mardi, 02 septembre 2025
Socialisme et rentrée des classes
Jean-Gilles Malliarakis L'Insolent cliquez ici
Ces jours-ci parents comme grands parents français pensent d’abord à la rentrée des classes. Si on ne parle certes plus de chères têtes blondes, cette préoccupation demeure notre priorité légitime.
Or, dans la même période, beaucoup de choses bougent non seulement en France même, mais dans le monde entier. Nous allons ainsi très bientôt pouvoir mesurer les suites de la réunion internationale qui s’est tenue Tientsin, les 31 août et 1er septembre. Non seulement les « suspects habituels » mais même le président indien Narendra Modi comme son homologue turc Erdogan s’y sont posés clairement en adversaires de l’occident, 21 pays semblent désormais alignés sur la puissance chinoise.
Or, dans un tel contexte, pour revenir à Paris, l’instabilité et la fragilité gouvernementales y sont devenues telles, sous la présidence erratique d’Emmanuel Macron, que ce chaos menace la crédibilité financière du pays lui-même. Le vote de confiance prévu le 8 septembre sera a suivi des évaluations des agences de notation à partir du 12…
Hélas, si beaucoup de paramètres sont devenus mouvants voire illisibles, une chose paraît véritablement certaine et constante : la nuisance du socialisme, alternativement officiel ou rampant, dominant en France depuis bientôt un demi-siècle. Et c’est bien par l’école étatique, républicaine, laïque et obligatoire qu’a été infusé, classe d’âge par classe d’âge, ce venin culturellement soixante-huitard, théoriquement égalitaire et pratiquement déconstructeur.
S’adressant aux lecteurs du Figaro ce 1er septembre, Vincent Trémolet de Villers pouvait ainsi consacrer son éditorial à ce qu’il nomme « le socialisme, ce mal français ».
On ne peut certes que souscrire à son analyse quand il souligne d’entrée : « En pleine crise politique et financière, notre pays n’a pas besoin d’un socialisme de gouvernement … »
Il pense manifestement à l’hypothèse, qu’il dénonce, où le président de la république nommerait comme premier ministre, une fois la censure votée, un membre du PS.
Or, écrit-il, « les grandes dates du déclassement français sont toutes socialistes… Mitterrand et la retraite à 60 ans, Jospin et les 35 heures, François Hollande et la fin de la politique familiale, début de notre déclin démographique qui menace directement l’équilibre de notre système social. »
On pourrait cependant ajouter à ces « grandes dates », d’autres législations imposées, elles, par des majorités en principe concurrentes et par leurs équipes technocratiques, par exemple le plan Juppé de 1995-1996, responsable majeur de la pénurie sanitaire, ou la « réforme Haby » de 1975, point de départ de la dégringolade stupéfiante de l’école étatique. Certes les ministres officiellement socialistes, tel Jospin, en ont rajouté une couche mais le résultat global est là : il ne faut plus penser seulement à l’effondrement de l’école, mais à la décadence par l’école. En 1985 Chevènement, ministre de l'Éducation Nationale, lançait l'objectif de mener 80 % d'une classe d'âge au baccalauréat, sans doute n’imaginait-il pas que ce diplôme d’État allait perdre, en 40 ans, 90 % de sa valeur.
Vincent Trémolet de Villers fait aussi remarquer, à très juste titre, la nature socialiste de ce que l’on peut considérer comme l’État profond. « Le socialisme, écrit-il, est un nain électoral, mais, dans les sphères du pouvoir, c’est un géant. Socialiste, la présidence du Conseil constitutionnel ; socialiste, la présidence de la Cour des comptes ; socialiste, la présidence de la section du contentieux du Conseil d’État ; socialiste, la présidence de l’Arcom ; socialistes, les nominations discrètes et multiples des hauts fonctionnaires aux postes clés de l’administration. Socialiste, notre ministre de l’Économie ; bêtement socialiste, Élisabeth Borne… »
Mme Borne comme Éric Lombard en effet, comme Gabriel Attal comme la plupart de ceux que l’on nous désigne comme macroniens, comme Macron lui-même, viennent des rangs du PS où ils officiaient en qualité de deuxièmes couteaux.
Mme Borne pouvait bien déplorer, sur RTL le 1er septembre, « l'équivalent de 2 500 professeurs manquants », rien ne changera sous son ministère fragile au déclin global de l’enseignement public français, à la dévalorisation du métier et à la fuite des élites.
16:34 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | |
Facebook | |
Les commentaires sont fermés.