vendredi, 19 mars 2021
Covid-19 : un an de cauchemar, déjà…
Charles-Henri d'Elloy
Il y a un an, je me suis réveillé dans un monde étrange. Tout a changé brutalement dans la nuit. Dans la rue, je vois un tas de gens affublés d’une muselière. Comme des zombies, ils marchent tête baissée et ceux qui me croisent descendent du trottoir. J’ai l’impression d’être un étranger pestiféré. Je venais de comprendre qu’un véritable cauchemar avait commencé.
J’ai vu une pauvre femme paniquée aller chercher son pain avec des gants Mapa™, une visière et un masque chirurgical. Dans les entreprises, les employés se surveillent. Malheur à celui qui ôte sa muselière dans les couloirs ou à la machine à café. Mais quel donc est ce pays cauchemardesque où la nouvelle devise du système est « Absurdité, servilité et cruauté » ?
Plus étrange encore :
Dans mon cauchemar, les gens qui se promènent sur les immenses plages de l’océan n’ont pas le droit de s’asseoir dans le sable.
Dans mon cauchemar, il faut remplir un papier et le signer pour s’autoriser à sortir de chez soi ; j’ai dû imiter ma propre signature !
Dans mon cauchemar, j’ai été interpellé par un homme qui m’a demandé, d’un ton menaçant, pourquoi je ne portais pas le masque. Je lui ai répondu naïvement que je n’étais pas au courant du carnaval. Un autre homme m’a demandé quelle planète j’habitais ? Dans mon cauchemar, les messes sont interdites. Il faut faire comme au temps des premiers chrétiens à Rome et se réunir dans des catacombes.
Dans mon cauchemar, les autorités sachantes ont interdit les rassemblements de plus de six personnes, même chez soi ! Dans mon cauchemar, il est interdit d’aller au restaurant, même pour prendre un café. Tout ce qui fait les joies de la vie est interdit. Les soirées entre amis sont fortement réprimées. Les mariages ne doivent pas donner lieu à des fêtes. Les théâtres et les cinémas sont fermés.
Dans mon cauchemar, les frontières sont fermées.
Dans mon cauchemar, des vieillards meurent seuls dans la chambre pour qu’ils ne deviennent pas malades.
Dans mon cauchemar, les morts sont enterrés en catimini.
Cette nuit dans le brouillard est d’une angoisse terrible.
Il y a des policiers qui passent dans les rues avec un mégaphone et qui crient « Rentrez chez-vous ! Rentrez chez-vous ! »
Dans mon cauchemar, tout est possible… des choses les plus absurdes aux plus invraisemblables.
Le ski est autorisé mais il est interdit d’emprunter les télécabines et les télésièges.
Les garçons disent aux filles « Allez, montre-moi ton nez » et les filles répondent « Non, pas avant le mariage ! »
Dans ce monde étrange, il se passe des événements extraordinaires qui auraient été impossibles dans la réalité.
Dans mon cauchemar, il faut être rentré à six heures chez soi, alors que même Cendrillon avait la permission de minuit !
Dans mon cauchemar, la société est sous le joug d’un comité Théodule composé de Diafoirus et de médiocres Cassandre, de cuistres grandiloquents qui annoncent l’Apocalypse tous les jours à la télévision. C’est la surenchère dans le catastrophisme !
Le véritable virus, bien plus dangereux que tous les autres, est un concentré de panique, d’égoïsme, de crédulité, de poltronnerie, de bêtise et de grégarisme. Il n’a pas de nom mais il est très contagieux et fait des ravages dans le monde entier. Ses effets sont autant immédiats que différés.
J’ai connu les années 80 et son SIDA. Les backrooms n’étaient pas fermées pour autant.
Comme quoi, même les cauchemars, c’était mieux avant !
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