vendredi, 31 janvier 2020
Brexit : la Grande Bretagne quitte l'Europe. Mais en a-t-elle jamais été membre ?
Fidèles à leur tradition, les Anglais ont choisi le grand large.
Il est bon que leur décision soit respectée. Nous qui nous sommes élevés contre la félonie du traité de Lisbonne reprenant les termes du projet constitutionnel rejeté par référendum en 2005, ne pouvons que nous en féliciter. Mais sortir du carcan de l'Union européenne — carcan relatif pour ce qui concerne le Royaume Uni — de ses filets réglementaires et de son bric-à-brac d'impuissance est une chose. Construire une politique de relèvement national, mettre en place les conditions d'une redynamisation économique et commerciale et rebâtir un édifice d'indépendance en sont autant d'autres.
L'ambition de Boris Johnson repose toute entière sur la transformation féerique du Royaume en un "pays précurseur", ou Londres affirmerait son rang de capitale financière, où la dynamique commerciale des entreprises britanniques libérées du joug européen s'étendrait en un nouvel espace planétaire de rayonnement anglo-saxon, où les frontières insulaires seraient à nouveau contrôlées pour le plus grand bien sécuritaire des populations et la sauvegarde sociale des travailleurs. Boris Johnson vit dans un beau rêve kiplingien de renaissance britannique.
Tout indique, pourtant, que la "préférence communautaire" avec le Commonwealth de la Grande Bretagne la placera inévitablement en situation d'otage de la submersion migratoire tandis que son "lien spécial" avec les Etats Unis en fera un vassal économique, politique et stratégique de Washington.
Si Johnson prend grand soin de fournir aujourd'hui des preuves de sa non-dépendance au grand frère américain, les faits sont têtus. Personne ne nie que Churchill, modèle historique de l'actuel Premier ministre qui en fut un biographe admiratif, fut un grand patriote anglais. Sa soumission à Roosevelt fut pourtant totale. Pour le plus grand malheur de l'Europe.
Un jour viendra où les peuples européens se libèreront du totalitarisme de la Commission et de ses agents mondialistes. Il est regrettable que, ce jour là, la Grande Bretagne soit alignée à une autre puissance.
Sous ses apparences réjouissantes, le Brexit n'est sans doute pas une bonne affaire pour notre continent et sa civilisation.
12:11 Publié dans Jean-François Touzé | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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