vendredi, 26 septembre 2025
Les nouveaux lauréats de la promotion Lecornu se font attendre et c’est tant mieux !
Philippe Randa
Il y a parfois des silences, des signes qui ne trompent pas, nous enseigne le bon sens populaire. Ainsi du silence concernant le prochain gouvernement de Sébastien Lercornu, 4e Premier ministre de la Macronie, cuvée 2025. Nommé à Matignon depuis déjà 15 jours, il est depuis lors à la tête de ministres démissionnaires qui ne semblent pas s’en porter plus mal que ça. Les Français, non plus !
Nos voisins belges n’ont-ils pas, eux, connus 239 jours sans gouvernement, les affaires courantes étant gérées – expédiées, pensait-on alors plus justement – par le gouvernement démissionnaire d’un nommé Yves Leterme, dont il serait bien méchant de souligner que l’histoire risque bien de n’en pas retenir l’extraordinaire existence plus que ça.
La Belgique a-t-elle disparue pour autant ? Que non. Les Belges ont-ils vu la différence ? Guère. La France pourrait-elle suivre son exemple ? Pourquoi pas !
Car finalement, puisque de majorité parlementaire il n’y a point, qu’importe le locataire de Matignon, doit désormais penser un autre locataire dont la fin de bail à l’Élysée est dans le viseur de nombreux prétendants !
L’obsession d’Emmanuel Macron étant de rester coûte que coûte cramponné à son fauteuil présidentiel jusqu’en 2027, un Lecornu ou un autre, assistés de ministres aux ¾ inconnus de Français qui ne cherchent d’ailleurs guère à faire leur connaissance, font finalement parfaitement sinon l’affaire, du moins le décor, de toute cette insignifiance politique qui restera, elle, dans les mémoires, sous le nom de Macronie.
Et les Français n’ont-ils pas finalement tout à gagner à une telle solution ? Car à chaque changement de Premier ministre, c’est autant d’« avantages » financiers en moins à payer… car précisons à ceux qui ont applaudi l’annonce de Sébastien Lecornu de les abolir qu’il ne s’agissait que de leurs avantages « à vie » – coût annuel évalué à 4,4 millions d’euros – et ce au 1er janvier 2026… soit dans 3 mois !
Et ça peut être très long, 3 mois. Long et incertain.
Imaginons, par un coup de théâtre toujours possible que Sébastien Lecornu démissionne ou soit démissionné avant le réveillon de fin d’année ? Son successeur n’aura-t-il pas d’autres soucis que de tenir la promesse salutaire de couper les privilèges de ses prédécesseurs n’en finissant pas de vieillir aux frais de la Ve République ?
Quant aux simples ministres, aussi interchangeables qu’inconnus, ils ne profitent certes pas, comme on l’a bien martelé aux Français ces derniers temps, d’avantages « à vie » : seulement de 3 mois de salaires d’indemnités, tout comme le Premier ministre !
Sachant que ce dernier touche par mois (tout de même !) 16 000 €, les ministres (seulement !) 10 700 € et les secrétaires d’État 10 200 €, est-on vraiment pressé d’assister aux tours de chaises musicales et de connaître (hélas !) les nouveaux lauréats de la promotion Lecornu… et de ceux qui redoubleront ?
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