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lundi, 27 mars 2017

QUAND CERTAINS CANARDS LA BAISSENT D'UN TON….

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Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

Il n’y a pas que ces pauvres palmipèdes du Sud-Ouest de la France qui vont mal. La presse écrite elle aussi, ce n’est pas un scoop, va mal. La concurrence d’Internet, celle des chaines TV en continu, la montée en puissances des web-radio et des sites d’information ou de réinformation qui aèrent les cervelles en sont, partiellement, l’explication. Il y a aussi le fait que les gens, particulièrement les jeunes, lisent moins la presse papier malgré sa matérialité. (Pourtant, on peut s’y reporter plus aisément, voire conserver une info et une photo en découpant un article). Mais, si un certain « Canard….déchainé » se porte bien par ses croustillantes révélations hebdomadaires (1), nombre de ses confrères sont dans le rouge, plongeant leurs rédactions dans l’incertitude du lendemain, pour tout dire dans l’angoisse. Soyons honnêtes, s’agissant de certains titres particulièrement offensifs contre la Droite nationale, ce n’est pas pour nous déplaire !

«Revue de presse »

Charles Mansel titrait son papier paru dans Présent du 17 juin 2015, « presse écrite, un tsunami sur le monde ancien » et détaillait les grandes manœuvres entamées pour la restructuration des groupes de presse, manœuvres qui n’ont pas cessé. C’est ainsi que Bernard Arnault, président du groupe de luxe LVMH, « mécène » de la République, agrégeait aux Echos qu’il possédait déjà, le célèbre quotidien national Le Parisien et ses éditions régionales d’Aujourd’hui la France. Patrick Drahi, une grosse fortune « israélo-franco-marocaine », on ne sait plus, s’emparait quant à lui du groupe Express (« Lire », « L’Express » etc…) et du sulfureux quotidien Libération. Avec ses autres pépites, Altice média group (AMG), le PDG de SFR et de NUMERICABLE, se constituait un beau trésor, toutefois fragile pour certains titres, comme nous le verrons plus loin. Que peut-il bien y avoir de commun, me direz-vous, entre les chantiers navals CMN et Valeurs Actuelles, l’hebdo de droite qui voit ses ventes, lui, contrairement à certains autres de ses confrères, augmenter ?, C’est leur propriétaire commun, Mr Iskander Safa, qui aurait été jadis un ancien membre des Gardiens du Cèdre, une active milice chrétienne libanaise. Etienne Mougeotte, l’homme de la télé, présiderait Privinvest médias  la branche info de sa holding en expansion. La consolidation de la presse régionale - certains titres se portent mieux que les quotidiens nationaux - s’est également poursuivie avec des regroupements, des ventes et des achats. Le radical de gauche Jean-Michel Baylet de La Dépêche du Midi possède également, partiellement, Le Midi Libre et L’Indépendant de Perpignan, (49 000 ex. période 2015/2016, avec un effritement constant de 4 % par an), cédés par Sud-Ouest, tandis que le groupe Hersant est sorti du marché métropolitain. Le groupe belge Rossel propriétaire du « Soir » de Bruxelles et de La Voix du Nord, ce dernier titre en légère difficulté avec une réduction d’effectifs d’un quart sur deux ans, a pris le contrôle des quotidiens limitrophes de sa sphère d’influence originelle, avec comme « prises de guerre » L’Union (de Reims), L’Est-Eclair et L’Ardennais. Le paysage de ce que l’on appelle la PQR est modifié : le premier groupe, pour l’instant, reste celui détenu par le Crédit mutuel, éditeur du Progrès (de Lyon), du Dauphiné libéré (Grenoble), des Dernières nouvelles d’Alsace et de l’Est Républicain, devant le groupe Ouest-France avec des titres comme Ouest-France, premier quotidien français par ses ventes, Le Courrier de l’Ouest et Presse Océan. Des rapprochements « hybrides » pour rationaliser les coûts de fonctionnement, ont été effectués dans le groupe Lagardère Active, (Elle, Paris-Match), entre un hebdomadaire de presse écrite, comme Le Journal du Dimanche et une radio, « Europe 1 » avec en perspective le partage du même siège ! Nice Matin n’est pas au mieux de sa forme. Comme l’écrit toujours Charles Mancel cette fois dans un papier du 8 février dernier, « D’ici fin 2018, voire juin 2019, les effectifs des quotidiens Nice-Matin et Var Matin ainsi que ceux de la régie Eurosud, actuellement de 650 salariés environ, fondront d’une centaine d’unités ». Là aussi, l’idée d’une mutualisation de l’impression entre le quotidien niçois et le marseillais La Provence dont le belge Nethys détient 20 %, est dans les tuyaux tout comme une synergie de leurs régies publicitaires respectives. Au plan national, sans vraiment briller, des quotidiens comme Le Monde (Pierre Bergé) ou Le Figaro (Serge Dassault), se maintiennent, grosso modo, à flot, tout en diversifiant leurs éditions et en faisant appel à Internet, indispensable fenêtre vers les jeunes lecteurs.

Des « Newsmagazines » aux résultats variables

Malgré sa reprise en mains par Yves de Chaisemartin, l’hebdomadaire de gauche Marianne fondé par Jean-François Kahn, a vu ses ventes chuter de 14 % pour la période 2015/2016. L’Obs, Le Nouvel Observateur d’hier, repris en 2015 par un nouvel actionnaire, Le Monde - on reste dans l’entre soi ! – avait réalisé un net coup de barre à gauche sous l’influence de son ancienne numéro deux de la rédaction, Aude Lancelin, une des égéries de « Nuit debout », virée depuis. Résultats des courses pour un hebdo qui a vu sa diffusion chuter de 15 %, 38 rédacteurs quittent le navire au premier trimestre de cette année. L’omniprésent Christophe Barbier qui arbore son écharpe rouge sur les plateaux de télévision, n’a pas réussi à remonter les ventes de L’Express où il n’a conservé que la page éditoriale. Son (efficace ?) bavardage l’a conduit à officier sur BFM-TV propriété de l’actionnaire de SFR qui roule, apparemment, pour Macron, et à continuer d’être invité à l’émission « C dans l’air » diffusée sur  « La Cinq ». Le Point, au grand dam de son actionnaire François Henri Pinault par l’intermédiaire d’Artémis, est ….au point mort ! Tel un vulgaire sondage minorant François Fillon, ses ventes s’affaissent et ne remontent pas : 40 000 exemplaires vendus en kiosque chaque semaine en septembre 2016 par exemple, contre 65 000 auparavant. Dans ce contexte morose, l’hebdomadaire résolument à droite Valeurs Actuelles, fondé par le très droitier Raymond Bourgine, semble tirer son épingle du jeu et, campagne électorale oblige, voit ses ventes augmenter alors que tous ses concurrents stagnent ou fléchissent.

« Libération » et «  L’Humanité » sont dans le…rouge !

Le quotidien issu de l’extrêmes-gauche maoïste de Serge July, passé entre les mains de Patrick Drahi déjà cité, n’est pas dans une grande forme. Des restructurations ont été opérées et la purge a coûté leur poste à une centaine de salariés. (10 millions d’Euros de frais d’indemnités de départ pris dans les poches des actionnaires). Le journal qui héberge la rédaction de Charlie Hebdo, double, comme ses confrères et concurrents, sa production « papier » d’une version sur le web. Etant désormais dans le même groupe que  L’Express, une certaine synergie va s’appliquer à la logistique pour aboutir à une baisse des charges : régie publicitaire, petites annonces, finances, informatique, direction du personnel etc…Mais les lecteurs seront-ils toujours au rendez-vous ? Diffusion moyenne, plus ou moins 100 000 exemplaires AVANT l’exercice 2015/2016, contre  actuellement 50 000 en moyenne par jour sur l’ensemble de l’hexagone. (Chiffre auquel, il est vrai, il faut ajouter 25 000 numéros vendus en parallèle par exemple aux compagnies aériennes ou à la SNCF). Son directeur, Laurent Joffrin , qui pérore dans les « étranges lucarnes », ferait mieux d’avoir un profil plus modeste. Un autre quotidien « historique » où s’illustrait jadis une grande plume, Jean Jaurès, va mal : L’Humanité, « L’Huma » des camarades cocos. Journal quasiment officiel du Parti communiste « français », il a accompagné la grandeur et la décadence de ce parti. Il n’est plus, aujourd’hui, que l’ombre de lui-même. Et s’il ne bénéficiait pas des achats « institutionnels » quasi obligatoires de quelques entreprises publiques et de grands groupes semi-publics (Air France), ainsi que ceux des syndicats (CGT) et autres mairies encore étiquetées « PCF », il aurait coulé. Mais l’Etat, avec ses subventions légales à toute la presse (nos impôts), 6 898 645 euros de subvention en 2013, et l’effacement d’une dette sociale votée par les députés, est un prince généreux !

Quelles (bonnes !) lectures pour la Droite nationale ?

Alors que les recettes publicitaires diminuent – concurrence du web , des radios et de la télévision - et que le périmètre des abonnés rétrécit, les subventions de l’Etat mettent les grands titres de la presse écrite sous perfusion, faisant perdre à cette dernière tout ou partie de son indépendance, car c’est bien connu, « qui paye commande ». Comme l’écrit Arnaud Raffard de Brienne à propos de l’Humanité dans notre quotidien de référence Présent, « Hormis peut-être la Chine et la Corée du Nord, la France demeure sans doute le dernier pays au monde à subventionner aussi grassement un journal de stricte obédience communiste. Mais on pourrait aussi y ajouter les autres titres détenus par des milliardaires qui donnent à la presse à part quelques (rares) titres, cette étrange et lamentable uniformité de ton, pour ne pas parler de la presse radiophonique et télévisuelle, ce qui nous incite plus que jamais à regarder et écouter « TV Libertés » et « Radio Libertés ». Alors, pour l’honnête homme « de droite », que lire dans nos rangs ? Un quotidien, bien sûr, me vient tout de suite à l’esprit, Présent que j’ai largement cité dans ce papier. On pourrait, prudemment et avec de grandes précautions, y ajouter Le Figaro compensant mal la lointaine disparition de L’Aurore. Mais des hebdos aussi : Rivarol, Minute, Valeurs Actuelles, des mensuels ou des trimestriels, Monde et Vie, Synthèse nationale, ou encore Politique magazine ou des revues spécialisées comme la NRH, pardon pour les titres que j’oublie dans cette trop courte énumération. La grande diversité des « unes » qui accrochent le regard à la devanture des librairies et des kiosques à journaux, ne doit pas faire illusion : trop de ces médias sont d’une triste conformité, à la botte de la doxa contemporaine. Bonne(s) lecture(s) quand même !

 

(1) Sans prendre parti, bien sûr, pour le candidat de la « droite molle » qui a eu, semble-t-il, la main « un peu lourde » dans le pot de miel, force est de constater que nous avons assisté à un véritable « golpe » antidémocratique par la conjonction de l’action d’une certaine presse à sensation et du zèle soudain d’une justice parfois bien lente. Quand un candidat du système qu’il prétend combattre « déraille », il est « crucifié » sans ménagement par sa propre oligarchie !

17:13 Publié dans Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Vie et mort d'un parti...

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Camille Galic, Fondation Polémia cliquez ici

Pendant près de trois décennies, le Mouvement social italien (MSI) fut le phare des partis qu’on ne disait pas encore populistes. Même s’il était exclu de l’« arc constitutionnel » à la suite du « compromis historique » conclu entre le PCI et la démocratie chrétienne, son ancrage dans la population et ses nombreux élus –communaux, nationaux (29 députés et 9 sénateurs dès 1953) – faisaient rêver ses homologues européens.

Il disposait de son propre quotidien, l’influent Il Secolo d’Italia, d’une presse très diversifiée, de l’hebdo grand public Il Borghese aux revues théoriques, de son mouvement de jeunesse (Avanguardia Nazionale), de relais à l’Université comme dans la haute aristocratie (tel le marquis Pignatelli, prince de Cerchiara) et d’un puissant syndicat, la CISNAL.

C’est ce glorieux passé que fait revivre, en suivant l’ordre chronologique, le journaliste Massimo Magliaro, ancien rédacteur en chef d’Il Secolo, dans un livre tout récemment paru, depuis la naissance du précurseur Fronte dell’Italiano en septembre 1946, suivie en novembre par la fondation du Mouvement italien d’Unité sociale par Giorgio Almirante et quelques amis, rescapés de la République sociale italienne.

Vite rejointe par des éléments aussi différents que le Parti national italien, l’Union syndicale des cheminots italiens, les Groupes nationalistes lombards, l’Organisation pour le travail aux chômeurs associés, etc., cette structure fut la matrice du MSI, créé le 26 décembre 1946.

Rançon de sa popularité, le nouveau parti connaît rapidement ses « années de plomb ». En mars 1947 à Milan, le directeur du Meridiano d’Italia est assassiné par des terroristes communistes, qui dévasteront les bureaux du journal quelques mois plus tard. A Milan encore, à Bari, à Florence, à Rome et autres lieux, les sièges du MSI sont pris d’assaut, ses meetings attaqués. En 1953, alors que le dictateur communiste yougoslave Josip Broz, dit Tito, exige la restitution de Trieste et que les nationalistes italiens refusent ce Diktat, ils sont chargés à plusieurs reprises par la police militaire britannique qui, assurant l’ordre pour le compte de l’ONU, tire à balles réelles, faisant en tout six morts et plus de 120 blessés.

Malgré ces bains de sang, les militants résistent et leurs chefs, Giorgio Almirante, Augusto De Marsanich et Pino Romualdi en tête, persévèrent dans le quadrillage du territoire et l’opposition résolue au « système ». Tant d’efforts et de sacrifices seront couronnés de succès : en 1993, quarante ans après l’hécatombe de Trieste –enfin revenue en novembre 1954 à l’Italie, son arrière-pays ou Istrie étant dévolu à la Yougoslavie –, le MSI comptera 8451 sections réparties dans toute la péninsule et 202.000 adhérents à jour de cotisation.

Ce seront ses derniers jours de gloire. En 1988 s’est éteint Giorgio Almirante, « l’archi-Italien » que certains se souviennent d’avoir aperçu aux BBR frontistes, et son dauphin Gianfranco Fini lui a succédé.

Mais, battu de très peu en 1993 à la mairie de Rome, Fini se persuade que cet échec relatif est dû à son attachement au Duce. Dès lors, il n’a de cesse de rejoindre l’Establishment. Il en découlera le sabordage du parti qui deviendra, le 22 janvier 1994, l’Alliance nationale, afin d’intégrer plus aisément la coalition menée par Silvio Berlusconi qui fait de l’ancien protégé d’Almirante son ministre des Affaires étrangères, vice-président du Conseil.

Parvenu en 2008 au fauteuil de président de la Chambre des députés, Fini devra l’abandonner cinq ans plus tard, ayant été sèchement battu aux législatives en dépit – ou à cause – de ses positions en rupture totale avec le programme du MSI. Celui qui proclamait vingt ans plus tôt son admiration pour le Ventunnio fasciste et qualifiait Mussolini de « plus grand homme d’Etat du XXe siècle […] vaincu par les armes mais non pas par l’histoire », s’est en effet converti au libéralisme, à l’atlantisme, à l’européisme, à l’assouplissement des règles d’accueil des immigrés et même à la dépénalisation du haschich !

Entre-temps, comme la nature a horreur du vide, la Ligue du Nord puis le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo auront prospéré sur les ruines du MSI – qui, maintenu par des fidèles, n’est toutefois plus qu’un groupuscule. « Alors que partout en Europe les peuples se réveillent et que des mouvements nationaux se développent, paradoxalement, l’Italie est l’un des rares pays où la droite nationale est privée d’une véritable représentativité… A force de déraciner l’arbre, celui-ci ne donne plus de fruits », conclut tristement Massimo Magliaro qui estime que « ce qui s’est passé en Italie doit être lu, étudié et compris par tous les militants nationalistes d’Europe ». Difficile de lui donner tort.

Massimo Magliaro, Le MSI, Cahiers d’histoire du nationalisme, Editions Synthèse Nationale, n°11, 25/02/2017.

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