jeudi, 08 mai 2025
Arrêtons avec le 8 Mai
Julien Dir
Le 8 mai 1945 est devenu un rituel nécrosé, un cérémonial de l’amnésie. Chaque année, les élites nous pressent de commémorer la « libération » de la France par les États-Unis. Chaque année, les enfants de l’école républicaine se prosternent devant l’oncle Sam, comme si la liberté était venue de l’Ouest, transportée dans les rations militaires et les chewing-gums (en oubliant bien vite les bombardements massifs, notamment sur la Bretagne et les victimes civiles qui vont avec, mais aussi la colonisation économique et mentale qui a suivi). Il est temps de dire la vérité : les Américains n’ont jamais été nos alliés. Jamais. Ils n’ont été que nos gestionnaires d’occupation.
L’Amérique n’a pas libéré l’Europe. Elle l’a soumise.
Le débarquement de Normandie ? Une opération géostratégique. Les GI ne sont pas morts pour les clochers de Bretagne ni pour l’honneur de la France, mais pour empêcher l’Armée rouge de planter son drapeau à Cherbourg. Ce n’est pas l’amour de la liberté qui guidait Roosevelt ou Eisenhower, mais le calcul froid d’un empire en expansion. Le sang des Européens, des Allemands comme des Français, n’a été pour eux qu’une variable d’ajustement.
Les bombes américaines et britanniques ont rasé Caen, Le Havre, Saint-Lô, Royan, Nantes, Brest tout comme Dresde par la suite… avec une brutalité indifférente. Des dizaines de milliers de civils français sont morts sous les « libérateurs ». Mais qui s’en souvient ? Certainement pas les ministres de la Mémoire, trop occupés à pleurer sur le sort des « déboulonneurs de statues ».
Une puissance construite sur le sang des autres
L’Amérique, depuis 1776, s’est érigée dans le sang. Celui des Amérindiens, des Sudistes, des Mexicains, des Philippins, des Vietnamiens, des Irakiens, des Serbes, des Libyens, des Syriens. Elle ne libère jamais. Elle remplace les chaînes par ses dollars, ses bases militaires, ses McDonald’s et ses Netflix. Le soft power, c’est de l’occupation à visage souriant.
Et quand un président ose rompre avec la logique impériale – Donald Trump, malgré ses ambiguïtés – que fait-on ? On le diabolise. Parce qu’il était le premier président américain depuis un siècle à ne pas vouloir de guerre nouvelle. Une divine surprise, mais fugace. Car déjà, le vieux parti belliciste est de retour, plus hargneux, plus cynique, plus mondialiste que jamais.
Deux guerres mondiales : le sacrifice de la jeunesse européenne
Les deux guerres mondiales furent des guerres civiles européennes. Des boucheries fratricides fomentées pour le profit d’une caste de banquiers, de spéculateurs et de puissances étrangères qui ne rêvaient que d’une chose : briser la colonne vertébrale de l’Europe, tuer dans l’œuf toute possibilité d’un empire continental.
La plus belle jeunesse d’Europe, de Verdun à Stalingrad, de la Somme à Berlin, a été jetée dans le broyeur. Pour quoi ? Pour que Londres devienne une succursale de Washington. Pour que l’hexagone oublie qu’elle regorge de peuples indomptables. Pour que l’Allemagne, humiliée, devienne l’atelier de l’Amérique.
Il n’y a rien à célébrer
Le 8 mai ne marque pas une libération. Il marque la fin d’une occupation tyrannique et le début de notre dépendance, de notre provincialisation, de notre soumission intellectuelle, culturelle, militaire. Depuis 1945, la France, comme la Bretagne sont sous tutelle. Célébrer cette date, c’est célébrer l’abandon de notre souveraineté.
Nous ne devons ni gratitude ni allégeance aux États-Unis. Rien. Leur hégémonie est un poison lent. Leur amitié est un mensonge stratégique. Leur présence sur notre sol est une anomalie historique.
À l’heure où les tambours de guerre battent de nouveau, où le Vieux Continent doit choisir entre soumission ou souveraineté, le premier acte de lucidité consiste à brûler les idoles. Oui, les Etats-Unis ont vaincu les Nazis qui eux mêmes, étaient des occupants barbares. Non, les États-Unis ne sont pas nos alliés. Ils ne l’ont jamais été. Ils ne le seront jamais. Cessons de commémorer nos chaînes. Préparons notre réveil.
Source : Breizh info
11:48 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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