vendredi, 17 novembre 2023
La bataille du point médian
La tribune flibustière de Georges Feltin-Tracol
Le 30 octobre dernier, par 221 voix pour et 82 contre, le Sénat adoptait une proposition de loi déposée par Les Républicains hostile à l’écriture inclusive tant dans les textes officiels que dans les documents privés (actes juridiques, contrats de travail, mode d’emploi d’appareils électro-ménagers ou informatiques). La proposition votée attend maintenant son inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, inscription qui n’est pas pour l’heure prévue. Il est toutefois cocasse d’apprendre que quelques jours auparavant, le 19 septembre, le groupe RN au Palais-Bourbon présentait sans grand succès une autre proposition de loi contre cette nuisance lexicale, linguistique et grammaticale.
Ces deux initiatives entendaient d’abord conforter et consolider une circulaire prise en 2017 par Édouard Philippe, alors Premier ministre, contre l’emploi du point médian sans pour autant avoir de valeur contraignante. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, signait en 2021 un décret opposé à l’écriture inclusive. Ces deux textes de portée administrative n’empêchent pas maintes universités hexagonales de se vautrer au quotidien dans l’écriture inclusive, cet acmée de la dysgraphie.
Au cours des débats au Palais du Luxembourg, la sénatrice LR de l’Aisne, Pascale Gruny, a considéré cette écriture monstrueuse comme « le résultat d’une démarche militante dictée par la doxa du temps présent ». Pour l’excellent sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, cette fausse écriture « n’est rien d’autre qu’une écriture de l’exclusion, qui met la langue française en péril. Les malvoyants, les dyslexiques et les étudiants étrangers seront les victimes de ce saccage ». Le même jour, en visite à Villers-Cotterêts dans l’Aisne, commune picarde dirigée dès 2014 par le RN Franck Briffaut, militant frontiste exemplaire depuis 1977, Emmanuel Macron déclarait pour l’inauguration de la Cité internationale de la langue française que dans la langue de Molière, de Voltaire et de Charles Péguy, « le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible ». Est-il aussi direct à propos des nouvelles horreurs telles « celleux », « iel » ou « toustes » ? Non, puisque le célèbre « en même temps » persiste. Ainsi, en 2021, Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, disait-elle – on appréciera la délicatesse de la phrase - « que l’on dise que, potentiellement, on peut dire “ iel “, parce que ça enrichit la langue et c’est un pronom neutre, pourquoi c’est si choquant ? » Il est regrettable d’accepter ces monstruosités sémantiques, ces manifestations flagrantes de barbarisme et de solécisme. Le projet sénatorial du 30 octobre n’est que la neuvième proposition sur ce sujet depuis 2018...
17:25 Publié dans Georges Feltin-Tracol | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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A la veille du "Forum de la dissidence" organisé par Polémia, Riposte laïque a rencontré Jean-Yves Le Gallou
C’est toujours un plaisir d’écouter Jean-Yves Le Gallou parler de l’immigration, de l’identité, des journalistes… et des juges !
Source cliquez ici
Riposte Laïque : Vous organisez, avec votre équipe de Polemia, ce samedi 18 novembre, un forum de la dissidence consacré à ce que vous appelez “Le gouvernement des juges”. Vous qualifiez souvent la presse française comme le vrai premier pouvoir, considérez-vous qu’aujourd’hui, les juges pourraient supplanter les journalistes ?
Jean-Yves Le Gallou : Les juges mettent en œuvre la doxa journalistique. Et notamment le deux poids, deux mesures. Ils ne peuvent maintenir en détention préventive pendant quatre mois et demi un policier qui a fait un usage proportionné de son arme et condamner à 30 jours de travaux d’intérêt général une racaille qui a traîné un policier sur 35 mètres avec sa voiture qu’avec la connivence des médias de grand chemin.
Pouvoir médiatique et pouvoir judiciaire s’adossent l’un à l’autre. Regardez ce qui est arrivé dans des genres différents à Renaud Camus, à Éric Zemmour, à François Fillon. Le média dénonce, le juge poursuit, le média fait la publicité des poursuites et le cas échéant des condamnations. Résultats : libertés intellectuelles et libertés politiques sont broyées.
Riposte Laïque : Vous contestez souvent la prétendue indépendance de la justice française. Mais le fait que le garde des Sceaux lui-même passe devant les juges, comme un simple justiciable, ne montre-t-il pas que tout le monde est égal devant la loi ?
Jean-Yves Le Gallou: L’indépendance des juges est une blague, mais ils sont davantage soumis à leurs collègues et aux syndicats dominants (Syndicat de la magistrature, Union syndicale des magistrats) qui font leur carrière qu’au pouvoir politique proprement dit. Le monde des hermines est chafouin… Et les médias là encore donnent le “la” des “bons” ou “mauvais” jugements. Quant à la comparution pour un motif dérisoire de Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République, elle est une preuve supplémentaire de l’abaissement de la fonction politique
Riposte Laïque : En Israël, dès son élection, Netanyahou, qui voulait retirer aux juges des prérogatives qu’il s’était accordées, a vu la gauche mobiliser très fortement la rue contre un projet jugé dictatorial. On a vu Matteo Salvini, alors ministre de l’Intérieur, jugé pour avoir empêché le débarquement de clandestins sur le territoire italien. En Grande-Bretagne, la Cour Suprême vient de refuser au gouvernement la possibilité de transférer des migrants au Kenya. Comment expliquez-vous que ce que vous dénoncez en France se retrouve dans nombre de pays occidentaux ?
Jean-Yves Le Gallou : Tous les pays “occidentaux” fonctionnent sur le modèle américain où le pouvoir appartient aux cours suprêmes fédérales ou d’État. Les juges ont donc pris partout l’habitude au nom de “l’État de droit” d’interpréter les textes de loi et les décisions des exécutifs en fonction d’une interprétation politiquement correcte, voire wokiste, de principes généraux. C’est un déni de démocratie.
Riposte Laïque : Vous réclamez fréquemment l’abolition de ce que vous appelez les lois liberticides Pleven-Gayssot-Taubira. Pensez-vous que si cette mesure était prise, elle serait suffisante, et sinon, que proposeriez-vous d’autre ?
Jean-Yves Le Gallou : Cela changerait le rapport de force du tout au tout. La parole redeviendrait libre, finie l’autocensure et les génuflexions devant les icônes politiquement correctes.
Riposte Laïque : Pouvez-vous nous donner quelques détails sur ce forum, comment se déroulera-t-il, et peut-on encore s’y inscrire ?
Jean-Yves Le Gallou : Le colloque aura lieu samedi de 10 h à 18 heures, salle Athènes Servic, 8 rue d’Athènes à Paris. On y dialoguera avec des avocats, des juristes, des professeurs de droit, bref des experts, mais des experts critiques de la doxa, souvent des essayistes dont les livres seront en vente lors du forum : Aristide Leucate, Bertrand Saint-Germain, Marie d’Armagnac, Bruno Gollnisch, Michel Geoffroy, Éric Delcroix, Vincent Lambert, Jérôme Triomphe et Frédéric Rouvillois qui répondra à la question suivante : « Le gouvernement des juges, peut-on en sortir et comment ? »
On peut s’inscrire ici :
https://www.polemia.com/
Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter quelque chose, Jean-Yves ?
Jean-Yves Le Gallou : Révoltez-vous !
Propos recueillis par Pierre Cassen
16:53 Publié dans Revue de presse, Sortir en ville... ou à la campagne | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Parution début décembre du nouveau livre de Bernard Germain : "L'Union européenne : en sortir... au plus vite !"
L’Union européenne : en sortir… au plus vite !
Lors de chaque élection européenne, c'est toujours le même scénario. On entend une multitude de listes proposer « Une autre Europe ».
Cela fait des dizaines d’années que l'on nous de ces balivernes sur la transformation de l’Europe. Cela ne s’est jamais fait et ne se fera jamais car tout est prévu pour rendre la chose impossible. Ce qu’est réellement l’Union européenne est soigneusement caché, depuis sa création.
L’Union européenne est en réalité une authentique dictature, une machine à broyer les nations. Un système qui décide pour les peuples sans jamais leur demander ce qu’ils pensent et ce qu'ils souhaitent.
L’Union européenne est une construction dans laquelle aucun décideur n’est élu. Seul le parlement européen l’est, afin de donner à l’ensemble un léger vernis démocratique, mais, dans les faits, il n'a presque aucun pouvoir.
Ce livre a pour objet de vous informer de ce qu’est réellement l’Union européenne, comment elle est née, qui ont été ses créateurs, quelles ont été les étapes de sa construction, comment elle fonctionne, qui sont les vrais maîtres, comment sont décidées les politiques qu’elle impulse.
Nous pensons qu’en livrant au lecteur ces informations, qu’il aura beaucoup de mal à trouver ailleurs, il prendra conscience de la réalité de ce qu’est cette monstruosité et en arrivera logiquement à comprendre que la « réformer » est impossible. Quitter l'Union européenne est donc la seule solution avant que celle-ci n’ait réussi à détruire nos nations, notre civilisation et nos identités.
Pour que la France revive, et retrouve la place qui était la sienne avant la mise en place de l’Europe il n’y a pas d’autre solution que de nous retirer de cette Union. Et vite...
L'Union européenne : en sortir... au plus vite ! Bernard Germain, préface d’Alban d’Arguin, Les Bouquins de Synthèse nationale, collection “Idées”, 268 pages, 25,00 € (+ 6,00 € de port)
Sortie programmée : le 6 décembre 2023
Commandez-le dès maintenant cliquez ici
12:09 Publié dans Bernard Germain, La vie de l'association Synthèse nationale, Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » (Bossuet)
À la demande de nombreux lecteurs, voici le PDF du visuel sur la manif de dimanche dernier. À imprimer et à diffuser cliquez ici
11:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Macron sans boussole
Yves Thréard
Quand tout va de travers, restent les artifices de communication. Ils permettent de détourrner l’attention ou de masquer l’inaction. Emma nuel Macron a maintes fois éprouvé l’astuce depuis qu’il est à l’Elysée. Chacun se souvient du grand débat, dont il n’est rien sorti, mais qui a fait impression pendant la crise des «gilets jaunes». À la fin de l’été dernier, le rendez-vous de Saint-Denis, longue séance de dialogue – en fait, de bavardage - avec tous les chefs de parti, avait aussi été salué. Chapeau, l’artiste ! Sauf qu’à force de tirer sur l’élastique de la com, le ressort s’est cassé. La deuxième invitation à Saint-Denis, ce vendredi, est snobée par nombre de res- ponsables politiques. Les Ciotti, Faure ou Bompard, on ne les y reprendra plus. Paroles, paroles, paroles...
Sale période, donc, pour le chef de l’État. Non seulement son verbe fait de moins en moins illusion, mais son obsession du « en même temps» rend illisible le cap présidentiel. On disait de François Hollande qu’il zigzaguait, qu’il flottait comme un bouchon au gré des circonstances. Comment interpréter autrement les propos d’Emmanuel Macron sur le Proche-Orient ? Un jour, Israël a, selon lui, le droit de se défendre ; le lendemain, il exhorte à cesser les bombardements sur Gaza. Même les diplomates français avouent leur incompréhension.
Le président de la République devait-il participer à la manifestation contre l’antisémitisme ? On s’étrangle en apprenant que c’est un humoriste récemment condamné pour menaces de mort qui lui aurait conseillé de s’abstenir. L’intéressé lui servirait, dit-on, de « thermomètre » pour sonder le pouls du pays ! En attendant, on ne sait toujours pas ce qu’Emmanuel Macron pense sur la fin de vie ni, d’ailleurs, sur le projet de loi immigration. Quant à ses promesses de réforme constitutionnelle pour faciliter le recours au référendum, elles n’engagent que ceux qui y croient...
Alors que, dans le même temps, l’horizon économique s’assombrit, la boussole du pouvoir est en panne. Il est urgent qu’elle retrouve le nord.
Source : Le Figaro 17/11/2023
10:21 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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