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mercredi, 20 septembre 2023

Sur la corde raide

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Yves Thréard

Covid, «gilets jaunes», invasion de l’Ukraine, émeutes… Depuis son arrivée à l’Élysée, en 2017, Emmanuel Macron est passé d’une crise à l’autre. Sa réélection, cinq ans plus tard, a fait de lui un président de crise permanente. Faute d’une majorité absolue sur laquelle il peut s’appuyer pour agir, il est obligé de ruser, de composer, de slalomer entre les obstacles pour faire aboutir ses réformes et éviter à son gouvernement une fatale motion de censure. Cela peut-il durer jusqu’en 2027? La question se pose de nouveau en cette rentrée politique.

La chance du pouvoir exécutif est d’être confronté non pas à une opposition qui pourrait devenir une majorité de rechange, mais à des oppositions éclatées, qui ne tirent jamais dans le même sens. Chaque parti est souvent lui-même traversé par des fractures. Dans ces conditions, le recours à l’article 49.3 par Élisabeth Borne n’a, jusqu’ici, jamais provoqué en retour une censure. Autorisé pour l’adoption des textes budgétaires, parmi lesquels a curieusement figuré celui des retraites, il peut servir à une seule autre occasion par session. Mille fois promis et reporté, le projet de loi sur l’immigration pourrait être celle-là.

Critiqué autant par la droite que par la gauche, mais pas pour les mêmes raisons, ce texte sonnera-t-il l’heure de la vérité ? L’épreuve s’annonce délicate, d’autant que la majorité présidentielle donne des signes de division. Si les députés LR ne viennent pas au secours du gouvernement - à leurs conditions, bien sûr ! -, l’exécutif pourrait s’exposer, cette fois, à un mur du refus compact et solide. Avant de partir au front, il a donc intérêt à numéroter ses abattis.

La grand-messe de Saint-Denis du 30 août, qui a réuni dans le dialogue Emmanuel Macron et les chefs de parti, est déjà oubliée. Au pays du dissensus, les points d’accord ne peuvent être que très rares. Depuis un an, c’est un gouvernement en sursis, sur la corde raide, qui dirige la France. Avec un président de la République qui suscite une animosité d’une virulence extrême.

Source : Figaro 11/09/2023

11:03 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Facebook | |

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