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lundi, 20 juin 2022

LE NŒUD GORDIEN

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Bernard Germain

Le moins qu’on puisse dire est que le résultat du second tour des élections législatives a rebattu les cartes politiques d’une manière qu’aucun commentateur ni homme politique n’avait imaginée.

Néanmoins, plusieurs enseignements et hypothèses me semblent pouvoir en être tirés.

Tout d’abord, le grand vainqueur est... l’abstention. Avec près de 54%, donc proche du record absolu. Cette Assemblée est, dès son élection, frappée d’illégitimité à voter toute Loi. Et c’est la seconde mandature de suite que c’est ainsi !

Il y a aussi quelques « vainqueurs » qui sont en fait de réels perdants. Ainsi en est-il de la NUPES de Mélenchon. Ce dernier pensait se « faire élire Premier ministre ». Au final, il est très loin du compte avec seulement 133 élus, dont 71 députés LFI. C’est certes une évolution considérable puisqu’il n’avait que 17 députés dans la mandature précédente, mais le rêve qu’il a vendu aux français et à la « gauche » s’est fracassé sur la réalité du résultat sorti des urnes. Il l’a acté en déclarant « Je change de poste de combat ».

Ses revers sont manifestement loin d’être terminés puisque sa première proposition (créer un groupe unique à l’Assemblée) vient d’être rejetée par la totalité des composantes de la NUPES. Chacune voulant créer son propre groupe. Et pour cause, vu les avantages que cela procure.

Enfin, gageons que dès les premiers débats la « belle » unité de façade se lézardera très vite. Par exemple lorsque viendra le débat sur le nucléaire.

S’agissant de Macron, c’est à un authentique désastre que nous avons assisté. Seulement 245 élus, qui plus est partagés en trois composantes (Renaissance, MODEM et Horizon). Il en fallait 289 pour avoir la majorité absolue. Macron n’a donc plus de majorité pour gouverner.

Ajoutons que trois ministres ont été battus ainsi que l’ancien Président de l’Assemblée Nationale Ferrand et l’ancien ministre de l’Intérieur, Castaner. Ces deux derniers étant parmi les fondateurs de LREM. 

Bilan catastrophique... c’est un euphémisme.

Du côté des LR, la déroute de la présidentielle n’a pas été rééditée... en apparence.

En effet, la soixantaine de députés LR élus sauve les apparences, mais cela ne règle en rien leurs problèmes internes.

La valse hésitation - aller ou pas vers Macron - qui a fortement secoué ce parti, notamment avec les prises de positions de Sarkozy qui a clairement choisi Macron, est loin d’être finie.

Jacob, que plus personne n’écoute puisqu’il a annoncé qu’il passerait le main en septembre, prône l’opposition. Personne n’est dupe puisque d’autres responsables LR indiquent qu’ils feront du cas par cas en fonction des textes présentés par le gouvernement.

Sauf qu’il y a un petit détail qui risque de poser un très gros problème : Laurent Wauquiez dans sa seule région a fait élire 19 députés LR. Soit le tiers du total.

Vu comme il a été traité par Pécresse et la direction actuelle de LR, on est en droit de penser qu’il ne sera guère disponible avec « ses » députés pour suivre la ligne de Jacob-Pécresse.

Il y a donc avis de gros temps chez LR, avant l’explosion finale qui paraît inévitable.

Enfin, il y a le résultat du RN. Historique avec 89 députés. Même avec la proportionnelle du temps de Mitterrand le FN n’avait eu que 35 élus. Alors, aujourd’hui, Marine Le Pen marche sur l’eau.

Reste que si pour le RN, c’est un énorme succès, pour la France, c’est... une catastrophe.

En effet, aucun parti de droite ne peut gagner seul. Or la situation actuelle permet à Marine Le Pen de prétendre le contraire. Elle enferme donc le RN dans le mythe d’une victoire solitaire alors que c’est un objectif impossible à atteindre.

Ces 89 députés élus montrent l’ampleur de la vague de fond qui est en train de se lever dans le pays.

Si l’alliance prônée par Eric Zemmour et Jean-Marie Le Pen s’était réalisée, ce n’est pas 89 députés qui auraient été élus, mais 150 ou 200. Et la « reconquête » de la France devenait envisageable. Ce succès du RN est donc celui d’une « chapelle ». Pour sauver la France, il faudra beaucoup plus, ce qui impose que tous les patriotes s’entendent. En ce sens, en vendant le rêve d’une victoire solitaire du RN, cette percée du RN constitue en réalité une difficulté supplémentaire à la création d’un front uni des patriotes et des droites réellement nationales. Ce qui n’est pas un mince problème.

A ce stade de l’analyse, on est en droit de se poser la question : où va-t-on ?

La seule solution pour Macron est de trouver des alliés afin de constituer une majorité. Les seuls susceptibles de répondre à ses attentes sont les LR. Mais comme nous l’avons vu, ces derniers sont très partagés et de ce fait, la création d’une majorité stable avec Macron semble quasi impossible.

A l’inverse, le fait que certains LR rejoignent la majorité de Macron précipitera sans doute les LR dans la crise finale et leur éclatement.

Mais Macron n’a d’autre choix que de tenter l’aventure. S’il n’arrive pas à ses fins, il lui restera l’article 12 de la Constitution. La dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections législatives.

C’est le dernier recours, car si une nouvelle assemblée « ingouvernable » était à nouveau élue, ce serait pour lui un discrédit personnel qui poserait inévitablement la question de son départ. Gageons qu’il ne se pressera pas pour actionner l’article 12. Plus exactement, il va certainement essayer toutes les solutions possibles d’ici à la fin de l’année. S’il n’arrive à aucune solution, il est probable qu’il dissoudra l’Assemblée Nationale au début de l’année prochaine.

Et là, pour lui, ce sera quitte ou double ...

La situation du pays est donc comparable à un nœud gordien, par définition impossible à dénouer. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, il faudra faire comme avec tout nœud gordien, ... trancher.

18:56 Publié dans Bernard Germain | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Conflit ukrainien. Le petit-fils du général De Gaulle dénonce la soumission de la France à l’OTAN

Source Breizh info cliquez ici

À l’ambassade de Russie en France, le petit-fils du général de Gaulle, Pierre de Gaulle, s’est exprimé sur le conflit ukrainien. Il s’est livré à une vive critique des politiques occidentales sur le dossier, imputant notamment à Paris une « soumission à l’OTAN ».

Le 14 juin, l’ambassade de Russie en France a organisé une réception officielle à l’occasion de la Journée de la Russie. L’événement a réuni de nombreux invités parmi lesquels figuraient des diplomates étrangers, des personnalités culturelles ou encore des représentants d’associations de compatriotes.

Au nombre des intervenants, le petit-fils du général de Gaulle a exprimé son attachement à l’amitié franco-russe, déplorant les multiples facteurs qui, selon lui, pourraient la détériorer.

Les Occidentaux ont laissé faire Zelensky, ses oligarques et les groupes militaires néonazis s’enfermer dans une spirale de guerre.

« Je viens ici pour affirmer haut et fort qu’il est dans l’intérêt de la France de garder de bonnes relations avec la Russie et de dire qu’il faut travailler ensemble en vue d’aider à l’union et à la sécurité de notre continent, ainsi qu’a l’équilibre, au progrès et à la paix du monde entier », a-t-il par exemple déclaré devant son auditoire, avant de livrer son point de vue sur les enjeux relatifs au dossier ukrainien.

« Chacun reconnait aujourd’hui la responsabilité des Etats-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’OTAN qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien. Ce dernier, fort de belles promesses et nourri d’illusions américaines et européennes, a conduit une politique très condamnable à l’égard des populations russophones du Donbass, multipliant discriminations, spoliations, embargos et bombardements », a souligné le descendant de l’instigateur de l’appel du 18 Juin.

Et selon lui, « les Occidentaux ont malheureusement laissé faire Zelensky, ses oligarques et les groupes militaires néonazis s’enfermer dans une spirale de guerre ».

Toujours sur le conflit ukrainien, Pierre de Gaulle a mis en garde sur ce qu’il a estimé correspondre à l’application d’un agenda américain en Europe. « Que veulent les Américains si ce n’est de provoquer une nouvelle confrontation est-ouest dont le seul but est d’affaiblir et de diviser l’Europe pour imposer leurs directives, leur économie et leur système ? », a-t-il par exemple interrogé.

« Je regrette que le gouvernement français se commette dans [une] soumission à l’OTAN et donc à la politique américaine […], l’OTAN absorbe l’Europe», a-t-il déploré, désapprouvant le retour de son pays dans le commandement intégré de l’Alliance atlantique, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

« Depuis les Américains ne parlent plus à la France et ne nous considèrent plus comme une nation forte et indépendante », a-t-il soutenu, en étayant son raisonnement par la récente affaire des sous-marins, à l’origine de frictions entre Washington et Paris.

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18:12 Publié dans En Europe et ailleurs..., Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

Déroute électorale : les raisons d’un désarroi

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Le billet de Patrick Parment

On ne va pas se lancer dans des décomptes d’apothicaires. Comme nous l’écrivions récemment, ce vote marque plus que jamais le grand désarroi dans lequel sont plongés les Français. Ayant voté par défaut pour Emmanuel Macron à la présidentielle, faute de candidat crédible face à lui – et là tant Marine Le Pen que Jean-Luc Mélenchon prennent une gifle, de quoi ravaler leur égo -, autant avec ces élections législatives ont-ils décidé de priver ce même Macron d’une majorité à l’Assemblée nationale. Le risque était d’accoucher d’une Assemblée ingérable, ce qui est fait. L’autre fait marquant et qui ne date pas d’aujourd’hui, c’est bien évidemment le taux d’abstention, premier parti de France depuis des décennies.

J’ai regardé les commentaires à la télévision comme beaucoup d’entre nous, et j’ai été consterné par l’indigence des analyses. Nul n’est sorti des sentiers battus de la cuisine électorale, personne ne s’est posé la question de savoir ce que reflétait un tel vote et quel était la source de ce désarroi qui va nous mener tout droit à un blocage des institutions. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme comme l’ont fait Christophe Guilluy* et Jérôme Fourquet* dans leurs ouvrages respectifs, à savoir une France profondément divisée entre bourgeois, ouvriers et immigrés.

Une France où, grosso modo, la notion de communauté de destin n’a plus aucun sens. Une France où une pseudo élite – des Insoumis aux Républicains -, abonnée aux droits de l’homme et autres fadaises genrées, reflet d’une américanisation des esprits, voudrait nous imposer un déni de réalité au travers d’une France qui serait multiraciale et de culture plurielle. Dans ce schéma, les Français ne se reconnaissent pas. Ils en restent à ce bon vieux slogan, « Travail, famille, patrie » qui est loin de n’avoir que des relents pétainistes.

Une nation se forge à l’école et pour ce qui est de la France quand l’école enseigne que nos ancêtres sont des Gaulois et que l’on a tout lieu d’être fier du roman national. Et certainement pas quand on culpabilise les Français d’être d’affreux colonialistes, des racistes voire antisémites quand la France profonde ne correspond pas aux critères et aux voeux de cette pseudo élite de gauche qui sabote et piétine depuis 1945 tout ce qui a fait la grandeur de ce pays. Le vote Front national reflète en grande partie ce ras-le-bol des classes populaires que tous les gouvernements depuis Mitterrand ont fait cocu. Depuis Mitterrand, inclus, on n’a affaire qu’à des irresponsables, Chirac en tête suivi de Sarkozy, de Hollande et pour finir Emmanuel Macron pour qui le peuple n’existe pas. Enveloppez tout cela dans un costume libéral et européen et vous vous réveillez en terre inconnue. On y est.

(*) Christophe Guilluy, Fractures françaises, La France périphérique, Le crépuscule de la France d’en haut. - Jérôme Fourquet, L’Archipel français.

02:54 Publié dans Le Billet de Patrick Parment | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |