acheter des obligations, d’où des risques de krach à venir aussi bien sur les obligations (effet mécanique sur les cours des anciennes obligations suite à la hausse des taux d’intérêt) que sur les actions (vente des actions et diminution des profits des entreprises) dans les mois qui viennent, si les taux d’intérêt montent.
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dimanche, 14 février 2021
2.800 milliards : l’écrasante et irremboursable dette française
Marc Rousset
Wall Street et le CAC 40 ont conclu, la dernière semaine, sur de nouveaux records. Donc, tout va très bien grâce aux vaccins ! Si l’on en croit une vidéo du Dr Christian Vélot, généticien à l’université Paris-Saclay, on va effectivement très vite vacciner tous azimuts avec différents types de vaccins. Mais les gouvernements prennent le risque – extrêmement faible pour un individu, mais possible et probable pour des milliards de vaccinés -, avec les vaccins non classiques très majoritairement utilisés actuellement (à l’exception, donc, des vaccins classiques), de créer – il suffit d’une seule fois – de nouveaux virus et de nouvelles pandémies mondiales…
L’exubérance irrationnelle, au-delà des bulles boursières, a pour nom Tesla™, Elon Musk et Bitcoin. Elon Musk vient d’investir 1,5 milliard de dollars sur le Bitcoin? qui a atteint les 44.000 dollars? alors que le président de Tesla™ avait pourtant déclaré, fin décembre 2020, que « le Bitcoin est presque autant de la merde que les Fiat ». Le Bitcoin n’est pas une monnaie mais un actif spéculatif sans valeur réelle comme l’or ou l’argent, principalement utilisé, selon la nouvelle secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, « pour le financement d’activités illicites ».
Le chômage est pourtant toujours bien présent sur le marché de l’emploi américain, mais peu importe pour les boursiers et les spéculateurs ! L’or, en revanche, stagne et attend son heure puisque les services de la Monnaie (US Mint) ont vendu, en 2020, 845.000 onces de pièces d’or American Eagle, contre 150.000 onces en 2019. Si l’on en croit la corrélation toujours étroite entre l’or et les bons du Trésor américain sur cinq ans protégés contre l’inflation (TIPS), l’or devrait coter 2.000 dollars l’once, au lieu de 1.820 dollars.
La vérité, ce ne sont pas les vaccins salvateurs mais un monde qui repose sur un volcan de dettes et de taux d’intérêt. Prenons, d’une façon schématique, l’exemple de la dette française publique de 2.800 milliards d’euros avec un budget de l’État, en 2020, qui s’élevait à 250,7 milliards d’euros. Les taux d’intérêt ridicules actuellement payés, voire négatifs, s’élèvent à seulement 38 milliards d’euros. Mais avec le taux d’intérêt moyen à long terme, depuis des siècles, des dettes à long terme qui s’élève à environ 6 %, cela nous donnerait, pour une année normale, une charge d’intérêts de 168 milliards d’euros, soit 67 % du budget général de l’État ! D’où les cris d’orfraie de ceux qui demandent l’annulation des dettes publiques, mais Christine Lagarde a déclaré que l’annulation de la dette française envers la BCE (30 % du montant total), selon les traités de la zone euro, est inenvisageable ! 70 % de la dette est détenue par des assureurs français ou des investisseurs étrangers.
Annuler les dettes, c’est ruiner tous les épargnants français de l’assurance-vie, ce qui semble réjouir l’économiste communiste Thomas Piketty. De plus, nos partenaires européens ne seraient pas d’accord et il faudrait que la France comble les pertes de capitaux propres causées à la BCE, suite à l’annulation de ses créances sur la France. Quant aux investisseurs spoliés, pour continuer à prêter à la France : terminé, et bonjour les dégâts ! Les taux d’intérêt français à dix ans sont remontés à leurs niveaux de septembre 2020, de même que les taux américains ont retrouvé leurs plus hauts en un an. En clair, la dette française est écrasante et irremboursable.
En Italie, Mario Draghi, le « sauveur de la nation, « Super Mario », a fait plonger le coût de la dette italienne à 0,427 %, soit moins d’un point d’écart avec les taux allemands de référence. Mais la dette stratosphérique de 2.600 milliards d’euros représente 160 % du PIB italien, contre 120 % pour la France. Avant la crise du Covid-19, les taux italiens étaient à 2,5 %, et 7 % pendant la crise de la zone euro. Draghi a réalisé l’union sacrée de tous les partis, mais une fois la période de grâce terminée, on voit mal comment il pourra éviter la banqueroute avec une coalition de partis adversaires, une croissance nulle, des déséquilibres structurels et une démographie catastrophique.
Le monde fourmille de cygnes noirs en embuscade et devrait connaître des mouvements sociaux suite au chômage, des krachs boursiers suite à l’augmentation déjà commencée des taux d’intérêt et peut-être des pandémies nouvelles suite à l’utilisation trop rapide de vaccins non classiques, le point Oméga étant l’insolvabilité généralisée et l’effondrement du Système. Mais les Bourses, comme en 1929, continuent de monter…
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lundi, 08 février 2021
Les vaccins font s’envoler les Bourses ! Et pourtant…
La Bourse de Paris et Wall Street ont clos leur meilleure semaine depuis deux mois avec de nouveaux records. Le CAC 40 a progressé de 4,82 % sur l’ensemble de la semaine, pour terminer à 5.659. Aux États-Unis, le Dow Jones est en hausse de 3,89 %, le NASDAQ de 6 % et le S&P 500 de 4,65 %. Les boursiers croient aux nouveaux sérums et à l’extension des vaccinations ; aux États-Unis, la pandémie est en régression. Les résultats publiés des grandes sociétés sont bons et Wall Street espère que le plan Biden, de 1.900 milliards de dollars, sera adopté. Les petits porteurs qui s’attaquaient aux fonds alternatifs ont contribué à faire monter les cours, tout en piégeant les fonds alternatifs de Wall Street qui ont subi des pertes de 70 milliards de dollars avec, en plus, une forte volatilité du VIX, l’indice de la peur, au-dessus de 35 en fin de semaine dernière. Quant à la spéculation sur l’argent métal, elle s’est calmée, cette semaine. Une forte et très prochaine correction boursière est malgré tout probable car les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
Sortirons-nous très rapidement de cette crise en Europe grâce aux vaccins ? Tout le monde le souhaite, mais la probabilité nous semble très faible. Certains experts craignent que les variants du virus ne finissent par totalement contourner les défenses immunitaires développées par les vaccins actuels. De plus, étant donnés les délais ultra-courts de la mise au point de ces vaccins, une catastrophe n’est pas impossible pour l’un de ces vaccins avec des technologies très différentes : vaccins à partir de virus inactivé (Sinopharm, Sinovac), vaccins avec des protéines virales (Sanofi et GSK), vaccins avec ARN messager (Pfizer/BioNTech, Moderna), vaccins avec vecteur viral (Sputnik V et Oxford/AstraZeneca). On ne peut pas s’empêcher de penser au fameux principe de précaution dont on nous a tant rebattu les oreilles ; il ne reste plus qu’à croiser les doigts.
Comme exemple de cygne noir possible à venir, et qui n’a rien à voir avec les vaccins : l’Italie. Ce pays représente un très grand danger pour la zone euro, avec un endettement de 160 % du PIB. Il était très facile, pour Mario Draghi, président de la BCE, d’ouvrir les vannes monétaires et de faire baisser les taux d’intérêt. Président du Conseil italien, il lui sera plus difficile de mettre en place un plan d’austérité, afin d’éviter la faillite, sans déclencher une révolution sociale. L’Italie sera la prochaine Grèce, puis ce sera ensuite le tour de la France. L’Italie sera le premier cobaye du fameux rapport Draghi à passer à la casserole. La survie de la zone euro se posera alors de façon dramatique. Et n’oublions pas les paroles de Macron, qui n’est pas certain de se représenter : c’est probablement à cela qu’il pensait, au-delà d’une tactique oratoire pour que de nombreux Français le supportent davantage, espérant qu’il puisse quitter ses fonctions aussi facilement.
L’Italie est un pays fondateur de l’Europe, surendetté, sans croissance, qui a du mal à se réformer et qui a refusé le soutien du Mécanisme européen de stabilité. Or, l’Italie peine à mettre en œuvre le plan de relance de 209 milliards d’euros de l’Union européenne, d’où la démission de Conte. Si les Italiens n’arrivent pas à se mettre d’accord, les Néerlandais et les Allemands pourraient en tirer certaines conclusions sur la nécessaire séparation à venir. Le taux de chômage en Italie atteint 9 %, bien au-dessus de la moyenne de la zone euro ; pour les jeunes de 15-24 ans, il atteint 29,7 %. Selon le syndicat agricole Coldiretti, le nombre d’Italiens ayant recours à l’aide alimentaire a augmenté de plus d’un tiers, en 2020, pour atteindre 3,7 millions de personne. De plus, à la fin du mois de mars, le gel des licenciements arrivera à sa fin, ce qui comporte le risque de graves tensions sociales.
D’autres cygnes noirs sanitaires, sociaux, sociétaux, migratoires, terroristes, boursiers, économiques, monétaires, financiers, politiques, géopolitiques, dans divers pays dont la France, ne manquent pas. Un seul peut suffire à faire s’effondrer le château de cartes, mais les vaccins sont, pour les boursiers, l’arbre qui cache la forêt.
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dimanche, 31 janvier 2021
Vers un krach boursier imminent ?
Très volatile, avec un indice VIX en hausse de 18 % suite à de puissants mouvements spéculatifs, Wall Street a sombré, vendredi, dans le rouge. Le titre de la chaîne de magasins vidéo GameStop, à l’origine des turbulences, repartait en nette hausse de plus de 70 %, à 335 dollars, après avoir perdu 43 %, la veille. Une armée de 3 millions d’investisseurs amateurs, le sous-groupe « WallStreetBets » du site Reddit, a décidé en effet d’acheter massivement l’action GameStop pour punir les fonds spéculatifs (hedge funds) en les prenant à leur propre piège sur le marché à terme. La Bourse de Paris a clôturé aussi en forte baisse de 2,02 %, sa pire semaine, en trois mois.
Les onze secteurs du S&P 500 à Wall Street ont tous terminé dans le rouge. Les têtes d’affiche habituelles de la technologie (Tesla -5,02 %) ont toutes décliné, ce vendredi. La perspective d’une reprise rapide de l’économie semble aussi s’éloigner. Le déploiement des vaccins est plus lent que prévu, avec des interruptions d’approvisionnement. Le Dow Jones est cependant au-dessus de 30.000, soit +70 % depuis mars 2020. Le NASDAQ 100 des valeurs technologiques a pratiquement doublé et Tesla atteint une capitalisation de 800 milliards de dollars. Les Bourses sont toujours persuadées, comme le président Hoover en 1929, que les vaccins vont très vite ramener la prospérité au coin de la rue.
Il se trouve que le ratio Shiller, un ratio cours/bénéfice moyen sur dix ans, ajusté en fonction de l’inflation, s’élève à plus de 34 pour l’indice Standard & Poor’s 500, soit très proche de sa valeur de 1929, le double de sa valeur moyenne historique à long terme de 17. L’indicateur de Warren Buffett, un autre élément pertinent de mesure, clignote aussi au rouge vif. Si les banques centrales ne maintenaient pas artificiellement des taux d’intérêt bas, la bulle aurait éclaté depuis longtemps.
Des courtiers en ligne américains comme Robinhood et TD Ameritrade ont dû juguler les achats de titres GameStop (cinq actions seulement) pour limiter la déroute des fonds spéculatifs depuis jeudi, ce qui a provoqué la colère des petits porteurs, tandis que le gendarme de la Bourse SEC, le procureur du Texas et même le Congrès vont se pencher sur ces mesures inéquitables. Les plates-formes de courtage veulent sauver, en fait, les fonds spéculatifs qui ont vendu à terme pour s’enrichir, attaqués par les « dégénérés de WallStreetBets » qui, eux, achètent à terme afin de faire remonter les cours de Bourse et leur faire perdre leur chemise.
Le fonds spéculatif Melvin Capital a dû déjà être renfloué de 2,7 milliards de dollars fournis par Citadel. Pour la première fois, des particuliers ont trouvé le moyen de faire trembler Wall Street en utilisant ses propres armes. On en arrive à la situation ubuesque, comme Tesla, où les actions GameStop et AMC valent près de dix fois leur valeur réelle.
Quant aux indicateurs économiques, cela clignote aussi au rouge de partout. Aux États-Unis, la dette fédérale, impossible à rembourser, pourrait facilement dépasser les 40.000 milliards de dollars avant l’élection présidentielle de 2024. Près de 16 millions d’Américains vivent, actuellement, grâce aux allocations chômage. En France, l’addition des 6,01 millions de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et des 2,6 millions d’actifs en chômage partiel équivaut à la moitié des salariés du secteur privé. À ADP (Aéroports de Paris), la direction se voit obligée de faire accepter des baisses de salaires à ses 6.400 salariés s’ils veulent garder leur emploi.
Le FMI alerte sur la dette publique mondiale à 100 % du PIB ainsi que sur un risque de correction des marchés boursiers. Quant au Premier ministre israélien, il a déclaré que des variants résistants apparaîtront au cours du temps et qu’il faudra vacciner tout le monde, chaque année, un peu comme la grippe, mais en beaucoup plus dangereux.
Dans tous les cas, un troisième confinement en France, en 2021, est l’ultime erreur fatale à ne pas commettre. Une PME sur deux ne survivrait pas. Adieu, alors, au taux de croissance de 6 % de Bruno Le Maire en 2021, avec une violente explosion économique et sociale du pays à la clé. Plutôt des masques FFP2, des vaccins pour ceux qui le souhaitent, des vitamines C et D, que de confiner tout le pays en laissant « mourir vivants » les Français à petit feu, ce qui serait encore plus catastrophique que le krach boursier à venir en 2021.
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lundi, 25 janvier 2021
La France et l’Italie en faillite, en avril-mai 2022
Marc Rousset
La Bourse de Paris a fini la semaine dans le rouge, préoccupée par la crise sanitaire. Les marchés préfèrent voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, mais commencent à se poser des questions. Dans un contexte de valorisation élevée des actions, les Bourses semblent mûres pour une correction si les vaccins déçoivent, car il n’y a pas de plan B, ou si les variants anglais et brésiliens de la pandémie s’avèrent plus contagieux et mortels. Le véritable danger, c’est cependant la dette des États qui augmente d’une façon exponentielle avec la politique du « quoi qu’il en coûte ».
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt reconnaît que « le niveau des dépenses actuelles n’est pas soutenable dans le temps ». Le FMI exhorte le gouvernement français à préparer un plan pour réduire les dépenses, une fois que la reprise économique sera installée, afin de diminuer la dette. Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, estime que la dette publique française sera supérieure à 100 % du PIB pendant « dix ans au moins » alors qu’elle s’élèvera à 122,4 % minimum du PIB, fin 2022. La dette des entreprises françaises est au plus haut, à 155,3 % du PIB, contre 60,5 % en Allemagne.
Aux États-Unis, la dette américaine approche les 28.000 milliards de dollars. Durant les quatre années de présidence Trump, la dette américaine s’est creusée de plus de 7.000 milliards de dollars. Joe Biden semble parti pour faire beaucoup mieux. Le ratio d’endettement du monde a atteint un record de 365 % du PIB mondial, contre 320 % à mi-2019, rendant le système hypersensible à toute modification des coûts d’emprunts. Jean-Claude Trichet vient de préfacer un livre La Dette. Potion magique ou poison mortel ? : parier sur des taux d’intérêt faibles à long terme lui paraît dangereux et d’une grande naïveté. La dette française se vend comme des petits pains, mais jusqu’à quand ? s’interroge l’AFP. La charge de 39 milliards d’euros d’intérêts a représenté 1,6 % du PIB, en 2020, mais la croissance négative de -10 % du PIB était dans l’impossibilité de la payer !
Jusqu’à quand pourrons-nous dépenser des milliards sans compter ? s’interroge aussi Agnès Verdier-Molinié dans son dernier ouvrage La France peut-elle encore tenir longtemps ? : elle estime le coût de la suradministration française à 84 milliards d’euros. Macron avait promis de réduire le nombre de fonctionnaires de 120.000, mais il a embauché, jusqu’à ce jour, 129.000 agents supplémentaires. Il faut travailler plus, réduire notre modèle social, réduire le train de vie de l’État, repousser l’âge de la retraite, réduire les effectifs du secteur public, nonobstant le coût de l’invasion migratoire de 80 milliards d’euros et celui de la fraude des prestations sociales de 50 milliards d’euros.
Le gouvernement français sera, un jour, obligé de sous-indexer les retraites, selon le très officiel Comité des retraites, voire de les diminuer, ou d’augmenter les impôts ou de prélever sur les dépôts bancaires, comme Giuliano Amato en Italie, en 1992, ou bien, comme l’ont déjà proposé les députés PS, de prélever sur les 1.800 milliards d’euros de l’assurance-vie pour les encours supérieurs à 30.000 euros. La dette française s’élève à environ 2.800 milliards d’euros, mais en fait à 7.000 milliards d’euros si l’on ajoute les engagements hors bilan, soit trois fois le PIB de la France.
La BCE, qui détient déjà la moitié des obligations souveraines européennes, va continuer à financer les dettes publiques jusqu’en mars 2022, mais suite à la pression des pays sérieux tels que l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, elle mettra alors fin à la politique des taux négatifs et de rachat des dettes publiques. Le programme d’achat pour la pandémie (PEPP) s’élève à 1.850 milliards d’euros jusqu’à mars 2022, et le « QE » est de 20 milliards d’euros par mois sans limite de temps, pour l’instant. La BCE contrôlera donc les taux d’émission de la France et de l’Italie jusqu’à mars 2022, mais ensuite, ce sera sans doute « sauve qui peut et chacun pour soi ! »
Quant à l’Italie, c’est la France en pire, déjà au bord de l’effondrement, avec 650.000 décès et moins de 400.000 naissances, une dette publique, fin 2021, proche de 160 % du PIB, une immigration qui explose, des hôpitaux débordés, une paupérisation en cours des populations, 390.000 entreprises qui ont déjà déposé le bilan en 2020, et une coalition gouvernementale sur le point d’imploser.
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dimanche, 17 janvier 2021
Vers l’inflation et l’éclatement de la bulle boursière avec Biden
Marc Rousset
Wall Street vient de conclure dans le rouge (-0,91 %) une semaine volatile au cours de laquelle le Dow Jones a connu trois séances de baisse d’affilée pour la première fois depuis plus de deux mois, tandis que le NASDAQ et le S&P 500 ont lâché 1,50 %. Quant au CAC 40, il a reculé, vendredi, de 1,22 %. Sous Trump, du 3 janvier 2017 au 15 janvier 2021, le Dow Jones et le NASDAQ sont passés, respectivement, de 19.881 à 30.991 (+56 %) et de 5.429 à 13.113 (+142 %) ! Il n’est pas normal que, malgré les très nombreuses incertitudes de la crise sanitaire, une économie américaine ravagée par le Covid-19 et une activité qui se contracte, le S&P 500 soit 10 % plus élevé qu’avant la crise. Début 2020, les marchés restèrent aussi sereins pendant des semaines après les premières infections à Wuhan alors que la pandémie se propageait partout dans le monde.
Durant le mandat de Trump, la capitalisation de Facebook a augmenté de 150 %, celle d’Amazon de 450 %, celle de Microsoft de plus de 300 %. Quant à Tesla, valorisé à 800 milliards de dollars, il vaut plus cher, en Bourse, que tous les constructeurs du monde réunis alors qu’ils vendent 50 fois plus de voitures. De son côté, le Bitcoin a connu une première descente vertigineuse de 10.000 dollars en deux jours. Il faut donc s’attendre soit à un krach soit à une très forte correction sur les Bourses mondiales.
Alors que Biden annonce un plan d’aide (« American Rescue Plan ») de 1.900 milliards de dollars tous azimuts et un second programme de 2.000 milliards de dollars d’investissements en février, la Fed, très craintive, annonce qu’elle n’a pas l’intention de relever de sitôt les taux d’intérêt ou de réduire le montant du « QE ». La question « tapering » (réduction des achats d’actifs) n’est pas à l’ordre du jour de la Fed car, en 2013, les restrictions du célèbre « taper tantrum » avaient fait tanguer les marchés. La Fed va donc continuer, en plus des dépenses de Biden, à racheter, tous les mois, 80 milliards dollars du Trésor et 40 milliards de dollars d’obligations gagées sur des créances immobilières.
Les États-Unis connaissent, aujourd’hui, des inscriptions hebdomadaires au chômage en hausse (965.000), un chômage de 6,7 %, soit 19 millions de chômeurs, au lieu de 3,5 % avant la crise du Covid-19, une dette publique qui représente 127 % du PIB, un bilan de la Fed qui vient d’augmenter, en un an, de 74 % à 7.300 milliards de dollars. L’inflation, en absence de réaction de la Fed pour éviter un krach boursier, pourrait déjà dépasser les 2 %, d’ici mars-avril, avec un risque d’hyperinflation d’ici deux ou trois ans.
Le Blitz de Biden pour une reprise fiscale et keynésienne devrait, cependant, forcer la Fed à être moins accommodante. Un grand nombre d’Américains sentent l’inflation venir. La masse monétaire M2 a augmenté de 24 %, en 2020. Les stimulations budgétaires devraient donc être compensées par un resserrement monétaire plus tôt que ne l’ont supposé les marchés. Les taux obligataires des bons du Trésor sur dix ans ont doublé, depuis octobre 2020, pour atteindre 1,18 %. La Fed sera peut-être donc obligée d’intervenir, ce qui entraînera une très forte correction à Wall Street, les riches payant les pots cassés avec Biden en 2021, alors qu’en 2020, ce sont les pauvres avec Trump qui ont été matraqués.
L’indice Wilshire 5.000 de Warren Buffett, qui rassemble 3.500 entreprises, soit sept fois plus que le S&P 500, est formel. En augmentation constante depuis 1970, après une pointe passagère à 130 % du PIB pendant le pic de la bulle Internet en 2000, il vient d’atteindre le taux record de 153 % du PIB. Il ne doit pas dépasser 100 % du PIB, selon Warren Buffett, sinon les actions sont trop chères ; il était de 80 % en 2019 ; il est également supérieur à l’indice de 1929. Le célèbre économiste américain Irving Fisher, qui croyait aussi, comme les boursiers de nos jours, à la pérennité de la bulle en 1929, ce qu’il appelait « un plateau permanent », a été ruiné.
Nonobstant le raisonnement ci-dessus, strictement économique, les investisseurs font aussi l’impasse sur les effets incertains des vaccins de la thérapie génique, sur les doutes au sujet de la contagiosité après injection, sur l’immunité à venir ou non des populations si l’on en croit l’OMS, sur les mutations probables du virus (variant anglais, etc.). Pourquoi le PDG de Pfizer a-t-il vendu des millions de dollars d’actions le jour même où son entreprise annonçait les résultats à plus de 90 % des tests décisifs ?
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dimanche, 10 janvier 2021
Les vaccins peuvent faire disparaître le virus, mais pas la crise
Marc Rousset
La Bourse de Paris a fini au-dessus des 5.700 points, ce vendredi, portée par les perspectives optimistes de reprise économique, suite à la vaccination. Wall Street a également clôturé sur des records, ignorant les mauvais chiffres de l’emploi américain. En décembre, 140.000 emplois ont été perdus, alors que les analystes tablaient sur 112.000 emplois créés. Quant à la folie Tesla, elle continue puisque l’action s’est approchée des 900 dollars, faisant d’Elon Musk l’homme le plus riche du monde, la capitalisation boursière de Tesla (834 milliards de dollars) représentant 80 fois celle de Renault et dépassant celle de Facebook.
Certains se pâment d’admiration devant les nouveaux cours record du Bitcoin, qui s’approche des 40.000 dollars, alors que d’autres peuvent y voir, au contraire, une preuve supplémentaire de folie spéculative. Le cours anormalement élevé du Bitcoin est un canari dans la mine, qui annonce des explosions à venir. Acheter du Bitcoin consiste, en effet, à acheter du rien, avec de la monnaie de singe des banques centrales créée à partir de rien.
Tous les boursiers dans le monde parient sur une forte reprise en été au plus tard mais, même si la pandémie disparaît, l’économie ne renaîtra pas, tel le phénix, de ses cendres. Il y a, déjà, 650.000 chômeurs de plus en France, soit 3 millions de chômeurs au total ; 25 % des Français seraient déjà dans la précarité. En 2020, la France a perdu plus de 250 milliards d’euros de PIB, avec une dette qui a davantage augmenté. Viendra le moment où l’État retirera l’assistance respiratoire aux entreprises ; ce sera alors le temps des faillites et des destructions massives d’emplois.
La croissance, en 2021, peut très bien être proche de zéro, en France, avec des conséquences catastrophiques pour les finances publiques et l’endettement. Quant aux États-Unis, le marché du travail vient de retrouver son niveau du début des années 70, avec 60 % seulement de la population sur le marché du travail, au lieu de 67 % de 1990 à 2010. On assiste, en fait, à la destruction des classes moyennes, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, et lorsque les aides seront supprimées, il y aura des suicides et des descentes aux enfers effroyables pour un trop grand nombre de malheureux.
Bruno Le Maire ne partage pas l’analyse de ceux qui pensent qu’après une année 2020 catastrophique, 2021 sera fantastique. Il pense que « le plus difficile est devant nous : avec un virus qui persiste et qui mute, plus de faillites, de destructions d’emplois et d’incertitudes politiques ». Il pèche, cependant, par optimisme en prétendant croire que la France peut se redresser en 2021 et afficher une croissance économique de 6 %, sans augmentation d’impôts.
La dette de la France atteint, désormais, 120 % du PIB, soit une augmentation, en 2020, de 20 points (500 milliards d’euros), alors que celle de l’Allemagne est passée seulement de 60 % à 70 % du PIB. Comme d’autres États, la France émet de la dette qui est, en fait, achetée par la BCE. Le bilan de la BCE a explosé, à 7.000 milliards d’euros, soit 69 % du PIB, contre seulement 35 % du PIB pour le bilan de la Fed aux États-Unis. Cette augmentation bilantielle correspond aux augmentations de la masse monétaire. Il paraît impossible de faire le pari que les taux d’intérêt resteront à des niveaux aussi bas pendant des années
Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, vient de déclarer qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que la BCE maintienne les bas taux d’intérêt pour toujours, avec une mise en garde : « Nous ne prendrons pas en considération les coûts du service de la dette souveraine », ce qui signifierait la banqueroute immédiate pour la France et l’Italie et la fin du « quoi qu’il en coûte » pour Emmanuel Macron. Il faudra donc bien rembourser les dettes. Aux États-Unis, les taux obligataires sont en hausse, à 1,06 %, ce qui correspond à des anticipations d’inflation plus élevées.
Une autre source d’inflation sera l’augmentation de la très basse vitesse actuelle de circulation de la monnaie, après la fin de la crise sanitaire. On ne peut créer de la monnaie sans conséquence.
La crise ne finira pas en 2021 ; un retour de l’inflation est possible. Il n’y a, en fait, personne capable de prévoir, malgré le vaccin, ce qui se passera très exactement dans les mois à venir.
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dimanche, 20 décembre 2020
Les dettes du gaspillage, de l’immigration et du Covid ne seront pas annulées
Marc Rousset
La Bourse de Paris et Wall Street ont légèrement progressé cette semaine, suite à la politique accommodante de la Fed et dans l’attente d’un plan de soutien budgétaire aux Etats-Unis. La bulle continue avec Tesla, AIrbnb qui a doublé le jour même de son introduction en bourse, avec le Bitcoin qui s’envole à 20.000 dollars.
La Fed poursuivra ses achats d’actifs jusqu’à une reprise complète de l’activité avec un « QE » (Quantitative easing ) minimum de 120 milliards de dollars par mois. La masse monétaire M1 aux États-Unis qui était de 200 milliards de dollars en 1980, encore de 1.000 milliards de dollars en 2010, s’élève aujourd’hui à 7.000 milliards de dollars.
Les marchés spéculent aussi sur une issue positive concernant le plan de stimulus de l’activité aux États-Unis, en ignorant les statistiques sanitaires du Covid et en concentrant leur attention sur la vaccination progressive des populations. Les démocrates et les républicains pourraient trouver un consensus pour un plan supplémentaire immédiat de 750 milliards de dollars (bonus hebdomadaire de 300 dollars pour les chômeurs, aides pour les entreprises). La plupart des programmes d’aide du Care Act de 2.200 milliards de dollars, voté en mars 2020, prendront fin le 31 décembre 2020.
La situation de la France est catastrophique. Le système de retraite par répartition est menacé. Le comité de suivi des retraites doit bientôt rendre un avis pour sommer l’exécutif de réformer. Voilà trois ans déjà qu’il tire la sonnette d’alarme. Selon Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, le chômage sera de 11 % en France en 2021. Quant au gouvernement, avec un taux de croissance de 6 % en 2021 qui ne sera jamais atteint, il prévoit un déficit public de 8,5 % et un endettement catastrophique de 122,4 % fin 2021. La Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) qui porte les déficits cumulés de la Sécurité sociale, vient de prendre 136 milliards de dette sociale. Selon Eric Woerth, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, « quelqu’un va payer un jour ! »
La France est en train de basculer dans l’Europe du Sud. À fin 2020, la dette publique sera déjà de 2.700 milliards d’euros, soit 120 % du PIB. Les rêveurs de l’annulation de dette (Mélenchon, Montebourg) souhaitent effacer les 2.400 milliards d’euros de titres rachetés par la BCE à tous les Etats de la zone euro, soit 556 milliards de dette italienne et 596 milliards de dette française, soit une dette diminuée de 20 % seulement pour la France. Cette dernière n’est pas seule à la BCE et toutes les dettes rachetées aux autres pays devraient aussi être effacées. De plus, si l’on annule les titres détenus par la BCE, cela créera une perte dans ses comptes, qui devra être recapitalisée par tous les États. La BCE ne distribuerait plus aussi les 6,1 milliards d’euros de dividendes payés à la France en 2019. Et d’après Christine Lagarde, cet effacement serait illégal selon les traités. Les effaceurs de dettes sont des vendeurs de vent. Ils risquent seulement de faire monter les taux d’intérêt en effrayant les investisseurs.
Une autre alternative serait la dette perpétuelle des États jamais remboursée, les États ne payant que des taux d’intérêts, mais le jour où les taux remonteront, cela fera très mal aux budgets des États et la dette sera toujours là. La perpétuité véritable des dettes n’existe pas ; un jour ou l’autre, il faut les rembourser.
La troisième possibilité est celle de l’économiste communiste Thomas Piketty qui souhaite faire payer les riches pour rembourser la dette par des hausses d’impôt sur le revenu ou des nouveaux impôts sur la fortune afin de faire fuir les derniers riches qui n’ont pas encore quitté le territoire français. L’imbécillité de l’ISF : rapport annuel de 5 milliards d’euro pour le budget de l’État, coût annuel pour le PIB français, 50 milliards d’euros !
Le processus de destruction des monnaies continue et d’ici un an ou deux le problème des dettes de l’Europe du Sud, dont la France, fera exploser le Système en même temps que la zone euro. La solution retenue sera celle dont personne ne parle : la banqueroute ou, beaucoup plus probablement, la dévaluation des nouvelles monnaies nationales et l’hyperinflation.
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dimanche, 13 décembre 2020
Une théorie monétaire moderne qui nous conduit à la pire des catastrophes
Marc Rousset
En France, la situation n’est pas brillante puisque le gouvernement drogue tout le monde avec de l’argent public emprunté au lieu d’entreprendre les nécessaires réformes structurelles. Les dépenses publiques vont représenter, en 2020, 63,6 % du PIB, contre 55,6 %, en 2019, chiffre le plus élevé de tout l’OCDE.
La Société générale continue sa descente aux enfers en fermant, prochainement, 600 agences bancaires lors de la fusion avec le réseau bancaire du Crédit du Nord. Une crise bancaire n’est pas à exclure en 2021, la France devant s’adresser à l’Allemagne pour permettre à la BCE d’émettre encore davantage d’euros afin de renflouer son système bancaire exsangue, suite aux trop faibles marges bancaires provoquées par la baisse des taux d’intérêt et à l’augmentation des créances douteuses.
La nécessaire réforme des retraites est reportée aux calendes grecques, tandis que les entreprises zombies et les faillites, malgré les bas taux d’intérêt, vont déferler sur la France en 2021. L’État a, en effet, garanti jusqu’à 300 milliards d’euros de prêts, contre 40 pour l’Allemagne et 60 pour le Royaume-Uni. Quant aux comptes publics, ils vont encore davantage se dégrader, avec une dette publique et un déficit qui seront bien supérieurs aux 122,4 % et 8,5 % du PIB annoncés par Bercy. L’Italie, elle, sera au minimum à 160 % du PIB.
Aux États-Unis, la forte augmentation des contaminations au Covid-19 va de pair avec la forte augmentation du chômage. En novembre, seulement 5,8 millions d’Américains étaient au chômage, mais 19 millions d’Américains ont épuisé leurs droits et vivent, désormais, grâce aux seules aides mises en place en mars 2020 par le gouvernement fédéral. Le ratio dette/PIB, qui était d’environ 40 % en 1970, pourrait être de 200 % en 2021.
La Fed a annoncé depuis longtemps qu’elle ne relèverait pas les taux courts tant que le chômage n’aurait pas baissé suffisamment, mais l’élément nouveau radical est la nomination prochaine par Biden, au Trésor, de Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed, adepte de la théorie monétaire moderne, qui va ouvrir toutes grandes les vannes des dépenses publiques et de la fausse monnaie créée par la Fed. Les deux piliers de la théorie monétaire moderne (TMM) sont la fusion de fait entre le Trésor et la Fed, ainsi qu’une dette illimitée. Il se trouve que le Japon a effectivement une dette de 250 % du PIB, sans croissance depuis trente ans, mais sa dette est détenue par des Japonais alors que la dette des États-Unis est détenue par des investisseurs étrangers.
La dette des États-Unis se terminera par une perte de confiance, une hausse des taux et l’effondrement du dollar, de Wall Street et de l’économie américaine. Augmenter une dette pour investir avec des investissements productifs porteurs de croissance forte se justifie, mais dépenser à fonds perdus en distribuant de l’argent emprunté pour boucher les trous ne peut conduire qu’à de nouveaux impôts, à l’hyperinflation et au défaut de paiement. Les seuls exemples concrets de TMM sont le Venezuela, le Zimbabwe et l’Allemagne en 1923.
Quant à la BCE, elle pratique la TMM sans le dire, avec l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe comme seul frein moral. Christine Lagarde a prolongé de neuf mois et augmenté de 500 milliards d’euros son « bazooka » PEEP (programme d’achat urgence pandémique) jusqu’en mars 2022, soit 3,3 milliards d’obligations par jour, soit 1.850 milliards d’euros, en plus des opérations de refinancement à plus long terme ciblées (TLTRO) et des vingt milliards mensuels du QE (Quantitative Easing). La BCE rachète actuellement les trois quarts des dettes émises par la zone euro, c’est-à-dire qu’elle pratique en fait la monétisation interdite par les traités et ses statuts. Ce sont cette potion magique et les taux d’intérêt ridicules et négatifs de -0,432 % pour la France, -0,635 % pour l’Allemagne et 0,4449 % pour l’Italie qui expliquent les bulles sur les marchés des actions.
En Allemagne, la question se pose déjà de mettre un frein sur les dépenses. Les débats vont faire rage en 2021 avec l’impossibilité de basculer dans l’austérité, jusqu’à l’hyperinflation ou à ce que tout explose en 2022, suite à la perte de confiance, comme aux États-Unis.
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dimanche, 06 décembre 2020
Les Bourses et Tesla, comme la pensée unique, finiront par s’écrouler !
Marc Rousset
Wall Street a conclu la semaine sur de nouveaux records, avec un Dow Jones à 30.218, ignorant les 245.000 créations d’emploi en novembre, contre 610.000 en octobre, et des attentes de 650.000 pour les analystes. Près d’un tiers des PME sont en faillite, aux États-Unis, et le pays compte 10 millions de chômeurs, soit davantage qu’en 2008.
Tesla, qui valait 64 dollars le 1er janvier 2018, a aussi inscrit, ce vendredi, un record à 600 dollars, tandis que la Bourse de Paris franchissait les 5.600 points. Depuis son plancher du mois de mars, le CAC 40 a regagné plus de 55 %. Les marchés sont, cependant, dans un entre-deux, avec la fin de l’élan donné par l’optimisme autour des vaccins et les nécessaires stimuli du Congrès américain qui n’avancent pas.
Tesla est le symbole de l’exubérance irrationnelle, de la bulle actuelle. Tesla, qui a vendu 318.980 véhicules au 3 décembre 2020, vaut 560 milliards d’euros, soit plus que tous ses concurrents réunis, qui fabriquent 60 millions de voitures dans le monde ! Renault, avec 2 millions de véhicules, vaut seulement 13 milliards de dollars. Les « vieux constructeurs » vendent pourtant déjà plus de voitures électriques que Tesla, qui n’a pas d’avance technologique particulière. Si Tesla fait des bénéfices depuis seulement 15 mois, c’est en partie grâce à la vente de crédits carbone CO2 aux constructeurs dont les gammes sont trop émettrices (1,18 milliard de dollars à fin septembre 2020). Elon Musk, le président fondateur de Tesla, en est très conscient : « Les investisseurs nous accordent beaucoup de crédit pour notre rentabilité future, mais si à un moment ils changent d’avis, notre action va être écrasée comme un soufflé sous un marteau. »
En France, Castex a mis en place une commission sur l’avenir des finances publiques qui devra rendre ses conclusions fin février en respectant la trajectoire fiscale des baisses d’impôts qui n’existent, jusqu’à ce jour, que dans les belles paroles. La réalité, c’est que la dette française est une bombe à retardement qui va apparaître comme le nez au milieu de la figure, dès la fin de la crise sanitaire. Seul un dictateur ou un leader charismatique pourrait réduire les dépenses publiques, la fraude sociale, le nombre des fonctionnaires et l’immigration qui nous ruine pour un coût annuel de 60 à 80 milliards d’euros ! La banqueroute ou le retour au franc avec dévaluations successives et hyperinflation sont, en fait, le seul moyen de régler le problème de la dette publique française, soit 120 % du PIB à fin 2020. Depuis 2010, la France a perdu le contrôle de la situation et sa dette publique diverge très fortement par rapport à l’Allemagne, qui se rapproche des 60 % du PIB, tout en ayant supporté le coût énorme de la réunification avec l’Allemagne de l’Est.
La moyenne de la zone euro, c’est une dette publique de 101 % du PIB, fin 2020. Notre seule consolation : l’Italie, avec une dette de 161 % du PIB. Quant à l’idée de l’annulation de la dette auprès de la BCE en raison du Covid-19, c’est une douce illusion socialiste et gauchiste ou d’ignorant, un argument fallacieux pour ne rien faire qui conduit tout droit à la banqueroute ou à l’hyperinflation. Bruno Le Maire rêve avec des taux de croissance français de 6 % pour régler le problème de la dette, mais il a entièrement raison pour une réforme drastique des retraites qui s’impose afin d’améliorer un peu le bilan accablant et dramatique de la dette française.
Les États rassurent faussement les peuples en annonçant qu’ils portent, fin 2024, à 120 milliards d’euros le fonds de secours des banques de 42 milliards dans la zone euro. Ce nouveau chiffre représente seulement 8,5 % du montant actuel des créances douteuses des banques, soit 1.400 milliards d’euros.
La création monétaire, les dettes, le chômage et les faibles taux de croissance ont encore de beaux jours devant eux. Ce ne sont pas les vaccins, avec leurs nombreux doutes, qui vont rétablir complètement la situation économique. Un jour ou l’autre, nonobstant l’inflation monétaire, les Bourses devront se mettre en phase avec les réalités ; des krachs ou de violents ajustements, comme pour Tesla, sont à craindre.
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dimanche, 29 novembre 2020
L’or et les réalités économiques se vengeront des illusions boursières
Le Dow Jones a franchi momentanément, pour la première fois, la barre des 30.000 points, à Wall Street. Depuis l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2017, il a grimpé de plus de moitié. L’indice parisien est parti pour boucler son meilleur mois de novembre depuis plus de trente ans. Le sentiment dominant des boursiers, avec la probable nomination au Trésor de Janet Yellen, ancienne présidente de la Fed, est que des solutions vont être trouvées pour tous les problèmes des sociétés occidentales.
Cette euphorie nouvelle repose, en fait, sur les potentiels des vaccins, sur l’assurance que tous les gouvernements dans le monde vont continuer à s’endetter de plus belle, sur les certitudes que les injections monétaires de la Fed et de la BCE vont continuer, que les taux resteront à des niveaux planchers pendant des années. En 1980, il fallait briser l’inflation ; aujourd’hui, il faut briser la déflation, quitte à choisir l’option démagogique de la théorie monétaire moderne et des hélicoptères monétaires.
Les réalités économiques présentes devraient, cependant, interpeller les boursiers. L’Italie maintient l’emploi sous perfusion avec interdiction de licencier et chômage partiel jusqu’au 21 mars 2021, afin d’éviter 600.000 licenciements. Aux États-Unis les banques alimentaires concerneraient 50 millions de personnes et plus de 7 millions d’enfants dans une extrême pauvreté.
La dette totale publique et privée des États-Unis devrait s’élever à 80.000 milliards de dollars à fin 2020, soit une augmentation de 9.000 milliards par rapport à 2019. En zone euro, la dette globale a augmenté de 1.500 milliards de dollars en neuf mois et s’élève à 53.000 milliards de dollars à fin septembre. Comment l’économie mondiale pourra-t-elle se désendetter à l’avenir sans des conséquences impossibles à supporter ? Le remboursement paraît impossible à l’économiste Jean-Jacques Rosa : « Je pense que nous assisterons à des défauts de paiement de pays et d’entreprises. Des accidents très sérieux sont devant nous. »
Quant à la BCE, elle alerte sur la vulnérabilité des banques européennes. La pandémie accroît le risque d’insolvabilité des entreprises et des ménages, ce qui fragilise leurs créanciers. Les banques vont bientôt faire face à 1.400 milliards d’euros de crédits à risques, susceptibles de mettre en péril le système financier. Plus les banques prêtent, avec un niveau de profitabilité trop faible de 2 %, plus elles prennent des risques pour leur propre stabilité. En Italie, les dettes souveraines représentent 19 % des actifs totaux des banques. Ce ne sont pas les vaccins qui vont faire disparaître tous les avis de tempête sur l’économie.
L’or vient de baisser à 1.800 dollars l’once, ces deux dernières semaines, soit une baisse d’environ 10 %. Cependant, de nombreux établissements financiers voient l’or à 2.300 ou 2.500 dollars l’once, en 2021. Selon un modèle très sérieux du rapport 2020 In Gold We Trustfaisant intervenir des hypothèses de croissance de la masse monétaire et des ratios différents de couverture en or par les banques centrales, l’or devrait coter 4.800 dollars, en 2030, avec un maximum possible à 8.900 dollars l’once. La réalité hallucinante, c’est que les Bourses s’envolent, fin 2020, alors que nous sommes dans une période de crise ! Tout cela se terminera par la récession et la déflation ou, beaucoup plus probablement, par l’hyperinflation. Que ce soit en matière boursière, économique, politique ou migratoire, l’inconscience et l’irresponsabilité caractérisent les sociétés occidentales.
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dimanche, 22 novembre 2020
L’espoir de vaccin n’a réglé, pour l’instant, que les problèmes des Bourses
Marc Rousset
L’espoir de vaccin a permis la remontée des Bourses et d’entrevoir la fin de la crise sanitaire en 2021. À Paris, le CAC 40 a grimpé de plus de 20 % depuis le début du mois de novembre, et aux États-Unis, le FANG, index des grandes valeurs technologiques, a plus que doublé (de 2 500, en mars, à 5 560, le 20 novembre). Les espoirs de vaccins ont, pour l’instant, eu pour effet de régler les seuls problèmes boursiers, alors que de nouvelles aides vitales et immédiates sont toujours jugées nécessaires par les économistes, tant en Europe qu’aux États-Unis, où l’épidémie est en phase exponentielle, avec 200.000 nouveaux cas et 1.750 morts en 24 heures, le jeudi 19 novembre.
Il est raisonnable de faire l’impasse d’une surprise désagréable pour tous ces vaccins sortis en un temps record, ce qui n’est malheureusement pas impossible, suite à l’absence d’un recul suffisant. Réjouissons-nous donc de l’euphorie planétaire, des sommets historiques sur tous les marchés, de la Bourse d’Athènes à Wall Street. L’indice VIX de la peur à Wall Street est passé de 40, fin octobre, à 23, soit une baisse significative de 45 %. L’écroulement n’aura donc pas lieu en 2021, mais quid du problème de l’hyper-endettement irremboursable ou de l’apparition possible de nouveaux cygnes noirs dans le monde, suite à des crises politiques internes ou géopolitiques, des mouvements sociaux violents, de cruels et inacceptables attentats islamistes faisant exploser la colère rentrée des peuples européens ?
Quelle est la réalité immédiate vécue actuellement aux États-Unis ? 12 millions de chômeurs perdront leurs allocations fin 2020 si le CARES Act (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act) n’est pas prolongé. Les 5,5 millions de dossiers en attente d’expulsions de locataires, suite à des mesures fédérales, vont bientôt expirer, tout comme l’interruption momentanée de remboursement des prêts étudiants. Les banques alimentaires sont actuellement prises d’assaut, tandis que 40 % des Américains ont connu le problème de la sécurité alimentaire, que 37 % ont sauté des repas afin de pouvoir nourrir leurs enfants.
Sur le plan économique, les intérêts sont toujours proches de zéro et le programme de rachats d’actifs par la Fed continue au rythme de 120 milliards de dollars par mois. Suite à la victoire espérée de Joe Biden, la Fed va, aussi, bientôt pouvoir évoquer le prétexte du climat pour injecter davantage de liquidités en prétendant que tout va bien. L’année fiscale 2020 s’est terminée, à fin septembre 2020, avec un déficit record de 3.100 milliards de dollars, soit le triple du déficit de 954 milliards en 2019. Le déficit record du mois d’octobre s’est élevé à 284 milliards, soit le double du plus gros déficit de ce mois pendant les dix dernières années. Les démocrates demandent toujours un plan de reprise de plus de 3.000 milliards de dollars. En cas de reprise économique, l’inflation devrait faire son apparition.
En France, l’endettement empêche les patrons de dormir, tandis que 300.000 commerçants sont menacés de faillite et que le chômage sera bientôt de 10 % minimum. Le drame, c’est qu’en même temps, les finances publiques continuent de se dégrader d’une façon accélérée. Il est loin, le temps du rapport Pébereau de 2005 demandant que toute dépense publique supplémentaire corresponde à une remise en cause des dépenses dans d’autres domaines. Selon la BCE, les créances douteuses des banques en zone euro, c’est-à-dire les prêts non remboursés, pourraient atteindre 1.400 milliards d’euros d’ici fin 2021, contre 500 milliards fin 2019.
L’IIF (Institute of International Finance) a calculé que les dettes mondiales devraient atteindre 277 000 milliards de dollars, fin 2020. À la fin du troisième trimestre 2020, la dette globale des pays développés s’est élevée à 432 % du PIB, contre 380 % à fin 2019. Pour les pays émergents, le ratio est proche de 250 % ; il est de 335 % pour la Chine. Les Bourses montent, se moquant des lendemains, en oubliant que les dettes sont irremboursables.
On sortira probablement de la crise sanitaire en 2021, mais pas d’un endettement monstrueux et d’une création monétaire démentielle partout dans le monde.
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dimanche, 01 novembre 2020
Sur fond de Covid-19 et terrorisme : risque d’écroulement en France dès 2021
Marc Rousset
Dès ce mardi 27 octobre, un premier coup de semonce boursier inattendu fut l’effondrement de plus de 20 % du titre technologique allemand SAP, après l’avertissement lancé par la direction concernant les entreprises qui n’investissent pas. Depuis jeudi, suite à la peur des conséquences économiques du confinement, certains boursiers se demandent si la seconde jambe de baisse, comme en 1929, après une remontée de quelques mois, n’a pas déjà commencé ?
Les experts s’attendent à une poursuite de la baisse des marchés. Compte tenu de la situation actuelle des Bourses, comparable à celle du mois de février, des mouvements prochains de panique comparables à ceux de février et mars 2020, qui ont fait plonger le CAC 40 de 39 % en un mois, ne sont pas impossibles.
Les marchés européens ont fini en ordre dispersé, vendredi, suite aux incertitudes politico-économiques et à la deuxième vague de Covid-19. L’EuroStoxx 50, composé des plus grosses valeurs européennes, a perdu 7,52 % sur la semaine, qui a été brutale pour les actions. Les marchés se réveillent, enfin, face aux réalités. Personne n’a été épargné : -8,6 % à Francfort, -7 % à Milan, -4,8 % à Londres, -6,4 % à Paris. Les trois banques du CAC 40 (Crédit agricole, BNP Paribas et Société générale) ont dégringolé, perdant chacune environ 10 %.
Aux États-Unis, Wall Street, minée par la pandémie, a aussi connu sa pire semaine et son pire mois depuis mars 2020. Sur la semaine, le Dow Jones a perdu 6,5 %, le NASDAQ et l’indice S&P 500 respectivement 5,5 % et 5,6 %. Facebook a perdu 6,31 %, Amazon 5,45 % et Twitter 21,11 %. Sur le mois, le Dow Jones a perdu 4,61 %, le NASDAQ 2,29 % et le S&P 500 2,77 %. Le VIX, l’indice de la peur, est remonté à 38, proche de son pic. Le spectre de la débandade de mars 2020 plane aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.
L’économie française replonge dans un tunnel d’incertitudes, même si Bruno Le Maire annonce une récession de -11 % pour 2020 (contre -5,5 % en Allemagne) et de « bons chiffres de croissance » pour 2021, sans se hasarder à les préciser. Il avançait aussi +5 % pour le dernier trimestre 2020 alors que ce sera, en fait, une récession de -5 %. Selon l’économiste Philippe Waechter, la croissance se limitera à 3,5 % pour 2021 et il faudra attendre 2026 pour retrouver le niveau d’activité de 2019, mais il fait partie du Système et pèche par optimisme, lui aussi, en refusant d’envisager une tempête, voire un écroulement de la France et de l’Europe du Sud en 2021.
Plus de la moitié des PME européennes pourraient faire faillite dans les douze mois, selon McKinsey. Les PGE, qui sont les prêts garantis par l’État, ne seront jamais remboursés par les entreprises. Sans vaccin et fin de pandémie, nous sommes condamnés à une succession de confinement/déconfinement avec une fragilisation et mortalité chaque fois de plus en plus grande des entreprises, alors que le Covid-19, c’est, en France, 0,4 % de mortalité pour des patients, le plus souvent très âgés avec un autre problème de santé. Le risque non avoué dans les médias est que l’on passe du stade de la récession à celui de la dépression. Selon l’OCDE, la dette italienne pourrait exploser, en 2021, à 195 % du PIB, celle du Portugal à 158 % et celle de la Grèce à 229 %, soit des niveaux de banqueroute des États et d’explosion de la zone euro.
Les banques centrales vont continuer à inonder les marchés financiers de liquidités avec une bulle de plus en plus grande sur les actifs. 617 milliards d’euros de rachat de dettes sur un programme de 1.350 milliards ont déjà été effectués par la BCE et Christine Lagarde envisage déjà une rallonge de 500 milliards d’euros du « PEEP » jusqu’à la fin 2021.
Alors que la guerre en France contre le terrorisme islamiste se rapproche, nous allons tout droit vers une crise de la dette des États, un écroulement de certains pays dont la France, l’euthanasie des épargnants et des rentiers, la destruction des monnaies, une crise économique et monétaire mondiale et la refonte du système monétaire international fondé sur l’or.
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lundi, 26 octobre 2020
Rechute de l’économie : toujours plus de dettes et de fausse monnaie
Nouveaux confinements, pandémie en progression, création monétaire et endettement sans fin des États, incertitudes sur les vaccins à venir, tensions politiques grandissantes aux États-Unis et en Europe : les Bourses, les économies continuent de voguer partout dans le monde, telles des bateaux ivres. Selon le FMI, l’endettement des pays avancés pourrait avoisiner 125 %, fin 2021.
En Europe, la deuxième vague de Covid-19 fait rechuter les économies au cours du quatrième trimestre 2020, contrairement aux prévisions, et la vraie reprise ne commencera au mieux que dans la deuxième moitié de 2021. On s’orienterait donc vers une reprise en W, la quatrième branche du W étant, au mieux, en « aile d’oiseau » pour 2021, voire complètement horizontale si la croissance est nulle. Le rebond, en France, du troisième trimestre 2020 a été artificiel. L’INSEE prévoit même, pour le quatrième trimestre, une croissance légèrement négative qui a été évaluée, par Euler Hermès pour la France, les Pays-Bas et l’Espagne, à respectivement -1,1 %, -1 % et -1,3 % au lieu de +1 %, +0,5 % et +1,4 %.
La France fait donc face à la plus forte récession depuis la Seconde Guerre mondiale, tandis que la confiance des chefs d’entreprise replonge. Tous secteurs confondus, 800.000 emplois devraient être détruits en 2020, avec un chômage supérieur à 10 %. Seule une réforme des retraites, une immigration zéro et une réduction des effectifs dans la fonction publique pourraient éviter la banqueroute à la France qui serait immédiate, en cas de hausse des taux.
Les dépenses publiques vont continuer d’augmenter partout en Europe. L’endettement public moyen de la zone euro sera de 100 % du PIB, fin 2020, soit 15 % de plus. La Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France sont menacés, car bien au-dessus de ce seuil. L’économie espagnole, nouveau malade, inquiète particulièrement. La France et l’Espagne sont les deux pays qui décrochent le plus au quatrième trimestre.
Les défauts de paiement augmentent en Espagne et les banques CaixaBank, Bankia, Unicaja et Liberbank ne voient plus leur salut que dans des fusions. La dette espagnole va friser les 120 % du PIB fin 2020. Selon la BCE, la seconde vague de Covid-19 pourrait faire tripler les créances douteuses, qui atteindraient les 1.400 milliards d’euros, en 2021, dans la zone euro. Et en Allemagne, pays le plus résilient de la zone euro, selon Creditreform, il y aurait 550.000 entreprises zombies, soit environ 16 % des sociétés allemandes. Le pire des scénarios pourrait même mener en 2021, selon S&P, 11 % des entreprises européennes à la faillite.
La fuite en avant de création monétaire par la BCE continue, puisque Christine Lagarde veut augmenter le programme d’urgence face à la pandémie, fixé à l’origine à 1.350 milliards d’euros. Il se trouve que créer de la monnaie sans créer de la richesse n’a jamais réglé les problèmes économiques, mais tant que la BCE continue d’acheter des obligations, la confiance perdure. La Fed et la BCE sont prises au piège des taux bas et ne peuvent plus les monter, d’où le maintien des bulles boursières. Les obligations à taux de rendement négatif viennent d’atteindre, aux États-Unis, le chiffre record de 17.000 milliards de dollars. Mais à moyen terme, en cas d’inflation élevée, les banques centrales seront cependant amenées à relever les taux d’intérêt avec des risques de krachs.
Aux États-Unis, la proportion des entreprises zombies est passée de 1 %, en 2000, à 19 %, en 2020, avec une nette accélération depuis 2008. Un programme de relance des dépenses publiques s’impose, tandis que les ventes d’armes explosent, malgré la pénurie de munitions, en attendant les élections…
Les « sécurités » techniques mises en place à Wall Street peuvent éviter un krach violent sur une journée, mais le système ne pourra pas empêcher les Bourses de dégringoler en plusieurs jours. Tesla, c’est aujourd’hui, avec 400.000 voitures électriques, 400 milliards de capitalisation boursière, soit Ford + General Motors multiplié par cinq, et deux fois plus que Toyota avec 11 millions de voitures !
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dimanche, 18 octobre 2020
Incertitudes sanitaires et certitudes d’un effondrement à venir
L’activité économique en Europe va être frappée par les restrictions sanitaires, suite aux 100.000 nouvelles contaminations par jour. La reprise s’essouffle et de nouvelles dépenses publiques sont nécessaires. « L’ascension de la reprise sera probablement longue, inégale et incertaine », selon l’économiste en chef du FMI Gita Gopinath. Les banques centrales veulent un peu d’inflation pour abaisser le poids de l’endettement et relancer l’activité économique, mais elles sont incapables de la générer. Elles incitent donc les gouvernements à dépenser.
Le FMI subit des pressions pour vendre une partie de son or afin d’aider les pays les plus pauvres, mais un porte-parole a indiqué « que le FMI n’a aucune intention de vendre de l’or, afin d’offrir une solidité fondamentale à son bilan, ce qui lui permettra de prêter à des taux attractifs ». L’or restera une composante clé de son portefeuille.
En France, les plans sociaux commencent à se multiplier tandis que les intentions d’embauche de cadres s’effondrent. Les recrutements dans les entreprises privées devraient chuter de 30 à 40 % par rapport aux 281.300 recrutements de cadres en 2019. De son côté, le spécialiste des finances publiques François Ecalle a montré à quel point, malgré le maintien des taux bas – ce qui n’est pas garanti -, le redressement des comptes de la dette publique, sans augmentation d’impôts et de prélèvements sociaux déjà les plus élevés de l’OCDE, est pratiquement impossible. Avec une croissance du PIB de 1,4 % par an et des dépenses de 2 % (niveau moyen observé de 1998 à 2008), le déficit public augmenterait chaque année et s’élèverait à 7,9 % du PIB en 2030 tandis que la dette publique atteindrait 142 % du PIB.
Dans la zone euro, la chute des prix s’est établie à -0,3 % en septembre, contre -0,2 % en août. La reprise économique de l’Allemagne s’essouffle ; le niveau de l’emploi avant crise ne sera atteint, au mieux, avant mi-2022. Christine Lagarde a exhorté les États à ne pas diminuer brutalement les dépenses publiques pour éviter un « effet de falaise ». Désespéré, le commissaire européen Paolo Gentiloni estime qu’il faut casser le thermomètre et revoir les critères de Maastricht. Le Système, une fois de plus, montre qu’il ne voit pas d’autre possibilité que la fuite en avant avec augmentation de l’endettement public et de la création monétaire par les banques centrales.
Quant à l’Italie, c’est le miracle ! L’Italie va finir l’année 2020 avec une dette publique égale à 158 % du PIB, mais elle n’a jamais emprunté à un taux aussi bas car le gouvernement Conte, contrairement à Salvini, a fait profil bas et confirmé son allégeance à l’Union européenne. Le Trésor italien emprunte, actuellement, à trois ans à -0,3 % et à 10 ans à 0,64 %, les obligations nouvelles étant entièrement souscrites par la BCE !
Pour le Système, le risque n’est plus celui de la signature d’un pays tel que l’Italie ou la France, mais celui de l’effondrement des économies face au Covid-19. L’ampleur de la dette italienne et l’incapacité de rembourser sont devenues subitement tout à fait secondaires. Or, en 2013, avec la fin des rachats de dettes sur les marchés par la Fed, les taux avaient, immédiatement, bel et bien grimpé. La seule issue finale possible ne pourra être, alors, qu’une hyperinflation pour régler le problème de la dette italienne avec, à la clé, l’explosion de la zone euro et la dévaluation des monnaies nationales.
Aux États-Unis, les 898.000 inscriptions hebdomadaires au chômage repartent à la hausse. Le déficit public américain, en septembre 2020, a atteint 3.132 milliards de dollars, multiplié par plus de trois par rapport aux 984 milliards de 2019. En 2009, en pleine récession de la crise des subprimes, le déficit s’était établi à « seulement » 1.400 milliards de dollars. Et, pour arranger le tout, un nouveau plan de dépenses de 1.800 milliards de dollars pour les républicains, de 2.200 milliards de dollars pour les démocrates, s’impose d’une façon urgente !
Le monde ne tourne plus rond depuis la déclaration de l’inconvertibilité du dollar en or par Nixon en 1971. Le système monétaire mondial sera emporté. L’issue finale ne peut être que l’hyperinflation pour régler le problème des dettes avec, comme modèles, les 1.000 % actuels d’inflation du Venezuela ou les 140 % de l’Argentine en 2018 !
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dimanche, 11 octobre 2020
La machine infernale lancée depuis 2008 finira sa course contre un mur
Marc Rousset
La Bourse de New York a fini la semaine sur une note positive, vendredi, espérant un accord sur un soutien à l’économie, avec l’élection présidentielle en arrière-plan. Après plus de deux mois de négociations, Trump a finalement mis 1.800 milliards de dollars sur la table, espérant ainsi un accord avec les démocrates avant les élections. Les 2.200 milliards votés fin mars ont déjà été presque complètement dépensés ; les démocrates réclament une rallonge de 2.200 milliards, alors que Trump voulait la limiter à 1.600 milliards.
On assiste à un grand écart entre les marchés dopés par l’expansion monétaire et l’économie réelle. En réalité, l’effondrement de l’économie et l’hyperendettement sont masqués par une création monétaire par les banques centrales sans précédent. Selon l’économiste suisse Marc Faber, « la question se pose aujourd’hui de savoir si l’on se rue dès à présent dans les canots de sauvetage ou si l’on attend encore un peu dans l’espoir que le capitaine offre une tournée gratuite ».
Depuis le début de la pandémie, le bilan de la Fed a fait un bond spectaculaire, passant d’environ 4.000 milliards de dollars, en janvier, à environ 7.000 milliards, fin août, soit environ 30 % du PIB des États-Unis. En Europe, alors que le bilan de la BCE était d’environ 5.000 milliards d’euros, en mai dernier, il devrait atteindre 6.500 milliards, d’ici fin 2020, soit environ la moitié du PIB de la zone euro. Pour l’investisseur helvète, en raison de ces sombres prévisions, la planète pourrait même être livrée à de fortes turbulences. Marc Faber envisage des flambées de violence, voire des révolutions.
La situation de l’emploi, qui ralentit plus fortement que prévu aux États-Unis, n’est pas bonne ; la reprise se poursuit à un rythme plus lent que prévu car les mesures de relance du gouvernement ont fortement diminué. La présidente de la Réserve fédérale de San Francisco demande une aide fiscale accrue pour sortir l’économie du fossé, alors que le gouvernement américain devrait déjà finir l’année avec un déficit record de plus de 3.000 milliards de dollars. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, la barre de 6.000 milliards de dollars de dépenses publiques a déjà été dépassée. Autrement dit, l’Oncle Sam dépense deux fois plus d’argent qu’il n’en gagne, d’où le nouveau record de la dette fédérale des États-Unis à 27.000 milliards de dollars !
Le professeur de Yale Stephen Roach envisage même un « effondrement du dollar » et une chute de 35 % par rapport à l’or, d’ici fin 2021. Les dernières estimations du bureau du Budget du Congrès (CBO) concernant le déficit fédéral américain estimé à 16 % du PIB en 2020 ne prêtent effectivement pas à l’optimisme pour l’avenir du dollar. Et selon Michael Kelly, économiste senior de la Fed, son institution devra lancer un nouveau « QE » de création monétaire de 3.500 milliards de dollars afin de maintenir en respect à leur niveau bas actuel les taux des obligations américaines. Ce sont ces taux proches de zéro qui ont permis à Apple de devenir le premier titre coté avec un ratio démentiel cours/bénéfice de 120 et une capitalisation boursière de 2.000 milliards de dollars, d’où un dividende de seulement 0,7 % par an.
En France, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, remarque que « la dette a autant augmenté en quelques mois qu’au cours des dix années précédentes » et que « sans un retour à une maîtrise de la dépense publique, la dette française pourrait atteindre à terme 140 % du PIB annuel ». Il met également en garde les rêveurs qui croient à une annulation de la dette publique car ce serait catastrophique pour les épargnants, ainsi que sur les limites de la monétisation par la BCE, et rappelle qu’« une dette doit être remboursée ». Moscovici est également très inquiet sur la soutenabilité de la dette sociale française : il faudra aussi rembourser les déficits sociaux de 50 milliards d’euros à l’horizon 2025, non pris en compte actuellement dans la dette publique. Selon la Banque de France, l’hôtellerie, la restauration et les transports sont les secteurs les plus touchés. L’INSEE table, désormais, sur une croissance nulle au quatrième trimestre 2020, contre une hausse de 1 % dans une précédente estimation.
Les gouvernements n’ont plus le choix qu’entre l’effondrement immédiat ou continuer le petit jeu de l’endettement public, avec toujours plus de création de fausse monnaie jusqu’à l’explosion finale du Système, avec écroulement des monnaies et envol à la verticale du prix de l’or comme seule réserve de valeur monétaire dans le monde.
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dimanche, 04 octobre 2020
Chute des Bourses, déferlante de licenciements, récession... et ils parlent de « reprise » ?
Marc Rousset
Le rebond des marchés a tourné court, en septembre, avec un CAC 40 aujourd’hui à 4824,88. Il en est de même à Wall Street où le NASDAQ, le Standard & Poor’s 500 et le Dow Jones ont fini de progresser pour perdre, respectivement, 5 %, 3,9 % et 2,3 %. Depuis son plus haut de l’été, le NASDAQ a perdu 15 % et la bulle folle des GAFAM ainsi que des valeurs technologiques américaines pourrait bien continuer à se dégonfler, à défaut d’éclater subitement.
La pandémie semble reprendre dans le monde, mais les gouvernements occidentaux paraissent enfin avoir compris qu’un nouveau confinement généralisé serait la descente assurée aux enfers avec un risque de révolte des populations et une mort sociale, économique, budgétaire, financière assurée par création de chômage, assassinat des entreprises et hyperendettement menant tout droit à la banqueroute. Des espoirs très nombreux de vaccins dans de nombreux pays sont permis pour 2021, mais sans aucune certitude si ce n’est que les délais d’homologation sont beaucoup trop brefs et comportent donc des risques pour les populations.
La déferlante de licenciements dans les grandes entreprises a commencé : 9.000 emplois, soit 10 % des effectifs, chez Shell ; Disney, American Airlines et United Airlines ont annoncé, à elles seules, 60.000 licenciements en 24 heures. À très court terme, ce sont 100.000 postes qui sont menacés aux États-Unis. En Europe, on évoque 50.000 suppressions de postes. Les aéroports américains affichent une fréquentation en baisse de 60 % à 70 %.
En France, une récession de l’ordre de -2 % à -4 % pourrait bien avoir lieu au dernier trimestre 2020 en guise de reprise. La prévision de croissance de 8 % du budget 2021 par Bruno Le Maire semble très optimiste, avec des hypothèses sanitaires qui peuvent très vite devenir caduques. Quant à l’endettement, pour la France, de 120 % du PIB à fin 2021, ce sera un minimum, la seule certitude étant un endettement hors de contrôle.
« La reprise reste incomplète, incertaine et inégale », a rappelé, lundi, la présidente de la BCE, Christine Lagarde. La Fed et la BCE semblent, en fait, à bout de souffle. Le soutien des banques centrales a permis de sauver les meubles face à la crise sanitaire, tout en provoquant une bulle sur les marchés boursiers. Les facteurs fondamentaux déflationnistes sont tellement puissants que les tentatives de la Fed et de la BCE de créer de l’inflation pour diminuer le poids des dettes des États et des entreprises ont échoué.
À la BCE, la lutte entre les « faucons » menés par Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, et les « colombes » perdure : les premiers veulent mettre fin à la politique non conventionnelle en cours, ultra-accommodante, de création de 1.350 milliards d’euros, tandis que les seconds réclament une rallonge, voire sa pérennisation. Christine Lagarde se veut être une « chouette », symbole de la sagesse, afin de pouvoir trancher entre les deux camps, mais c’est en fait une « colombe » française mise en place par Macron qui risque, un jour, d’être complètement dépassée par les événements. Une explosion de la zone euro ou une scission en deux zones monétaires sera inévitable si la France et l’Italie continuent de se diriger vers la banqueroute.
L’actif du bilan de la Fed, qui représentait environ 10 % du PIB américain en 2000, en représente aujourd’hui 60 %, avec une augmentation continue du cours de l’or de 250 à environ 2.000 dollars l’once. Si les États-Unis continuent au même rythme de création monétaire, l’actif du bilan de la Fed devrait atteindre 150 % du PIB, en 2025, avec un cours de l’or à 7.000 dollars l’once. Powell promet que la Fed aidera « aussi longtemps que nécessaire ». L’argent gratuit va continuer de couler à flots, tandis que l’hyperendettement des États-Unis va s’accélérer. La prochaine crise d’une économie américaine sous perfusion sera monétaire, les investisseurs Warren Buffett et Ray Dalio se préparant à une inflation élevée à venir. Comme l’écrivait Céline, « on ne meurt pas de dettes, on meurt de ne plus pouvoir en faire ».
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dimanche, 27 septembre 2020
Vers une récession en double creux et un effondrement en 2021 ?
Marc Rousset
La Bourse de Paris a connu sa pire semaine en trois mois. L’indice CAC 40 a chuté de 5 % et a perdu 20,88 % depuis le 1er janvier. Le marché baisse progressivement, suite aux mesures de protection sanitaire mises en place dans toute l’Europe. Les investisseurs se demandent si les plans de relance des États et la création monétaire des Banques centrales vont réussir à maintenir le rebond enclenché depuis la fin des confinements.
Le scénario officiel des médias est celui d’une reprise en U pour le second semestre 2020 avec la découverte d’un vaccin contre le Covid-19 au premier semestre 2021, une croissance économique satisfaisante et une hausse des valeurs délaissées en 2021 telles que les banques, l’automobile, l’aéronautique, les foncières, le tourisme et l’hôtellerie. Ces prévisions sont remises en question par une possible deuxième vague d’infections et les nouvelles restrictions de confinement telles qu’à Marseille, avec en prime l’arrivée de la grippe cet hiver. Une contraction dès le quatrième trimestre 2020 est fort possible, auquel cas la reprise en cours avorterait ; nous serions alors en présence d’une récession avec un double creux, plus particulièrement aux Etats-Unis et en Europe où l’économie de la zone euro a déjà chuté de 11,8 % au deuxième trimestre.
L’INSEE a prévu un taux de chômage de 9,5 % fin 2020. 715.000 emplois ont été détruits en France au 1e semestre, selon Le Monde. Un million d’emplois seront supprimés en France d’ici la fin de l’année selon Euler Hermes, leader du recouvrement commercial. Les défaillances d’entreprises françaises devraient reculer de -9 % en 2020 avant de connaître, selon l’assureur-crédit, une explosion de +32 % et un taux de chômage de 12,5 % en 2021. La vague de plans sociaux annoncée pour la rentrée de septembre va bien déferler sur la France, mais seulement début 2021. Les secteurs en restructuration à venir sont l’aéronautique, la distribution, l’automobile, le tourisme, l’événementiel, les banques. En juin 2020, Euler Hermes estimait qu’il y avait au total 9 millions de « jobs zombies » dans les pays de l’Union européenne, dont 1,8 millions en France. La Société Générale veut fusionner ses réseaux avec ceux du Crédit du Nord ; Auchan a déjà annoncé la suppression de 1.475 postes et le constructeur de bateaux Beneteau 1.390 emplois.
La dette publique commence enfin à inquiéter le Français moyen. Bruno Le Maire vient de le confirmer : « Une dette, ça se rembourse ». La dette publique française s’est envolée à 2.640 milliards d’euros au deuxième trimestre, soit 114 % du PIB, sous l’effet de la crise, soit la bagatelle de 200 milliards d’euros en trois mois. À la dette supplémentaire de 113,4 milliards d’euros de l’État, est venue s’ajouter 84,9 milliards d’euros des administrations de sécurité sociale et 2,7 milliards des collectivités locales. Le retour à la croissance et les réformes de structures, de diminution des dépenses publiques annoncées par Bruno Le Maire pour 2021 relèvent de la démagogie ; c’est au début du quinquennat de Macron que ces réformes auraient dû être effectuées.
Quant aux banques, les provisions pour risque de défaut sur les prêts aux entreprises explosent, avec +263 % pour le premier semestre à la Société générale et +414 % à la Banque postale. BNP Paribas serait très exposée aux prêts dans l’hôtellerie, le tourisme ou la distribution à hauteur de 235 % de ses fonds propres. Le Fonds de garantie des dépôts et de résolution qui ne disposait que de 4,5 milliards d’euros fin 2019 pour assurer la garantie des dépôts bancaires (100.000 euros par client), en cas de défaillance d’une banque française, n’est qu’une sinistre plaisanterie.
Il semble également que les épargnants commencent à fuir l’assurance-vie, suite à la rentabilité insuffisante de 1 % des fonds euros, des risques sur les actions (krach) et sur les fonds immobiliers (télétravail et non location de bureaux vides, de commerces fermés). La décollecte sur les cinq derniers mois par rapport à 2019 est de 22 milliards d’euros. Selon le journal financier L’Agefi, l’assurance-vie va boire la tasse. Que ce soit pour les banques ou l’assurance-vie, seule la BCE serait à même de fournir les liquidités nécessaires en cas de crise, les gouvernements étant déjà surendettés.
Emmanuel Macron ne survivra pas politiquement aux bouleversements économiques et au tsunami social à venir, si la récession en double creux se réalise effectivement en 2021.
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dimanche, 20 septembre 2020
L’avis de tempête d’Édouard Philippe est justifié
Marc Rousset
Édouard Philippe avait déjà alerté, en tant que chef du gouvernement, sur le risque d’écroulement de l’économie. Mercredi dernier, à Octeville-sur-Mer, lors d’un discours de soutien à une sénatrice LR, il a confirmé son diagnostic d’une tempête économique, sociale, sanitaire et politique à venir.
La situation boursière est ubuesque, avec un NASDAQ 100 qui était à environ 9.000, en mars dernier, pour descendre à 7.000, en avril, puis pour remonter à plus de 12.000, début septembre, et qui a terminé, vendredi, à 10.793. Le S&P 500 a évolué à l’identique, mais d’une façon beaucoup plus lissée. Le fractionnement des actions à Wall Street a encouragé la folie spéculative, tandis que la volatilité augmente. Ce sont les seuls bas taux d’intérêt de la Fed et l’importance des « QE » déversés par cette dernière qui sont à l’origine de la bulle. Le CAC 40, lui, a plutôt le moral en berne et vient de repasser en-dessous des 5.000.
Le secteur du luxe, avec L’Oréal et Pernod-Ricard, représente désormais 40 % de la capitalisation du CAC 40, tandis que les secteurs des banques, du transport et du tourisme ont été laminés. La plus forte baisse de l’année est la foncière Unibail-Rodamco-Westfield, soit -73,8 %. La prochaine fuite en avant de la Fed sera le rachat des actions en cas de krach. La banque centrale du Japon a un « QE » trois plus élevé que celui de la Fed et détient 40 % des entreprises japonaises, ainsi qu’une part importante des obligations du Nikkei par le contrôle, à 80 %, des ETF japonais.
Non seulement la Fed a renoncé à sortir du « QE », contrairement à ses engagements précédents (tapering), mais elle s’y enferme en tolérant les bulles spéculatives, en acceptant des taux d’inflation à venir de plus de 2 %, en annonçant des taux plancher d’intérêt proches de zéro jusqu’en 2024, alors que le triplement du déficit budgétaire américain, pour 2020, s’élèvera à 16 % du PIB ! Les premières victimes de cette politique monétaire et fiscale seront les consommateurs et les détenteurs d’obligations.
Quant à la BCE, avec la Suisse et le Japon, elle est la seule banque centrale dans le monde à pratiquer des taux d’intérêt négatifs (-0,50 %). Elle renonce à maintenir une inflation en dessous de 2 % et va continuer, comme la Fed, sa politique de rachat d’actifs suite à la pandémie (512,29 milliards déjà rachetés au 4 septembre, avec une enveloppe globale de 1.350 milliards). Mais la BCE semble au bout du rouleau, dépassée par les événements, suite au chômage important à prévoir pour cet automne. La seule possibilité, c’est la fuite en avant en attendant le krach ou la catastrophe monétaire ou la révolte des faucons de l’Europe du Nord.
Chez Airbus, les départs volontaires seront insuffisants et le président Guillaume Faury va devoir tailler dans les effectifs par des licenciements secs, compte tenu de la conjoncture actuelle du secteur aérien. Mais le signal le plus inquiétant, pour la France, est l’arrêt de l’usine du Japonais Bridgestone à Béthune, qui caractérise le manque de compétitivité de la France en Europe même, avec des syndicats irresponsables et des charges sociales trop élevées. Bridgestone a sacrifié l’usine européenne la moins compétitive en Europe qui avait refusé, par référendum, un accord de compétitivité en 2019. Un autre facteur structurel est l’absence de protection douanière (droits de douanes de 4,35 % à 87,99 % aux États-Unis) face à la concurrence asiatique (déjà 25 % du marché européen). Si l’Europe n’adopte pas la protection douanière vis-à-vis des pays émergents, il n’y aura bientôt plus d’usines en Europe, y compris en Allemagne, qui ne perd rien pour attendre. Dans l’immédiat, comme en 1958, le retour à la monnaie commune et une dévaluation du franc de 30 % semblent, malheureusement, s’imposer si la France ne veut pas perdre toutes ses usines !
Une crise bancaire se profile en Europe. La BCE vient de modifier le ratio d’effet de levier pour obliger les banques à moins prêter. Aux États-Unis, le milliardaire Buffett s’est retiré du secteur bancaire. Suite aux provisions trop importantes sur les créances, une vague de fusions bancaires se prépare : CaixaBank et Bankia, en Espagne, Intesa Sanpaolo et UBI, en Italie, UBS et Crédit suisse, en Suisse, avec de très nombreux autres candidats en Espagne et en Italie.
Au Royaume-Uni, avec le recours probable aux taux d’intérêt négatifs de la banque centrale et la perspective d’une sortie de l’Union européenne sans accord, la situation n’est pas non plus très brillante.
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dimanche, 13 septembre 2020
Une fausse reprise économique en K qui finira très mal en 2021
Le repli des grandes valeurs technologiques américaines a fait chuter, vendredi, de plus de 4 % l’indice NASDAQ, qui a enregistré sa plus lourde chute hebdomadaire depuis fin mars. Entre le vendredi 4 septembre et le mardi 8, le NASDAQ 100 avait déjà dégringolé de plus de 10 %. La correction à Wall Street n’est pas terminée ; le doute s’est désormais installé et la volatilité est de retour. Les investisseurs se demandent si le secteur de la tech peut continuer à monter jusqu’au ciel pour soutenir l’ensemble du marché. Les 5 entreprises GAFAM représentent un quart de la valeur du S&P 500 et plus de la moitié de celle du NASDAQ 100. Le fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola, dans lequel General Motors vient de prendre une participation, a plongé, le jeudi 10 septembre, de 11,3 %, suite à des accusations de « fraude ».
Tesla est le symbole de la « bulle » financière à Wall Street. Avec une capitalisation boursière de 400 milliards de dollars, les marchés apprécient à plus de 800.000 dollars pièce chaque Tesla vendue, contre 16.500 dollars pour une Toyota et 1.840 dollars pour une Renault. Tesla, qui va affronter une concurrence mondiale, affiche toujours une hausse de plus de 300 % depuis début 2020, mais a plongé de 33 % depuis le 1er septembre. En cas de krach, la Fed achètera cette fois-ci des actions, ce qui représentera la dernière folle mesure, avant l’explosion et l’effondrement monétaire, pour sauver la Bourse et le marché obligataire. Des mesures de soutien direct aux populations avec l’argent que la Fed n’a pas (monnaie hélicoptère) seront aussi adressés aux Américains en cas de chômage important.
La dette publique et l’endettement global des États-Unis augmentent à une vitesse vertigineuse pour atteindre, aujourd’hui, respectivement 27.000 milliards de dollars et 80.000 milliards de dollars. Pour l’année fiscale 2020, le déficit public américain dépassera les 3.500 milliards de dollars, soit pratiquement le PIB annuel de l’Allemagne. Les actifs du bilan de la Fed qui s’élevaient à 2.000 milliards de dollars en 2009, après avoir doublé par rapport à 2008, ont de nouveau presque doublé en dix ans pour atteindre 3.800 milliards de dollars en 2019, et auront de nouveau pratiquement doublé pendant la seule année 2020, pour atteindre plus de 7.000 milliards de dollars. Mais tandis que le bilan de la Fed augmente, la vitesse de circulation de la monnaie a diminué de moitié puisqu’elle est passée de 1,96, en 2008, à 1, en 2020. Le PIB américain, lui, progresse à la vitesse de l’escargot pour atteindre péniblement les 20.000 milliards de dollars.
On aura tout vu puisque c’est maintenant la Fed, et non plus seulement Trump, qui encourage le Congrès à dépenser plus. Il y a une fusion de la Fed et du Trésor américain pour pratiquer la fuite en avant, du jamais-vu depuis la création de la Fed. Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, face à la gravité de la situation, envisage même des annulations de remboursements de prêts aux petites entreprises. De plus, la Fed est dans l’incapacité de relever les taux pour soutenir le dollar car elle mettrait en danger mortel la reprise économique. Les risques d’inflation aux États-Unis peuvent devenir un jour très sérieux. La réalité, c’est que les États-Unis, comme l’Europe, sont en train de devenir un nouveau Japon. Nixon, en annulant la convertibilité de l’or en 1971, n’avait pas réalisé que cela conduirait, à terme, à la désindustrialisation des États-Unis.
La reprise économique artificielle a, en fait, la forme d’un K dont la barre ascendante représente le luxe en France, les GAFAM aux États-Unis ainsi que les bulles immobilières et boursières, tandis que la barre descendante représente le chômage et les secteurs en régression. Christine Lagarde doute même de la reprise en 2021 « car très dépendante de l’évolution de la pandémie ». Quant au président faucon de la Bundesbank Jens Weidmann, il enjoint les dirigeants européens de mettre fin au soutien budgétaire de l’économie afin d’éviter « une sorte d’illusion de la dette ».
Seule l’intervention des banques centrales empêche le krach dans l’immédiat, mais chaque jour qui passe, la perte de confiance dans les monnaies actuellement thésaurisées augmente, et gare au jour où plus personne ne voudra de la monnaie ou du papier financier, ce qui conduira à l’effondrement monétaire, économique et probablement politique du Système.
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lundi, 07 septembre 2020
Chômage et déflation, puis effondrement et hyperinflation
Marc Rousset
Alors que le FMI annonçait une croissance de 3,3 % en 2020, le monde connaîtra en fait une récession de 4,9 % et un possible rebond en 2021. La seule chose certaine, c’est que la production mondiale s’effondrera de 7,6 % en 2020. Tous les pays sont en récession. Le paradoxe, selon une enquête du Pew Research Center, c’est que les Européens du Nord, dont la situation économique est plutôt bonne, sont très préoccupés par l’année 2021.
Il y a 20 ans, le CAC 40 était à 7.000. Aujourd’hui, il est à 5.000, après avoir été à 2.401, le 12 mars 2003, pour remonter à 6.200, en 2007, et pour redégringoler à 2.519, le 9 mars 2009. Entre le 21 février et le 18 mars 2020, le CAC 40 a chuté de 40 %, en passant de 6.100 à 3.600. Le CAC 40 comme le Dow Jones, le NASDAQ et le S&P 500 devraient être beaucoup plus bas et ne sont maintenus aux niveaux actuels que par la création monétaire et un hyperendettement tous azimuts, tous agents économiques, la plupart des États souverains inclus.
Les entreprises du luxe représentent 30 % du CAC 40, soit plus de 500 milliards d’euros, et les valeurs technologiques des GAFAM, aux États-Unis, sont l’unique raison de l’envolée de Wall Street. Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel et, pour la première fois, cette semaine, les grandes valeurs technologiques ont baissé, ce qui a pesé sur l’indice NASDAQ. Certains économistes ont évoqué le « moment Minsky », du nom d’un économiste américain d’origine russe, qui correspond, en fait, au moment où le prix des actifs est au bord d’un effondrement brutal. Mais le Système étant le dos au mur, prêt à tout, il est à peu près certain que la Fed et la BCE déverseront encore plus de liquidités pour éviter l’explosion de la bulle boursière.
Il reste à récupérer, pour les États-Unis, 10 à 20 % d’activité pour retrouver leur niveau d’avant crise. Sur les 20 millions d’emplois perdus suite au coronavirus, 41 % de ces postes seulement ont été recréés, selon le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin. Pour éviter un désastre social, Trump a mis fin aux expulsions de locataires jusqu’à fin 2020. Le résultat, c’est que ce seront les propriétaires de biens immobiliers qui seront en faillite, avec saisie par les banques, suite à leur impossibilité de rembourser leurs crédits bancaires. À moins d’une nouvelle injection d’argent gratuit par la Fed ou par le gouvernement américain pour indemniser les propriétaires, avec encore davantage de dettes…
En France, les déclarations officielles de faillite vont commencer à partir du 7 octobre, suite à la législation en vigueur. 3.500 milliards d’euros d’épargne liquide sont thésaurisés par les Français soucieux de l’évolution en cours. La pression à la baisse sur les salaires a commencé. L’industrie ne croit pas à un retour rapide à la normale ; le commerce s’attend à une consommation timide ; le bâtiment reste fragile ; le tourisme, l’aérien et la restauration ne voient pas le bout du tunnel.
Le spectre de la déflation avec une chute des prix hante l’Europe. Le taux de chômage va commencer à s’envoler. Si l’inflation disparaît complètement, la BCE n’aura plus d’autre choix que de créer davantage de monnaie et de rendre encore plus négatifs des taux d’intérêt déjà négatifs, ce qui ne s’est encore jamais produit dans l’histoire économique du monde…
Des Bourses qui augmentent aujourd’hui dans une ambiance pareille, c’est de la folie furieuse, de la bulle spéculative qui repose sur du sable. La seule possibilité, pour les banques centrales et les gouvernements, c’est donc de continuer la fuite en avant par la création monétaire, les taux négatifs et l’endettement. Goldman Sachs prévoit que la Fed n’augmentera pas ses taux avant 2025. Et soit les agents économiques prennent peur dès maintenant et on est dans le schéma « Minsky », soit l’immobilier, l’or et les actions continuent de grimper mais, à terme, seul l’or continuera de monter, en même temps que les monnaies devises perdront leur pouvoir d’achat, tandis que les actions, les obligations s’effondreront et que l’immobilier, bien réel, qui préserve habituellement de l’inflation, baissera lui aussi, mais dans une moindre mesure, si les locataires et les commerces sont de plus en plus dans l’impossibilité de payer leurs loyers.
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lundi, 31 août 2020
Porte ouverte à l’inflation puis à l’hyperinflation
Jerome Powell, président de la Fed, vient de tracer, à Jackson Hole (Wyoming), les grands axes du nouveau cadre de la politique monétaire. La Fed entend placer l’emploi avant l’inflation. La Fed visera un taux moyen de 2 % sur la durée et compensera les périodes de faible inflation par une inflation de plus de 2 % durant un certain temps. La banque centrale américaine entend, ainsi, ramener les USA au plein-emploi et favoriser la remontée de l’inflation. La nouvelle stratégie monétaire de la Fed devrait donc la conduire à conserver des taux nominatifs très bas et des taux réels négatifs.
Alors que Paul Volcker, à la tête de la Fed entre 1979 et 1987, releva d’une façon très forte le taux directeur américain pour dompter l’inflation, Jerome Powell cherche à la stimuler. Volcker provoqua une récession mais parvint à éteindre l’inflation avant de provoquer une forte reprise économique, tandis que Powell pourrait bien déclencher, à terme, une hyperinflation incontrôlable. Le chômage américain est actuellement à 10,2 %. Il est en baisse par rapport aux 14,7 % d’avril dernier, mais il reste bien supérieur aux 3,5 % de février. La semaine dernière, le nombre de demandes d’allocation chômage était toujours d’un million.
Selon la Bank of America, la Fed ne devrait pas relever son taux directeur avant 2062, soit avant 42 ans, ce qui relève de l’utopie et d’un effondrement économique à venir. La seule chose de certaine, c’est que nous nous dirigeons vers un environnement avec davantage d’inflation. Le diable pourrait bien sortir un jour de sa bouteille pour nous conduire à une situation semblable à celle de l’Allemagne en 1923.
La masse monétaire M1 des États-Unis, qui s’élevait à 200 milliards de dollars en 1980, a été multipliée par 30 pour s’élever, aujourd’hui, à 6.000 milliards de dollars, avec une croissance accélérée à la verticale depuis le 23 mars 2020. Comme les banques commerciales sont réticentes à prêter de l’argent, suite aux risques d’impayés, la Fed ne trouve rien de mieux que d’augmenter encore davantage la masse monétaire afin de compenser leur frilosité. C’est exactement ce qui s’est passé dans l’Allemagne des années 1920.
La crise de 2008 a ouvert grand les vannes de la politique d’achat d’actifs financiers par les banques centrales. La crise du Covid-19 incite au recours à l’utopique politique moderne, c’est-à-dire à la « monnaie hélicoptère », c’est-à-dire, encore, à créditer directement les comptes des citoyens. Certains économistes proposent même d’expérimenter des politiques de taux négatifs très élevés. Aux États-Unis, les chèques signés par le Trésor américain n’ont pas empêché la faillite de l’enseigne de distribution JC Penney, mais ils ont dopé les cours des actions en Bourse.
La France, elle, souffre d’une désindustrialisation imbécile depuis quarante ans et, donc, d’une insuffisance de l’offre de produits industriels. Relancer la consommation par une politique monétaire laxiste fait l’affaire de l’Allemagne et de la Chine, mais pas de la France qui importe.
Les seuls gagnants actuels, partout dans le monde, sont la dette et la création monétaire qui augmentent. L’hyperendettement d’un État ne peut se terminer que par l’hyperinflation avec dévaluation, une fiscalité confiscatoire, l’austérité généralisée, l’emprunt obligatoire, la guerre et son butin ; ce que fit Napoléon, ou la banqueroute et l’effondrement comme au Liban. Il n’y a que des inconscients, style Mélenchon, pour croire que tout va se terminer pour le mieux en France par une dette perpétuelle dans un monde où, demain, on rasera gratis.
David Hume (Essai sur le crédit public) mettait déjà en garde, au XVIIIe siècle : « Il ne serait guère plus prudent de donner à un fils prodigue un crédit chez tous les banquiers de Londres que de donner à un État le pouvoir de tirer de cette manière des lettres de change sur la postérité. »Quant à l’Autrichien Stefan Zweig, il raconte, dans Le Monde d’hier, son souvenir de l’hyperinflation des années 1920 : « J’ai vécu des journées où il me fallait payer le matin cinquante mille marks pour un journal et le soir cent mille […] On trouvait des billets de cent mille marks dans le caniveau : un mendiant les avait jetés avec dédain, mais pour cent dollars, on pouvait acheter des files d’immeubles de six étages sur le Kurfürstendamm. »
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dimanche, 23 août 2020
Si Warren Buffett achète de l’or, ce n’est pas pour des prunes
Le CAC 40, qui a cédé 14,90 points, à 4.896,33, sur la semaine, suite à la dégradation de la situation économique et sanitaire, est un peu plus réaliste que Wall Street. Depuis le 18 mars 2020, le CAC 40 a progressé de 33 %, mais il est toujours en retrait de 17 % par rapport aux 6.000 de fin décembre 2019. Quant à l’indice américain des actions S&P 500, il a grimpé de 55 % depuis le 23 mars dernier ; le NASDAQ a, lui, progressé de 63 %. Et pourtant, Berkshire Hathaway, le conglomérat de Warren Buffett, a réduit ses participations dans les grandes banques américaines Wells Fargo et JPMorgan Chase. Il a, en revanche, investi dans l’or, un actif qu’il a souvent dénigré dans le passé.
L’économie mondiale est à genoux et la crise sanitaire sévit toujours, mais le S&P 500 à Wall Street vient de battre un record historique à pratiquement 3.400. Il a non seulement regagné tout le terrain perdu depuis la crise sanitaire, mais a même progressé de 5 % depuis le début de l’année. La réalité aux États-Unis, ce sont pourtant les inscriptions au chômage qui repassent au-dessus du million, le bilan de la Fed qui, suite au Covid-19, est passé d’environ 4.200 milliards à 7.000 milliards de dollars, des aides étatiques record qui se traduisent par un déficit public et un endettement public tout aussi record.
L’autre réalité, c’est que la hausse de Wall Street correspond, en fait, aux GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, les seuls grands vainqueurs de la crise. Le fabricant américain de voitures électriques Tesla, dont le cours en Bourse de 1.000 dollars, il y a quelques mois seulement, dépassait déjà l’imagination, est aujourd’hui à plus de 2.000 dollars ! Les biotechs et les fabricants potentiels de vaccins affolent également les compteurs de Wall Street. La capitalisation d’Apple dépasse les 2.000 milliards de dollars, soit davantage que le CAC 40, dont la capitalisation est d’environ 1.800 milliards de dollars. La réalité, c’est qu’il y a une bulle sur certaines actions à Wall Street qui, un jour ou l’autre, finira par éclater.
Et le CAC 40 plongera aussi un ce ces quatre matins, si l’on songe aux 900.000 suppressions d’emplois envisagées, à la baisse du PIB de 13,8 % en 2020, à la crise civilisationnelle, sociétale, sociale et migratoire en France. D’autant plus que des cygnes noirs peuvent apparaître à tout moment dans le monde. Le Japon, à lui seul, est une bombe à retardement en puissance, avec une récession historique de 27,8 % en rythme annuel, soit la pire chute au deuxième trimestre jamais enregistrée depuis 1955, avec un endettement public record, un actif de bilan démentiel puisque ce pays est le pionnier de la politique monétaire de l’assouplissement quantitatif.
Pourquoi Warren Buffett vient-il d’acheter 500 millions de dollars d’actions Barrick Gold ? Pourtant, cela fait vingt ans que Buffett raille l’or. En 1998, il avait déclaré : « On extrait l’or du sol, en Afrique ou ailleurs. On le fond, on creuse ensuite un autre trou pour l’enterrer à nouveau, puis on paye des gens pour le garder. Il n’a pas d’utilité. S’il y a des extra-terrestres qui nous regardent, ils doivent se gratter la tête. » Il y a un an, Charlie Munger, l’un des associés de Warren Buffett, a au contraire déclaré : « J’ai tellement peur d’une démocratie qui se met à penser que l’on peut créer de la monnaie pour régler tous les problèmes. Tôt ou tard, je sais que cette politique échouera. Tous les politiciens d’Europe et d’Amérique ont appris à créer de la monnaie… Qui sait quand cette création monétaire dérapera ? En bout de course, si vous en créez trop, vous finissez avec une situation similaire à celle du Venezuela. » La vérité, c’est donc que Buffett a décidé de se positionner sur un actif qui le protège de l’inflation et des dévaluations des devises à venir. Après l’inflation sur les actifs, l’inflation sur les prix à la consommation suivra.
L’or va donc continuer de grimper, avec d’inévitables corrections, au-delà de 2.100 dollars l’once, et les investisseurs institutionnels vont alors se lancer dans la course tandis que les flux entrants d’or physique dans les ETF vont continuer d’augmenter. En 1980, le prix de l’or représentait 9,9 % du revenu américain de 8.547 dollars. Comme le revenu moyen américain disponible est aujourd’hui de 53.700 dollars, l’or pourrait théoriquement grimper jusqu’à 5.345 l’once.
Warren Buffett a raison de reconnaître aujourd’hui ses torts. Tout est en place pour un effondrement à venir, « GAFAM » incluses, avec une hyperinflation à la clé.
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dimanche, 16 août 2020
Crise : après une simple correction, l’or va continuer de grimper
Après une correction spectaculaire, ce mardi 11 août, la plus importante depuis 2013, les métaux précieux sont repartis à la hausse. Alors qu’il avait dépassé les 2.070 dollars l’once, l’or est très vite repassé sous les 2.000 dollars, et même sous la barre des 1.900 dollars, mais pour terminer à 1.936,20 dollars, ce vendredi 14 août. La correction a été initiée suite à une prise de profits, mais du côté des fondamentaux économiques, rien n’a changé car les dettes, les créations monétaires, les dépenses publiques et déficits publics, quelques conflits possibles sont toujours présents.
L’endettement va empirer et la seule porte de sortie est l’inflation. La plupart des pays sont engagés dans des programmes de relance sans précédent. Simultanément, la pression de la mondialisation qui a permis de limiter l’inflation diminue. Même en cas de signes d’inflation, les banques centrales ne relèveront pas les taux d’intérêt pour la maîtriser, de peur d’empêcher une éventuelle reprise économique et de diminuer l’inflation qui aide à résoudre le problème de la dette irremboursable.
Même si un vaccin, quelle que soit sa nationalité, est prêt en novembre 2020, il ne sera pas distribué avant le premier trimestre 2021, et d’ici là, de l’eau aura coulé sous les ponts, avec des ravages partout dans le monde. Le contexte fondamental est malheureusement l’un des plus radieux de l’histoire de l’or. Ce n’est pas le Covid-19 qui est responsable de la hausse de l’or et de l’argent, mais les déficits des gouvernements ainsi que les créations monétaires par les banques centrales afin de monétiser la dette publique. Seuls sont faibles les fondamentaux de l’argent, en raison de la baisse de la demande industrielle et de la joaillerie. La hausse de l’argent, actuellement à 26 dollars l’once, est tirée par la hausse de l’or, mais elle pourrait connaître un krach structurel.
Pendant le deuxième trimestre 2020, les faillites des grandes entreprises ont doublé dans le monde. Selon Euler Hermes, les sociétés françaises représentent 14 % des cas d’insolvabilité. En France, les défaillances de grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire ont grimpé de 16,7 %, en mai, et 38,2 %, en juin. La réalité France, c’est que 616.900 emplois ont déjà été détruits depuis début 2020. 20 % de personnes en sous-emploi voudraient travailler plus, un niveau inédit depuis 1990. Et, après une contraction de 13,8 % du PIB au deuxième trimestre, 2,5 millions de personnes sont considérées comme inactives mais souhaiteraient trouver un emploi, un record depuis 2016. L’INSEE anticipe déjà la destruction de 900.000 emplois sur l’année.
En Grande-Bretagne, ce n’est guère mieux : 730.000 emplois ont été détruits depuis mars 2020 et le Royaume-Uni, avec un recul de -20,4 % du PIB au deuxième trimestre, plonge dans la récession la plus sévère d’Europe.
Quant aux États-Unis, ils auront dépensé, en 2020, le double de leurs rentrées fiscales. Leur déficit public sera de 2.807 milliards de dollars, soit plus de 10 % de leur dette publique actuelle. Trump a promulgué un nouveau plan d’aide de 400 dollars par semaine aux Américains. Les créations d’emplois de 1,8 million, en juillet, ont ralenti par rapport aux 4,8 millions de juin. Au regard du 1,4 million, puis des 20,8 millions d’emplois détruits respectivement en mars et avril, le solde reste terriblement négatif, à près de 15 millions !
Le secteur bancaire européen risque aussi de connaître une nouvelle crise. En 2019, les banques détenaient 600 milliards d’euros de créances douteuses ; elles devraient atteindre 1.000 milliards fin 2020. La BCE a demandé aux banques de ne pas verser de dividendes et de ne pas racheter d’actions cette année. La Commerzbank est dans le rouge. La Société générale a affiché une perte de 1,26 milliard d’euros au deuxième trimestre 2020 tandis que celle de la banque espagnole Santander était de 11 milliards d’euros, soit la première perte de son histoire, suite à une augmentation de 60 % des provisions pour crédits impayés. Le titre a perdu 46 % depuis le début de l’année. Une crise bancaire à venir est aussi très probable, même si les médias font tout pour ne pas traumatiser davantage les populations.
En résumé, rien de changé sous le soleil où l’on ne sait que nous parler du coronavirus. Nous venons de vivre une simple correction passagère du prix de l’or. Mais la situation économique, nonobstant une scandaleuse invasion migratoire complètement passée sous silence, en France, de 450.000 extra-Européens tous les ans, soit deux fois la population de la Franche-Comté, est toujours aussi catastrophique.
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