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jeudi, 09 avril 2009

Que penser de la colonisation de l’Afrique ?

Robert Spieler 6.jpgPar Robert Spieler

Délégué général de la

Nouvelle Droite Populaire

 

Ségolène Royal vient de demander pardon aux Africains pour les propos tenus à Dakar, il y a deux ans, par Nicolas Sarkozy, suscitant une vive polémique. « L’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire », disait le président de la République.

 

Faisons le bilan de la colonisation de l’Afrique par la France. A première vue, ce bilan est sans appel. Quelques chiffres : 2 000 dispensaires, 600 maternités, 40 hôpitaux, 18 000 kms de voies ferrées, 215 000 kms de pistes principales utilisables en toute saison, 50 000 kms de routes bitumées, 63 ports équipés et 196 aérodromes. Quelques 16 000 écoles primaires et 350 établissements secondaires, 96% des instituteurs étant Africains. La colonisation était à ses débuts une idée de gauche. Jules Ferry déclarait : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ». Léon Blum, autre figure tutélaire de la gauche, déclarait quant à lui en 1925 : « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ».

 

Les conséquences de la colonisation furent en réalité désastreuses pour la France, mais aussi pour l’Afrique. Les investissements dans les infrastructures en Afrique et les subventions aux productions agricoles des colonies ont coûté bien plus cher que ce qu’ils ont apporté à la métropole. Ce fut aussi le cas de l’Algérie dont les produits agricoles et industriels étaient achetés par la métropole à des prix prohibitifs. On chiffre à 70 milliards de Francs Or (valeur 1913) le déficit global de la colonisation de l’Afrique, soit trois fois le montant du plan Marshall d’aide à la reconstruction de la France au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

 

Certes, l’Afrique constitua un réservoir de matières premières pour les industries métropolitaines et des débouchés pour des biens et services. De grands groupes en profitèrent. L’industrie textile se développa grâce au coton importé des colonies, Clermont-Ferrand prospéra grâce au caoutchouc, le savon de Marseille grâce à l’huile de palme… Mais à quel prix pour la France, mais aussi pour l’Afrique ? Le recrutement et les travaux forcés non rémunérés firent des dizaines de milliers de morts. L’arrivée brutale de la médecine occidentale généra une brutale chute de la mortalité infantile, amenant une explosion démographique catastrophique. Les zones culturelles et ethniques naturelles furent charcutées au profit de découpages arbitraires qui expliquent aujourd’hui les guerres et tensions entre Etats artificiels. L’importation de nouveaux modèles culturels, religieux et philosophiques brisa les référents traditionnels. L’importation des nouvelles religions, dont celle des Droits de l’Homme, cassa les hiérarchies naturelles. La démocratie et l’égalité entre les hommes étaient aux antipodes des structures organisationnelles de l’Afrique. On mesure aujourd’hui la calamité de l’action de ceux qui expliquèrent aux Hutus majoritaires que leurs maîtres Tutsis n’avaient pas à les diriger. Quant aux enseignants qui firent croire aux petits Africains que leurs ancêtres étaient Gaulois…

 

Aujourd’hui, certes aucun Africain ne croit plus que son ancêtre était Gaulois. Mais des centaines de milliers d’entre eux campent sur notre sol. L’Afrique n’est certes pas devenue européenne, mais la France et l’Europe deviennent africaines.

 

L’immigration est la conséquence ultime de la colonisation. Oui, décidément, la colonisation fut une catastrophe pour la France et pour l’Europe.

 

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