vendredi, 08 octobre 2021
Eric Zemmour au second tour : phénomène électoral ou manipulation ?
Xavier Eman
Où s’arrêtera le « phéno- mène Zemmour » ? Le journa- liste et polémiste, qui n’a toujours pas déclaré officiellement sa candidature, s’envole dans les intentions de vote et semble porté par un véritable et massif engouement populaire.
En effet, selon un sondage Harris In- teractive réalisé pour Challenges, le polémiste passerait devant Marine Le Pen (à 15 %) et se positionnerait, avec 17 %, pour le second tour face à Macron (à 24 %), ce qui représenterait un véritable séisme dans le paysage politique français.
Mais faut-il avoir une confiance aveugle en ces prédictions, croire sur parole ces « instituts » qui ont tant de fois menti et manipulé par le passé ?
Ainsi, lorsque Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive, déclare : « Jamais nous n’avions assisté à une ascension aussi fulgurante en si peu de temps. On assiste à l’effondre- ment du cœur même de l’électorat de Marine Le Pen. Alors qu’elle parvenait à conserver une bonne partie de son électorat de 2017, les transferts en direction d’Eric Zemmour se sont accélérés, dans un phénomène de vases communicants », est-ce un froid et véritable constat ou l’expression d’une stratégie cherchant à imposer cette « réalité » dans l’esprit de l’opinion publique ?
Les sondages ont en effet parfois un rôle « autoréalisateur », les électeurs se décidant à voter pour un candidat que les instituts (honnêtes et indépendants, comme chacun sait) présentent comme « ayant ses chances » ou « bénéficiant d’ une bonne dynamique ». C’est ce que l’on appelle « la fabrique de l’opinion ».
La droite nationale est bien placée pour savoir qu’ il faut se montrer prudent vis-à-vis des sondages, elle qui s’est vue si souvent drastiquement (et volontairement) minorée. Les manipulations qui ont été réalisées dans un sens, peuvent l’être dans l’autre et Eric Zemmour ne serait pas la première personnalité artificiellement « gonflée » par les médias pour déstabiliser tel ou tel autre candidat. On rappellera par ailleurs que la plupart des grands instituts de sondages appartiennent à des groupes liés à des hommes d’ affaires qui ont eux aussi leur agenda politique au service de leurs intérêts économiques.
La prudence, pour ne pas dire la méfiance, est donc de mise même si l’on comprend que le discours radical et souvent courageux d’Eric Zemmour, qui tranche avec la morne atonie du Rassemblement national, puisse séduire une part conséquente de la population. Mais la montée de Zemmour, si elle n’atteint pas les chiffres annon- cés, peut également signifier l’ élimination pure et simple du camp national dès le premier tour.
Source : Présent 8/10/2021
10:43 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook | |
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