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dimanche, 11 mai 2014

AFRIQUE DU SUD : l’ANC S’EFFRITE, LENTEMENT, TROP LENTEMENT…

images.jpgLe bloc-notes

de Jean-Claude Rolinat

1994-2014 : vingt années de pouvoir noir, vingt années de stagnation pour ne pas dire de régression, de violences, d’exil pour les Blancs, d’interrogations pour les born-free qui fournissent entre 41 et 59 % (!) des effectifs des chômeurs selon les secteurs d’activité et les régions.

Où est la victoire d’un parti en situation quasi monopolistique avec 62,15 % des voix (65,90 en 2009), qui n’a pas réussi bien qu’ayant en mains tous les leviers de commande, à éradiquer la misère, à tout le moins à  électrifier tous les villages et à leur assurer la distribution d’eau ? Un Président polygame âgé de 72 ans, un Zoulou contrairement à Mandela un Xhosa, est le digne représentant d’une classe dirigeante qui, à des degrés variables, « s’en est mis plein les poches ». Ce qui explique la percée d’un Julius Malema - l’homme du célèbre et sinistre slogan « une balle, un boer » - et de son parti l’Economic Freedom Fighters qui, avec 1 169 259 voix (6,35 %) arrive en troisième place derrière le parti du Premier ministre de la province du Cap-Ouest, Helen Zille (une blanche). Elle augmente son score de 5,57 % pour atteindre un total  national de 22,23 % et un score régional de 59,38 %, lui assurant 26 sièges contre 14 à l’African National Congress au Parlement local. Laminé au plan national, le COPE, rien à voir avec le maire de Meaux, de l’ancien ministre de la défense Lekota, régresse de 7,42 % à…0,67 %, victime de dissidences internes tout comme le chef Zoulou  Mangosuthu Buthelezi.Victime lui aussi de la dissidence d’un National Freedom Party qui le pénalise et fait régresser son mouvement l’InkhataFreedom Party (IFP), jadis le challenger de l’ANC  à la direction du Kwazulu-Natal  au… 3e rang dans sa province avec seulement 416 000 voix contre 2 475 000 à son ennemi juré l’ANC ! Et encore se trouve-t-il également devancé par l’Alliance Démocratique de Madame Zille qui obtient 10 sièges de députés provinciaux, soit un de plus ! Le Freedom Front, le parti des Afrikaners « purs et durs », ceux qui n’ont pas rallié  la Democratic Alliance fait un tout petit 0,90 % (165 715 voix) soit 0,7 % de plus qu’à la dernière consultation. Autre petit score honorable pour ce parti de « petits Blancs » et de ruraux, ses résultats dans la province du Free State (l’Etat Libre d’Orange de la guerre des Boers), 2,10 % lui assurant 1 (un !) député provincial à Bloemfontein…Les gens, plutôt déçus par l’ANC mais en souvenir de « Madiba »  et des luttes pour l’abolition de l’apartheid ont, comme ces électeurs captifs des banlieues communistes d’hier, continué par automatisme d’apporter leurs suffrages au parti dominant. Une clientèle « captive » en quelque sorte, espérant que l’ANC leur assurera un toit et du pain. Du pain justement, les quatre millions de Noirs et plus qui ont accédé à la classe moyenne –plus ou moins 10 % tout de même du total des Africains -  qui gagnent plus que leurs homologues blancs paupérisés soit 2 000 euros mensuels, ont largement dépassé ce stade d’espérance. Eux, ils veulent habiter dans les quartiers mixtes, acheter une voiture et mettre leurs enfants dans une école privée où, comme en Angleterre, on porte l’uniforme ! Piscines, voyages, domestiques (noirs, aussi, de préférence !) sont dans leur ligne de mire. Ce sont les nouveaux riches ou ceux qui aspirent à le devenir. Leur vote s’est éclaté : les uns ont continué à faire confiance à l’ANC qui les a enrichis, les autres la contestent et ont porté leurs suffrages sur l’Alliance Démocratique. Les chiffres le prouvent  : comment expliquer que le Gauteng, la plus riche et la plus peuplée des provinces de la RSA  - Johannesburg-Pretoria - ait accordé 1 100 000 voix à la DA dont 700 000 Noirs environ et que l’ANC peine à y obtenir la majorité ? Le vote est encore racial, mais moins qu’en 2009. Si les Métis, les Blancs dans leur ensemble et les Asiatiques votent DA, de plus en plus de Noirs évolués les rejoignent. Même Monseigneur Desmond Tutu, l’un des architectes de la contestation anti-apartheid des années soixante-dix et quatre-vingts, s’est déclaré déçu par l’ANC. Si ce parti reste encore très largement majoritaire, il est victime d’une double contestation, en plus de ses remous internes : à sa gauche un agité comme Julius Malema qui exige des nationalisations et l’expropriation des fermiers blancs, à sa droite une bourgeoisie noire exigeante. On n’est pas encore arrivé au stade de la nation « Arc-en-ciel » imaginée – vendue à ses gogos de négociateurs blanc ! - par Nelson Mandela, mais l’ANC n’est plus forcément la solution, elle peut devenir le problème. L’Alliance  Démocratique commence à apparaître pour certains comme n’étant plus exclusivement le « parti des Blancs ». Le pouvoir monopolistique de l’ANC va donc subir des assauts de toute part. Espérons pour ce magnifique pays que les Blancs ont fait, comme l’Algérie a été construite par les  « Pieds Noirs »,  qu’un Malema, sorte de Robert Mugabe en puissance, ne puisse l’emporter un jour.

Sur l'Afrique du Sud et sur Mandela :

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00:57 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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