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lundi, 11 avril 2022

La France KO

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Le billet de Patrick Parment

Entre le prix du caddy en supermarché et l’avenir de la France, les Français ont tranché. Ce sera donc la politique du court terme qui prédominera avec la réélection d’Emmanuel Macron, tant cette France frileuse n’acceptera jamais de partir à l’aventure avec Marine Le Pen. Pour la bonne raison qu’elle n’a pas le personnel pour gouverner et que ce serait rapidement le chaos. Donc, ne vous faites pas de bile, Français des villes comme des champs, votre avenir sera tracé par le mondialisme, la soumission à Bruxelles et à Washington, Macron qui va s’empresser de vous donner satisfaction dans vos besoins immédiats tire un trait sur votre avenir et celui de vos enfants.

Reste qu’Eric Zemmour ne baisse pas les bras. S’il n’est pas Macron dans sa version 2017, surgit de nulle part - enfin pas tout à fait -, il réalise un score somme toute honorable pour son entrée sur la scène politique. Avec un peu plus de 2 millions de voix, c’est une bonne assise pour un parti politique, surtout à l’aune de la disparition des Républicains, ex-UMP ex-RPR, et tous les décus de Marine Le Pen une fois sa défaite actée et sa disparition probable du paysage. Elle tentera bien de se maintenir, étant entendu que le Rassemblement national est avant tout pour elle un casse-croûte juteux mais dont il faudra bien au final rembourser ses nombreuses dettes. Dettes qui finiront par avoir raison de son bouclar d’escrocs ! Marine Le Pen est une illusion politique dénuée de tout fondement idéologique depuis qu’elle a renié l’héritage du père.

A droite, du moins ce que l’on appelle ainsi, tout est à refaire. Et ce sera compliqué, parce qu’ici aussi on a la susceptibilité à fleur de peau.  Et comme le souligne fort justement le sociologue Marcel Gauchet, il y a trois grandes familles idéologiques : conservatisme, libéralisme et socialiste. Et souligne Marcel Gauchet « dans le langage de vaudeville, on peut dire que le couple droite-gauche est en réalité un ménage à trois, le rôle du partenaire non officiel étant tenu par le centre. Celui-ci est en effet la force d’appoint indispensable pour dégager une majorité quand il y a trois positions fondamentales en présence ». Or, le centre, c’est ce ramassis de couilles-molles qui ont peur de tout, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Il suffit d’évoquer les figures de François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde ou Hervé Morin pour comprendre l’étendue du problème : ils bouffent à tous les râteliers au gré de leurs intérêts. Ils ne sont ni de droite, ni de gauche, ils sont frileux. Relire à leur sujet ce grand livre d’Abel Bonnard, Les Modérés. Il a tout dit. Sauf qu’à l’intérieur même de la droite, les divisions ne manquent pas. Valérie Pécresse n’était rien et c’est bien pour cette raison qu’ils l’ont envoyé au casse-pipe. Mais il en va tout autrement d’un Eric Ciotti, des ambitions d’un Laurent Wauquiez ou du socialisant Xavier Bertrand appelé à disparaître d’ailleurs. Tous se veulent gaullistes, même Eric Zemmour. Sauf que le gaullisme, c’est non pas une idéologie, mais une attitude dont la franchouillardise nous apparente à Astérix.

A l’heure où les Etats-Unis ont réveillé la guerre froide dans un ballet à trois (USA, Chine, Russie) jouer les Asterix pourrait peut-être permettre de réveiller une Europe endormie. L’Europe est un vrai sujet et surtout un sujet de division. C’est un sujet sur lequel il nous faudra revenir parce que c’est la guerre qui a forgé l’identité de l’Europe. Autrement dit la confrontation des Etats. Et c’est bien ce qui se passe à Bruxelles. Là aussi, relire avec intérêt Analyse spectrale de l’Europe du comte Hermann von Keyserling. On comprendra mieux la nécessité d’une Europe des nations

La tâche d’Eric Zemmour sera donc ardue parce qu’il lui faudra se glisser entre conservatisme et libéralisme sans pour autant s’aliéner les centristes. Il va s’agir surtout de transformer la course au casse-croûte que sont devenus les différents courants qui l’anime en un corpus politico-idéologique qui place la France et les Français au centre même de leur intérêt selon le bon vieux triptyque : travail, famille, patrie. Que l’on peut transcrire en : une économie destinée à privilégier les classes moyenne et donc le peuple, la priorité en tout à ce qui relève de l’identité française, et refonder l’école, fondement même du patriotisme.  Au boulot !

12:02 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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