Michel Lhomme
Métamag
De l'avis de nombreux syndicats, la rentrée des lycées est sous pression : une pression démographique, une pénurie de moyens, une dégradation des conditions d'enseignement, une multiplicité de postes non pourvus. En fait, la prospective du Ministère ne suit plus ni pour le nombre d'élèves, ni pour le recrutement, de nombreux stagiaires de l'Education renonçant avant leur titularisation. L'augmentation du nombre d'élèves dans les lycées généraux et technologiques publics se poursuit (35 500 élèves supplémentaires prévus cette année, 26 500 l'année passée). C'est clair, le Ministère de l'Education semble sous-estimer les effets conjoints de la pression démographique liée à l'augmentation des naissances dans les années 2000 mais surtout il se retrouve victime à sa façon du politiquement correct, en ne comptabilisant pas, en ne recensant pas les « petites chance » du grand remplacement qui chaque année trompe ses chiffres.
Face à l'afflux des « réfugiés » et sous la pression, la rue de Grenelle a bien été obligé de réagir et c'est selon l’Éducation nationale, quatre à cinq mille élèves qui devront être intégrés dans le système éducatif à plus ou moins brève échéance. 45 000 élèves « allophones » c'est-à-dire qui ne parlent pas le français sont déjà accueillis chaque année.
Restons en au chiffre officiel pourtant peu crédibles. Près de 24.000 réfugiés sur deux ans (conférence de presse de François Hollande du 7 septembre 2015) c'est donc un chiffre qui s’ajoute aux 6 750 personnes dont la France avait acté l’accueil en juillet dernier. Parmi eux, un tiers serait concerné par des besoins de scolarisation, selon les estimations du Ministère, soit 4 000 à 5 000 élèves intégrés par an.
Le chiffre - nous le disons clairement - est largement minimisé mais même avec un tel chiffre, cela suppose un effort important. Nonobstant, l’Éducation nationale répond présent : on promet un accueil digne, y compris pour les plus de 16 ans – âge limite du « droit » à la scolarité obligatoire. On a annoncé dans la foulée une priorité à l’apprentissage du français et quelques semaines de formation pour rejoindre les bancs de l’école c'est-à-dire des classes complètement hétérogènes (le collège unique) à 38 élèves ou plus. De plus, le Ministère de l'Intérieur travaillerait actuellement en concertation avec l'Education nationale sur la question de la répartition sur le territoire de ces élèves appelés à intégrer des dispositifs spécifiques de l’Éducation nationale. Lesquels sont axés sur le soutien linguistique, tout en reposant sur une philosophie d’intégration au cursus « ordinaire » alors que déjà, dans de nombreux départements, il manque des places au lycée.
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