samedi, 09 juin 2012
Normal ! Vous avez dit normal ?
Le billet de Patrick Parment
La directrice adjointe de la rédaction de Libération a pris sa plus belle plume pour nous expliquer qu’il était décidément incompatible d’être la femme d’un président – affublée par ailleurs d’un titre qui n’existe pas « première dame de France » - et journaliste. En effet, Valérie Trierweiler veut continuer de travailler pour gagner sa vie, ce que l’on comprend, et continuer de cumuler des points de retraite, ce que l’on saisit encore mieux. Il faut bien avouer que les années passées par les femmes à élever leurs enfants et dépendre d’un mari qui va se barrer un jour ou l’autre, ne jouent pas en leur faveur à l’heure de la retraite. Il y a là, avec l’égalité des salaires, un sujet sur lequel les féministes feraient bien de se pencher au lieu de biner les plates-bandes de la connerie.
Ensuite, la fille de Libé écrit crânement qu’on ne saurait être journaliste et première dame de France, car le journalisme n’est pas un métier comme les autres. En effet, selon cette dame, le journaliste « doit toujours se mettre dans la peau d’une sentinelle, non pas chargée de protéger le pouvoir, mais au contraire de ne cesser de le contrôler de sorte que les citoyens sachent à quoi s’en tenir avec ceux et celles qu’ils ont élus ». Là, on commence à rigoler sec.
Faut-il rappeler à cette dame que le journal où elle bosse est totalement aux mains de l’idéologie dominante – celle des droits de l’homme – et qu’il pratique un politiquement correct digne du pire régime stalinien. Faut-il lui rappeler, à titre d’exemple, que durant la campagne présidentielle, son canard s’est transformé en torche-cul publicitaire du candidat Hollande. En matière de sentinelle, Libération fait plutôt figure de garde-fou du libéralisme et dans la ligne de ce que Bernanos dénonçait déjà dans La Grande peur des bien-pensants. Il serait temps que cette dame se pose de vraies questions sur la nature de ses convictions et de son degré d’aliénation au système.
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On apprend cette semaine que la SNCF réfléchit à des trains « low-coast », bon marché en français, et à prix unique. Je trouve ça proprement scandaleux. Cela participe du démantèlement progressif de nos services publics sous les coups de boutoir répétés de la broyeuse bruxelloise. Faut-il rappeler, une fois encore, que ce sont les Français qui ont financé la SNCF, condition sine qua non pour que chacun puisse se déplacer en France à un coût raisonnable. Ce n’est plus le cas aujourd’hui où la SNCF est en voie de quasi privatisation. L’entreprise publique a été saucissonnée de telle sorte que l’on n’y comprend plus rien. Outre le fait que le TGV a relégué les autres trains en fourgons à bestiaux, ses tarifs demeurent souvent prohibitifs et un mystère pour l’entendement. Alors plutôt que de faire du « bas prix », il serait plus judicieux de pratiquer des prix abordables pour tous. D’autant qu’il n’est plus à démontrer que les trains ont un avenir plus certain que la bagnole à pétrole.
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Vladimir Poutine a fait une courte escale à Paris pour y rencontrer le camarade Hollande. Il ne fallait, malheureusement, pas attendre grand chose de cet entretien qui ne s’est pas déroulé dans la plus grande convivialité. Et pour cause. Hollande avait préalablement baissé son froc face à un Obama qui entendait bien calmer les maigres velléités hollandaises : maintien au sein de l’Otan, retrait programmé (et négocié) d’Afghanistan, accord sur le bouclier anti-missiles américain en Europe et dénonciation de la Syrie. Bref, que du Sarkozy. Il faut bien dire aussi qu’en nommant Laurent Fabius aux Affaires étrangères, il ne fallait pas s’attendre à ce que soit bousculée la politique étrangère française sarko-juppéiste alignée sur l’axe israélo-américain. Ce qui convient parfaitement à « Fafa ».
Vladirmir Poutine savait évidemment à quoi s’en tenir. Cela augure mal de nos futures relations avec ce chef d’Etat qui est bien le seul sur ce continent à avoir une réelle vision du monde. Mais, on tient là, si besoin était, la confirmation que Hollande ne sortira guère d’une vision toute corrézienne de l’espace. Les grands vents de l’histoire vont lui passer au-dessus de la tête et vont faire le même effet sur sa personne que le pets de crevettes sur le recul des falaises.
Concernant la Syrie, il est pour le moins cocasse de voir la presse progressiste dans son ensemble nous livrer un seul et même son de cloche alors que les témoignages abondent dénonçant les manipulations dont sont l’objet les autorités syriennes. On sait très bien que le bazar qui sert d’opposition en Syrie est totalement manipulé par les occidentaux, anglo-américains en tête. Inutile de dire que c’est tout le Moyen-Orient qui va basculer dans le chaos le plus total et, à terme, aux mains des salafistes.
Quand les gouvernants européens vont-ils enfin comprendre que l’avenir de l’Europe est certainement plus certain à l’Est qu’à l’Ouest ? Quand l’euro aura explosé et l’Europe bruxelloise avec. C’est pour bientôt !
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