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mercredi, 10 août 2022

Cauchemar énergétique

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Gaëtan de Capèle

Où que l’on se retourne, la planète offre depuis le début de l’été un spectacle de désolation. Les terres agricoles suffoquent sous l’effet de la sécheresse. Des forêts disparaissent dans des incendies gigantesques. Les glaciers fondent, les fleuves et les lacs s’assèchent à vue l’œil. La nature donne l’impression d’une fournaise brûlant tout sur son passage. Face à ce tableau apocalyptique, les angoisses liées au réchauffement climatique grimpent au rythme effréné du thermomètre.

Mais, au moment où la logique commanderait une mobilisation générale contre les émissions de gaz à effet de serre, le monde entier se rue sur l’énergie la plus polluante qui soit, le charbon, qui vaut désormais de l’or. Pour l’Europe, région nantie entre toutes, cette situation ubuesque est la rançon d’années d’aveuglement, mêlé d’idéologie suicidaire. Bercés par l’illusion d’une stabilité géopolitique éternelle, repus d’une énergie abondante et bon marché, nous avons volontairement sacrifié notre souveraineté sur l’autel du mirage écologique.

Dans cette course à l’absurdité, la palme revient à l’Allemagne, qui a choisi délibérément d’abandonner le nucléaire au profit du tout renouvelable et de confier dans l’intervalle à Vladimir Poutine son approvisionnement énergétique. Pour comble de tout, la patrie des Verts est aujourd’hui un pollueur de premier rang. Dans un éclair de lucidité, en dépit de l’incompréhensible fermeture de la centrale de Fessenheim, la France a, quant à elle, stoppé son programme de dénucléarisation avant de commettre l’irréparable. Pénurie à venir d’électricité, explosion des prix, émissions maximales de CO2... le cauchemar énergétique qui nous attend impose une remise à plat complète de la stratégie européenne.

Elle passe par une relance du nucléaire, la poursuite d’un développement maîtrisé des énergies renouvelables, la mise en place indispensable de mesures de sobriété et une réforme en profondeur de la fixation des prix en Europe, dont la France est la grande perdante. Faute de sursaut, nous serons condamnés à consommer du charbon jusqu’à l’indigestion.

Source : Le Figaro 10/8/2022

08:04 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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